B. − Empl. intrans., pop. ou fam. [Le plus souvent dans des propos rapportés au style dir.] Synon. de venir, arriver ou de revenir, retourner. Va-t-en voir jeter un coup d'oeil, des fois que l'adjudant rappliquerait (Courteline, Gaîtés esc., 1886, II, 2, p. 21). Fous le camp ! Retournes-y ! Prends-en ton content, et ne rapplique ici que quand tu en auras jusque-là ! (Colette, Vagab., 1910, p. 177).
[Souvent accompagné d'un adv. exprimant la hâte] Rappliquer aussitôt, tout de suite; rappliquer au galop, au pas de course, au trot, en vitesse. Il est revenu qu'à la nuit ! (...) Il avait fait douze kilomètres !... jusqu'à la gare de Persant... et rappliqué à toutes pompes ! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 624).
− Empl. pronom. Synon. se ramener. Orlando, débarqué dans la nuit de vendredi à samedi, s'est immédiatement rappliqué au Vel' d'Hiv' (La Pédale, 26 oct. 1927, p. 15, col. 1). De temps en temps, malgré tout, elle passait un mois à l'hospice... Elle m'envoyait une carte postale... Elle se rappliquait en vitesse ! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 470).
− P. anal. [Le suj. désigne une chose] Voilà le vent qui recommence et les nuages qui rappliquent (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 9).
− Arg. Rappliquer à la niche, à la taule, à la turne. Rentrer chez soi. Quand qu'all' rappliqu' à la niche, Et qu'nous sommes poivrots (Richepin, Chans. gueux, 1876, p. 138). Papa, maman, soeurettes et fréros, toute cette racaille me retournait les poches, quand je rappliquais à la turne afin d'avoir une paillasse où dormir (Bourget, Némésis, 1918, p. 115). Rappliquer au plumard. ,,Aller se coucher`` (Sandry-Carr. 1963). 2. a) 1835 arg. « revenir, arriver quelque part sans être attendu » (Le Gouépeur et le Voleur, Chanson ds Vidocq, Voleurs, t. 1, p. XXIV) ; b) 1865 « en parlant de plusieurs personnes, ou choses, se précipiter ensemble dans un même lieu » (L. L., Goualante de la Courtille, Loos ds Rossignol, Dict. arg., 1901, p. 120). (tlfi:rappliquer)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)
- les refroidis ne rapliquent niberge : ils ne reviennent pas pour parler. (DHAF)