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forum abclf » Écriture et langue française » Question procédé rhétorique

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Messages [ 13 ]

Sujet : Question procédé rhétorique

Bonjour à tous,

J'ai besoin d'aide pour donner un nom (s'il en existe un) à des procédés rhétoriques que je n'arrive pas à bien cerner...

-Comment appelle t-on le procédé qui consiste à développer une argumentation (fallacieuse) au service d'une thèse, sans en tirer la conclusion (parce que le faire mettrait en évidence la discordance de l'argumentation avec la thèse soutenue).

exemple : Je vous assure que A=B. Puisque C est plus petit que D et que l'age du capitaine est le double du nombre de pattes du canard boîteux, et que la girafe n'a pas de lunettes ! CQFD / Et voilà!

Ici, l'argumentation n'a pas de rapport avec la thèse soutenue (ou la conclusion recherchée c'est la même chose), et afin de ne pas souligner cela, le locuteur évite soigneusement de conclure, ou conclut par une phrase faisant croire à l'évidence (alors qu'il n'en est rien!).

-Comment appelle t-on un raisonnement qui s'appuie sur lui même pour se démontrer? ce qui reviendrait à supposer vraie la chose que l'on veut démontrer et se prévaloir de sa véracité pour prouver qu'elle est vraie... (ouch, ça fait mal aux neurones, ça !)

exemple : Ce que je dis est vrai. La preuve que c'est vrai : je le dis, et donc c'est vrai!


D'avance merci pour votre aide!

PS : il n'est pas sûr que je n'en aie pas d'autres à vous soumettre, car en ce moment, j'en croise tous les jours...

Re : Question procédé rhétorique

Pour le premier, on jette de la poudre aux yeux, c'est une entourloupe, une fumisterie, mais je n'ai pas en tête de nom de figure de rhétorique.
Pour la seconde, ça me semble proche de la tautologie et du cercle vicieux.

Re : Question procédé rhétorique

Pour le premier vient à l'esprit l'adjectif spécieux.

Re : Question procédé rhétorique

Pour la seconde, je dirais pétition de principe.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Question procédé rhétorique

Pour la deuxième, on tourne en rond, je dirais comme si on faisait une circonvolution.

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Re : Question procédé rhétorique

Les deux tiennent de l'incantation, une pure vanité, et du déraisonnement.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Question procédé rhétorique

Merci à tous pour vos réponses...!
Je suis assez d'accord avec la tautologie et la pétition de principe pour la seconde!

Pour la première... peut être qu'il n'existe pas de nom.

Ah, si peut être qu'en la regardant sous un autre angle : il s'agit en fait de perdre le locuteur dans une démonstration longue et complexe (en plus de fausse).
Bon cela est imparfait, ça ne nous aide pas à nommer le fait de ne pas formuler la conclusion...

Tant que j'y suis, j'en ai trouvé une autre : comment appelle t-on le fait d'utiliser une petite erreur de fond ou de forme dans un raisonnement (qui n'empêche pas la conclusion d'être vraie) d'un locuteur pour invalider l totalité de son raisonnement?

Exemple : L'animal que j'observe est vert, quadrupède, sa peau est recouverte de mucus, il vit en milieu humide. Les grenouilles sont des quadrupèdes amphibiens verts. L'animal que j'observe est donc bien une grenouille.

Contre-argumentation rhétorique : Tout ceci est absolument faux et mensonger, puisque chacun sait qu'il existe des grenouilles de diverses couleurs. Ce n'est donc pas une grenouille!


PS : je ris toute seule devant mon clavier à trouver des exemples...!

Re : Question procédé rhétorique

Ceci ressemble un peu à un syllogisme.

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Re : Question procédé rhétorique

Ceci ressemble un peu à un syllogisme.

Certes, mais un peu seulement.

      Exemple : je sais ce qu'est une grenouille, or je n'ai vu que des grenouilles vertes, donc toutes les grenouilles sont vertes.

      Ceci n'est pas un syllogisme, mais un sophisme.
      Mais applique-t-on le terme de sophisme à tout ce qui ressemble à un syllogisme (deux prémisses et une conclusion) ? Surtout, applique-t-on le même terme de sophisme quelle que soit l'erreur dans l'exposition ?

      Prenons deux exemples.

    1) la conclusion est fausse bien qu'elle soit inférée de deux prémisses exactes : exemple ci-dessus. 
    2) la conclusion est fausse parce que tirée d’une prémisse fausse. Exemple célèbre : tout ce qui est rare est cher, or un cheval bon marché est rare, donc un cheval bon marché est cher.

elle est pas belle, la vie ?

10 Dernière modification par glop (23-10-2014 09:35:52)

Re : Question procédé rhétorique

Je pense  que pour donner un nom à ce genre de discours il faut connaitre le but recherché par le locuteur.
Si celui-ci cherche à vous faire prendre des vessies pour des lanternes en tenant des propos spécieux, nous sommes dans le cas de l’exemple du message n°1.
Par contre l’exemple du message n°7 fait penser a une recherche objective à l'aide d’une clé de détermination imparfaite.
Je trouve peu de points communs à ces deux exemples.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Question procédé rhétorique

Voilà qui me permet de découvrir les paralogismes qui sont des sophismes involontaires. Il est parfois difficile de distinguer les deux (quelle est l'intention de celui qui parle ? Croit-il à ce qu'il dit ?)

Il me semble que le trosième cas relève du mensonge par omission : je ne mentionne pas ce qui va à l'encontre de ma thèse (les éléments qui tendent à prouver qu'il s'agit bien d'une grenouille).

Et je me demande si le premier n'est pas un genre d'écran de fumée (ou diversion): les arguments sont fallacieux et il est préférable de ne pas conclure, l'objectif étant seulement de faire diversion).

L’écran de fumée consiste lors d’un débat ou d’une discussion par exemple, à  « aveugler  » l’interlocuteur par des mots et phrases complexes. Cette technique de rhétorique est utilisée pour compenser des limites argumentaires au cours d’un débat ou pour rendre incompréhensible une réponse qui, exprimée simplement pourrait s’avérer génante.

Par exemple, Bernard CAZENEUVE, ministre délégué au budget, qui au micro de LCI allume un gros écran de fumée pour éviter une question fermée à choix binaire dont la réponse simple ne serait pas bénéfique à l’image du Gouvernement.

Le journaliste :  «Dites moi solennellement ce matin : les impôts n’augmenteront plus en France»

Bernard CAZENEUVE : «Je vous dis solennellement ce matin – et je m’y tiendrai – que en 2015, 2016, 2017, l’ajustement du budget se fera sans recours à l’augmentation des prélèvements obligatoires, exclusivement par des économies en dépense»

(http://www.ll-therapy.com/paralogisme-1 … -de-fumee/)

12 Dernière modification par vh (13-10-2017 17:46:37)

Re : Question procédé rhétorique

Question de rhétorique sans rapport avec ce qui précède :



Quel est  le nom du sophisme où l'on prétend être offensé pour ne pas avoir à répondre à une question ?

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Re : Question procédé rhétorique

Pour moi, ce n'est pas un sophisme - qui a l'apparence d'un raisonnement - mais une figure de rhétorique : l'aposiopèse, ou réticence.

      Cela consiste à interrompre sa phrase pour passer du coq à l'ane, changer de sujet. Ce n'est pas exactement ce que tu cherches mais, à mes yeux, c'est ce qui s'en rapproche le plus.

elle est pas belle, la vie ?

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