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■ Venir ici, approcher, venir rapidement, arriver, entrer, accourir, affluer ; ■ donner, remettre, donner à regret ; ■ apporter, amener ; ■ donner de l'argent, payer ; □ venir de ; venir de faire une chose ; (compter ; aboutir)
ALL : kommen, zahlen, geben, komm und gib mir's ! / ANG : to come or arrive ; to hand over money / IT : venire ; comptare, pagare
fréquence : 117
registre ancien : 10 registre moderne : 8
synonyme : donner, céder, remettre, payer, arriver, venir, amener, apporter avec soi, entrer famille : aboul- (abouler, débouler, etc.) : venue, arrivée
La plus ancienne attestation connue est : 1790.
1790
1795
1799
1800
1803
1822
1828
1829
1829
1830
1830
1834
1835
1836
1836
1840
1844
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1846
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1847
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1854
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1904
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1915
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1960
1960
1967
1968
1975
1979
1981
2002
2007
18xx
xxxx
xxx
xxxx
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xxxx
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1863
Ça me semble tout drôle d'avoir à abouler d'la braise au lieu d'en recevoir… Bast ! faut tout connaître dans la vie, tout ! source : 1862-1863. Les jeux de l'amour et du bazar
1863
Tu m'as branlé, sucé, postillonné, et tu t'es laissée grimper avant que, non seulement j't'aie donné tes gants, mais avant même que je n'ai aboulé le prix de ma passade. source : 1862-1863. Les jeux de l'amour et du bazar
1887
–Tu ne me reconnais pas, mon vieux ? –Pardon, Monsieur, je… –Allons donc farceur ! Tu es un tel, je suis un tel, nous nous sommes connus à la Grande-Roquette ; aboule cent sous, sinon je fais du pétard. source : 1887. Le monde des prisons
1844
maintenant M. Poupardin et sa fille peuvent abouler quand bon leur semblera… source : 1844. Deux papas très bien, ou la grammaire de Chicard
1960
Mon frangin vient de s'abouler, rappliquant de Paname. source : 1960. Chass'bi
1927
Aboulez-vous ! source : 1927. Les Pieds-Nickelés en Amérique, dans Les Pieds-Nickelés en Amérique (1921-1927)
1927
Une supposition qu'il s'aboule des Peaux-Rouges et nous sommes frits source : 1927. Nouvelles aventures des Pieds Nickelés (suite), dans Les Pieds-Nickelés en Amérique (1921-1927)
1790
la marque crible au charron, bride la lourde de la longue, les mistringues aboulent, on me trimbale chez le cardeuil source : 1790. Le Rat du Châtelet
1790
comme la marque crossait indignement, il m'a fait abouler ici source : 1790. Le Rat du Châtelet
1795
À ce bruit succéda celui des chiens, des clefs, des verroux ; on entendoit les cris : aboule, aboule ici au pont au Change (c'étoient des termes d'ergot [sic] des guichetiers, quand ils venoient cherher quelqu'un pour le tribunal). source : 1795. L'intérieur des maisons d'arrêts
1945
Aboule le pèze ! source : 1945. Femmes à l'encan - un esclavagisme patenté
1929
Aboule trente pfennigs source : 1929. Je suis un geux
1803
c'est de cette manière que je l'ai entendu apostropher M. le duc du Châtelet, qui errait alors dans la cour, au milieu d'une troupe de voleurs. Eh ! Châtelet, eh !… aboule ici, eh ! Châtelet. Aboule, en langue de prison, signifie : viens. source : 1803. Essais historiques sur les causes et les effets de la Révolution de France
1955
il finit par convaincre le « pigeon » qui finalement « aboula » son argent source : 1955. Les dessous de Paris - Souvenirs vécus par l'ex-inspecteur principal de la brigade mondaine Louis Métra
1915
Chez le père Criquenot, le patron du bar, il s'inquiéta de la loi de l'absinthe. –Alors ?… pus d'bleue ? –Chut !… Aboule par ici ! source : 1915. Les soldats de la guerre : Gaspard
1854
–Chut !… pas de gestes !… pas de cris !… –Ne faisons pas le malin. –Aboulons gentiment. source : 1854. Les rues de Paris. Mélodrame populaire en 6 actes et 8 tableaux
1896
Et pardieu ! quel est donc ce saumâtre gallipoteux ? Monsieur, qui êtes seul et qui attendez quelqu'un, aboulezz au pas gymn. ! / Respectueusement, j'aboulai, c'est-à-dire j'approchai. source : 1896. L’album d’un saint-cyrien. Deux années d’école
1928
Et puis si on aura besoin quelquefois d'une pièce de vingt ronds d'avance sur la camelote, est-ce qu'il l'aboulera ? source : 1928. La racaille
1911
Crevant, cet Anatole !… Il vient de s'abouler en me jactant en blague […] source : 1911. Le journal à Nénesse
1911
Anatole vient de m'abouler un journal source : 1911. Le journal à Nénesse
1909
v'là c'qu'y s'appelle avoir de la veine ! –Tu parles que l'train s'est aboulé à temps source : 1909. Ribouldingue se marie, dans La bande des Pieds Nickelés (1908-1912)
1953
T'nez, j'arrête le compteur. Aboulez le fric et caltez ! source : 1953. Alors, pommadé, tu jactes ?
<22 citation(s)>
Entrée relevée dans ces sources (sauf erreur) :
ABOULER, verbe trans. A. Emploi trans., pop. [L'obj. est un n. désignant une somme d'argent comptant; le verbe est souvent à l'impér. ou inséré dans une proposition hypothétique ou négative] Donner, apporter sans retard et quoi qu'il en coûte, payer :
1. On dit que tu as poissé nos philippes (filouté nos pièces d'or), reprit le Biffon d'un air menaçant. Tu vas nous abouler du carle (tu vas nous donner de l'argent) demanda Fil-De-Soie. H. DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1848, p. 541.
2. Alors, vous comprenez, quand il m'a ordonné de vous faire la cour, j'ai bien été obligé d'obéir... Sans cela, il aurait refusé d'abouler... non... non... de me faire payer ma pension. H. MEILHAC, L. HALÉVY, La Cigale, 1877, II, 5, p. 72.
3. Si la maison Charpentier ne me paie pas immédiatement ce qu'elle me doit et ne m'aboule pas une forte somme pour la féerie, Bouvard et Pécuchet iront ailleurs. G. FLAUBERT, Correspondance, 1880, p. 35.
4. Compris. Aboulez la galette, dit Dagobert. Le révérend père posa sur la table un sac que lui avait remis, les larmes aux yeux, le distillateur des conils. Topez là, firent les trois compagnons. Ainsi fut scellé ce pacte solennel. A. FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, p. 234.
S'abouler. [Suivi d'un compl. d'obj. désignant un denrée comestible] Rare :
5. Je vais faire ma copie pour le père Magnier, puis je vais m'abouler deux ou trois tasses de thé par le bec. G. FLAUBERT, Correspondance, 1838, p. 34.
Rem. 1. Dans l'ex. de G. Flaubert s'abouler semble transposer le fam. se payer, croisé avec s'envoyer, également fam. 2. On rencontre également abouler avec d'autres termes : chez H. de Balzac (1835) ,,quant aux biscuits, aboulez``. B. Emploi intrans., pop. Arriver rapidement :
6. Cependant, on n'attendait plus que Mes-Bottes, qui n'avait pas encore paru. Ah! zut! cria Coupeau, mettons-nous à table. Vous allez le voir abouler; il a le nez creux, il sent la boustifaille de loin... É. ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 451.
7. « ... Et pardieu! quel est donc ce saumâtre gallipoteux? Monsieur, qui êtes seul et qui attendez quelqu'un, aboulezz au pas gymn ! Respectueusement, j'aboulai, c'est-à-dire j'approchai... » (Virenque, Album d'un Saint-Cyrien). E. TITEUX, Saint-Cyr, 1898, p. 532.
8. Chut!... Aboule par ici! L'autre l'emmena dans l'arrière-boutique. R. BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 124.
Rem. Abouler s'emploie souvent à l'impér. : aboule, aboulez. La prononc. aboulezz (ex. 7) est propre à l'arg. de Saint-Cyr; on rencontre également l'expr. ,,aboulez monsieur qu'êtes 3, 4, 5, etc...`` comme apostrophe d'un ancien à un groupe de nouveaux. (P. EUDEL, L'Argot de Saint-Cyr. 1893). C. Emploi pronom. S'abouler. [Le suj. est toujours un animé] Arriver rapidement :
9. « Et l'pitaine fait un rapport au commandant. Mais v'là que l'commandant, furieux, i' s'aboule, en s'couant le rapport dans sa patte : « de quoi, qu'i' dit, où elle est c'te soupe qui fait cette révolte, que j'y goûte? » On y en apporte dans une gamelle propre. I' r'nifle. « Ben quoi, qu'i dit, ça sent bon! On vous en foutra, d'la soupe riche comme ça!... » H. BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 263.
10. Ah! nom de dieu de nom de dieu! On n'a pas idée d'être déveinards à ce point-là! Des gars vernis, ce sont ceux de la compagnie Ménétrier qui s'aboulaient, leur barda sur le dos et traînant les godasses. J. ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 36.
Rem. Le verbe simple intrans. est représenté par plus d'ex. au XIXe s. S'abouler est plus récent et tend à l'emporter actuellement. DUB. 1966 et Pt ROB. 1967 ne notent que s'abouler au sens de « arriver », « venir ». Prononc. 1. Forme phon. : [abule]. Enq. : /abul/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : aboulage, aboulement, Cf. bouler. Étymol. ET HIST. 1. 1790 terme d'arg., trans. « apporter, donner vivement (qqc.) » (Le Rat du Châtelet, livret anonyme, p. 14-15) : aboulez une rouillarde d'eau-daffe [bouteille d'eau de vie]; 1790 id., trans. « mener (qqn) » (ibid., p. 17 : Mais comme la marque crossait [la femme récriminait] indignement, il m'a fait abouler ici); 2. 1790 id., intrans. « venir » (ibid., p. 17 : Les mistringues [agents de police] aboulent, on me trimbale chez le cardeuil [commissaire de police]); 3. 1836 « accoucher », VIDOCQ, Les Voleurs, d'apr. ESN. 1965. Abouler aux sens 1 et 2 est dér. de bouler : préf. a-1*. Abouler très largement attesté dans les dial. au sens de « rouler », voir FEW, I, s.v. bulla, p. 612; cf. m. fr. aboulir « se précipiter (d'une pers.) », Fossetier ds GDF. Abouler au sens 3 serait un croisement de (s')ébouler « accoucher » (dial. d'apr. FEW, I, s.v. botellus, 464b) lui-même dér. de l'a. fr. boele « entrailles », du lat. botellus (boyau*), avec abouler des sens 1 et 2 « apporter » et « venir ». STAT. Fréq. abs. litt. : 18. (TLFi) /
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