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forum abclf » Réflexions linguistiques » Verbe loin du sujet

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Messages [ 8 ]

1 Dernière modification par Alco (30-11-2018 08:12:11)

Sujet : Verbe loin du sujet

Je reprends une phrase d'un quotidien national qui est exemplaire d'une mode, celle d'intercaler entre le sujet et le verbe d'une principale des compléments ou des propositions subordonnées :
« Le sentiment que les élus ont baissé les bras face à l’ampleur du changement, ou pire qu’ils n’ont plus d’empathie pour les citoyens, prédomine. »
On peut admettre que dans la spontanéité de l'oral cette syntaxe maladroite soit monnaie courante, encore que... mais à l'écrit, cette dislocation de la principale passe mal.
Il aurait été préférable d'écrire « le sentiment qui prédomine, c'est que les élus...» etc.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

2 Dernière modification par éponymie (30-11-2018 11:05:45)

Re : Verbe loin du sujet

Alco a écrit:

On peut admettre que dans la spontanéité de l'oral cette syntaxe maladroite soit monnaie courante, encore que... mais à l'écrit, cette dislocation de la principale passe mal..

Tout dépend de ce que l'on entend par spontanéïté mais une telle phrase n'est pas vraiment spontanée à l'oral et encore moins monnaie courante. Et, pour plus d'efficacité, l'orateur aurait probablement plus tendance à mettre le verbe en premier "prédomine le sentiment que..." (à moins que je ne sois contaminé par l'italien pour qui ce genre de construction ne pose pas problème).

Quant à l'écrit, il me semble que la distance entre verbe est sujet n'est pas choquante en soi, ce qui plus inahabituel c'est que le verbe termine la phrase sans aucun complément donnant ainsi une impression de rélégation et de troncation.

« Le sentiment que les élus ont baissé les bras face à l’ampleur du changement, ou pire qu’ils n’ont plus d’empathie pour les citoyens, prédomine toutes classes sociales confondues. »

Re : Verbe loin du sujet

Quelquefois, il y a le travers contraire. Un des rédacteurs d'une revue de défense de la langue française avait la manie de toujours (ou disons très souvent) commencer la phrase par le verbe et l'inversion :
« Prédomine le sentiment que les élus ont baissé les bras face à l’ampleur du changement, ou pire qu’ils n’ont plus d’empathie pour les citoyens. »
C'était assez lassant.

4 Dernière modification par Lévine (01-12-2018 11:18:07)

Re : Verbe loin du sujet

Le rythme de la phrase serait plus satisfaisant avec quelques mots ajoutés après le verbe :

« Le sentiment que les élus ont baissé les bras face à l’ampleur du changement, ou pire qu’ils n’ont plus d’empathie pour les citoyens, prédomine à l'heure actuelle. »

Certes, il ne faut pas non plus sombrer dans un formalisme artificiel. Cette suite doit bien sûr être nécessaire au sens, ce qui n'est pas le cas d' "à l'heure actuelle".

Cela dit, la phrase initiale ne me choque pas. Elle n'est en rien maladroite.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

5 Dernière modification par vh (30-11-2018 16:14:50)

Re : Verbe loin du sujet

À mon avis, la phrase du premier message est correcte mais un peu complexe. Si l'on tient absolument à être compris par tout  le monde, il vaut  mieux faire des phrases simples.

Souvent, pour les politiciens, être compris n'est pas important, ce qui est important est de donner l'impression qu'on a dit quelque chose d'intelligent ou de beau, et qu'on comprend l'audience. On n'est pas loin de la poèsie. Pour vérifier ce que je dis, il suffit de mesurer les applaudissements et de demander aux gens ce qu'ils ont retenu.

L'effet peut être mixte. Avec une phrase complexe, une partie de l'audience aura tout compris, une partie de l'audience aura gardé une impression favorable. Les politiciens sont des maîtres en la matière.

L'image avec VH est celle de la signature de Victor Hugo sur l' un de ses dessins.

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Re : Verbe loin du sujet

éponymie a écrit:

pour plus d'efficacité, l'orateur aurait probablement plus tendance à mettre le verbe en premier "prédomine le sentiment que..." (à moins que je ne sois contaminé par l'italien pour qui ce genre de construction ne pose pas problème).

Peut-être êtes-vous contaminé par l'italien. Cette tournure me paraît relever plutôt de l'écrit en français.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

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Re : Verbe loin du sujet

Autre formulation. Peut-on dire « Le sentiment prédomine que les élus ont baissé les bras face à l’ampleur du changement, ou pire qu’ils n’ont plus d’empathie pour les citoyens » ?

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

Re : Verbe loin du sujet

Bien sûr.

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