DAB(E), (DAB, DABE), subst. masc.
Argot
A.− Vx ou vieilli. Maître, patron, roi, dieu. C'est notre dab ! (notre maître), dit Fil-de-Soie (Balzac, Splend. et mis., 1847, p. 540). Les dabs d'antan trimaient siempre pour la pierre du coësre. Ce qui veut dire : les rois d'autrefois allaient toujours se faire sacrer (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 196).
B.− En partic. et usuel. Père. Synon. vieux. T'as palpé vingt balles de ton dab ? (Courteline, Gaîtés esc., Nouv. malade, 1886, p. 184) :
Ses soeurs elles restaient à Aubervilliers chez son vieux. Son dabe, il relevait les compteurs pour tous les gaz de la région... Céline, Mort à crédit, 1936, p. 168.
− Au plur. Parents. Ce qu'ils me disaient mes dabes, en somme c'était bien raisonnable (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 354). Et je connais bien ses dabs (Simonin, Bazin, Voilà taxi ! 1935, p. 121).
Prononc. et Orth. : [dab]. Var. dabe ds Guérin 1892, Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Rob., Quillet 1965 ; dab est noté, seul, ds Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. Étymol. et Hist. 1. 1579 dabo « maître » (Larivey, Morfondu, III, 5, éd. Viollet-le-Duc, Anc. théâtre fr., t. V, p. 349) ; 2. 1725 dabe « maître, père, roi » (Grandval, Le Vice puni, ou Cartouche, p. 93 ds IGLF). Empr., peut-être par l'intermédiaire de l'ital. (Larivey est un auteur italianisant ; l'ital. dabo est attesté au XVIe s. comme terme de jeu d'apr. DEI), au lat. dabo « je donnerai », futur de dare. Fréq. abs. littér. Dab : 50. Dabe : 20. Bbg. Pauli 1921, p. 44. (tlfi:dabe)