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forum abclf » Réflexions linguistiques » Analyse d'énoncé

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Sujet : Analyse d'énoncé

Reprise de la réflexion entamée au sujet http://www.languefrancaise.net/forum/vi … mp;login=1

Un énoncé est un prédicat sur un thème.

Un thème est soit une chose potentiellement mobile, soit une forme remarquable.
Un prédicat consiste à énoncer, pour un thème, soit son essence (fixe), soit son état (potentiellement variable), soit son mouvement.

La racine d'un prédicat est toujours un verbe.
Ce verbe peut suffire par lui-même à la prédication.
Mais il peut aussi mettre le thème, que l'on dira alors « thème principal », ou sujet, en relation avec des thèmes secondaires (complément d'objet).

Le nombre de thèmes secondaires demandés par le verbe est sa valence.

Le thème principal régit la marque personnelle du verbe.
Le verbe régit la marque prépositionnelle des thèmes secondaires.

La marque prépositionnelle peut varier selon le type syntaxique du thème secondaire (nominal, infinitif, proposition subordonnée).

Une pièce au dossier : https://www.cairn.info/revue-travaux-de … ge-121.htm

Problème de définition de la valence :
Pour déterminer la valence d'un verbe, il faut pouvoir distinguer entre ses compléments essentiels, et ses compléments circonstanciels. Or cette distinction n'est pas si flagrante.

Par exemple, considérons l'énoncé :
Je donne un bisou à Florence.

Florence est-elle une femme à laquelle je donne un bisous.
Ou bien est-ce la ville de ce don ?

Autrement dit :
« à Florence » est-il ici un complément essentiel, destinataire du don , c'est-à-dire : le verbe « donner » est-il ici de valence 2 ?
Ou bien « à Florence » est-il ici un complément accessoire, circonstanciel de lieu, c'est-à-dire : le verbe « donner » est-il ici de valence 1 ?

Re : Analyse d'énoncé

Le verbe a une valence impliquée par sa signification.

Je disais que les thèmes d'un énoncé sont de quelques genres.
Pour les déterminer, il faut imaginer ce que peut énoncer un homme.

Cela implique de comprendre sa situation.
Tout homme est à l'interaction de 2 mondes :

A. Un monde extérieur, physique, biologique et social, face à lui, qu'il constate. Il peut y évoquer :
A.1° une chose, potentiellement mobile. Ex : un être vivant (humain, animal, végétal), un objet physique (une pierre, un astre, une mer),..etc
A.2° une forme remarquable, éventuellement partie d'un tout. Ex : une montagne qu'on voit à l'horizon, la porte d'une voiture, le pied d'une personne,...etc

B. Un monde intérieur, physiologique et psychique, en lui, dont il prend conscience. Il peut y évoquer :
B.1° une sensation. Ex : chatouillement, douleur, ...etc
B.2° une émotion. Ex : joie, peur, tristesse,..etc
B.3° une imagination. Ex : idée, croyance,..etc

Cela nous fait donc 5 genres de thème sur lesquels un homme peut prédiquer :
2 externes : Un mobile, une forme particulière;
3 internes : une sensation, une émotion, une idée.

Prédicats du monde externe.
NB : Ce genre de prédicat peut être situé dans l'espace et dans le temps.
1° Sur une chose, potentiellement mobile.
   I - de valence 0 (le verbe suffit à la prédication)
        a) l'existence : je suis.
        b) le mouvement autonome : je mange, je voyage, je marche, il peut, il vente.
                  Évolution spatiale du sujet, donnée sans terme.

   II - de valence 1 -> Le prédicat implique un thème additionnel.
        a) Ce thème secondaire est un lieu (i.e. une forme remarquable, partie d'un tout, dans l'espace réel)
            - Localisation : je suis ici. Je vis à Bordeaux. Il passa la porte.
                  -> Situation spatiale du sujet.
            - Destination : je vais à Marseille.
            - Origine du mouvement : je viens de Lyon.
                  -> Évolution spatiale du sujet, donnée avec terme.
        b) Ce thème secondaire est une qualité (i.e une forme remarquable, partie d'un tout, dans l'espace idéel)
            - Qualification : je suis français, cette pierre est rigide, il est ouvrier.
                  -> Situation idéale, sociale, du sujet.
        c) Ce thème secondaire est un mobile, consommé par le sujet.
            - je mange un fruit, je bois un verre de vin.
                  -> Convolution déductive sujet et objet :
                            -> Dans l'état final, l'objet (déduit) perd l'existence.
        d) Ce thème secondaire est un mobile, transporté par le sujet.
            - Je déplace la chaise.
                  -> Convolution conductive sujet et objet :
                            -> Dans l'état final, l'objet (conduit) conserve l'existence.
        d) Le thème secondaire est un mobile, produit par le sujet.
            - je fais du café.
                  -> Convolution productive sujet et objet :
                            -> Dans l'état final, l'objet (produit) gagne l'existence.

   III - de valence 2 -> le prédicat implique deux thèmes additionnels.
        a) le thème secondaire est  un « mobile » transmis, le thème tertiaire est le destinataire.
            - Il donna un cadeau à son ami.
                  -> le sujet conduit un objet premier (dévolu) à un objet second
                  -> convolution conductive et dévolutive :
                            -> Dans l'état final, l'objet premier conserve l'existence.
        b) le thème secondaire est un objet produit, le thème tertiaire est l'objet dévolu à cette production
            - J'ai peint ce tableau à la gouache.
                  -> le sujet produit un objet premier via un objet dévolu à cette production (déduit)
                  -> convolution productive et déductive :
                            -> Dans l'état final, l'objet premier gagne l'existence; l'objet second la perd
        d) le thème secondaire est un objet reproduit, le thème tertiaire est l'objet dévolu à cette production (déduit)
            - J'ai peint ce paysage à la gouache.
                  -> le sujet reproduit un objet via un objet dévolu à cette reproduction.
                  -> Convolution conductive et déductive :
                            -> Dans l'état final, l'objet premier conserve l'existence; l'objet second la perd.
        c) le thème secondaire est un objet transformé, le thème tertiaire sa nouvelle forme.
            - Je traduis ce texte en Anglais
                  -> le sujet traduit l'objet en une nouvelle forme.
                  -> convolution productive et traductive :
                           -> Dans l'état final, l'objet premier conserve l'existence; un nouvel objet gagne l'existence.
        d) le thème secondaire est une situation initiale, le thème tertiaire est une situation finale.
            - Je vais de Paris à Bordeaux
                  -> Évolution de situation à 2 termes.

    IV - de valence 3 -> Le prédicat implique 3 thèmes additionnels
        a)
           - J'ai peint un tableau de ce paysage à la craie.
                  -> convolution productive traductive et déductive : Dans l'état final, un nouvel objet gagne l'existence, le second la conserve, et le troisième la perd.
        b)
           - J'ai traduit ce texte du français à l'anglais.
                  -> convolution productive traductive et conductive : Dans l'état final, un nouvel objet gagne l'existence, une forme de l'objet conserve l'existence, un nouvelle forme gagne l'existence.
        c)
           - J'ai modifié ceci en cela comme ceci
                  -> convolution involutive explicite
[En cours]

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Re : Analyse d'énoncé

Juste pour comprendre :

florentissime a écrit:

Tout homme est à l'interaction de 2 mondes...

C'est une hypothèse de travail, une idée à priori ou le résultat d'un raisonnement rigoureux ?

Non sunt multiplicanda entia sine necessitate!

4 Dernière modification par florentissime (09-05-2017 11:53:23)

Re : Analyse d'énoncé

D'abord, tout raisonnement, aussi rigoureux soit-il, s'appuie toujours sur des axiomes et des postulats, lesquels ne sont jamais démontrables par un raisonnement parfaitement rigoureux.

[NB : le seul raisonnement parfaitement rigoureux, c'est la déduction.]

Les axiomes et postulats sont induits des cas particuliers, par généralisation.

Donc on ne peut pas dire que les axiomes et postulats soient des idées à priori.
Ce sont des généralisations à postériori.

Mon expérience vécue m'indique qu'il y a, d'une part, un monde extérieur, commun à tous, sur lequel chacun peut se prononcer (ex : tout le monde peut gloser sur l'élection présidentielle de 2017; on dit : « pince-moi, je rêve »), et qu'il y a, d'autre part, un monde intérieur, propre à chacun, duquel seul son propriétaire peut tirer des énoncés (ex : seul toi-même peux-tu dire si tu as soif).

Dire « tout homme est à l'interaction de deux mondes, l'un extérieur et commun, l'autre intérieur et propre à lui » est donc une généralisation tirée de mon expérience vécue, qui me sert de postulat.

Tu peux donc voir cette affirmation comme une hypothèse de travail.

5 Dernière modification par florentissime (21-05-2017 12:07:29)

Re : Analyse d'énoncé

Après réflexion, je classerai les énoncés en quatre catégories.

D'un thème principal, sujet réel, on peut énoncer :
- son existence.
- sa situation.
- son évolution propre.
- sa convolution avec d'autres thèmes.

1° l'existence :

A priori, l'énoncé de l'existence pure n'exige pas de complément. Le verbe employé est donc de valence 0.
-> Je suis. Les fantômes n'existent pas.

Cependant, en tournure impersonnelle, le thème principal, dont on énonce l'existence, peut être placé en position de complément d'objet direct.
-> il existe un problème.
Ce thème principal est dit alors sujet réel, bien qu'il ne soit pas soit pas en position de sujet grammatical. Je le dirais pour ma part « thème existentiel »

De plus, cette existence peut être située :
il existe une solution à ce problème (Valence 2)
Il y a un loup dans ce flou. (Valence 3)

L'énoncé de l'existence peut faire appel à des compléments situationnels.

2° La situation
--------------------
Dans ce cas, le thème principal n'est pas sujet au mouvement. L'énoncé le relate comme fixe, via des compléments situationnels, dans un espace sémantique. Il y a de nombreux espaces sémantiques, qui ne se réduisent pas à l'espace et au temps, car la société, le corps social, des évènements peuvent aussi servir à localiser. Ex :

J'habite à Paris (situation spatiale) (V1)
Je serai à Paris à 9h (situation spatio-temporelle) (V2)
Je suis caissière chez Leclerc (situations sociale et corporative) (V2)
J'étais kiné pour l'équipe de France aux jeux olympiques à Pékin en 2008 (situations sociale, corporative, évènementielle, spatiale et temporelle) (V5)
Je suis franco-canadien (situation nationale)

Il peut y avoir autant de complément situationnels que nécessaire pour situer le thème de l'énoncé.

3° L'évolution
------------------
Dans ce cas, le thème principal est sujet à un mouvement propre.
Il est le seul à se mouvoir dans l'énoncé.

Je dors. (valence 0)
Je vais à Paris. (Valence 1)
Je vais de Bordeaux à Lyon (Valence 2)

L'évolution peut être bornée par des compléments situationnels, qui sont ses termes.

4° La convolution
-----------------------
Dans ce cas, le thème principal est sujet à un mouvement mais ce mouvement implique aussi le mouvement pour des thèmes secondaires.

Ex : Je mange une pomme.
Ici, « une pomme » est « complément de convolution » du sujet « je » par le verbe « manger ».

Cette convolution elle-même peut être de plusieurs genres :
Soit le complément convoluant est détruit à l'issu de la convolution (il a perdu l'existence)
--> Il y avait une pomme avant que je ne la mange.

Soit le complément convoluant est conservé à l'issu de la convolution (seule sa situation a changé)
Ex : Je déplace une chaise.
--> la chaise était là avant que je ne la déplace ici.

Soit le complément convoluant est produit à l'issu de la convolution (il a gagné l'existence)
Ex : J'ai fait un café
--> Il n'y avait pas de café avant que je ne le fasse.

On peut donc parler de :
- « convolution destructive » / « convolution consommative » -> consommation (consommateur / consommable)
- « convolution conductive » -> conduction (conducteur / conductible)
- « convolution productive » / « convolution constructive » -> construction (constructeur / constructible)

Il existe un quatrième cas, où l'objet produit est implicite.
Ex: J'ai dessiné ce paysage.
- « ce paysage » est ici « complément de convolution reproductive ». Ce paysage est reproduit par le dessin. Mais on peut aussi voir que le sujet conduit à la reproduction du paysage, lequel paysage passe alors de la situation de ne pas être reproduit, à celle d'être reproduit. C'est donc proche de la convolution conductive.

La nature de la convolution est impliquée par la signification du verbe.

...A suivre : L'analyse des énoncés de convolution nécessitera d'autres développements.

6 Dernière modification par aCOSwt (23-05-2017 12:11:15)

Re : Analyse d'énoncé

florentissime a écrit:

Après réflexion, je classerai les énoncés en quatre catégories.
D'un thème principal, sujet réel, on peut énoncer :
- son existence.
- sa situation.
- son évolution propre.
- sa convolution avec d'autres thèmes.

Après réflexion soit! Et après lecture de l'Organon, cela donnera quoi ?

Ma sincère question derrière ce vrai sarcasme est :
Pourquoi recommencer ici à zéro le travail d'Aristote?
Il a loupé des trucs? Il a raconté des carabistouilles? C'est certainement possible maintenant, à mon opinion, tu gagnerais à positionner ton projet par rapport à l'Organon.
Cela te ferait moins de trucs à écrire et pour nous, à lire, à chercher, et en vain, pourquoi on pourrait préférer ton travail à celui du Stagirite.

Non sunt multiplicanda entia sine necessitate!

Re : Analyse d'énoncé

J'avoue une méprise : le titre analyse d'énoncé m'a fait croire qu'il s'agissait de décortiquer les énoncés de devoir, une question sur laquelle j'ai longtemps travaillé dans le cadre de la formation permanente.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

8 Dernière modification par florentissime (28-05-2017 14:40:29)

Re : Analyse d'énoncé

C'est une idée.

Les dix catégories d'Aristote :

la substance
la quantité
la qualité
la relation
le lieu
le temps
la position (la posture)
la possession
l'action
la passion.

Le thème principal correspond à la substance.

La situation correspond au lieu, au temps, et est étendue à un corps social (chez Peugeot), à une fonction sociale (ouvrier), à un grand évènement (JO),...etc; à tout ce qui permet de situer le sujet dans la réalité vécue.

La posture et la qualité peuvent se ramener en relation à la forme, en général : ex : la blancheur se manifeste dans la forme d'un spectre. De plus, toute quantité est aussi relation à une forme :  2 mètres est le double du mètre étalon. Dire « Socrate est grand et brun » ne mélange pas une quantité et une qualité, mais indique 2 relations à 2 formes, l'une à la forme humaine commune, l'autre à la forme spectrale blanche. C'est ici une relation de comparaison.

La possession implique aussi une relation, mais c'est ici relation de subordination à un tout. Cette relation de subordination implique la cohésion d'une partie d'avec son tout, ce qui n'est pas le cas dans la relation précédente, donc nécessiterait une force pour les séparer. Dans « J'ai un pied », le pied est une de mes parties, physique : M'en séparer exigerait de le scier, donc y appliquer une force physique. Dans « j'ai une voiture », la voiture est une de mes parties, sociale : M'en séparer exigerait d'y appliquer une force sociale.

La passion et l'action sont regroupées sous le vocable générique d'évolution, ou bien de convolution si plusieurs substances sont impliquées. Dans une convolution, c'est une exception que le thème principal soit seulement actif, et le thème secondaire seulement passif. Dans « Je mange un fruit », certes je conduis le fruit à perdre l'existence, donc j'agis sur le fruit mais je peux me déchausser une dent, et ma faim s'apaise, donc le fruit agit sur moi. Il y a donc plusieurs genres de convolution, où le thème principal est nullement affecté, quelque peu affecté, totalement affecté, et ce degré d'affectation s'applique également aux thèmes secondaires. La passion et l'action sont deux parties d'une convolution, mais elles se répartissent variablement entre les divers thèmes qu'elle relie.

Je parviens ainsi à 6 catégories :

- la substance. (une chose réelle, concrète, en totalité)
- la forme. (le « spectre » d'une chose réelle, abstraite et idéelle, donc partie d'une substance)
- la situation (pour localiser une partie dans un tout).
- évolution / convolution (mouvements de substance(s)).
- relation de comparaison.
- relation de partition.

Maintenant, Aristote me semble plus faire de l'ontologie que de la linguistique. En arrière-plan, on peut le prendre soit de manière holistique (il n'y a qu'un seul être dont toutes les substances sont des parties) - par ordonnancement hiérarchique, soit de manière pluraliste (le tout est un ensemble des substances juxtaposées) - par ordonnancement égalitaire. On peut encore considérer toute composition de ces deux ordonnancements.

Donc l'appel à Aristote fait pencher la réflexion excessivement vers le verbe « être ».

Tandis que mon but était plutôt linguistique : Je me penchai sur la « théorie de la valence » des verbes, qui cherche à distinguer entre compléments essentiels (COD, COI, COS) et accessoires (Compléments circonstanciels). Or cette nuance ne semble pas si nette, ce qui me contraignit à analyser les énoncés.

Par exemple : dans « j'habite à Paris », « à Paris » est un complément essentiel au verbe habiter - on ne pourrait pas dire simplement « j'habite ». Pourtant, on ne dira pas « à Paris » COI pour autant. Donc il existe certains énoncés où le complément de situation est essentiel. « J'habite à Paris » signifie « j'ai une habitation à Paris ». L'énoncé évoque donc une relation d'appartenance (à moi, une habitation) située (à Paris). Autre exemple : « Je vais à Paris »; De même, ici, on ne pourrait dire simplement « Je vais », mais « à Paris » n'est pas COI. L'énoncé évoque une évolution de la situation spatiale dont le terme est « Paris ». La théorie de la valence s'applique mal dans ces cas.

Maintenant, si j'énonce « J'ai peint ce tableau à la gouache », j'ai une convolution à trois thèmes (une tri-convolution). J'énonce une interaction entre moi, le tableau, et la gouache. Ici, la préposition « à » ne servira pas à introduire une situation, ni une circonstance, mais la matière utilisée pour peindre. Cette usage de la préposition « à » est propre au verbe peindre.

Dans la structure de la phrase :

Le thème principal (le sujet) régit la marque personnelle du verbe. (J'ai peint)
Le verbe régit la marque prépositionnelle des thèmes convolués (ce tableau, à la gouache) - ces prépositions ont alors un sens particulier, propre au verbe. De plus, ces marques prépositionnelles peuvent dépendre de la classe grammaticale du mot. Ex : j'ai choisi le départ / J'ai choisi de partir.
Les compléments situationnels (lieu, temps,..etc) sont aussi introduits par des prépositions, mais elles prennent alors un sens général.

Re : Analyse d'énoncé

vous cobayez un article de revue ? une conférence ?

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

10 Dernière modification par florentissime (11-06-2017 12:39:46)

Re : Analyse d'énoncé

Quelques considérations autour de la préposition « à » :

avancer à l'aveuglette : comme avancerait un aveugle -> évolution simple + forme de l'évolution (avancer ainsi)
mener qqn, qqch à la baguette : comme avec une baguette -> convolution sujet / objet + forme de la convolution (mener ainsi)
gagner, perdre au change : fruit de l'évolution (y gagner)
vendre à la criée : évolution simple + forme de l'évolution (vendre ainsi)
apprendre à ses dépens : évolution simple + forme de l'évolution (apprendre ainsi)
regarder à la dérobée : évolution simple + forme de l'évolution (regarder ainsi)
rire aux éclats : évolution simple + forme de l'évolution (rire ainsi)
agir à l'esbroufe : évolution simple + forme de l'évolution (agir ainsi)
manger à sa faim : évolution simple + forme de l'évolution (manger ainsi)
aimer à la folie : évolution simple + forme de l'évolution (aimer ainsi)
tirer au jugé : évolution simple + forme de l'évolution (tirer ainsi)
rire aux larmes : évolution simple + forme de l'évolution (rire ainsi)
loger qqn au pair : convolution simple + forme de l'évolution (loger ainsi)
travailler à la pièce, aux pièces : évolution simple + forme de l'évolution (travailler ainsi)
marger, travailler, avancer au ralenti : évolution simple + forme de l'évolution (avancer ainsi)
boire à la régalade : évolution simple + forme de l'évolution (boire ainsi)
tomber à la renverse : évolution simple + forme de l'évolution (tomber ainsi)
appeler, arriver à la rescousse : évolution simple + forme de l'évolution (appeler ainsi)
vendre à la sauvette : évolution simple + forme de l'évolution (vendre ainsi)
voler à la tire : évolution simple + forme de l'évolution (voler ainsi)
courir aux trousses : évolution simple + forme de l'évolution (courir après)
piquer au vif : évolution simple + forme de l'évolution
saisir au vol : évolution simple + forme de l'évolution (saisir ainsi)
jeter, semer à la volée : évolution simple + forme de l'évolution (semer ainsi)
mener, obéir au doigt et à l'œil (fam.) : évolution simple + forme de l'évolution (obéir ainsi)
réunir à la force du poignet : évolution simple + forme de l'évolution (réunir ainsi)
observer à l'œil nu : évolution simple + forme de l'évolution (observer ainsi)
applaudir à deux mains : évolution simple + forme de l'évolution (applaudir ainsi)
cuisiner aux petits oignons : évolution simple + forme de l'évolution (cuisiner ainsi)
remplacer au pied levé : évolution simple + forme de l'évolution (remplacer ainsi)
manger à deux râteliers : évolution simple + forme de l'évolution (manger ainsi)
gagner à la sueur de son front : évolution simple + forme de l'évolution (gagner ainsi)
aboyer à la lune, au voleur : évolution simple + forme de l'évolution (aboyer ainsi)
aller, se déplacer au galop, au pas, au trot : évolution simple + forme de l'évolution (se déplacer ainsi)
appeler à l'aide, au secours : évolution simple + forme de l'évolution (appeler ainsi)
crier à l'assassin, à l'aide, aux armes, au martyre, à la rescousse, au scandale, au voleur : évolution simple + forme de l'évolution (crier ainsi)
jouer aux billes, à la marelle : convolution sujet / moyen de l'évolution (jouer avec)
marcher, fonctionner à l'essence, au fuel, à la vapeur : convolution sujet / moyen (fonctionner avec)
monter à l'assaut, à l'attaque : évolution simple + forme de l'évolution (monter ainsi)
passer, peindre, enduire à l'alcool, au bleu : convolution sujet / matière (enduire avec)
passer au crible, à la critique, au peigne fin : évolution simple + forme de l'évolution (passer ainsi)
pavoiser, orner aux couleurs de, aux initiales de : évolution simple + forme de l'évolution (orner ainsi)
peindre à l'eau, à la gouache, à l'huile, au pinceau, au pistolet, au rouleau : convolution sujet / matière (peindre avec)
se battre au couteau, à l'épée, au revolver : convolution sujet / moyen (se battre avec)
jouer au plus fin, à l'innocent, au martyr : évolution simple + forme de l'évolution (jouer ainsi)
passer, tourner, virer à l'aigre, au jaune : évolution simple + forme de l'évolution (tourner ainsi)
prendre, considérer à la légère, au sérieux, au tragique : évolution simple + forme de l'évolution (prendre ainsi)

Dès que le complément est pris de manière métaphorique, comme une image, il ne peut plus être pris comme une substance concrète : Dans l'expression « passer au crible », il n'y a généralement aucun crible présent. Par abstraction, on extrait mentalement de la substance une forme (un spectre, une trace, une figure, un schème) pour l'appliquer à l'évolution ou la convolution énoncée qui se voit ainsi modulée. Le groupe verbe + complément fonctionne alors comme une locution verbale. Comment qualifier ce genre de complément ?

-> Complément figuratif de l'évolution / de la convolution.

Quand le complément est pris comme une substance concrète, il s'agit d'un moyen, d'un instrument, d'une matière qui participe de l'évolution ou de la convolution énoncée. Comment qualifier ce genre de complément ?

-> Complément participant de l'évolution / de la convolution.

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