DÈCHE, subst. fém.
Pop. État de grande misère ou de grande gêne dû à un manque d'argent. Battre la dèche; être, tomber dans la dèche. Les Coupeau, un jour de dèche, vendirent le lit de fer de l'enfant (Zola, Assommoir, 1877, p. 747).
Prononc. : [dε ʃ]. Étymol. et Hist. 1. 1835 « perte au jeu » (Raspail ds Le Réformateur d'apr. Esn.) ; 2. 1846 « dénuement » (Arg. des détenus, ibid.). Prob. issu de déchet*, déchoir*. Cf. le limousin decho, deicho « défaut, défectuosité » (Mistral), a. prov. dec(h)a (xiies. ds Rayn.) déverbal de dec(h)azer « déchoir, tomber » (xiies. ibid.). Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Ac. Fr. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, no5, p. 100. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 216, 284. − Sain. Lang. par. 1920, p. 287. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 2 ; t. 2 1972 [1925], p. 136. (tlfi:dèche)
- Mot angevin du même sens. (SAINXIX)
- Cette expression est due à une circonstance curieuse : un colosse nommé Hache, marchand de ribouis au Temple, avait la passion du théâtre : il était figurant et voulait parler ; il obtint de Laloue de dire un mot dans une pièce et au lieu de dire, « quel échec » il dit « quelle dèche » : l'expression est restée pour désigner un grand malheur. (VIR)
- Abbreviation of déchéance, moral fall. (MAR)
- Hache, marchand au Temple voulait être acteur ; A force d'intrigues, d'obsessions, il obtint de dire un mot dans une pièce de Laloue ; il devait dire à Napoléon : « Quel échec, mon Empereur ! » La langue lui fourcha, il avait oublié ! Alors, à tout hasard, il s'écria : « Ah ! quelle dèche ! mon Empereur. » L'expression est restée ; et, dans le langage populaire, lorsqu'on veut indiquer une grande pauvreté, elle est employée. (VIR-PAROUB)
- Pourrait venir de debere = devoir, dettes. (AYN)
- Probablt. de déchoir → Déchéance. (GR)
- Prob. issu de déchet*, déchoir*. Cf. le limousin decho, deicho « défaut, défectuosité » (Mistral), a. prov. dec(h)a (xiies. ds Rayn.) déverbal de dec(h)azer « déchoir, tomber » (xiies. ibid.). (TLFi)