Comme vous le dites, c'est une mode... les modes passent à moins qu'elle finisse par être acceptée par tous et entre dans le quotidien de tous.
On n'y peut pas grand chose à vrai dire. Je ne trouve pas ça malheureux pour ma part, ça montre que la langue vit, que les locuteurs cherchent constamment de nouvelles manières de dire les choses. Peu importe que certains termes existent déjà pour exprimer quelque chose. Si la langue ne bougeait pas, aujourd'hui nous ne parlerions pas le français que nous parlons. Aujourd'hui, par exemple, on ne dirait pas "aujourd'hui" extraordinaire pléonasme à l'origine et encore moins "au jour d'aujourd'hui" et on se contenterait encore d'un "hui" qui ne veut plus rien dire pour nous.
Cet emprunt peut avoir plusieurs raisons et je ne pense pas que l'unique raison soit une volonté d'emprunter à l'anglais parce que l'anglais, c'est à la mode. C'est probablement un aspect qui entre en ligne de compte, mais il faut aussi comprendre que la charge lexicale et expressive d'un mot a tendance à s'user avec le temps et qu'il est possible que les gens qui utilisent "définitivement" à la place de "absolument" ou "vraiment" (ce dernier pour moi a clairement beaucoup perdu de son expressivité) trouvent que ce mot ("définitivement") exprime quelque chose de plus fort (d'absolu, de définitif dans l'approbation) que les autres.
Je ne comprends toujours pas pourquoi on se plaint de ce perpétuel mouvement dans le lexique, pourquoi on voudrait refuser à un mot qu'il acquiert des sens qu'il n'avait pas jusque là sous le prétexte qu'on aurait emprunté cette acception à une autre langue.