Sujet : Indicatif ou subjonctif ?
Ça m'étonne qu'il y a des gens comme ça.
Ça m'étonne qu'il y ait des gens comme ça.
Quelle phrase est juste ?
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Ça m'étonne qu'il y a des gens comme ça.
Ça m'étonne qu'il y ait des gens comme ça.
Quelle phrase est juste ?
Essayez cette astuce : choisissez un verbe dont les différences s'entendent.
Ça m'étonne que des gens soient (?) comme ça.
Ça m'étonne que des gens sont (?) comme ça..
Quelle phrase semble juste ?
Le verbe être est, me semble-t-il, mal choisi. Il n'y a pas beaucoup plus de différence, à l'oreille, entre soient et sont qu'entre ait et a. Il vaudrait mieux construire une phrase avec le verbe pouvoir, par exemple :
Ça m'étonne que des gens puissent faire ça.
Ça m'étonne que des gens peuvent faire ça.
Rappelons aussi que le subjonctif exprime une opinion, un doute :
Ça m'étonne qu'il puisse le faire.
Je ne crois pas qu'il vienne.
Je doute qu'il apparaisse.
Et donc : ça m'étonne que des gens soient comme ça.
Il faut en principe le subjonctif derrière les verbes ou les expressions verbales marquant un sentiment.
Je désire qu'il vienne me voir.
J'espère qu'il viendra me voir
Choisir espérer c'est poser la conscience sur le fait, choisir le verbe désirer, c'est focaliser sur le sentiment.
On le voit bien ici, où on décale l'intérêt sur le sentiment, en introduisant espérer par un autre verbe :
J'ose espérer qu'il viendra/vienne me voir
A l'oreille, en choisissant le verbe avoir, être, pouvoir ou ce que vous voulez, j'opterais pour le subjonctif.
Mais j'avais en mémoire que le subjonctif s'utilisait pour exprimer un doute, une incertitude, une hypothèse. Or dans la phrase que j'ai écrite, il n'y en a pas.
En effet. Parce que l'emploi du subjonctif déborde ces notions. Il est employé lorsque le thème - ce dont on parle d'abord- appartient au domaine de la pensée, du sentiment, de l'attitude psychologique enfin.
Voici pourquoi on peut avoir :
1.ça m'étonne que des gens puissent faire cela.
2. J'ose espérer qu'il ne fasse rien.
où le thème est l'étonnement en 1, l'espoir en 2.
Et si je choisis : j'espère qu'il ne fera rien, c'est que je déplace le "regard" sur le fait. Car l'indicatif est le mode du réel.
Le subjonctif latin, issu du subjonctif et de l'optatif indo-européens, est à l'origine le mode de la non-actualisation, autrement dit, de la subjectivité.
Mais comme on le disait dans une autre discussion, le subjonctif, en français, n'est par un mode qui s'oppose rarement librement à l'indicatif, comme peut l'être le conditionnel. Il apparaît presque toujours dans des subordonnées, ce qui fait qu'il a un statut de mode dépendant. Brunot estime même que ce mode n'est qu'une "servitude grammaticale", tant son emploi dépend du verbe principal ou de la forme de la proposition principale quand il est employé dans une complétive.
Et on retombe dans les mêmes analyses
Car le sujet est récurrent.
Bonjour à tous et bonne année !
Toujours des doutes sur le subjonctif, un exemple :
à l'oreille j'ai envie de dire "je crois qu'il est Tanzanien" mais "je ne crois pas qu'il soit Tanzanien".
Bien sûr, je ne vois pas pourquoi la règle changerait entre l'affirmative et la négative.
Une seule des 2 phrases est donc juste.
Et si je prends en compte le lien que vous m'avez conseillé de faire entre subjonctif et subjectif, il faudrait appliquer le subjonctif.
Mais "je crois qu'il soit Tanzanien", ça na "passe" pas aux oreilles...
Idem avec l'auxiliaire avoir.
J'ai envie de dire "je crois qu'il a une voiture" mais "je ne crois pas qu'il ait une voiture".
Pourquoi ?
Ton oreille est bonne !
Bien sûr, je ne vois pas pourquoi la règle changerait entre l'affirmative et la négative.
C'est pourtant bien le cas, c'est toute la différence entre la certitude (je crois ==> indicatif) et l'incertitude (je ne crois pas ==> subjonctif).
Pour être clair il ne faut pas retenir l'idée "subjonctif/subjectif" mais plutôt penser au degré d'incertitude/certitude.
Je ne pense pas que le sujet soit conscient de la notion d'incertitude quand il choisit le subjonctif. A mon avis, c'est parce qu'il l'a toujours entendu ou l'a appris.
Je me demande (doute) si c'est vrai.
On ne dit pas :
̶J̶e̶ ̶m̶e̶ ̶d̶e̶m̶a̶n̶d̶e̶ ̶(̶d̶o̶u̶t̶e̶)̶ ̶s̶i̶ c̶e̶ ̶s̶o̶i̶t̶ ̶v̶r̶a̶i̶.̶
Oui oui oui. Mais je redis ce que j'ai déjà dit plusieurs fois : la langue porte des nuances, et si on choisis je me demande si c'est vrai, ou je voudrais que ce soit vrai, ou bien si cela pouvait être vrai, ou encore j'espère que cela s'avèrera, ce n'est pas par hasard mais parce que la formule convient à ce moment-là à ce que je veux exprimer de ce que je vis ou ressens ou pense. Même si évidemment, on ne l'analyse pas toujours.
De toute façon, la "règle" donnée plus haut (qui a ses exceptions et ses nuances, comme toutes les règles) concernait les complétives par "que" et pas la construction utilisée par vh.
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