Re : Paroles gelées, ou mots qui survivent grâce à des expressions.
Et bercail rappelle tout naturellement ouailles. Va-t-on me dire qu'il persiste dans telle langue régionale ?
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Et bercail rappelle tout naturellement ouailles. Va-t-on me dire qu'il persiste dans telle langue régionale ?
ouailles. Va-t-on me dire qu'il persiste dans telle langue régionale ?
Oui, lui ou son proche parent, dans les parlers du Centre, de l'Ouest et du Sud-Ouest, selon Bloch-Wartburg. Par exemple sous la forme auvelha ou ovelha :
"Tots los cent ans, l'auvelha negra tòrna au claus"
Tous les cent ans, la brebis noire rentre au bercail.
Ce mot d'ouailles, il me semble qu'on continue de l'entendre non par régulièrement, mais pas si exceptionnellement. Or dans quelle expression en particulier ? Garder ses ouailles ? Retrouver ses ouailles, quand on rentre au bercail ?
Pour congrue, j'ai tiré ces courbes Ngram qui montrent bien que l'adjectif survit surtout dans l'expression portion congrue, mais avec un petit nombre d'usages indépendants de congru, congrus et congrues, qui m'étonnent un peu.
Connaissiez-vous congruer pour convenir et congrûment pour convenablement ?
Connaissiez-vous congruer pour convenir et congrûment pour convenablement ?
Ces sens-là ne doivent pas nous étonner c'est aussi le sens original dans "la portion congrue", la portion qui convient, la juste portion, même si l'usage nous y fait plutôt voir une minuscule portion.
Congru, congruence, congruent font aussi partie du vocabulaire mathématique ancien et moderne. Les nombres congrus peuvent expliquer certaines des occurrences au masculin que révèle votre diagramme.
J'aimerais bien savoir si un curé pourrait dire « je vais oindre mes ouailles ».
S'il a de l'humour, il pourra le dire malicieusement.
J'aimerais bien savoir si un curé pourrait dire « je vais oindre mes ouailles ».
Euh, pourquoi le dirait-il ? Il n'est pas d'usage d'oindre l'ensemble des fidèles. L'onction ne se pratique qu'en des circonstances limitées, notamment le baptême, la confirmation et ... à la toute fin, l'extrême onction (appelé aussi le sacrement des malades).
Franquette, qui survit grâce à à la bonne franquette.
Voir également ici :
http://www.languefrancaise.net/forum/vi … 264#p93264
N'en déplaise au noisetier , la baguette de coudrier du sourcier a la vie dure.
Et que dire du pauvre rouvre ? Mais il ne s'agit pas là d'une parole gelée.
"De pied en cap" a gelé cap.
Et c'est la gourmandise qui assure la survie du mot oublie.
Ah, et puis noise. A moins qu'il ait déjà été cité....
trevor a écrit:J'aimerais bien savoir si un curé pourrait dire « je vais oindre mes ouailles ». :D
Euh, pourquoi le dirait-il ? Il n'est pas d'usage d'oindre l'ensemble des fidèles. L'onction ne se pratique qu'en des circonstances limitées, notamment le baptême, la confirmation et ... à la toute fin, l'extrême onction (appelé aussi le sacrement des malades).
J'ajouterais que l'on voit rarement un berger graisser ses moutons...
Que fait le pasteur (autre mot en voie de congélation ; il ne survit que dans le sens spécifique de ministre du culte, réformé ou luthérien) avec ses ouailles ? Il les pait (mot congelé dans cet emploi factitif), il les mène au bercail, il les prêche (construction congelée), il les bénit...et, ajoutait un fidèle au XIXe siècle, il les tond !
L'onction ne se pratique qu'en des circonstances limitées
L'onction est un geste sacramentel, lié à l'administration de quatre sacrements sur les sept que connait l'Eglise catholique :
le baptême, la confirmation, l'ordre (diacres, prêtres, évêques) et le sacrement des malades qui n'est pas réservé aux mourants ! A cela s'ajoutait le sacre du roi, dont la dernière édition en France eut lieu en 1824. L'Eglise d'Angleterre dont la liturgie est proche de la liturgie romaine est seule à le dispenser encore.
Vis-à-vis
Tête-bêche (bêchevet)
Accroire, qui ne s'utilise déjà plus qu'à l'infinitif.
Et issir ne s'utilise plus qu'au participe passé.
Lurette : depuis belle lurette
À quia : être / mettre / réduire à quia
Que diriez-vous d'un bon pique-nique? "nique" signifiait "petite chose sans importance" à picorer.
J'ai cherché en vain dans le TLFi et dans le Godefroy un usage de tant qui convienne dans tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse, où tant semble signifier tant de fois.
Mais en réalité le sens de tant de fois dans tant demeure très pratiqué, comme pour tellement.
Il me semble que "tant" est assez polyvalent puisqu’il peut se rapprocher de "autant", "à tel point", "tellement", et dans la phrase suivante, [Ont-ils fait ce qu’ils ont tant répété qu’il fallait faire ?] "tant" pourrait être remplacé par "si souvent" ou "autant de fois que".
C’est une phrase de F. de la Mennais. (elle ne vieillit pas).
https://books.google.fr/books?id=x41PAA … mp;f=false
Page 185
Marre, adv. En avoir marre
Olibrius, faire l'olibrius. Agir en bravache, en furieux, à l'instar d'Olibrius, grand persécuteur de chrétiens gaulois.
Et que dire du pauvre rouvre ? Mais il ne s'agit pas là d'une parole gelée.
D'ailleurs L'autoroute A86 vient de rouvrir.
Marre, adv. En avoir marre
Olibrius, faire l'olibrius. Agir en bravache, en furieux, à l'instar d'Olibrius, grand persécuteur de chrétiens gaulois.
Il y a aussi l'expression : "C'est marre."
trevor a écrit:Marre, adv. En avoir marre
Olibrius, faire l'olibrius. Agir en bravache, en furieux, à l'instar d'Olibrius, grand persécuteur de chrétiens gaulois.Il y a aussi l'expression : "C'est marre."
Ma fille de 6 ans dit aussi : ça me fait marre.
On pourrait donc dire qu'elle est... marrie.
Dans quel sens?
"C'est marre" voulant dire "ça suffit".
....ce qu'on pourrait dire à quelqu'un jouant la mouche du coche. Un coche était autrefois un véhicule de transport public tiré par des chevaux.
... et le jeu de colin-maillard, dont les éléments renvoient probablement chacun à un nom propre.
Couci-couça.
"Battre sa coulpe".
Et puis vesse : "vesse de loup".
Cantonade : "à la cantonade".
Au XVe siècle, le mot 'cantonade' désigne un angle de maison (le mot est emprunté au provençal 'cantonada' pour 'angle').
Au XVIIe siècle, il se spécialise dans le monde du théâtre où il désigne d'abord les côtés de la scène où, à l'époque, sont assis les spectateurs privilégiés.
Puis, ces emplacements, n'étant plus occupés par des spectateurs, il finit par désigner les coulisses.
icelle
https://books.google.fr/books?id=nfIFAA … mp;f=false
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rez-de-chaussée
Cahin-caha.
Septembral : purée septembrale (expression rabelaisienne, bien venue dans le fil des paroles gélées ).
Aloi n'est plus que bon ou mauvais.
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Dévolu : ce mot est dérivé du latin "devolvere". Il apparaît au XVIe siècle en tant qu'adjectif dans le langage juridique avec le sens de "conféré par droit".
La dive-bouteille
... chère aux vide-bouteilles.
Et voici des déverbaux qui ne sont plus d'usage hormis dans des expressions figées :
Il y a péril en la demeure (le fait de demeurer).
Pour ta gouverne (le fait de se "gouverner", s'organiser, se conduire.
Par acquit de conscience (le fait de s'acquitter): mais je ne sais pas si le déverbal n'est pas encore vivant.
J'espère que les atours n'ont pas été cités.
Par acquit de conscience (le fait de s'acquitter): mais je ne sais pas si le déverbal n'est pas encore vivant.
Quand je dus régler mon loyer je reçus un papier marqué « pour acquit ».
Oui en effet. Et dans le Littré je trouve ceci :
ACQUIS
nm
Instruction acquise, connaissances acquises. Homme qui a beaucoup d'acquis. "C'est une merveille surprenante qu'elle [une dame] ait plus d'acquis à dix-huit années que celles qui ont trois fois son âge". [Marguerite de Navarre, BUFFET, Observ. p. 285]
et :
ACQUIT
s. m.
Sens 1
Terme de finance. Quittance, décharge.
En recevant le montant d'un billet, d'un mémoire, on met au bas pour acquit et l'on signe.
Acquit de douane, reçu constatant qu'on a payé les droits d'entrée ou de sortie.
Payer une chose à l'acquit ou en l'acquit d'un autre, la payer à la décharge d'un autre.
Faire quelque chose à l'acquit de sa conscience, pour l'acquit de sa conscience, pour n'en avoir pas la conscience chargée.
Faire quelque chose par manière d'acquit, négligemment et seulement parce qu'on ne peut s'en dispenser.
Au jeu, jouer à l'acquit, se dit lorsque, dans une partie de plusieurs personnes, ceux qui ont perdu jouent entre eux à qui payera le tout.
Sens 2
Acquit de comptant, lettres patentes expédiées à la décharge du garde du trésor royal, pour les sommes qui étaient remises au roi.
Sens 3
Acquit au jeu de billard, premier coup par lequel on ne fait que placer sa bille, sur laquelle l'adversaire doit jouer. Donner l'acquit.
Le mot acquêt quant à lui, malgré son T final, est plus proche du mot acquis que du mot acquit.
Clopin-clopant : clopin, clopiner.
Il y a aussi le Chand d’habit mimé par Baptiste Deburau ou chanté par Édith Piaf. Sans parler du chand d’ail.
https://books.google.fr/books?id=yLtoRB … mp;f=false
Le pauvre hère et la mauvaise engeance.
Haire : pauvre
Enger : augmenter, croître. Une engeance était donc quelque chose comme une jeune pousse ou une graine
Piètre : piètre figure / allure. J'ai eu une fois l'occasion d'écrire « ces pauvres hères faisaient piètre figure ».
message reporté plus bas.
Rien que pour le contraste, on pourrait les faire suivre de joyeux drilles outrecuidants partant en goguette ....
On retrouve dans "outrecuidant" le vieux verbe "cuider" et j'ai appris qu'une gogue était une plaisanterie. On a encore bien vivant : "goguenard".
Quant aux "drilles" il semblerait que le mot désignait dans l'argot militaire, des soudards prompts à faire la fête.
Et l’huile de mille-pertuis, c'n’est pas de la roupie de sansonnet !
Ni même de pie-grièche...!
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