Passer au contenu du forum

forum abclf

Le forum d'ABC de la langue française

Mise à jour du forum (janvier 2019)

Remise en l'état – que j'espère durable – du forum, suite aux modifications faites par l'hébergeur.

(Page 2 sur 2)

forum abclf » Réflexions linguistiques » Il m'a appelée

Flux RSS du sujet

Messages [ 51 à 62 sur 62 ]

51

Re : Il m'a appelée

Oui, voir mes commentaires 32, 34, 38, 40 (peut-être d'autres, je m'ai relu en diagonale) et le lien que j’ai donné dans le 45 (ou toute autre source traitant de ce point).

Re : Il m'a appelée

Ek@t a écrit:


@P'tit prof
Oui, mais je crains que là, ça ne tourne au dialogue de sourd, soit on dit la même chose mais différemment, soit on n’est pas d’accord et alors, let’s agree to desagree! wink
(À défaut d’être latiniste, je me rengorge de mes quelques très maigres English skills, na !).

J'expose mon point de vue, tant mieux s'il rencontre la contradiction : du frottement nait l'étincelle. Je suis loin de dire parturient montes nascitur ridiculus mus ! (les montagnes sont en travail : nait un minuscule rat...)

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

53

Re : Il m'a appelée

Règle simple ou non?
Je pense comme P'tit Prof que la règle est simple en elle-même.
Lorsqu'on a pour objectif d'enseigner, je crois qu'il est bon de la présenter d'abord comme telle, d'éviter de présenter les cas, disons, délicats. Si déjà elle est intégrée et appliquée correctement dans les cas où le COD est clairement repérable, ce sera très bien.
Ce qui n'empêche nullement ensuite de signaler, à l'occasion, quand on les rencontre, les cas qui posent problème, qui posent question.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

54 Dernière modification par Ylou (16-12-2018 07:45:51)

Re : Il m'a appelée

J'ai regretté les nombreuses années que j’ai vécu sans pouvoir m’instruire.
Officiel ou non, le verdict concernant l'accord ne me convainc pas.
Car j'écrirai :
J'ai senti la fleur que j'ai cueillie sans pouvoir la voir et non j'ai senti la fleur que j'ai cueilli sans pouvoir la voir.
Je dirais ceci :  ce  n'est pas parce que "que" peut être remplacé par "pendant lequel" - comme dans la phrase de Rousseau- qu'il en a le sens.
Sinon, ne pourrait-on passer de :
les mois pendant lesquels il s'est enfermé pour étudier ont été inutiles
à :
Les mois qu'il s'est enfermé pour étudier ont été inutiles
?
Mais mon raisonnement est peut-être faux. Qu'en pensez-vous?

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

55 Dernière modification par Lévine (16-12-2018 10:46:11)

Re : Il m'a appelée

Je suis d'accord avec vous pour la première phrase : j'interprète "que" comme un COD.

"Je regrette les nombreuses années (qui ont été) vécues par moi dans le manque d'instruction".

Bon, c'est lourd, mais Proust a fait pire.

Bien sûr, Ylou, qu'en classe on ne doit pas se perdre dans les méandres des cas litigieux (sauf si cela éclaire le texte), mais dans le cas présent, c'est pour nous qu'on discute.

Enfin plus beaucoup pour moi, car ces sujets ne m'intéressent que médiocrement en fait.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Il m'a appelée

Je regrette les nombreuses années que j’ai vécu sans pouvoir m’instruire (J.-J. Rousseau.)

Cette phrase a été écrite au XVIIIe siècle par Ouin-Ouin. Ce n'est nullement manquer de respect à Rousseau que de rappeler qu'il descendait de ses montagnes et parlait avec un autre accent que le distingué monsieur de Voltaire un français entaché de régionalisme.
Cette phrase ne prouve rien en synchronie pour le français d'aujourd'hui, d'autant moins si on l'analyse de travers en interprétant que comme un relatif C.O.D. sans y voir un équivalent de, tournure  courante à l'époque.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

57 Dernière modification par Lévine (16-12-2018 13:10:54)

Re : Il m'a appelée

Ah voui, mais je ne l'avais pas reconnue comme étant une phrase de Rousseau.

De nos jours, l'absence d'accord ferait tiquer parce que "vivre" a couramment le sens de "connaître par expérience", et c'est comme cela que j'interpréterais la phrase si elle avait été écrite à l'époque moderne ou forgée pour la circonstance.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Il m'a appelée

Rousseau écrit comme Corneille :
Oui, c'est moi qui voudrais effacer de ma vie
Les jours que j'ai vécu sans vous avoir servie.

https://books.google.fr/books?id=chkAps … mp;f=false

59 Dernière modification par vh (16-12-2018 17:51:42)

Re : Il m'a appelée

Verbes coûter, valoir, vivre, peser, marcher, courir.

la-conjugaison.nouvelobs.com a écrit:

L'accord du participe passé des verbes coûter, valoir, vivre, peser, marcher, courir
» A. Verbes intransitifs au sens propre

Ces verbes ont la particularité d'être intransitifs au sens propre, donc avec un participe passé invariable. Ils sont alors accompagnés de compléments circonstanciels, à ne pas confondre avec des C.O.D.
Exemples :

Les quatre mille euros que cette réparation m'a coûté. -> Combien m'a coûté la réparation ?
La fortune que ces achats ont valu. -> Combien ont valu ces achats ?

Les kilos que ce paquet a pesé. -> Combien de kilos a pesé ce paquet ?
Les heures que j'ai couru. -> Combien d'heures...?
Les quarante années que j'ai vécu. -> Combien d'années... ?

» B. Verbes transitifs au sens figuré
Ces verbes peuvent aussi être transitifs au sens figuré. Dans ce cas, il y a bien accord du participe passé, si le C.O.D. est placé avant le verbe.
Exemples :

Les sacrifices que cet achat a coûtés. / Les risques que j'ai courus. / Les vacances exceptionnelles que j'ai vécues.

Source :
http://la-conjugaison.nouvelobs.com/reg … ir-186.php

60 Dernière modification par k@t (16-12-2018 19:04:48)

Re : Il m'a appelée

P'tit prof a écrit:

parturient montes nascitur ridiculus mus ! (les montagnes sont en travail : nait un minuscule rat...)

Aaaaah, merci pour la VF, je me sens moins exclue ! smile


Personnellement, voici comment je comprends les choses : en principe quand le complément est de stricte durée, on n’accorde pas ; quand il désigne autre chose qu’une durée on accorde - Il a vécu une vie formidable >  La vie formidable qu’il a vécue. Jusque-là, c’est plutôt simple – quoique, et selon ce principe, le participe devrait rester invariable dans la phrase de Rousseau.
Où les choses se compliquent (encore un peu plus), c’est quand le complément contient une durée, mais que cette durée est qualifiée de façon à la sortir de la stricte quantité pour la tirer vers la qualité, on passe ainsi d’un complément quantitatif/objectif à un complément qualitatif/subjectif. C’est ce que l’on trouve dans la littérature consacrée à ce sujet, c’est ce qui se perçoit en filigrane dans la définition du Tlfi ou dans celle de la 8e édition du dictionnaire de l’Académie.
Mais ce distinguo déjà subtil vient sans doute être brouillé par la proximité sémantique, mais la différence de construction des verbes vivre et passer. Ce dernier étant transitif dans ces cas-là, que son complément soit de quantité ou de qualité, il sera toujours COD.

C’est ainsi, que très sagement Haby propose de ne pas sanctionner les courageux candidats aux examens et concours de l'Éduc'nat et d’admettre l’accord ou le non accord dans tous les cas.

https://i.goopics.net/dp1R7.jpg

Pardonnez-moi Ylou, mais je ne comprends pas ce que vous voulez démontrer avec les phrases ... la fleur que j’ai cueilli(e) ... ?

61

Re : Il m'a appelée

Je crois Ek@t que je me suis fourvoyée dans je ne sais quel raisonnement. Il vaut mieux oublier.
Je faisais le parallèle entre ces deux phrases :
J'ai regretté les nombreuses années que j’ai vécues sans pouvoir m’instruire/J'ai senti la fleur que j'ai cueillie sans pouvoir la voir
Sans pour autant faire avancer le schmilblick.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

62

Re : Il m'a appelée

OK, merci. smile

Messages [ 51 à 62 sur 62 ]

forum abclf » Réflexions linguistiques » Il m'a appelée