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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Réflexions linguistiques » L'erreur de Saussure !

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Messages [ 1 201 à 1 250 sur 4 117 ]

1 201

Re : L'erreur de Saussure !

P'tit prof a écrit:

qui n'ont aucun rapport (encore un)

Deux !

Hélas pour votre empressement, même encore prend sens dans notre inconscient collectif français. 
or = lumière/limite     Dans encore il est bien question de limite coupée (c)

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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1 202

Re : L'erreur de Saussure !

Curieux télescopage temporel : mon message 1200 est la réponse anticipée à ce message 1201.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

1 203 Dernière modification par chrisor (03-05-2017 14:04:01)

Re : L'erreur de Saussure !

Pour Alco et Pt'it prof

Cet  ''or'', symbole de lumière, possède un second sens :
celui de limite (d'abord visuelle dessinée par la lumière sur la matière).

La limite est fixée dans : bord (latin ora), horizon, équatorial, tribord, abord, écorce, borne, corde, orbite, fortification, ornière, orle (ourlet), clore, portrait, territoire.

Elle s'étend à l’espace et au temps humain, aux bornes de la vie, de l’origine à la mort. Le temporel n'échappe pas à cette règle d'or : l'horaire est une limite du temps confirmée par les qualificatifs contemporain, temporaire, sporadique et les adverbes alors, dès lors, lors de, désormais ou dorénavant, d'ores et déjà, toujours. « Je cherche l’or du temps », aspire André Breton. Dans le mot jour ''or'' a le double sens de lumière et de limite : il fait jour, il y a trois jours. L'homme a vu le jour et il connaît la mort ! Pourtant ne réclame t-il pas : encore ! Un adverbe sans limite car elle est coupée par la lettre c.

Donner ou dresser la limite or c'est or-donner et établir l'ordre. L’or de délimitation du territoire en régit l'ordonnancement, l'organisation, la mise en ordre ou forme, l'ortho (doxie, graphe), le conforme, la norme et le normal, avec des catégories, sortes, portions, morceaux, territorialité, sectorisation, corps ou corporation.

Ordonner, c'est donner l’onde lumineuse de limite pour définir des rapports, des proportions, des concordances, des corrélations et correspondances.

On retrouve cet or dans le dépassement de la limite : hors, dehors, hormis, explorer, encore, déborder, extériorité mais aussi majorer, essor, exhorter, exorbitant, pléthore, trésor, formidable…

De nombreux sémantèmes se définissent par un placement spatio-temporel par rapport à cette limite par des préfixes : ex-or, dé-or, c-or : décorer, essorer, explorer, importer, exporter, déporter, exorde, éclore, extorquer, ressortir, exorbitant, correspondance...
Les orifices qui permettent de franchir cette limite que la lumière peut percer, sont aussi porteurs de cette empreinte phonétique : tant les orifices des constructions humaines : porte, porche, portail, corridor, port (limite terre-mer), perforation, forage, store, que les orifices du corps humain : orifice oral, gorge (limite pharyngo-laryngée), oreille, pore ainsi que ce qui en coule : rhinorrhée, otorrhée, leucorrhée, galactorrhée, ménorragie, hémorragie, pyorrhée…

Cette règle d'or s'est généralisée à l'ensemble des limites : forme (latine) ou morphologie (grecque) : uniforme, difforme, multiforme, filiforme, cunéiforme…  polymorphe, morphème, amorphe...

La limite or dessine le corps, le portrait, l'organe, le thorax, la chorde dorsale et s'inscrit dans l'orbite, le pectoral, le temporal, les coronaires, le cortex cérébral jusqu'à l'orteil...

Les photons de lumière en se reflétant sur la matière nous en envoie une photo. Ils en dessinent les formes qui nous informent, nous forment intérieurement (in). Le langage humain s'est formé par la communion de la lumière et des bruits de ce monde, des stimuli qu'il capte par son œil et son oreille pour en faire une information incarnée dans l'homme. Cette information lumineuse permet de définir des limites : d'abord celle restée biologique et animale de territoire ; celles d'un ordre social et moral, d'une organisation de la cité et de la vie communautaire. De l'ordre aussi dans les idées nécessaire à la raison qui permet de classer en catégories, sortes, de comparer, de faire des analogies, des rapports, des concordances.  Notre réflexion intellectuelle est le fruit de la réflexion lumineuse. 

''Oral'' pour notre inconscient collectif évoque le cheminement difficile (al) de la lumière(or) de la Tête (O).
La ''Gorge'' devrait être le "passage par la tête (og) de la lumière (or) de La Langue (G), La Langue Sacrée transcendante qui répond à la langue inconsciente immanente.

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1 204 Dernière modification par chrisor (03-05-2017 13:25:40)

Re : L'erreur de Saussure !

Pt'it prof.   Je suis surtout jusqu'alors votre tête de turc ou votre défouloir.  J'accepte les critiques quand elles sont fondées.  J'ai relu récemment Etymolologie de Pierre Guiraud. Pour cet éminent linguiste lorsque 6 mots aux origines différentes évoquent la même notion invariante il n'y a plus de doute sur la réalité de cette notion commune. Je pense que mes exemples qui dépassent toujours la trentaine le convaincraient s'il était encore de ce monde !

Fumeuses sont vos critiques, peut-être moins vos conseils de disparition de ce forum de sourds et d'aveugles !

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1 205

Re : L'erreur de Saussure !

éponymie a écrit:
Ylou a écrit:

Une petite remarque très personnelle.
Lors du choix du prénom de mes deux enfants, il m'est arrivé à chaque fois ceci :
D'abord, c'est moi qui l'ai "trouvé"; ensuite, j'ai hésité longtemps jusqu'à ce que, à un moment précis de ma grossesse, il s'impose à moi. Et dans les deux cas, je n'avais jamais pensé à ce prénom-là.
Je crois que c'était autour des 5 mois.
J'ai toujours eu l'impression qu'il s'était imposé à moi, en quelque sorte. Comme si il y avait correspondance entre lui et l'enfant.
Évidemment, selon nos goûts,  il aurait pu s'agir d'un autre prénom, mais pas de n'importe lequel, me semble-t-il.

Avez-vous eu la curiosité de regarder si les prénoms de vos enfants suivaient la tendance de leur année de naissance ?

https://dataaddict.fr/prenoms/#alain,alexandra,alienor

J'ai vérifié pour mes 4 neveux, pour la première, ça ne fonctionne pas du tout mais pour les 3 autres (dont deux prénoms pas vraiment communs), c'est absolument flagrant.

P.S.: je viens aussi de vérifier pour mon propre prénom et celui de mes deux soeurs, nous nous situons tous les trois dans un pic (ou un petit regain dans mon cas) de popularité.

Cela ne fonctionne pas non plus. Mais même si c'était le cas, cela ne changerait rien. Dans tous les cas on choisit entre un grand nombre de prénoms, et précisément parmi un courant ou hors de ce courant, ce qui est loin d'être anodin non plus.
De plus, je ne prétends pas qu'il y ait, à chaque fois "correspondance" entre le prénom choisi et la personnalité à naître. Il est plus qu'évident qu'il faudrait -si cela était- que la future mère soit réceptive, se rende réceptive. Et d'ailleurs je ne prétends rien du tout. C'est seulement une remarque que je me suis faite et qui m'a toujours intriguée.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

1 206

Re : L'erreur de Saussure !

Ylou     Si vous le voulez je peux tenter d'extraire le sens inconscient des prénoms que vous souhaitez connaître.

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1 207

Re : L'erreur de Saussure !

Oh merci! C'est très gentil, vraiment.
Allez, je vous en donne un petit bouquet et choisissez celui qui vous attire :
Johann - Viggo - Jérémy - Sonia

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

1 208

Re : L'erreur de Saussure !

Comme vous l'avez saisi les unités de la langue de l'inconscient ont un double sens souvent un positif et un négatif ou neutre.
Cette langue réalise une véritable psychanalyse des mots et la lecture que je fais des 3 premiers prénoms est trop intime pour que je me permette de les exposer sur un forum. 

Je me contenterai donc de ''décrypter'' la version positive du dernier prénom.
Sonia    : propage la résonance du Savoir.   

Pour les autres prénoms je vous donnerai simplement le sens de l'initiale majuscule :
J  = Passage
V= Espace

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1 209

Re : L'erreur de Saussure !

Merci.
Je reste un peu sur ma faim quand même.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

1 210

Re : L'erreur de Saussure !

Voici mon adresse mail : christian.dufour51@sfr.fr  . Je m'efforcerai de répondre à vos attentes.

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1 211

Re : L'erreur de Saussure !

L'importance de la lumière pour l'espèce humaine explique que le couple ''or'' n'est pas la seule unité inconsciente pour la représenter dans la langue de l'inconscient car la lettre L majuscule à l'initiale des mots s'en charge également :

Lumière, Licht (allemand), Light (anglais), Luz, Luce, du latin Lux, Lucifer (le porteur de lumière), Luciole, Lueur, Luire, Lampe, Lampadaire, Lustre, Loupiote, Luminosité, Voie Lactée, Lune, Lucarne, un L de lumière que l'on peut attribuer par métaphore à l'intellect : Lucidité, Limpidité, Lettre, Livre, Lecture, Loi, Liberté, Licence...

La notion d'éclat ou de couleur éclatante correspond à l'un des 3 sens de la lettre minuscule j : l'éclat du jour, l'éclat du jade, du jaspe, des joyaux, des bijoux, qui en ''jettent'', la couleur éclatante du jaune, laisser éclater sa joie, l'éclat de la jeunesse, l'éclat de la beauté: comme elle est jolie !...

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1 212 Dernière modification par chrisor (18-05-2017 18:51:11)

Re : L'erreur de Saussure !

Je me suis suffisamment étendu sur ce fil pour poursuivre de la même façon. peut-être qu'une manière plus ludique serait de retranscrire les mots, noms, prénoms proposés par ceux que cela intéresse.

Je rappellerai quelques  ''traductions'':

sol : ol-s  surface  ou enveloppe ronde qui tourne, du latin solum (1000 ans avant Jésus Christ).  Galilée a failli être condamné au bûcher par des ecclésiastiques qui parlaient latin ! Ce savoir inconscient précède la découverte scientifique de plus de 2000 ans !

L'un des sens du codon ''og'' évoque le passage par la tête. Or les mots tels progestérone, oestrogène, androgène ou ostéogenèse sont nés plus d'un siècle avant que l'on découvre que les hormones stéroïdiennes sexuelles sont contrôlées par l'hypophyse et l'hypothalamus intracrâniens  et que  l'ostéogenèse est contrôlée par la leptine cérébrale.

Le mot lumière est un ''domaine (er) de propagation (ie) de la réflexion (ir) avec transformation subtile qui volatilise (um) la distance  (l) : nos yeux sont capables de voir des astres situés à des millions d'années lumière.

Je reste donc à la disposition de ceux qui sont curieux d'une nouvelle lecture de nos mots.

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1 213

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

L'un des sens du codon ''og'' évoque le passage par la tête. Or les mots tels progestérone, oestrogène, androgène ou ostéogenèse sont nés plus d'un siècle avant que l'on découvre que les hormones stéroïdiennes sexuelles sont contrôlées par l'hypophyse et l'hypothalamus intracrâniens  et que  l'ostéogenèse est contrôlée par la leptine cérébrale.

Je reste donc à la disposition de ceux qui sont curieux d'une nouvelle lecture de nos mots.

Bonsoir, mes initiales sont og.
Dois-je en apprendre quelque chose ?
Merci
og

1 214

Re : L'erreur de Saussure !

Bonjour,

Les mots comme les prénoms ou les patronymes sont des sortes de phrases souvent au sens double. Les initiales en majuscules ont un seul sens. La Lettre O évoque la Tête et la lettre G la Langue Sacrée, en minuscules elles concernent la tête et la langue dans toutes les acceptions de ce mot dans le dictionnaire français.
Tout ce que je peux émettre comme hypothèse c'est que vos parents désiraient un enfant qui maîtrise la langue et sa tête ! Un candidat aux Grosses Têtes de P. Bouvard !

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1 215

Re : L'erreur de Saussure !

Hi hi ! Merci pour l'analyse.
og

1 216

Re : L'erreur de Saussure !

Votre commentaire laisse libre cours à l'interprétation que l'on peut en faire: est-ce que ces sens vous paraissent justifiés ou non ?

Je  me permets seulement de vous exhortez à ne pas vous montrer humble et de noter vos initiales en majuscules qui leur confèrent un caractère transcendant ou sacré.

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1 217

Re : L'erreur de Saussure !

Il est vrai que mon "commentaire" était un peu ambigu, comme était perplexe mon esprit.

Je ne sais pas précisément ce que mes parents désiraient comme enfant, à part les "passe d'abord ton bac", ce que j'ai fait, et les pressions pour tenter l'X, ce que je n'ai pas fait. Donc oui, votre interprétation peut fonctionner. Mais n'est-ce pas le souhait de tous les parents que leurs enfants maîtrisent leur langue et leur tête ?

Et basta l'humilité !
OG

1 218 Dernière modification par chrisor (20-05-2017 12:40:55)

Re : L'erreur de Saussure !

à O.G.

Finalement vous n'en avez fait qu'à votre tête et vous avez raison ! Quand on  a l'X en perspective, on en fait vite une croix !

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1 219

Re : L'erreur de Saussure !

Bonjour à tout le monde.
J'ai une question par rapport a l'article sur la "motivation et analogie: enjeux de la similarité en sciences du langage", publié en 2011 par Philippe Monneret.
Est-ce que quelqu'un parmi vous l'a lu? Je ne comprends pas vraiment le lien à la vulgate saussurienne donc je serais très reconnaissant si quelqu'un pouvait m'aider.
Bien cordialement

1 220 Dernière modification par chrisor (28-05-2017 19:30:04)

Re : L'erreur de Saussure !

Bonjour,

Si vous avez suivi quelque peu ce fil vous constaterez que j'y développe une théorie de la motivation totale des mots du lexique sans aucune exception.

Cette motivation repose sur une liaison entre un son émis par le référent à l'origine d'onomatopée acoustique imitative. Ce son vocal humain  présente une similarité sonore non parfaite avec le bruit imité (d'où les variations imitatives entre des langues différentes tel le cri du coq).  Dans ma théorie chaque fois que le ''créateur'' de mots a nommé un référent son inconscient linguistique y a introduit une ou deux unités qui évoquent un schème statique ou dynamique analogue qu'il perçoit comme caractéristique de ce nouveau référent.

Ces unités inconscientes sont redondantes dans les lexies et le schème ou le concept évoqué  y est similaire. ce que ne semblent pas avoir saisi les linguistes mais que Lacan a rappelé comme loi de l'inconscient, c'est que tout référent est désigné par une ou deux de ses caractéristiques ce qui relève d'une métonymie généralisée.

Monneret est moins révolutionnaire. Il se contente de renverser la perspective de la vulgate saussurienne en mettant au premier plan la motivation relative (et donc l’arbitraire à l’arrière-plan)  ce qui l'amène à adopter une perspective systématique contre une perspective sémiologique. Ce point de vue systématique  considère la linguistique analogique comme une forme de linguistique post-guillaumienne. Pour Monneret la vulgate saussurienne superpose le principe de l’arbitraire à celui de la motivation relative. Dans l'exemple des noms de nombres, Saussure déclare que si dix-neuf relève de la motivation relative mais il demeure que dix et neuf vérifient  le règne de l’arbitraire saussurien Il manque donc dans la vulgate une explicitation de la relation entre l’arbitraire absolu et la motivation relative.

Pour Monneret la motivation relative  constitue une étape nécessaire dans l’avancement des recherches sur l’analogie ou la motivation.  Selon lui le portrait est similaire à la personne représentée de même que l’onomatopée est un son similaire au son qu’elle représente Je me permets de citer Monneret pour la question que vous posez :"Le rapport entre similarité et analogie est un rapport entre propriété et processus : ce que je nomme analogie n’est autre que le processus (cognitif) exploitant les similarités entre des entités pour transférer certaines propriétés d’une entité à l’autre. Compte tenu des similarités sur lesquelles sont construits certains noms d’arbres en français, je peux, par analogie, deviner le sens du mot abricotier à partir de celui du mot abricot. Le principe général de similarité de l’ordre des verbes dans une phrase à l’ordre des procès dénotés me permet de savoir, en lisant «veni, vidi, vici», que César présente ces trois actions comme successives. La similarité de l’onomatopée et du son qu’elle désigne me permet souvent de deviner le sens de l’onomatopée et tout au moins de disposer d’un mot peu coûteux cognitivement, du point de vue mémoriel.
Les concepts de similarité et d’analogie permettent donc de subsumer l’ensemble des faits de motivation : motivation relative, iconicité diagrammatique, iconicité imaginale. Ce que ces faits de motivation désignent, ce sont des similarités sur lesquelles peuvent s’engager des processus analogiques.
Or, de nombreux travaux récents en psychologie cognitive montrent que les processus analogiques sont des processus fondamentaux de la cognition humaine."

Les linguistes usent d'un jargon spécifique pas toujours facile à suivre mais il est difficile d'écrire des phases simples quand on veut parler de linguistique. Les dictionnaires définissent la similarité comme  plus ou moins de même nature qu'une/que d'autre(s) entité(s); qui peut, sur certains points, être assimilé à une/à d'autre(s) entité(s). Synon. comparable, ressemblant.

L'analogie quant à elle est définie comme un rapport de ressemblance, d'identité partielle entre des réalités différentes préalablement soumises à comparaison; trait(s) commun(s) aux réalités ainsi comparées, ressemblance bien établie, correspondance.

Autant dire que ces deux mots sont des synonymes imparfaits. La nuance qu'apporte Monneret  entre une similarité liée à  la propriété et une analogie liée aux processus cognitifs n'est pas évidente. Quand les premiers locuteurs ont inventé des onomatopées acoustiques de type ''crac'', se sont crées dans leurs aires sensorielles corticales une liaison entre la vision d'un objet qui se brise, qui casse (avec vision de lignes brisées) et le son "cr" . Par analogie de perception de schème (visuel)  lorsqu'il a fallu nommer par exemple un morceau de craie qui casse, un crayon dont la mine casse, du cristal qui casse, du sucre qu'on casse sur, une cruche qui tant va à l'eau finit par se casser, le créateur de mots y a inclut ''cr'' car ses objets ont une propriété similaire, celle de se casser.
Un linguiste ''cognitiviste'' s'est intéressé à la submorphémie lexicale en anglais sur cette unité ''cr"" à l'initiale des mots anglais. Comme les chercheurs en linguistique en sont sont encore aux balbutiements de la motivation ils n'imaginent pas que la motivation concerne l'ensemble de la chaîne du signifiant. Ainsi limité ce chercheur en a déduit que cr était lié en anglais à la notion invariante de fragilité. Mais il est évident que la casse est la conséquence de cette propriété et le langage sert justement à anticiper, à prévenir du risque ou du danger le plus souvent.

Voilà mon opinion.

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1 221

Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:

Il semble que la recherche linguistique actuelle s'oriente dans le sens de ma théorie, n'en déplaise à Pt'it prof !

Lire ''L'illusion de  l'arbitraire du signe verbal'' de Georges Bohas    http://www.pur-editions.fr/couvertures/ … 71_doc.pdf

Non Chrisor (au fait! ça faisait longtemps que je ne revenais pas par ici!)!
On ne peut pas dire que "LA" recherche linguistique actuelle s'oriente dans le sens de votre théorie... Faites attention aux termes utilisés!!! UNE partie (et une partie seulement!) de la recherche linguistique actuelle s'oriente dans ce sens...  La linguistique énactive se développe c'est vrai, mais vous ne pouvez pas dire que LA recherche linguistique actuelle s'oriente dans ce sens, il y a infinité de courants qui ne prennent pas du tout ce chemin...

1 222 Dernière modification par aCOSwt (02-06-2017 15:24:47)

Re : L'erreur de Saussure !

.

Non sunt multiplicanda entia sine necessitate!

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1 223 Dernière modification par chrisor (07-06-2017 19:58:06)

Re : L'erreur de Saussure !

Oliglesias


Voici quelques articles déjà anciens sur la submorphémique lexicale. De nombreux depuis ont été publiés et dans un livre récent "l'illusion de l'arbitraire'' Georges Bohas dénonce le dogme saussurien.

Articles de linguistes français :

Lise Argoud : Les ‘mots en bl-’ du lexique anglais : étude de la structuration des données dans une optique lexico-cognitive

Jean-Marc Chadelat : Le symbolisme phonétique à l’initiale des mots anglais : l’exemple du marqueur sub-lexical <Cr->

Ingrid Fandrych  Submorphemic elements in the formation of acronyms, blends and clippings

Dennis Philps   Submorphemic iconicity in the lexicon: a diachronic approach to English ‘gn- words’



Un article de Wikipedia  sur la motivation linguistique (dont je ne suis pas l'auteur) se termine ainsi :

Plus récemment les linguistes s'intéressent à des unités plus petites que les morphèmes, qu'ils nomment "submorphèmes" pour lesquels ils reconnaissent une motivation en leur reconnaissant une invariance notionnelle en particulier en anglais :http://lexis.univ-lyon3.fr/IMG/pdf/Lexis_2_Lexical_Submorphemics.pdf [archive] D'autres estiment que la motivation linguistique est systématique et que les mots sont des ensembles de symboles : http://signelinguistique.e-monsite.com/ … iants.html [archive].


Les recherches des linguistes en sont au stade où je me trouvais en 1995. J'ai quelques années d'avance et pour moi ma théorie est vérifiée des milliers de fois. Elle est donc valide. Pour vous j'ai listé sur ce forum l'ensemble des lexies du français qui comportent la séquence signifiante ''cl'' et il n'existe aucune exception : "cl" ne possède que deux sens : schème de fermeture et notion de son retentissant.
Je vous invite à fournir des exceptions mais j'ai  pris n compte tous les mots fournis par un dictionnaire en ligne. 

Le dogme de l'arbitraire du signe, une contre-vérité manifeste pour un biologiste, est bien dénoncé par de multiples linguistes cognitivistes alors que les linguistes structuralistes sont en perte de vitesse. Je me permettrai dans quelques jours de vous démontrer que la linguistique saussurienne n'est pas scientifique et qu'elle repose sur un axiome artificiel dans lequel la vérité est bafouée. Mais cela nécessitera une définition de la vérité en particulier scientifique.

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1 224 Dernière modification par chrisor (09-09-2017 15:38:29)

Re : L'erreur de Saussure !

La Vérité


La question de la vérité est le point de convergence des interrogations spirituelles, philosophiques et scientifiques dont l'enjeu essentiel concerne justement sa recherche. La vérité, du latin veritas dérivé de verus, vrai, est la correspondance exacte entre une proposition et la réalité à laquelle elle se réfère. Le langage courant confond souvent le vrai et le réel. Lorsque l’on dit « ce diamant est vrai », cela veut dire qu’il est authentique, donc ''réel'' au sens de naturel et non artificiel. Car un diamant ne dit pas la vérité, comme toute chose il ne dit rien et seul ce qui est ''dit'' peut être vrai ou faux. Karl Jaspers affirme que « le monde est comme il est ; il n'est ni vrai ni faux, c'est seulement notre connaissance du monde qui peut l'être ». Pour être vraie cette connaissance doit donc être capable d'établir une correspondance exacte entre la proposition avancée et la réalité.

Toute proposition s'effectue par la médiation du langage avec les mots duquel on peut dire la vérité, la révéler, la confesser voire la rétablir. Car la vérité relève du discours, elle est un fait de langue. « Mais qu'est-ce que la langue? (…) C'est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l'exercice de cette faculté chez les individus», telle est sa définition selon Ferdinand de Saussure (Cours de Linguistique Générale 1916, p. 25). Pour lui cette convention « relève d'un accord tacite entre les membres d'une même communauté » (Cours de Linguistique Générale, 1916, p. 31). L'application correcte de cet accord nécessite des règles et différents intervenants. Actuellement en France c'est l'Académie française et les différents auteurs de dictionnaires qui jugent de la reconnaissance officielle d'un mot, qui en fixent la ou les définitions, contrôlent l'orthographe, les expressions auxquelles il participe, l'étymologie... En dehors de la famille c'est le corps enseignant qui est chargé de transmettre cette langue officielle avec l'aide principale des livres scolaires et de la littérature française.

Pour le fondateur de la linguistique, dite moderne, le mot ou signe verbal est coupé du référent, écarté de la réalité à laquelle il ne se référerait que par convention. Entre un mot et sa signification, il n'existerait aucun lien immédiat, explicite en soi, directement accessible à la compréhension, mais une relation instable avec le temps reposant sur une simple convention tacite selon laquelle cette chaîne de sons aura tel ou tel sens en français. Pour ce mode de représentation on a adopté le terme digital issu des mathématiques; aussi faire croire qu'un tel mot peut dire la vérité relève de la prestidigitation ! Le mot ne serait qu'un signe psychique duel signifiant/signifié reliés arbitrairement et iI n'y aurait aucune correspondance entre le signifiant et la réalité. Or la vérité nécessite une correspondance exacte avec l'objet du monde réel. Voilà une première critique sérieuse qui incite à la méfiance vis à vis de cette théorie non démontrée dont les mots sont coupés du monde réel.
 
En ''science linguistique'' la notion de l'arbitraire des mots est la théorie d'un professeur de sanskrit qui a été élevée au rang d'un dogme par ses élèves puis ses disciples. Cet axiome initial de l'absence de motivation des mots qui fonde la linguistique ''moderne'' exprime-t-il la vérité ? Devant l'image d'un chêne un français peut le désigner comme arbre, un anglais comme tree et un allemand comme Baum, trois signifiants sans aucun lien phonétique ou graphique. Ainsi devant la multiplicité des signifiants des langues pour désigner le même objet, la théorie de Saussure soutient la convention sociale de leur choix et l'arbitraire entre son et sens, entre signifiant et signifié. Cela paraît une évidence depuis plus d'un siècle pour beaucoup de monde, dont l'américain Chomsky. Mais si l'évidence peut être un premier indice de la vérité, un caractère qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'esprit (sentiment de posséder le vrai), il peut n'être qu'une illusion des sens. Aussi est-il nécessaire que la vérité soit démontrée. L'assentiment d'un grand nombre d'individus n'est pas suffisant. « Tout le monde le dit, ce doit être vrai ». Valéry, poète reconnu comme visionnaire, affirme lui que '' ce qui a été cru par tous, et toujours, et partout, a toutes les chances d'être faux »! L’histoire des sciences le vérifie souvent. Elle nous apprend que certaines ''démonstrations'' qui ont emporté longtemps la conviction des savants se sont avérées, pour finir, invalides.
 
Le problème se complique singulièrement lorsque l’on parle de vérité scientifique. Car souvent la réalité que la science prend pour objet (la structure de l’atome, l’espace-temps ou l'origine du langage par exemple) constitue en elle-même un problème que nos organes des sens ne peuvent pas capter. Pour le résoudre le scientifique est contraint d'échafauder des théories constituant des représentations cohérentes d’une réalité qui ne va pas de soi. La vérité devient une construction, une fiction efficace, plausible, et non pas le simple duplicata de la réalité. C'est à partir de Platon que le mot théorie (vision divine) évolue vers le sens de contemplation d'où l'on tire des idées, des décisions pour glisser au sens moderne scientifique de construction intellectuelle, hypothétique et synthétique, organisée en système  cohérent et vérifiée par un protocole expérimental, pour servir de base à une science. Une théorie scientifique est une proposition construite par un raisonnement rigoureux qui est ensuite vérifiée par l'expérience qui  valide sa vérité ou  la réfute. Mais pour une expérience il faut un observateur direct ou indirect qui validera la théorie par des mots dont le choix sera subjectif et dont la nature conventionnelle et arbitraire renvoie à d'autres mots dans une suite sans fin dans un système clos.
 
La théorie de Saussure n'envisage les mots qu'en vase clos, enfermés dans les aires du cortex cérébral gauche, en les coupant de toute liaison avec l'hémisphère droit, avec le cerveau affectif des émotions et surtout avec les aires sensorielles associatives qui reçoivent les stimuli envoyés par le référent. Cette conception est contraire à la vérité biologique. L'objet de la linguistique, la langue, n'est pas une fiction abstraite, les mots sont perçus par nos organes sensoriels, leurs sons par l'ouïe et leurs graphies par l'œil.
Le constat évident d'emploi de mots différents selon les langues pour désigner le même objet concret ou abstrait n'est aucunement une preuve d'un arbitraire accepté par convention sociale. Ce n'est qu'une illusion qui aboutit à cette mystification intellectuelle collective ! Les mots servent en premier à désigner les objets. Pour l'enfant les choses ne sont connues que lorsqu'elles sont nommées car selon Merleau-Ponty (Phénoménol. perception,1945, p.207) « le nom est l'essence de l'objet et réside en lui au même titre que sa couleur et que sa forme ». Difficile d'admettre que cette essence des choses relève de l'arbitraire et de la convention !

Saussure, fondateur de la linguistique, n'a rien compris à la nomination, à l'opération mentale consistant à créer un mot. Comme dans trois langues, arbre, tree, Baum désignent le même référent, il conclut à l'arbitraire du signe !  Comment peut-on imaginer qu'avec trois lettres différentes (tree), quatre (Baum) ou même cinq  (arbre) l'homme serait capable de représenter toutes les caractéristiques de cet objet référent ? Le Professeur aurait eu besoin de revenir sur terre car un arbre est un végétal ligneux, de taille variable, dont le tronc se garnit de branches à partir d'une certaine hauteur, qui se couvrent de feuilles persistantes ou caduques dont les pigments de chlorophylle captent l'énergie solaire, dont les racines puisent ses nutriments dans la profondeur de la terre, etc, etc. Impossible de définir en cinq  lettres toutes les caractéristiques de ce référent. Le mot arbre cache une forêt immense de données : formes, couleurs, fonctions, symboles. À l'impossible nul n'est tenu, aussi notre créateur de mots se contente d'une ou deux caractéristiques du référent pour lui donner un nom.

Comprendre l'une des manière simples de désignation d'un objet nécessite juste un peu de réflexion. La qualité de lumière de celle qu'on perçoit d'un objet définit sa couleur qui permet à l'œil de le distinguer des autres objets, indépendamment de sa nature et de sa forme.

Un certain nombre de noms de couleurs ne repose-t-il pas sur un élément coloré connu et déjà nommé ?

    ⁃    soit une fleur : rose (apparu en 1165) qui a la couleur rouge clair de la rose (1140), violet  issu de la couleur de la variété la plus caractéristique des fleurs appelées violettes (1228).
    ⁃    soit un fruit : marron, d'une couleur brun-roux rappelant la couleur de l'écorce des marrons, prune par référence à la prune violette,  orange d'une couleur semblable à celle de l'orange.
       
Il existe aussi beaucoup de qualificatifs de nuances de couleur rappelant soit des fruits : jaune citron, vert pomme. vert amande, soit des fleurs : bleu pervenche et lavande, soit des pierres précieuses : vert émeraude, rouge rubis, soit des métaux :  jaune d'or, bleu acier...

Si les mots étaient arbitraires, l'homme aurait inventé des mots spécifiques pour donner des noms aux couleurs. Il n'en n'est rien. Ce choix conscient de noms pour les couleurs démontre surtout qu'une seule caractéristique d'un objet référent permet la création d'un nouveau nom. Ce mode de création verbale correspond à une figure de rhétorique (de style), la métonymie, du grec μετωνυμία formé de μετά: meta (déplacement) et de ὄνυμα : onuma (nom). La metônumia, changement de nom, qui désigne dès l’Antiquité la figure, permet de remplacer un concept par un autre avec lequel il est lié par un rapport logique sous-entendu. On peut ainsi nommer un objet ou un être par une seule caractéristique, sa couleur : un bleu de travail, un jaune d'œuf, un blanc, un jaune un noir pour la couleur de peau humaine... et dans l'autre sens inventer un mot en employant la caractéristique saillante d'un autre référent déjà nommé, telles les couleurs : rose, violet, orange, marron.

Ce procédé métonymique sert à l'extension consciente du lexique. Ainsi une fois fixé le nom d'une couleur, ce seul critère par métonymie permet de nommer d'autres objets : un violet (champignon), un bleu (hématome ou blouse de travail ou novice), un petit noir (café), un gros rouge (vin), un grand blanc (requin), un jaune d' œuf  ou un blanc en neige, etc.  Une seule partie d'un oiseau permet de le désigner : un rouge-gorge, un rouge-queue, un pic-vert. Le morphème d'une couleur tel ''roug''  de rouge va permettre la création par métonymie fonctionnelle d'une série de mots : rougir, rougeoyer, rougeur et par analogie colorée :  rouget, rougeole...

À partir de ces couleurs qui ont permis de créer le sens propre de certains éléments du milieu humain, il sera possible par analogie d'initier une seconde étape de lexicogenèse consciente avec passage au sens figuré :  blanc bec,  voix blanche,  mariage blanc, vote blanc,  de but en blanc,  saigner à blanc... Quand sa carte bleue vire au rouge l'escroc signe des chèques en blanc. Et Le linguiste saussurien qui n'était pas motivé fait grise mine, il a des bleus à l'âme des mots, il ne voit plus la vie en rose et passe des nuits blanches avec des idées noires !

Cette méthode de nomination consciente n'est pas limitée à la couleur mais est généralisable. Pour la forme des choses une seule caractéristique géométrique peut suffire. Le point s'exclame et s'interroge, il point à la ligne suivante qui transmet son énergie électrique et part à la pêche dans un petit coin tranquille où le poisson mord à l'âme-son : le triangle routier,  le cercle vicieux, la  pyramide des âges, le cône de croissance. L'enfant nomme les animaux et les objets uniquement par leur caractéristique sonore : un coin coin, un cuicui, un wouwou, une teuf teuf ou une vroum-vroum.

Mais penser que ce procédé métonymique ne concerne qu'une lexicogenèse consciente secondaire serait une vision étroite.

                                                  À suivre...

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1 225 Dernière modification par chrisor (13-09-2017 15:52:41)

Re : L'erreur de Saussure !

UNE CREATION DE MOTS INCONSCIENTE


1)  Dernière étape de lexicogenèse inconsciente

Pour l'inconscient la loi de création de mots est une synecdoque particulière, une forme de métonymie qui permet de nommer le tout par une partie, figure qui engendre la formation de mots nouveaux. Cette propriété est une faculté du cerveau droit qui maîtrise la synthèse, les figures géométriques et la capacité de reconnaissance du tout au vu d'une seule de ses parties selon le mode nommé pars pro toto. Le comprendre c'est aussi réfuter le dogme millénaire du mot (plus précisément le morphème des linguistes) comme plus petite unité de sens de nos langues, une conception acceptée sans sourciller par Saussure.   « Il faudrait chercher sur quoi se fonde la division en mots, car le mot, malgré la difficulté qu'on a à le définir, est une unité qui s'impose à l'esprit, quelque chose de central dans le mécanisme de la langue. »(Cours de linguistique générale, p 154). Lorsque nous étions enfants, les mots de notre langue maternelle nous sont arrivés tout faits, prêts à remplir une fonction dans les phrases que nous tentions de construire. Aussi le sujet parlant, à la lumière de cette expérience commune à tous les individus de sa langue, ne s'interroge pas sur la formation des mots qu'il emploie. De nombreux linguistes américains acceptent comme acquis que les mots existent déjà dans la mémoire comme entrées lexicales disponibles pour la construction d'une phrase. Ainsi le linguiste américain George Miller ne se pose des questions qu'en aval de ce principe: « pourquoi est-ce que toutes les langues sont faites de mots ? Pourquoi les mots constituent une caractéristique universelle du plan des langues ? » (Miller , 1991, p 5). Aussi portent-ils leur attention sur la construction de la phrase, sur les rapports grammaticaux entre les mots.

Mais le linguiste qui désire comprendre la nature et le fonctionnement du langage devrait chercher à dépasser l'expérience immédiate que tout le monde possède du mot. Reprenons l'exemple des couleurs. Le signifiant orange dérive par métonymie consciente du fruit de l'oranger, dont la couleur singulière est l'une de ses caractéristiques saillantes. En ancien français il était question de pome d'orenge, un calque de l'ancien italien melarancio, composé de mela ''pomme'' et de arancio ''orange''. Le mot orange serait un emprunt, avec déglutination (perte du n par aphérèse), à l'arabe nārang(a), lui-même emprunté au sanskrit narang. Les dictionnaires étymologiques content l'histoire possible du mot orange mais il faut quelque peu déglutir sa salive pour avaler la couleuvre des mues phonétiques du mot avec disparition du n et remplacement du o par a. La langue de l'inconscient ne raconte pas d'histoires chronologiques sur les ancêtres de ce mot, mais explique le pourquoi de sa structure. Le signifiant orange se décrypte ag-an-or, juxtaposant trois notions : ag(e) évoque le passage, an dans le temps et or la lumière. Le phonème /r/ qui peut porter l'accent tonique ajoute alors la notion de répétition.
Ainsi pour l'inconscient français l'orange serait un fruit qui transmet (passer dans le temps à répétition) la lumière, un nom donné pour la qualité de sa réflexion lumineuse, une couleur chaude typique, proche du jaune d'or ou de la couleur dorée.

Lors du onzième de ses travaux, Hercule eut la mission de cueillir les pommes d'or du Jardin des Hespérides, un jardin fabuleux sur les pentes du mont Atlas, là où les chevaux du char du Soleil achèvent leur randonnée en se couchant à l'ouest de l'océan Atlantique. Selon certaines interprétations, les pommes d'or seraient des oranges, inconnues alors des Grecs, ressemblant à des pommes d'une couleur dorée étrange. Elles se nomment d'ailleurs chrisomilia en grec, littéralement pommes d'or. Il n'existe pas d'équivalent latin correspondant à la couleur orange, mais des qualificatifs se référent à d'autres éléments colorés entre le jaune et le rouge. L'adjectif croceus qui désigne le jaune renvoie au safran et associé à roseus ou purpureus comme épithète de l'Aurore, il se rapproche de l'orangé. Chez Lucain flammeus, couleur du feu, associé à luteus, jaune issu de la sarrette, évoque la couleur orange issue du mélange du rouge et du jaune.

Le codon linguistique or possède un second sens, celui de limite, celle que la lumière dessine des objets matériels : bord, horizon, orée, corde, catégorie, sorte, portion, morceau, littoral... aboutissant à la forme ou la morphologie. Cette règle d'or de limitation, d'ordre, explique la motivation inconsciente de l'emploi de la couleur orange dans les feux tricolores : passage (ag) dans le temps (an) limite (or). L'inconscient ne connaît pas les couleurs, ce qui confirme l'opinion de Freud qui avait découvert qu'il ne savait que le noir et blanc. Le décodage de la langue de l'inconscient permet d'apporter quelques précisions. L'inconscient ne connaît pas le blanc et se contente par le codon bl à n'évoquer que l'intensité lumineuse, celle de l'éblouissement. Le black anglais correspond exactement à l'inverse du blanc pour l'inconscient, à la coupure de l'éblouissement. Le noir, réflexion (ir) de lumière (or) nulle (n), est évoqué par le néant, la nuit. Il est porté par le codon eb qui définit l'obscurité et le noir : ébène, ebony et ébonite (noire), kyste sébacé (point noir), zèbre (lignes brisées noires), yèble (sureau à baies noires), ténèbres, funèbres, réverbère, Cerbère, berbère, maghrébin...

à suivre...

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1 226 Dernière modification par chrisor (16-09-2017 15:07:57)

Re : L'erreur de Saussure !

Qui ne dit mot consent ? Sans critiques je poursuis mon monologue pour démontrer l'erreur de Saussure.


                                              Le rouge interdit

En fonction des langues les champs chromatiques que décrivent les noms de couleurs fondamentales varient comme le nombre de termes de couleur pour les désigner (selon les anthropologues Brent Berlin et Paul Kays). Dans les langues primitives il n'existe que deux termes, le blanc et le noir, qui opposent la clarté blanche du jour à l'obscurité noire de la nuit. Dans l'Antiquité il existait trois termes distinctifs : le blanc, le noir et le coloré, dont le rouge est le plus exemplaire.

Dans la langue de l'inconscient qui ne considère que l'éblouissement (bl) et l'obscurité (eb), le côté sombre et noir des choses, une seule couleur est représentée par un codon spécifique. C'est bien le rouge. Il colore nos mots grâce au bâton ub précieux du rubis. Ce mot français est emprunté au latin médiéval rubinus, rubis, qui dérive de rubeus, Le codon ub attaché à la couleur rouge a donné naissance à plusieurs mots de la même famille et a mis sa touche colorée dans des mots d'origine diverse sous la férule de l'inconscient :

rubéfier, rubéfaction (rendre rouge), rubescent, érubescent (qui devient rouge), rubéole (éruption de macules rouges), rubigineux (couleur de la rouille), rubrique (craie rouge, terre rouge, titre ou livre ou chapitre écrit en rouge), rubiacées (famille de plantes comportant la garance dont la racine fournit un colorant rouge), ruban rouge de la légion d'honneur, rubellite (variété de tourmaline rose rougeâtre à rouge pourpre), jujube (fruit rouge), rhubarbe (plante aux tiges rouges comestibles), joubarbe (aux fleurs rouges), auburn (d'un brun tirant sur le roux ), aucuba (plante à fruits rouges), rubedo (œuvre au rouge de l'alchimie).

La création de nouveaux mots, une lexicogenèse inconsciente, se réalise par un processus métonymique. Le codon ''ub'' vient mettre sa touche rouge dans les mots pour désigner une caractéristique saillante colorée du référent. L'intervention de l'inconscient dans le conditionnement du sens de cette couleur à la courte séquence signifiante ''ub' peut être illustré par deux exemples linguistiques fort éloignés dans le temps.

Le premier manifeste l'inconscient de publicitaires d'un laboratoire américain. La polyvidone iodée, un antiseptique commercialisé sous le nom de bétadine en France se présente dans des flacons plastiques de différentes couleurs (jaune, bleu clair, rouge) pour des usages différents. N'est-il pas curieux que pour la bétadine scrub (moussante) les publicitaires aient choisi des flacons de couleur rouge suggérant qu'ils étaient influencés par cette liaison inconsciente entre ub de scrub et la couleur rouge attachée à ce codon ?

Le second exemple remonte à la période romaine. De retour de Gaule, César aurait dû dissoudre son armée et déposer les armes avant de franchir le Rubicon, cours d'eau qui séparait la Gaule Cisalpine  qu'il gouvernait de l'Empire romain. La loi romaine interdisait à quiconque de franchir ce fleuve avec une armée sauf autorisation expresse du Sénat. Mais César n'obéit pas à cet ordre, traverse la rivière et gagne Rome pour en chasser le consul Pompée et prendre le pouvoir. L'expression  ''franchir le Rubicon'' est devenue, depuis deux siècles, quasi synonyme de l'expression franchir la ligne rouge. Là encore on peut s'interroger sur les lois des aléas du hasard de l'évolution linguistique même si les dés auraient été jetés (alea jacta est) par César lors de ce franchissement transgressif. Le signifiant rouge comporte le codon ug dont l'un des sens est attaché à la nécessité de s'éloigner (déluge, rugissement d'un fauve, force centrifuge) et à l'interdit, ce qui explique son lien symbolique avec le Rubicon que Pompée interdisait à César de franchir.  En signalisation routière  le rouge, associé à un rond marque l'interdiction absolue : sens interdit, feu rouge, stationnement interdit cercle bleu (obligation) barré (simple ou double) et cerné de rouge (interdiction stricte).

L'expression "ligne rouge" nous vient du "Red Line Agreement", accord conclu en 1928 entre les plus grandes compagnies pétrolières britanniques, américaines et françaises sur les reliques de l'empire ottoman. La légende veut qu’au moment de la signature, aucun des occidentaux présents ne connaissait bien les anciennes frontières de cet empire. Afin d'y remédier, un homme d’affaires arménien, Calouste Gulbenkian, aurait tracé au crayon rouge d'une façon arbitraire les frontières supposées de feu l'empire ottoman que rêve de reconstruire Erdogan, président actuel de la Turquie. L’expression est restée dans les annales de la diplomatie mondiale pour être ensuite réutilisée par les fondateurs de l'ONU après la Seconde guerre mondiale. Ce sont surtout les anglo-saxons qui l'utilisent, puisqu'en France nous parlons de "ligne jaune" (les francophones semblent les seuls à utiliser ce code couleur alors que la "red line" est employée dans le monde entier. Si l'expression est passée de la désignation d'une frontière à celle d'un seuil et d'un point de non retour, c'est parce qu'en diplomatie elle avait déjà fait son chemin dans les esprits. L'étymologie de cette expression en fait une expression arbitraire, mais la couleur rouge est reconnue comme un symbole de danger et d'autorité ubiquitaire : le maître corrige en rouge les devoirs des élèves.

Il est difficile de trouver l'origine exacte de Rubicon, nom de ce petit fleuve côtier du Nord de l'Italie, nommé Rubicone en italien, Rubico en latin, un signifiant qui avec une minuscule signifie faire rougir (rubico). Il paraît simple de faire un rapprochement homophonique entre ce nom fluvial et l'adjectif rubicond français, qui signifie rougeaud, au teint très rouge. Ce qualificatif est emprunté au latin rubicundus, évoluant en rubicondo italien. Comme la séquence signifiante ''ond'' peut désigner l'onde (od) aquatique (on distribue l'eau dans inondation, bonde, conduite, fondre), rubicond laisse entendre une onde rouge qui pourrait désigner un fleuve où le sang a coulé. Il est facile d'associer - même pour un simple pêcheur - à la ligne rouge le Rubicon... bien que depuis il a coulé beaucoup d'eau sous ses ponts. A l'inverse le nom du Danube précise qu'il s'agit d'un fleuve non (n) rouge (ub).

                             à suivre....

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1 227 Dernière modification par chrisor (24-09-2017 13:26:25)

Re : L'erreur de Saussure !

L'ONTOGENESE des MOTS
                                              « On juge l'arbre à ses fruits ».                                                  Saint Mathieu


Par analogie l'arbre rouge désigne l'arbre pulmonaire. Le schème des bronches ressemble à celui des branches de l'arbre vert. Les échanges gazeux avec l'oxygène de l'air se réalisent grâce à deux pigments similaires, la chlorophylle verte des chloroplastes et l'hémoglobine rouge des globules. On est passé de l'arbre vert au rouge par analogie de forme en miroir (sauf lorsqu'on fait le poirier) et de fonction. Dans ce rapport de ressemblance, d'identité partielle, la vue joue un rôle essentiel. C'est elle qui en premier intervient dans la nomination des objets et orchestre la création des mots pour les désigner. Le français emploie deux codons pour faire pousser son signifiant arbre : br et ar. L'unité br évoque soit le schème de ligne brisée, soit le risque de brisure alors que l'unité ar désigne soit le schème de sommet prééminent, soit la menace qui arrête ou fait fuir. Ainsi pour l'inconscient linguistique français l'arbre renvoie soit à un référent caractérisé par des lignes brisées (le dessin des branches) avec un sommet prééminent (la cime), soit à un référent qui menace de se briser. Dans ''la tête'' d'un français le concept d'arbre correspond à l'image d'un grand chêne en hiver qui risque de se briser comme l'évoque la Fable du Chêne et du Roseau de La Fontaine. L'importance de ce sommet prééminent dont l'empreinte linguistique ar marque tous les sommets hiérarchiques du pharaon à l'énarque en passant par César n'est pas démentie par Tchekhov pour qui « les forêts donnent à l'homme un sentiment de grandeur ».

L'anglais, lui, branche deux codons, ee et tr pour faire croître son ''tree''. Le codon ée évoque soit l'écoulement d'élément (air), soit la multitude et le codon tr marque soit le passage soit la déviation de la ligne droite, un tremblement parfois source de peur. Ainsi les concepts cachés derrière le signifiant tree renvoient soit à l'écoulement de l'air (le vent) qui fait trembler (les feuilles), soit à une multitude de lignes déviant de la ligne droite (les branches et les racines). Pour un anglais le nom générique tree correspond au signifiant français tremble, un arbre qui peut plier (peuplier tree tree sous vent !) dont les feuilles sont toujours en mouvement d'où son nom vernaculaire. Le nom scientifique d'origine latine, populus tremula, relève ce caractère trémulant, repris en corse : tremulu. Le vent étant fréquent sur les îles britanniques il n'est pas étonnant que ce soit son effet sur les feuilles des arbres qui ait été retenu comme caractéristique pertinente pour les désigner.

Pour le signifiant allemand Baum ce ne sont plus les caractéristiques visuelles du référent qui servent à le nommer mais ses stimuli sonores. Phonétiquement ce signifiant rappelle un boum retentissant, une onomatopée mimophone d'un bruit soudain et grave produit par une explosion, un choc, une chute... telle celle d'un arbre dont les conséquences peuvent être douloureuses (/au/ allemand = aïe). Dans le signifiant Baum, um-am-B il est aussi question  avec ''um'' de transformation subtile et volatile (qui se répand) de l'âme du Verbe ! En français l'équivalent orthographique est Baume dont l'un des sens est caverne, grotte (la Sainte Baume, Baumes les Dames...) là où la voix des hommes primitifs se propageait par l'écho. Ainsi dans l'inconscient allemand un arbre c'est à la fois le bruit résonnant de sa chute sur le sol, un bruit perçu dès l'aube de l'humanité et sans doute aussi la musique du chant des oiseaux, dont la mélodie vient animer le silence des forêts obscures.

Il serait caricatural de penser que les peuples de langue allemande ne sont sensibles qu'au boum boum d'une grosse caisse ou d'un Tannenbaum qui chute car leurs musiciens classiques ont enchanté le monde : Richard Wagner, Felix Mendelssohn, Robert Schumann, Wolfgang Amadeus Mozart, Franz Schubert, Joseph Haydn, Ludwig von Beethoven. Les célèbres légendes germaniques, à l’instar des Nibelungen, narrant les exploits de Siegfried, ne tirent-elles pas leur force et leur mystère dans d’impénétrables forêts où puisent les racines de la culture musicale allemande. Pour Freud psychanalyser nécessite de faire marche arrière vers une Grundsprache, une langue des origines, des profondeurs, en rapport avec les bruits de la nature, tant le grondement du tonnerre que le chant des oiseaux. L'homme a tenté d'imiter ces bruits naturels avec sa voix en créant des onomatopées. C'est par l'écoute des murmures du vent dans les ramures et des sifflements de la gent ailée, toute une symphonie et une harmonie que nous offre Dame Nature que l'on peut pénétrer son âme et percevoir son Verbe, une sorte de Langue des Oiseaux.

En français le mot Bois fait écho au Baum; il évoque l'aise (ois) ancienne du Verbe, celle qui sert de décors à de nombreux contes enfantins : Le Petit Poucet, le Petit Chaperon rouge, Blanche Neige et les sept nains et bien sûr La Belle au Bois Dormant. La forêt, symbole de ténèbres, de labyrinthes inextricables où il faut s'attendre à découvrir des créatures étranges et inquiétantes, symbolise les profondeurs de l'inconscient, à l'intérieur duquel il faut fouiller pour résoudre l'énigme. Elle représente tous les dangers que doivent affronter les jeunes gens au cours de leur initiation. Le Bois aux contours bien délimités, au nombre d'arbres limités est un lieu de recueillement et de rencontres intimes avec les forces de la Nature. ''Le silence, tombé si brusquement des branches, à travers l'immense ramage des oiseaux, me paraissait étrange. Parfois un pépiement vite étouffé, un frémissement d'ailes, en décelaient la vraie nature et la fragilité. J'avançais, ravi, dans le bois. (Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 247). Au fond du bois, privé d'horizon, l'homme tend l'oreille à l'affût du moindre bruit. La littérature latine déborde d'allusions aux arbres sacrés, des végétaux sanctifiés dans lesquels les dieux exprimaient leur volonté. La matière du bois a conservé une magie ancestrale : toucher du bois reste une expression superstitieuse où l'on joint le Geste à la Parole pour conjurer le mauvais Sort. On pénètre dans le bois touffu, on s'y enfonce jusqu'en son sein, on y court, on respire son air frais et humide, on le traverse, toute une série de mots ambigus qui peuvent être des métaphores du sexe féminin.

                                        à suivre ...

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1 228 Dernière modification par chrisor (14-01-2018 14:19:50)

Re : L'erreur de Saussure !

La langue de l'inconscient possède des unités qui sont des sèmes primitifs tel ''ud''


L'étude du sens caché


Bouddha, Talmud, Juda, Sigmund Freud, Lourdes, Vaudou, Houdini, Poudlard, Bermudes (Triangle), Oudjat égyptien Soude alchimique, voilà un ensemble de noms qui nous plongent dans le mystère de la religion, de la psyché, de la magie ou de l'ésotérisme, des domaines variés dont les secrets échappent à la raison. La sorcellerie évocatoire de la poésie ''rimbaudelairienne'' (mot valise associant Rimbaud à Baudelaire) pourrait la compléter. Si l'on étudie les séquences signifiantes de tous ces noms on remarque qu'ils possèdent un codon linguistique commun ''ud''. L'ud ou l'oud est un instrument de musique à cordes pincées répandu dans les pays arabes, en Grèce, en Turquie et en Arménie. L'oud a son berceau à Babylone vers 1800 ans avant J.C où il fut découvert sur un bas-relief du temple d'Hammourabi. Présent chez les Assyriens, il se répand en Égypte où on le retrouve dans la tombe d'Ahmôsis (-1500 ans avant J.C.) puis est supplanté par le luth dans les périodes pharaoniques ultérieures. L'oud se tient comme une guitare, en faisant attention de garder la face verticale de manière à ce qu'elle ne soit pas visible par le joueur. Son nom vient de l'arabe al-oud qui désigne le bois ou le bâton mais sa musique cachée ne relève pas de la langue de bois.

Uniquement attentifs jusqu'alors à l'ensemble de la chaîne sonore ou graphique des mots nous étions sourds à cette musique commune qui se répète comme une note d'un oud ou ud dans cette liste de noms. La surdité la plus profonde atteint les érudits formatés par la conception d'un mot considéré comme unité de sens des phrases, dogme que la science linguistique officielle (saussurienne ) non seulement n'a pas remis en cause mais au contraire a enfoncé un peu plus profondément dans le cerveau de tout intellectuel cultivé. Présentez cette liste à des étudiants bac + 7, aucun ne décèlera spontanément cette vibration commune. Comme pour vous et moi (il y a 25 ans) la programmation scolaire primaire, secondaire, voire universitaire a réussi à engendrer une surdité des éléments du signifiant sonore et une cécité des éléments du signifiant graphique. Les phonèmes ou les lettres n'ont pas de sens nous a t-on répété tout le long de notre scolarité. Nous en sommes presque tous persuadés même si nous pensons avec Lacan que le signifiant prime sur le signifié.

Comment élucider le sens caché de ce codon jusqu'alors éludé par la raison consciente qui a perdu sa lucidité ? Pour le résoudre il s'agit d'établir le plus grand dénominateur de sens ou l'invariance notionnelle de tous les signifiants qui en résonnent. Une tâche rude de prime abord mais qui peut donner une rude leçon aux détracteurs de la motivation des mots et des performances de l'inconscient. Son sens ne semble t-il pas contraire dans studieux et ludique, dans audible et sourd, dans audacieux et prudent, dans rudimentaire et érudit ? Ce codon ud se découvre dans une nudité que la pudeur à l'inverse évite de montrer. Pour entrevoir ce sens dissimulé à la conscience il faut se monter discret et, pour le voir sans être vu, soulever la trappe du judas de la porte (lourde en argot) du sens. L'inconscient est l'onomaturge, c'est le créateur de tous nos mots. Pour dénommer cette petite ouverture dans la porte, l'inconscient emploie trois codons linguistiques qu'il juxtapose en commençant par celui qui termine le mot pour progres-ser vers celui qui l'initie : as-ud-j. L'un des deux sens du codon ''as''' est celui de destruction possible. La potentialité s'explique par le phonème /s/ final qui ne se dit pas, qui se tait. L'un des trois sens de la consonne j est la notion de passage. Comme nous y invitait le titre de ce paragraphe, l'un des deux sens du codon ud est ''caché des sens'' ? Ainsi le judas permet de détruire les passages cachés des sens, en particulier du plus rapide pour la détection des dangers : la vue. Le mot judo dont l'origine étymologique japonaise explique qu'il s'agit d'une méthode dō douce jū évoque dans l'inconscient français un autre aspect : la tête (o) dirige (d) les passages (j) cachés des sens (ud).

Pour dissoudre toutes les ambiguïtés pour que ce sens sourde, il est utile de se souvenir que l'inconscient a construit les mots comme des petites phrases avec une syntaxe succincte jouant le rôle de préfixe, de pré-codon : le a grec privatif supprime, le c coupe et le n annule. Ainsi la nudité dévoile sa signification inconsciente : mouvement (it) vers le non (n) caché des sens alors que la pudeur est une limite (ur) qui enferme, cache (er) le caché des sens (ud) dégoûtant ou répugnant (p). Le coude qui est la saillie de l'articulation entre la ligne du bras et celle de l'avant-bras se termine par une pointe (de l'olécrâne) que le sujet ne peut pas voir (hormis dans un miroir). La ruade du cheval projettes ses pattes arrière sans qu'il les voie et surprend la victime qui n'a rien vu venir. Houdini, né à Budapest, fut un célèbre magicien dont les tours d'illusionniste trompaient la vue des spectateurs.

Si la vision est le sens privilégié pour comprendre la nature de ces codons l'audition la suit de près. En effet l'audition qui a mis le mot ouïe en sourdine le condamnant à la désuétude supprime avec le a grec privatif de la séquence ''a-ud'' ce qui est caché des sens. La surdité (ud-ur-s) marque avec ur la limite physique de la perception de l'onde sonore. L'audition qui fut d'abord judiciaire est conçue pour entendre ce qui est caché.

Le nom retenu de Mme Claude déjà évoqué avec cl des maisons closes (claques et clandés) indique que le caractère non caché des corps y était enfermé (cl). La perle du Danube, Budapest a un nom qui provient du toponyme buda qui dans l'inconscient représente un temps (a) caché des sens (ud) de l'eau (b). Son étymologie est incertaine mais l'inconscient penche pour une parenté de sens entre l'origine des toponymes Buda et Aquincum  qui signifie « riche en eaux » en latin (l'un des sens de la consonne b est l'eau, la baille, dont on peut boire le bouillon, y prendre un bain, ou s'y transporter sur un bac ou un bateau). Or en 2008 le plus vaste ensemble de thermes souterrains au monde a été découvert à... Budapest. L'inconscient dit ce que la conscience ignore encore.

Le nom de Saint Cloud dérive de Clodoald, petit fils de Clovis, qui après avoir échappé à la mort a créé un monastère où il est demeuré enfermé (cl) jusqu'à son décès. L'ajout d'ud révèle soit qu'il y est resté caché des sens de ses semblables ou qu'il qu'il s'y est enfermé à la recherche du sens caché de sa vie. Le doudou, objet transitionnel du jeune enfant permet un transfert de la sphère maternelle (ou) séparée (d) cachée des sens (ud) grâce à l'onde olfactive (od) qui l'entraîne (d).

Le second sens d'ud évoque le sens caché des choses que l'enfant approche par les activités ludiques qui lui en font deviner quelques rudiments et plus tard par l'étude, puis l'érudition. La révélation de ce sens caché semble le programme du patronyme de Baudelaire (réflexion prééminente de la lumière de l'esprit abolissant le sens caché du Verbe) ou de Rimbaud (abolition du sens caché par le niveau élevé de la rime). Cette vocation du nom est encore plus étonnante pour le découvreur de l'inconscient, Sigmund Freud qui porte cet ud du sens caché dans son prénom et son nom. Der Mund désigne la bouche (en allemand) qui semble déclarer qu'un sens caché (ud) recouvre (un) l'onde sonore (m). La victoire sur la lune se traduit par der Sieg über den Mond avec deux séquences signifiantes qui associées forment '' Siegmond'', homophone de Sigmund ! Or la Lune est un symbole de l'inconscient, un monde allégorique sur lequel Freud victorieux a posé le premier le pied. Le patronyme Freud n'est pas moins évocateur : vers le sens caché (ud) de la direction de l'esprit (ed) brisé (fr) avec une homophonie avec Freude, le plaisir qu'on ne saurait bouder ! Pour Annick de Souze-nelle dans Le symbolisme du corps humain chacun de nous doit aller vers ses terres intérieures et sa vraie Patrie, son Nom, son Patronyme. « Notre Nom secret contient la totale information » ! Pour cette mystique éclairée (un peu illuminée dans le bons sens du terme) notre Nom serait notre patrimoine, notre programme. L'homme naîtrait « pour devenir son Nom, une vibration secrète qui le modèle et le sculpte, le module et le chante jusqu'' à ce qu'il devienne Verbe ». Le Père de la Psychanalyse a bien rempli son Nom et son prénom qu'il a lui-même modifié  (Son vrai est Sigismund) en supprimant le codon ''is'' inclus dans le prénom de son petit frère Julius pour lequel il éprouvait un sentiment  de culpabilité dans la mort précoce.

La Soude alchimique est une cendre blanche, le Natron, qui apparaît lors de la séparation, troisième opération de la transformation du Grand-Œuvre. Symboliquement c'est un processus conscient de redécouverte de notre Essence par lequel nous retrou-vons les éléments précédemment cachés et rejetés par la partie masculine rationnelle de notre Sphère cérébrale pour les réintégrer dans notre Esprit. La plupart de ces éléments masqués appartiennent au Surmoi familial, religieux et scolaire et l'opération de sépa-ration symbolise le lâcher-prise des restrictions infligées à notre vraie Nature, pour qu'elle s'épanouisse et brille de l'éclat du cristal de Sodium. Pour l'inconscient le mot Soude permet l'accès au sens caché (ud) de l'onde (od) du Savoir (S).

Bien d'autres mots comportent ce codon du sens caché et chaque unité est un grain à moudre qui nécessiterait un livre entier pour les expliciter et en résoudre les sens. Aussi ce n'est pas une étourderie si je clos ce paragraphe en omettant la Terre Promise de Judée où le Nazaréen de la tribu de Juda a été baptisé dans le Jourdain et trahi par Juda avant sa crucifixion. Il s'agit du sens caché d'une autre histoire littérale, celle du J qui sera analysée le Jour venu...

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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Re : L'erreur de Saussure !

Je prends votre texte comme un poème en prose, et ce n'est pas dire qu'il ne vaut rien à mes yeux.
Mais du point de vue scientifique, vous n'emportez pas mon adhésion.

Votre u et votre d ont des origines parfois très diverses : seule la fantaisie, l'inspiration ou un certain... illuminisme peuvent les rapprocher.

Au fait, confondriez-vous les lettres et les sons (sans parler des phonèmes, que vous ne voulez sans doute pas connaître) ?

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

1 230 Dernière modification par chrisor (14-01-2018 14:22:10)

Re : L'erreur de Saussure !

jacquesvaissier a écrit:

Je prends votre texte comme un poème en prose, et ce n'est pas dire qu'il ne vaut rien à mes yeux.
Mais du point de vue scientifique, vous n'emportez pas mon adhésion.

Votre u et votre d ont des origines parfois très diverses : seule la fantaisie, l'inspiration ou un certain... illuminisme peuvent les rapprocher.
Au fait, confondriez-vous les lettres et les sons (sans parler des phonèmes, que vous ne voulez sans doute pas connaître) ?

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J'ai déjà beaucoup écrit sur ce fil de discussion. Le Code de l'inconscient est formé de deux sortes d'unités:

- des couples de deux lettres : voyelle-consonne type ab, ac, ad, af, ag ou double consonnes,  surtout avec l et r (bl, cl, fl, gl...   et br, cr, dr, fr...) qui  possèdent tous deux sens inconscients ou insus (unbewust).

- des lettres isolées entre ces couples,  car les mots ne sont pas tous construits d'un nombre pair de lettres. Pour mur ou mûr par exemple la lettre m peut exprimer ses 3 sens inconscients : matière (mur du maçon), onde (mur du son), personne (maturité). Le codon ur évoque deux notions, l'une de limite physique évoquée dans ces trois mots, l'autre de sauvage, sauvagerie (curée, ruée, meurtre, torture, hurlement, furie voire Führer...).

Je ne confonds pas les phonèmes et les lettres. Le conditionnement de type pavlovien initial était uniquement phonétique et les interjections et onomatopées constituent le matériau avec lequel ces unités ont été formées reliant essentiellement  des schèmes géométriques et des émotions à des couples de phonèmes.

Depuis Gutenberg et la généralisation de l'imprimerie et donc de l'écrit, le conditionnement littéral a pris le relai du phonétique même si les deux coexistent encore. Mais la lettre a pris largement le dessus sur le son, c'est pourquoi toute modification arbitraire de l'orthographe est à bannir !

Si vous lisiez ce que j'ai déjà écrit sur ce fil, vous constateriez que  c'est à partir des ''aille'' et ''ouille', séquences  de signifiants homophones des onomatopées de la douleur qu'un premier ''décryptage'' a été initié. Je n'ai pas décidé que u et d avait tel sens par fantaisie arbitraire.

J'appelle ces unités linguistiques inconscientes des codons et le codon consonne-voyelle est un codon non-sens. Il s'agissait donc  de mettre en évidence le sens des codons V-C et C-C' en établissant le plus grand commun diviseur de sens des mots du lexique qui comportent une unité analysée.

Cet extrait du chapitre 7 de mon futur livre concerne les sèmes primitifs, cad des codons  idéophoniques ou idéographiques qui évoquent des notions élaborées.  Ainsi le codon ud exprime soit la notion de ''caché des sens'' soit celle de ''sens caché'' assez proche. Le codon um est un autre exemple de sème primitif qui évoque soit la transformation subtile et volatile d'un élément qui se répand, soit la transformation subtile qui volatilise un élément. Deux seuls exemples : la fumée est l'écoulement d'éléments (ée) de la transformation subtile et volatile (um) du feu (f) alors que la lumière est un domaine (er) de réflexion (ir)  qui se propage (ie) de transformation subtile qui volatilise (um) la distance (l). Ne voit-on pas  avec nos simples yeux la lumière d'étoiles situées à des millions d'années lumière ?

Donc aucune poésie cachée derrière la musique de cet ''ud'' qui résonne de mots en mots  et évoque pour vous des assonances, allitérations ou rimes de vers poétiques.   

Meilleurs voeux

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Re : L'erreur de Saussure !

Meilleurs vœux à vous aussi.

Votre réflexion me fait penser au Cratyle de Platon...

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Re : L'erreur de Saussure !

On le lui a déjà dit... Vous pensez, depuis octobre 2013 !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

1 233 Dernière modification par chrisor (11-01-2018 16:37:20)

Re : L'erreur de Saussure !

jacquesvaissier a écrit:

Votre réflexion me fait penser au Cratyle de Platon...


Dans ma ville est né un certain Charles Nodier dont le dictionnaire raisonné des onomatopées en 1806 , un petit chef-d'oeuvre linguistique, est plus intéressant que le Cratyle de Platon ou le Cours de linguistique générale des élèves de Saussure, un professeur de sanskrit qui n'avait pas les pieds sur terre ! Les chaussures de Saussure souffrent d'une déconnexion de la surface du sol !

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1 234 Dernière modification par chrisor (14-01-2018 14:26:16)

Re : L'erreur de Saussure !

P'tit prof a écrit:

On le lui a déjà dit... Vous pensez, depuis octobre 2013 !

Oui P'tit prof depuis 2013 ! Je trouve que j'ai du mérite ! Beaucoup de sourds  ce qui confirme la réussite du triple refoulement que nous subissons tous lors de l'acquisition de notre langue maternelle.

Dommage que ce conditionnement et cette focalisation de l'attention empêchent toute ouverture d'esprit. J'aurais aimé des critiques  véritables et non des tirs en touche. Mais malgré ce fil qui est davantage un monologue qu'une discussion, j'ai beaucoup progressé durant ces 5 ans. J'ai essayé de comprendre pourquoi je rencontrais autant de résistances ce qui m'a permis en janvier 2017 de comprendre les 3 refoulements (syllabique, sémantique et tonique) qui se réalisent lors de la transmission/acquisition de notre langue maternelle responsables de ce type de défense de type freudien issu du surmoi social éducatif. Votre refus d'entendre m'aura permis d'en saisir les raisons profondes et je vous en remercie...  sans ironie.  Meilleurs voeux !

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Re : L'erreur de Saussure !

En matière de refus d'entendre, vous faites fort (vous aussi). Meilleurs voeux !

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1 236 Dernière modification par chrisor (12-01-2018 12:11:44)

Re : L'erreur de Saussure !

éponymie a écrit:

En matière de refus d'entendre, vous faites fort (vous aussi). Meilleurs voeux !

Bonjour et meilleurs voeux !

C'est vous qui pensez cela mais le nombre de pages que j'ai du noircir pour expliquer ma théorie démontre que j'ai tenté d'en expliquer les tenants et aboutissants.  Je crois que vous ne parvenez pas à vous défaire de votre haut conditionnement culturel et sans doute que certains de mes propos n'ont pas été assez clairs et ont prêté à des quiproquos. On me traite de poète ce qui est plutôt plaisant mais pour parvenir à découvrir les fondements d'une langue de l'inconscient j'ai lu Saussure, Lacan (et ce n'est pas une mince affaire), Benveniste, Guillaume et les travaux récents de submorphémie lexicale de linguistes français. Mais c'est par hasard par l'écoute des êtres en souffrance qui exprimaient leurs douleurs que j'ai fini par entendre autrement et à comprendre l'origine onomatopéique de notre langue.  Je termine par une pensée cartésienne de notre cher René, tant critiqué de nos jours : "Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions que l'on a reçues et reconstruire de nouveau dès le fondement tout le système de ses connaissances". C'est la démarche qui s'est imposée à moi.   

Cordialement

Je vous offre la traduction du sens caché de mon pseudo : chrisor : or-is-chr soit la lumière détruit, casse l'hostilité. Au vu des réactions sur ce forum, ce n'est pas gagné !

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Re : L'erreur de Saussure !

Origine onomatopéique: ok, moi je suis d'accord. Mais du langage pas "de notre langue". Parce que si vous parlez d'origine onomatopéique du français on en arrivera toujours au même problème. De quel français on parle? Que fait-on de l'évolution phonétique? de l'évolution orthographique? Des variantes (phonétiques, orthographiques, etc.)?

Je peux me laisser convaincre par ce qu'on peut lire en submorphémie, je peux me laisser convaincre assez facilement même sur l'origine onomatopéique de certaines séquences phonétiques du français et qu'on retrouve plus ou moins à l'identique dans d'autres langues et sur leur "sens" primaire. Mais vous aurez toujours un mal fou à me convaincre sur le côté systématique. Et franchement, je ne crois vraiment pas qu'il s'agisse là d'un conditionnement culturel.

Au fait, bonne année. wink

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Re : L'erreur de Saussure !

Le point ou le jour CRitique signale le risque de bascule dans la mort.

Par glissement de sens, critique signifie originellement "crucial", du grec krinein, "juger". Non, pas "crever" !

Les moribonds se nomment CRoulants, vieux CRoûtons ou déCRépits.

1° Regardez votre dictionnaire à "moribond", et employez le mot de façon plus appropriée.
2° Vous citez des métaphores dont l'origine est autre. Vous me direz que c'est l'inconscient qui les a fait appliquer à l'âge caduc, mais pas dans toutes les langues. L'inconscient se limiterait-il aux frontières, comme le nuage de Tchernobyl ?

Mort de fatigue, on est reCRu ou Crevé !

A part "crevé", c'est la prémisse qui contient une métaphore avec "mort" : vous procédez par association d'idées capricieuse...

CRoquer la pomme fut pour Adam sa condamnation à n’être plus que mortel.

Franchement, où allez-vous chercher ?
Pourquoi crains-je le sucre ? Parce qu'il accroît le risque d'avoir des crises du pancréas ; or la pancréatite crée le diabète qui est l'écrin du sépulcre.

Le sucre creuse notre tombe, et vous ne l'avez même pas dit !!!!

Le couple phonémique "cr" est un Signe inconscient de la Mort. C'est un élément important du Code de l'Inconscient.

Cette liste vous paraît-elle incongrue ou fantaisiste?

Oui, mais pour les fantaisies verbales, outre Rutebeuf et Marot, je préfère Desnos et Queneau.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

1 239 Dernière modification par chrisor (13-01-2018 14:16:03)

Re : L'erreur de Saussure !

à jacquesvaissier

Je vais tenter de répondre à vos difficultés de compréhension.  Saussure s'est parfois montré humble lors de son analyse du langage. Il était conscient, comme le rappelle Benvéniste, de « la difficulté qu'il y a en général à écrire dix lignes ayant le sens commun en matière de faits de langage ». En effet chaque mot renvoie à un autre dans une suite ou une fuite infinie.  Même pour Gustave Guillaume, antissaussurien, la linguistique se heurte aux difficultés d'observation, parce que « le linguiste entre en contact avec l'univers intérieur et qu'il est difficile de saisir avec exactitude ce qui se passe au fond de nous-mêmes. Nous n'observons l'acte de langage qu'une fois que ce dernier a été accompli ». Je ne saurais échapper à cette difficulté. Comme le rappelle P’tit prof cela fait 5 ans que j’ai initié ce long fil de discussion/monologue et comme tout humain faillible il m’est arrivé d’écrire des bêtises dans ma précipitation à répondre. Mais dans la liste de mots que vous présentez il n’ y en a qu’une seule; c'est celle qui concerne la fausse relation entre l’expression ‘’croquer la pomme’’ et la condition de mortel d’Adam.

Dans vos critiques vous ne semblez pas avoir complètement intégré le fait que le codon ''cr'' évoque deux concepts différents:  celui de casse des objets et de ligne géométrique cassée ou brisée perçue par le canal visuel (qui par métaphore peut s’élargir à des concepts abstraits) et celui de mort qui concerne forcément des êtres vivants avec  des métaphores possibles. « Croquer la pomme » correspond  à l’expression actuelle « faire crac crac », remotivée par la réintroduction de l’onomatopée crac. La notion évoquée est bien celle de mort, mais uniquement celle d’une petite mort annoncée.

Vous ‘’débarquez » dans ce fil vieux de 5 ans et vous inspectez les mots par le petit bout d’une lorgnette dirigée par votre conception des mots, qui résulte d’un programme conditionné initié lors de l’acquisition/transmission de votre langue maternelle. Comme pour tout le monde votre savoir n’est que le ‘’voir ça’’ vers lequel on a focalisé votre attention nécessaire à toute mémorisation.

J’ai déjà explicité sur ce fil ce codon ‘’cr’’ de la petite mort. Je réitère la liste d’expressions en majorité argotiques d’un domaine croustillant voire très cru (qui casse sous la dent à l’origine), celui des relations sexuelles, où il faut entendre la petite mort annoncée (jouir est synonyme de mourir de plaisir) que l’inconscient dissimule dans le couple littéral «cr» :

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« Faire crac-crac - Bivouaquer dans la crevasse -  Sacrifier à Vénus ou consommer le sacrifice -  Accrocher le wagon -  Jouer du serre-croupière - Crapahuter le flemmard - Laminer l’écrevisse - Faire crier (maman) - S’accrocher au lustre - Tremper son sucre - Tirer sa crampe  - Mettre le petit Jésus dans la crèche - Faire criquon criquette - Décrotter - Manger de la chair crue - Écraser son mégot dans le gigot -  Faire une sieste crapuleuse -  Faire la lutte creuse - Arroser le cresson - Cracher son plaisir ou son  venin  - S'escrimer avec une femme - Jouer de la croupe - Décrasser les oreilles à Médor - Accrocher une femme - Remuer le croupion - Casser sa cruche »
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Au total ces 26 expressions imagées avec des mots variés ont en commun ce couple de consonnes ''cr''  associé à toute la gamme des voyelles (crapuleuse, écrevisse, sacrifier, accrocher, croupe, cruche). Ce couple signale la ''petite mort'' connue d'Adam quand il croqua la pomme que la créature tentatrice lui tendait. L'origine inconsciente de ce marquage est évidente car même les psychanalystes, qui repèrent partout le caractère sexuel de nombreux vocables, n'ont pas remarqué cette séquence signifiante ''cr'' qui se répète et insiste, une caractéristique du langage de l'inconscient comme le soulignait Lacan ! Le nom du sexe féminin (dissimulé par Lacan sur la toile de la Naissance du monde de Courbet qu’il avait acquis), est qualifié parfois de ‘'porte secrète’' ou  de ‘’petit-creux-à-se-faire-du-bien’', une dernière expression très explicite sur le lien entre ce petit cr et la ‘’petite mort’’ de l’orgasme !

Derrière le ''crac crac'' publicitaire de la biscotte (que l’on peut tremper comme le biscuit!), derrière ce langage fleuri métaphorique résonne, à notre insu, une petite mort annoncée, tout aussi croustillante avec ''ot'' pour évoquer le saut et ''ille'' la pénétration ! La croqueuse craquante est bien ''mâle'' croquée!


Vous êtes d’accord avec moi : le sens d’un mot varie en fonction du contexte. Un noir peut représenter un africain, un petit noir un café, un trou noir un objet céleste compact captant tous les rayonnements, une bête noire est en général qq’un ou qq chose que l’on a en horreur, des lunettes noires des lunettes de soleil, du beurre noir un beurre fondu qui par analogie est la source de l’expression avoir les yeux au beurre noir, de l’or noir du pétrole. Vous acceptez sans sourciller ni broyer du noir que les acceptions de ‘’noir’’ dans ces mots ou ces syntagmes renvoient à des référents divers pour lesquels par analogie visuelle ou métaphore abstraite la ‘’noirceur’’ renvoie à une caractéristique commune. Dans la liste d’expressions qui évoquent la petite mort par métaphore, le sens de cr inscrit dans un mot de l’expression ne renvoie à la notion de petite mort que par le contexte car dans ces mots concrets le codon ‘’cr’’ ne possède que deux sens génériques, ceux de casse et de mort :  crac (onomatopée évoquant la casse), crevasse (cassure de la croûte terrestre ou du sol ou de la peau), écrevisse (se vide en cassant la carapace) crier (casser les oreilles), écraser (casser, briser), croupe et croupion (ligne cassée du bas du dos), crochet (ligne cassée), crapahuter (se casser le dos), crampe (casse le mouvement), etc. Mais dans le contexte de l’expression la séquence ‘’cr’’ des signifiants s’est spécifiée et est passée de la notion de casse ou de la notion générale de mort à celle de petite mort.

Le sens d'un codon de l'inconscient peut renvoyer à son second sens. Ainsi mourir c'est bien crever avec le cr de la mort mais c'est aussi casser sa pipe. Et quand on est crevé on est souvent recru ou mort de fatigue ou cassé.
Je vous cite " Mort de fatigue, on est reCRu ou Crevé ! A part "crevé", c'est la prémisse qui contient une métaphore avec "mort" : vous procédez par association d'idées capricieuse..." 
Non  ''cr'' possède soit le sens de mort ou de casse et c'est bien le ''cr''  de ''recru''  qui indique cette casse ou cette mort car les défenses de votre surmoi éducatif d'homme cultivé vous interdisent d'imaginer que le mot n'est pas la plus petite unité de sens alors qu'il forme déjà une mini-phrase à la syntaxe succincte, une sorte de rébus phonétique et littéral !  Le mot cruche a été formé par l'inconscient onomaturge en juxtaposant ch  uc et cr; associant le mouvement dangereux ''ch'' à la production  ''uc'' de la casse  ''cr. Le dicton populaire qui reflète l'inconscient langagier collectif le confirme : "tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse" . Vous traitez de ''cruche'' par métaphore cela consisterai à déplacer ce ''cr'' de casse des objets (craie,crayon, cristal, sucre) à celui de votre intellect, un cr qui a permis à l'inconscient de former le mot ''crétin " ( rébus : à l'intérieur -  niveau - , cassé).

cr = schème de casse et de ligne cassée   ET   signe de mort
                                                                     
                                                               à suivre…

je vous expliquerai les raisons qui expliquent votre incompréhension voisine de celle d'éponymie, d'oliglésias et  de P'tit prof ....  pour en arriver enfin à votre liste qui vous semble incongrue ou fantaisiste.

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Re : L'erreur de Saussure !

Et quand vous y serez, révélez-nous aussi les secrets du Monde.

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1 241 Dernière modification par chrisor (13-01-2018 15:51:28)

Re : L'erreur de Saussure !

jacquesvaissier a écrit:

Et quand vous y serez, révélez-nous aussi les secrets du Monde.

Critique absurde. 

Secret : et - cr -S   = degré   -  cassé/brisé   - du savoir    dont la définition première est quelque chose d'inconnaissable... pour la conscience conditionnée.

Sacré : é -  a-cr  -  S = élément ou esprit (é) -    d'un immortel ( a-cr)   -   Savoir  (S).  la lettre a  est l'un des 3 éléments de syntaxe interne des mot, issu du préfixe privatif grec a.

acropole  : cité immortelle qui devient immortelle avec le A majuscule (A = éternité)

Sens : es - en - S = développement (es)  - intérieur (in)  - du Savoir (s)

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1 242 Dernière modification par chrisor (14-01-2018 14:34:21)

Re : L'erreur de Saussure !

suite.... à Oliglésias qui a écrit : " Je peux me laisser convaincre par ce qu'on peut lire en submorphémie, je peux me laisser convaincre assez facilement même sur l'origine onomatopéique de certaines séquences phonétiques du français et qu'on retrouve plus ou moins à l'identique dans d'autres langues et sur leur "sens" primaire. Mais vous aurez toujours un mal fou à me convaincre sur le côté systématique. Et franchement, je ne crois vraiment pas qu'il s'agisse là d'un conditionnement culturel. ""

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Des refoulements linguistiques subis lors de l'acquisition de notre langue


Dans le cours de ce fil j’ai présenté les deux sens attachés au codon cl motivant tous les mots du lexique sans aucune exception : dans 205 mots c’est le schème de fermeture qui est évoqué et dans 65 mots la notion de retentissement. Cela fait désormais 25 ans que je me suis plongé dans la motivation des mots et je n’ai plus le moindre doute, oliglésias,  sur la motivation totale des mots.  Je vais essayer d'expliquer pourquoi vous avez beaucoup de mal à comprendre cette motivation complète des mots qui  échappe totalement  à éponymie, P’tit prof ou jacquesvaissier.


Libéré des trois refoulements que j’ai subis comme tout un chacun lors de l’acquisition / transmission de ma langue maternelle -  refoulements auxquels vous êtes encore soumis -  j’ai désormais du mal à revenir en arrière  avec un champ conscient limité au ‘’voir ça’’. C’est pourquoi il m’arrive parfois d’user de raccourcis qui expliquent les interrogations multiples, source d’incompréhension ou de refus de comprendre des intervenants de ce fil de discussion.

Je vais encore devoir me répéter, mais sans ce préalable il est inutile de poursuivre le ‘’décryptage’’ des mots. Nous avons tous été conditionnés à fixer notre attention sur la syllabe ouverte avec des mots à double syllabe ouverte dès les premières berceuses  du type : «  fais dodo, l’enfant do ».  Nous sommes tous devenus des enfants ’’do’’ avec une conscience qui fait do do. Nous avons tous été dominés par un ‘’surmoi’’ éducatif qui nous a rendu spécifiquement  sensibles à la ‘’musique’’ de la syllabe ouverte. Notre cerveau dit dominant, le gauche où s’emmagasinent par répétition conditionnée tous nos apprentissages dont le langage dans des aires spécifiques, a gobé comme argent comptant que dodo c’est deux fois do. C’est ce que je pensais aussi il y a 25 ans.

Mais le signifiant dodo ne se limite pas à la répétition de do car il n’existe pas de césure vocalique ni graphique entre les deux do; dodo c’est une vibration sonore continue que notre cerveau droit a parfaitement enregistrée dans sa totalité. En ne retenant que le do de la chaîne sonore de dodo on éclipse (en l’excluant) leur liaison od qui est le type de codon que l’inconscient onomaturge utilise pour construire les mots (od = onde/masse). L’exemple similaire que j’ai exposé récemment avec '''ud'' le met également en évidence (mon surnom fut Dudu !)

Ainsi en focalisant l’attention de l’enfant sur la syllabe ouverte on met en retrait la syllabe fermée qui est en quelque sorte ‘’refoulée’’ hors de l’attention consciente. Cette ébauche de conditionnement s’installe avec les multiples mots dits enfantins : bobo caca coco papa pipi popo lolo tata, toutou, cuicui, coin-coin  …et des mots plus ‘’adultes’’ : bébé, bibi, boubou, bonbon,  coucou doudou, tonton, tintin, train train,  quiqui, zinzin, zozo …  Une centaine de mots construits ainsi dont la liaison entre les deux syllabes ouvertes est une syllabe fermée où la voyelle est dite entravée.

Or, ces mots n’ont qu’une apparence enfantine. En réalité ce sont des mots de transfert des premières unités du code de l’inconscient dans notre hémisphère droit. Ce conditionnement syllabique se poursuit en maternelle où l’on divise toujours les mots en syllabes ouvertes cro  co  di  le en refoulant l’écoute (et la vision lors de la lecture) des liaisons entre les syllabes ouvertes. Ré flé chi ssez. Lorsque vous parlez vous continuer de ré pé ter les mots dans votre tête par syllabes ouvertes ( production endophasique) avant de passer à leur élocution (production exophasique). Même pour la mise en page d’un texte on pratique des césures en fin de ligne par syllabes ouvertes. Pour l’inconscient le mot crocodile s’est construit grâce à l’arrimage de plusieurs codons inconscients : il (courant) od (onde ou masse) oc (choc) cr (casse ou mort).  Le mot est bien une sorte de rébus.

Ce conditionnement de l’attention sur la syllabe ouverte (l’attention est la condition de la mémorisation de tout apprentissage) est suivi par un conditionnement  beaucoup plus intensif qui s’accroit avec le niveau linguistique du sujet au cours de sa vie. En effet la programmation scolaire, familiale et sociale nous fait croire que le mot est la plus petite unité de sens de  nos phrases. Le mot est devenu une institution sociale que les linguistes n’ont jamais remis en cause. Et Saussure, notre professeur genevois de sanskrit y va de son jugement à l'emporte pièces. Il s'interroge sans sourciller  : « Il faudrait chercher sur quoi se fonde la division en mots, car le mot, malgré la difficulté à le définir, est une unité qui s'impose à l'esprit, quelque chose de central dans le mécanisme de la langue ». Cette affirmation péremptoire relève du dogme et nécessiterait un esprit plus scientifique !  Chomsky qui dans Nouveaux horizons dans l'étude du langage et de l'esprit (Paris, Stock, 2005) en rajoute : « Les langues diffèrent manifestement et nous voulons savoir pourquoi. L'un des aspects par lequel elles diffèrent réside dans le choix des sons qui varient à l'intérieur d'un certain registre. Un autre aspect concerne l'association essentiellement arbitraire du son et de la signification. Ces aspects vont de soi et il n'est pas nécessaire de s'y arrêter ». Il est certain qu'avec de telles prémisses le raisonnement est vite limité et l'on peut se faire quelque souci sur la rigueur scientifique de ce linguiste américain !

Ce conditionnement sémantique qui impose progressivement dans la tête de chaque enfant que le mot est la plus petite unité de notre discours est définitif à l'âge de 11 ans, âge auquel la synonymie l'emporte définitivement sur l'homonymie. Ce conditionnement refoule dans le cerveau droit tous les autres constituants du signifiant qui n'avaient pas encore été refoulés par la perte d'attention sur la syllabe fermée? Ainsi pour dodo après le premier refoulement d'od suit le refoulement de o et d (dans ce mot o évoque la tête et d la séparation).


C’est là, je crois, que la raison de jacquesvaissier comme celle d’éponymie, P’tiprof  et partiellement celle d’oliglésias achoppe. Je reprends ma citation cartésienne "Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions que l'on a reçues et reconstruire de nouveau dès le fondement tout le système de ses connaissances ». 

Après 25 ans de recherche je me permets d’affirmer que le mot n’est pas la plus petite unité de sens de notre langage  même si nous avons tous gobés ce mensonge sans nous étrangler.  Le mot est d’abord un rébus phonétique auquel s’est superposé un rébus orthographique car le stimulus du graphe a pris, par conditionnement pavlovien,  progressivement le relai du stimulus du phonème depuis la généralisation de l’imprimerie et des livres depuis Gutenberg.

Le mot est une sorte de phrase chargée de résumer le référent uniquement par une ou deux de des caractéristiques les plus saillantes, en majorité géométriques (statiques et dynamiques). cette dénomination inconsciente pros sur une faculté du cerveau droit que l'on appelle ''pars pro toto", une partie pour le tout qui relève de la synecdoque. En découvrant la trompe d'un éléphant nous sommes tous capables de nous représenter l'animal en entier.

Mais en fonction des canaux sensoriels employés pour la perception du référent (vue, ouïe, odorat, tacts, goût), en fonction des émotions qu’il peut engendrer, de l’usage que l’on peut en faire, l’inconscient collectif langagier (dont le code a été reconstitué dans le cerveau droit de tout homo loquens) est capable de créer une multitude de dénominations possibles expliquant la diversité des mots selon les langues. Dans la même langue en fonction du canal perceptif et du critère retenu du référent on peut créer de nombreux synonymes qui sont toujours des parasynonymes car ils désignent chacun un aspect ou une fonction différente du référent.


Si l'on parvient à admettre  que le mot est une phrase minimaliste avec une syntaxe succincte (a,  c,  n ) sans préposition, chargée tel un rébus phonétique et graphique, de symboliser de manière caricaturale le référent (en ne retenant qu’une ou deux de ses caractéristiques saillantes), cela bouleverse complètement notre conception de la langue.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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Re : L'erreur de Saussure !

Mais le mot français secret vient du latin secretum, participe parfait du verbe secernere, "mettre à part"
Ce verbe est formé sur cernere, "distinguer", "reconnaître" affecté du préfixe privatif se- ; secernere, c'est donc "ne plus (pouvoir) distinguer", "ne plus avoir sous les yeux".
Le groupe cr- apparaît dans la racine indo-européenne du verbe, qui est *ker, plus exactement ici : kr-eH1 c'est aussi aussi celle du grec κρίνειν, "distinguer", "juger".
Il n'est donc pas lié à l'idée de mort ou de "casse", ou je ne sais quoi de funeste, mais à une idée tout opposée, pour des raisons tout aussi arbitraires du reste.

Les rencontres de sons, si l'on exclut les onomatopées, résultent de lois phonétiques presque toujours régulières, mais arbitraires ; non dans le sens ou tout serait livré au hasard, bien au contraire, mais dans le sens où, le jeu de construction des langues opérant en lui-même et pour lui-même, il n'y a pas de lien visible entre le signifiant et le signifié, qui n'est d'ailleurs pas lui-même la chose, mais un concept.
En revanche, je vous invite à examiner les racines indo-européennes et non les langues modernes, peut-être y a-t-il un terrain intéressant à explorer, bien que fort glissant.

Il résulte de cela que le mot chien ne mord jamais.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

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Re : L'erreur de Saussure !

Je laisse jacquesvaissier essayer en vain de convaincre chrisor... en revanche, chrisor, vous qui êtes si attaché à l'écrit bien plus qu'au "son", enlevez donc cet accent que vous mettez systématiquement dans mon pseudo, accent qui n'existe pas. C'est énervant wink

1 245 Dernière modification par chrisor (14-01-2018 14:10:10)

Re : L'erreur de Saussure !

jacquesvaissier a écrit:

Mais le mot français secret vient du latin secretum, participe parfait du verbe secernere, "mettre à part"
Ce verbe est formé sur cernere, "distinguer", "reconnaître" affecté du préfixe privatif se- ; secernere, c'est donc "ne plus (pouvoir) distinguer", "ne plus avoir sous les yeux".
Le groupe cr- apparaît dans la racine indo-européenne du verbe, qui est *ker, plus exactement ici : kr-eH1 c'est aussi aussi celle du grec κρίνειν, "distinguer", "juger".
Il n'est donc pas lié à l'idée de mort ou de "casse", ou je ne sais quoi de funeste, mais à une idée tout opposée, pour des raisons tout aussi arbitraires du reste.

Les rencontres de sons, si l'on exclut les onomatopées, résultent de lois phonétiques presque toujours régulières, mais arbitraires ; non dans le sens ou tout serait livré au hasard, bien au contraire, mais dans le sens où, le jeu de construction des langues opérant en lui-même et pour lui-même, il n'y a pas de lien visible entre le signifiant et le signifié, qui n'est d'ailleurs pas lui-même la chose, mais un concept.
En revanche, je vous invite à examiner les racines indo-européennes et non les langues modernes, peut-être y a-t-il un terrain intéressant à explorer, bien que fort glissant.

Il résulte de cela que le mot chien ne mord jamais.

Merci pour votre réponse pondérée.

J'ai écrit  dans le dernier post que je vous ai adressé :  secret : et - cr -s   = degré   -  cassé/brisé   - du savoir  dont la définition première est quelque chose d'inconnaissable... pour la conscience conditionnée.  Je n'ai pas pas attribué le sens de mort à ce codon cr de secret qui je le répète possède deux sens inconscients. Le mot secret indique un savoir dont le degré de perception est cassé, brisé, coupé ce qui n'est pas forcément funeste. Si l'on écrit Secret avec S majuscule on passe d'un savoir immanent à un Savoir transcendant, tel celui d'Hermès Trismégiste !

L'étymologie reste une recherche descriptive qui se préoccupe essentiellement de l'évolution diachronique des signifiants en accordant une importance très secondaire à l'évolution sémantique.  Le mot arbre dérive du latin arbor, un signifiant différent par br et or qui pour l'inconscient n'expriment pas le même trait saillant du référent. Un arbre n'est pas tout à fait un arbor latin. Il s'est produit une évolution phonétique et une évolution sémantique inconsciente pour passer du latin au français.

Même des signifiants français repris du latin tels lavabo ou catimini ont des signifiés qui diffèrent. Le lavabo, cuvette alimentée en eau par des robinets et muni d'un dispositif de vidange qu'on utilise pour faire sa toilette est le futur du verbe lavare avec le codon av du creux et du vide et le l du liquide. Est-ce que l'inconscient français nous indique que le français avait tendance à repousser au lendemain sa toilette devant le lavabo ? Quant à ''en catimini'' qui signifie actuellement ''en cachette''ce mot désignait les chutes (cati) mensuelles (mens, mini) qui renvoient au mot français actuel ''menstrues""avec le codon tr du passage et au mot médical cataménial. Sa motivation consciente est évidente et la pudeur féminine des siècles précédents explique que la protection hygiénique se faisait en cachette en particulier pour laver les serviettes souillées (qui n'étaient pas jetables à l'époque) ! Voilà un démenti en règle de l'importance de l'étymologie qui ne raconte que l'histoire, le cheminement phonique diachronique d'un mot et s'intéresse peu à l'évolution du sens.

Si l'étymologie se préoccupe si peu de la motivation de l'évolution sémantique c'est parce que seul l'ensemble de la chaîne signifiante du mot (ou plus précisément  du morphème) est sensée avoir du sens. Toute la linguistique indo-européenne est à revoir car elle et construite sur des racines, qui sont souvent des syllabes ouvertes qui ne correspondent pas à ces codons inconscients. Comme vous l'écrivez "il n'y a pas de lien visible entre le signifiant et le signifié" alors il est facile d'y coller le qualificatif ''arbitraire'' parce qu'on ignore encore qu'il existe des liens submorphémiques inconscients jusqu'alors insus. Les savants linguistes font comme les savants médecins, qui collent des qualificatifs  ''idiopathique'' ''a frigore"" ou "essentielle'', quand ils ne comprennent pas ! Cela fait plus sérieux !

Le mot chien comporte le codon ch dont l'un des deux sens marque un mouvement dangereux, une hostilité (h) coupante....  par sa morsure !  Vous avez donc tort d'affirmer que "le mot chien ne mord pas" ! Son signifié mord et  les cynophobes le savent trop bien mais son signifiant aussi Jacques Vaissier. La pipe de Magritte est bien aussi une pipe (ip - p , un tuyau petit, que vous tenez en main lorsque vous faite ''pipi'', un pseudo-mot enfantin qui a transféré dans votre cerveau droit ce codon ip dont l'un des sens insu est tuyau !

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Re : L'erreur de Saussure !

oliglesias a écrit:

Je laisse jacquesvaissier essayer en vain de convaincre chrisor... en revanche, chrisor, vous qui êtes si attaché à l'écrit bien plus qu'au "son", enlevez donc cet accent que vous mettez systématiquement dans mon pseudo, accent qui n'existe pas. C'est énervant wink



Oliglesias   Pardon pour l'accent que je retire derechef, mais je préfère le O majuscule de la Tête pour initier votre pseudo.

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Re : L'erreur de Saussure !

Je sais que vous préférez le O majuscule, mais pareil, mon pseudo commence par une minuscule que ce soit inconscient ou non de ma part, il faut respecter ça... kRiZoR wink

1 248 Dernière modification par chrisor (13-01-2018 19:39:21)

Re : L'erreur de Saussure !

oliglesias a écrit:

Je sais que vous préférez le O majuscule, mais pareil, mon pseudo commence par une minuscule que ce soit inconscient ou non de ma part, il faut respecter ça... kRiZoR wink

''Ol''permet d'accéder à l'Ol... ympe et c'est dommage ! Mais je viens de découvrir votre vrai nom et prénom cachés sans chanter sur le Mont des Oliviers ! Je ne mettrai donc plus d'accent !

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Re : L'erreur de Saussure !

chrisor a écrit:
oliglesias a écrit:

Je laisse jacquesvaissier essayer en vain de convaincre chrisor... en revanche, chrisor, vous qui êtes si attaché à l'écrit bien plus qu'au "son", enlevez donc cet accent que vous mettez systématiquement dans mon pseudo, accent qui n'existe pas. C'est énervant wink



Oliglesias   Pardon pour l'accent que je retire derechef, mais je préfère le O majuscule de la Tête pour initier votre pseudo.

Pourquoi derechef ? Vous ne l'avez jamais retiré ce dont se plaint oliglesias !

Autre chose :

Ce couple signale la ''petite mort'' connue d'Adam quand il croqua la pomme que la créature tentatrice lui tendait.

Il faudrait revenir au texte.
Passons sur la pomme qui n'est qu'un fruit dans le texte :
Genèse, 3, 1 et sq, dans la traduction Segond :

3:1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?
3:2 La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
3:3 Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
3:4 Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point;
3:5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
3:6 La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea.
3:7 Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.

L'interprétation courante et naïve qui voit l'acte sexuel dans la transgression est digne d'adolescents boutonneux.
Ce dont il s'agit ici c'est de se faire calife à la place du calife, se faire dieu à la place de Dieu, et dans le texte, cela rate lamentablement.

Vous allez sans  doute répondre que vous n'analysez pas le texte fondateur, mais l'expression populaire et tardive, croquer la pomme. Vous en proposez une étymologie intéressante, sans plus.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : L'erreur de Saussure !

P'tit prof a écrit:

Ce dont il s'agit ici c'est de se faire calife à la place du calife, se faire dieu à la place de Dieu, et dans le texte, cela rate lamentablement.

Ou d'accéder prématurément à la connaissance. Ce serait plutôt le serpent qui aurait voulu se faire calife à la place du calife.

Un truc qu'il faudrait avoir le courage de faire, c'est de dresser un glossaire des codons de chrisor, quelque chose de simple, ordre alphabétique avec une ligne par codon  avec les deux sens associé.

Ce serait infiniment plus digeste que la prose dont nous sommes bombardés et permettrait d'éventuellement invalider la thèse présentée. La non-invalidation, qui ne saurait valoir validation, ne serait qu'une première étape nécessaire pour pouvoir discuter sérieusement des interprétations de chrisor.

Mais qui aura le courage de se lancer dans une telle entreprise ? Et le jeu en vaut-il la chandelle ?

Et puis les mots sans la langue, ça ne veut pas dire grand-chose : un mot, par le mécanisme des emprunts, peut appartenir à plusieurs langues. Cela a certainement été déjà écrit quelque part dans ce fil.

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