Sujet : Une idée
Bonjour.
Je veux savoir quel est le sens de «une idée» dans cette phrase: «de sombres sourcils une idée retombants»
Ça va dire «un peu»?
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Bonjour.
Je veux savoir quel est le sens de «une idée» dans cette phrase: «de sombres sourcils une idée retombants»
Ça va dire «un peu»?
Dans cette phrase, on dirait qu'en effet "une idée" signifie une quantité. A moins que le contexte ne l'éclaire d'une autre façon...
Mais je ne reçois pas cet emploi comme acceptable ici.
Vous pourriez peut-être citer plus de texte ?
Cependant, une phrase du genre : je versai dans mon thé une idée de lait me semble tout à fait correcte. Le mot "idée" enlevant tout caractère concret à la quantité de lait exprimerait bien une quantité infinitésimale.
Mais dans "votre" phrase, le mot "idée" vient quantifier un adjectif et cela me gêne (je réfléchis pourquoi...).
Cependant, une phrase du genre : je versai dans mon thé une idée de lait me semble tout à fait correcte. Le mot "idée" enlevant tout caractère concret à la quantité de lait exprimerait bien une quantité infinitésimale.
Vous êtes très forte. Moi, j'aurais probablement compris une ondée de lait et j'aurais rempli la tasse !
Blague à part, cet emploi me surprendrait quand même. Un soupçon de lait, oui, c'est devenu usuel. Mais une idée de lait, une pensée de lait, un songe de lait ? A moins d'être poète !
Oui. Mais il y a une poésie... vivante. Il n'y a qu'à feuilleter un dictionnaire d'argot. On a là des exemples de trouvailles poétiques.
D'accord avec vous, de toutes manières, ce n'est pas du langage courant.
...une idée retombants .
L'emploi est ici adverbial (cf, légèrement retombants).
Ne confondons pas :
- avoir une idée folle
- être une idée folle.
Merci pour votres réponses.
La phrase complète:
"Elle avait un teint de rose-thé, de très claire rose-thé à peine ambrée qu’avivaient un peu de faibles transparences incarnadines, – un petit grain de beauté d’un velours très noir qui, placé auprès de la bouche, en faisait ressortir la fraîcheur – et de sombres sourcils une idée retombants, satinés et fournis, dont la courbe à la fois douce et autoritaire le troublait jusqu’au fond de l’âme."
Il y a encore une autre fois cette "expression" dans le texte:
"Le teint rose-thé s’était ambré un peu tout en restant transparent, mais la bouche n’avait pas varié: ses arcs rouges délicatement charnus n’avaient rien perdu de leur grâce grisante; la courbe du nez caméen s’était peut-être finement accentuée; le grain de beauté semblait une idée moins noir qu’avant [...]"
Le texte c'est de John Antoine Nau, Les Trois Amours de Benigno Reyes.
N'avons-nous pas un anglicisme ou un américanisme?
https://www.thefreedictionary.com/idea
- idea - an approximate calculation of quantity or degree or worthidea - an approximate calculation of quantity or degree or worth; "an estimate of what it would cost"; "a rough idea how long it would take"
- approximation, estimate, estimation
- scalage - estimation of the amount of lumber in a log
- figuring, reckoning, calculation, computation - problem solving that involves numbers or quantities
- credit rating, credit - an estimate, based on previous dealings, of a person's or an organization's ability to fulfill their financial commitments
- dead reckoning, guessing, guesswork, guess, shot - an estimate based on little or no information
guesstimate, guestimate - an estimate that combines reasoning with guessing
- overrating, overreckoning, overestimate, overestimation - a calculation that results in an estimate that is too high
- underestimate, underestimation, underrating, underreckoning - an estimation that is too low; an estimate that is less than the true or actual value
C’est apparemment encore plus que légèrement : presque imperceptible.
Personnellement, je découvre cette signification :
♦ [Pour exprimer le fait qu'une quantité est si petite qu'elle est presque inexistante]
[…]
[Employé adverbialement] […] La porte s'entre-bailla; oh! à peine! un rien, une idée! tout juste assez pour qu'un mince fil de lumière tombât du plafond au plancher (COURTELINE, Conv. Alceste, Margot, 1888, p. 75).
On trouve cette acception également dans le Littré qui la donne comme familière.
Fig. et familièrement. Petite quantité. Je ne veux qu'y goûter, ne m'en donnez qu'une idée.
https://www.littre.org/definition/idée
(Je n’ai pas l’impression que ce soit ce registre qu’ait envisagé John Antoine Nau.)
Les sourcils retombants imperceptiblement / à peine.
Merci d'avoir donné le contexte. Je ne connaissais pas John-Antoine Nau, mais comme poète symboliste dont j'ai maintenant lu d'autres lignes, son utilisation très particulière de "une idée" m'étonne moins. Ça reste une invention très compréhensible, par rapport à d'autres !
https://fr.wikipedia.org/wiki/John-Antoine_Nau
Vous avez posté à peu près en même temps que moi, vous n'avez sans doute pas vu mon message : Nau n'est pas l'inventeur de cette acception.
Oui, merci 'K@t'. Il n'en est pas l'inventeur donc, mais un utilisateur compulsif ! Outre les deux exemples cités par 'dop', en voici trois dans un seul livre :
...Lacoste qui était une idée plus beau qu'un gorille...
...geôlier caricatural, peu hostile mais une idée méprisant...
Toutefois, tu me faciliteras une idée la besogne...
https://books.google.fr/books?id=14MUCw … mp;f=false
J'ai l'impression que cette utilisation n'a pas eu beaucoup de succès au-delà du tournant du siècle dernier.
Tu me faciliteras une idée la besogne. Pour que la phrase soit claire, il me semble qu'il faudrait au moins une préposition : tu me faciliteras d'une idée la besogne. Comme on dit : d'un poil.
On dit aussi un poil : c'est un poil top long...
Tu me faciliteras une idée la besogne. Pour que la phrase soit claire, il me semble qu'il faudrait au moins une préposition : tu me faciliteras d'une idée la besogne. Comme on dit : d'un poil.
Dans cette acception, une idée a clairement le sens et la syntaxe d'un (petit) peu. Pas de préposition nécessaire.
Merci à tous. J'avais déjà cherché sur CNRTL, mais je n'avais pas trouvé cette explication.
Dans cette acception, une idée a clairement le sens et la syntaxe d'un (petit) peu. Pas de préposition nécessaire.
Et alors pourquoi dit-on "d'un poil" ? Je suis arrivé un poil en retard / je suis arrivé en retard d'un poil / tu me faciliteras d'un poil la besogne.
- comment expliquez-vous qu'on utilise parfois la préposition et parfois non ?
- pourquoi est-ce différent avec une idée ?
Et alors pourquoi dit-on "d'un poil" ? Je suis arrivé un poil en retard / je suis arrivé en retard d'un poil / tu me faciliteras d'un poil la besogne.
- comment expliquez-vous qu'on utilise parfois la préposition et parfois non ?
- pourquoi est-ce différent avec une idée ?
Parce que la syntaxe et le sens sont différents, quoique proches parfois.
Je suis arrivé un poil en retard. Tu me faciliteras un poil la besogne. Pas de préposition dans ce sens adverbial généralement antéposé. Comme "un peu" : Je suis arrivé un peu en retard. Tu me faciliteras un peu la besogne.
Je suis arrivé en retard d'un poil. Préposition pour cet emploi généralement postposé. Comme "de peu" : je suis arrivé en retard de peu. Cette dernière syntaxe autorise aussi, parfois, le placement antéposé : Je suis arrivé en retard d'un poil = je suis arrivé d'un poil en retard., comme j'ai raté le train de peu = j'ai raté de peu le train ≠ j'ai raté un peu le train.
Merci! Abel! Compris.
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