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forum abclf » Pratiques argotiques et familières » pas la moitié d'un con...

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Messages [ 18 ]

Sujet : pas la moitié d'un con...

Bonjour,

    au décours d'une conversation m'est revenue l'expression suivante  : « Ce mec, c'est pas la moitié d'un con. » Comment l'interprétez-vous ?

1)  c'est un mec bien ;

2)  c'est un con fini.


      Je pose la question car, si aujourd’hui je pencherais clairement pour la seconde interprétation (péjorative), il me semble me rappeler que, lorsque nous étions jeunes (années 196...), c'est l'acception emphatique qui prédominait.

      Le cas échéant, quel critère pourrait guider votre interprétation :

* le contexte,
* l'intonation,
* autres ?

elle est pas belle, la vie ?

Re : pas la moitié d'un con...

Je l'ai toujours utilisée dans le sens 2 : "ce n'est pas la moitié d'un con" impliquant "c'est donc un con dans toute l'étendue du terme".
Mais je reconnais qu'on pourrait aussi l'interpréter dans le sens 1.

3 Dernière modification par éponymie (20-12-2014 22:52:40)

Re : pas la moitié d'un con...

Moi itou, sens 2. Mais je viens de tomber sur ce qui ressemble beaucoup à un sens 1 :

Quant aux chanteurs, ma foi, comme disait Pierre Desproges qui n'était pas la moitié d'un con, ils feraient mieux de faire de la peinture, ça fait moins de bruit! Un jour, promis, je vous chanterai la chanson que Pierre Desproges m'avait écrite... Elle énervera sûrement les militaires. Mais aussi problablement les civils...

(Un siècle de chansons, Claude Féouter, 1988

C'est Renaud qui disait ça. Né en 52, il a été formaté avec la version emphatique que je n'ai pas connue (ou dont je ne me souviens plus), je suis arrivé un peu plus tard.

Re : pas la moitié d'un con...

Le sens 1 se rencontre, même aujourd'hui :
Attention, Artur Jorge, il en a connu d’autres hein, il a été champion d’Europe avec Porto, il a écrit des livres, il est très instruit, c’est pas la moitié d’un con. Il a vraiment souffert des critiques à l’époque.
http://www.mensquare.com/onzemondial/fr … rview-onze
Je ne sais pas si ce sens est ancien, original, ou nouveau. Il faudrait étudier suffisamment d'occurrences datées pour le savoir.
En fait, je le verrais bien comme une déformation du sens original de l'expression que je pense antiphrastique, ironique.
Comme elle est souvent explicitée comme je l'ai fait dans mon message 2 , on comme je le vois dans divers extraits :
« Mon fils c'est pas la moitié d'un con, c'est un con tout entier!»
– C'est pas la moitié d'un con. – Tu te trompes : c'est beaucoup plus.
on a fini par donner à la première partie du raisonnement un sens très positif.

5 Dernière modification par Piotr (21-12-2014 21:53:43)

Re : pas la moitié d'un con...

Merci à tous deux : effectivement, un coup de drague dans  GGL Livres rapporte des attestations du sens 1, datées du XXIe S.

     On en trouve moins du XXe, celle d'Épo citant Renaud, celle-ci, ou encore cette phrase de San A. (mais le surlignage ne s'affiche pas).

      Il n'en reste pas moins que, contrairement à ce que je pensais initialement, le sens emphatique domine nettement de nos jours.

  PS : j'ai rien péché dans bob...

elle est pas belle, la vie ?

Re : pas la moitié d'un con...

Piotr a écrit:

On en trouve moins du XXe,

La toute première attestation sur GL est de 1977.

Dans les caves des petites communes limitrophes de Nantes, où la tradition religieuse est encore fortement ancrée, au « cul des barriques », on peut entendre dire : « Rocard, ce n'est pas la moitié d'un con [ ... ]

Je n'ai qu'une visu partielle et ne réussis pas  à récupérer la suite. Il pourrait s'agir du sens 1 comme du sens 2.

Ce n'est qu'à partir des années 90 que l'on commence à en voir un peu plus, avec un doc si lacunaire (je ne m'y attendais pas), difficile de tirer des conclusions.

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Re : pas la moitié d'un con...

La formule, où « con » n'est qu'une variable, est bien antérieure à 1977 ; la notice de bob 17801 (et 64003) donne quelques exemples un peu anciens. Dans la version qui sera mise à jour, il y a des attestations dans deux ouvrages de Nonce Casanova de 1909 et 1911.
Cela dit, la question de Piotr me fait remarquer que l'article est insatisfaisant puisqu'il déclare sans risque que les deux acceptions sont possibles (être très X, ne pas être du tout X). La plupart des citations affichées semblent dire que n'est pas la moitié d'un imbécile/con/gourde... = malin, intelligent, autrement dit : pas la moitié de X = pas du tout X. Il faudrait affiner, avec plus d'exemples, et voir s'il y a une évolution chronologique. Quoi qu'il en soit, ce qui suit ou ce qui précède devrait la plupart du temps permettre de lever l'incertitude.

Voir aussi une attestation donnée à la BHVF par Pierre Enckell :

moitié (pas à -) loc. adj. non conv. MESURE "fig. : pas du tout" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1796 - «JEROME, seul. J' crois que l' jeune homme n'est pas à moitié nigaud... Ah ! il promet, il ira loin si ça continue...» Gouffé, Les Deux Jocrisses, 14 (Barba) - P.E.

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Re : pas la moitié d'un con...

J'avais cherché dans bob, mais pas avec la bonne requête : il n'est pour voir que l’œil du maître.

    Cela dit, la formule est bien qualifiée d'intensive, ce qui correspond au sens 1. Comment se fait-il donc qu'on en arrive parfois au sens 2 (exemple d'Abel au message 4 : « Mon fils, c'est pas.. ») ?

elle est pas belle, la vie ?

9 Dernière modification par éponymie (23-12-2014 23:22:39)

Re : pas la moitié d'un con...

Mais ça devient très intéressant tout ça avec ce nouvel angle d'attaque.

Je suis tombé sur un "Les nouvelles aventures de Don Quichotte" de 1716 (ce n'est pas de Cervantès mais ça vient de l'espagnol et il s'agit de la première traduction) avec un usage original de cette moitié :

ce pauvre païsan est plus d'à moitié fou

(http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 … %20.langFR)

En y pensant, dire de quelqu'un qu'il est à moitié quelque chose, ce n'est pas valorisant (que l'adjectif qui suit ait une valeur négative ou non): il y a un truc qui cloche (et pour le païsan, c'est la cata). On peut supposer que la forme négative a d'abord, fort logiquement, exprimé le contraire. Mais effectivement, il faut documenter encore et encore.

On retrouve cette expression dans un autre passage du livre :

le mari de la bonne Marie Goutière que vous avez rendu plus d'à moitié veuve par la peur que vous me faites.

Et la revoilà en 1756, avec le fameux Gilles dont on parlait dans le fil « Tranquille comme Baptiste »

…  me vla plus d'à moitié cocu

(Caracataca et caracataqué, parade)

Quand passe-t-on à la forme négative ?

Re : pas la moitié d'un con...

Sous la forme "pas la moitié d'un ..." :

1843 : on rencontre bien des hommes qui , pour l'intelligence et pour les qualités de l'esprit et du cœur ne sont pas la moitié d'un chien.

1858 : Ce que je venais de voir m'avait ouvert les idées. Différemment je ne suis pas la moitié d'un nigaud, faut pas croire.... Ah! pour la moitié d'un nigaud, je ne le suis pas, Dieu me damne !

11 Dernière modification par éponymie (26-12-2014 22:20:26)

Re : pas la moitié d'un con...

Abel Boyer a écrit:

Sous la forme "pas la moitié d'un ..." :

En 1826

La fille de Séjean, violée par le bourreau, à cause de sa virginité, prouve sans réplique que ce vieux bavard n'est pas la moitié d'un sot.

(Paris, Tableau moral et philosophique)

Comme je ne réussis pas à suivre le raisonnement ni à savoir qui était ce monsieur Demestre, je n'ai pas de certitude quant au sens. Je suppose cependant qu'il s'agit encore du sens 1.

Une autre attestion dans le sens 1 en 1836 :

Le bras de l'un et la tête de l'autre étaient également au-dessous d'un tel dessein  ; tous deux, courage et pensée réunis, ne formaient pas la moitié d'un assassin.

(Mémoires du chevalier d'Éon, seconde édition de 1836)

Le célèbre chevalier est mort en 1810, mais plus que de mémoires il s'agit d'un commentaire de ses archives. L'expression est donc de l'auteur du livre et non de son sujet.

Et une curiosité, la version gasconne (parler landais) :

Ne sut pa le mitat d'un pèc, hou, que saberas, mot à mot, « je ne suis  pas la moitié d'un imbécile, tu sauras »  : se dit par ironie pour exprimer qu'on est  loin d'être idiot, qu'on s'y entend très bien.

C'est tiré du dico français-gascon (rédigé de 1885 à 1932 et publié pour la première fois en 2003) de l'abbé Vincent Foix (1857-1932), si l'expression était un gasconnisme, elle pourrait remonter au XVIIe siècle mais ce serait surprenant au vu de ce que nous avons trouvé jusqu'à présent.

12 Dernière modification par éponymie (26-12-2014 23:12:34)

Re : pas la moitié d'un con...

gb a écrit:

La plupart des citations affichées semblent dire que n'est pas la moitié d'un imbécile/con/gourde... = malin, intelligent, autrement dit : pas la moitié de X = pas du tout X.

Un contrexemple datant de 1859, dans une traduction - encore - du saintongeais au français :

Il faut vous dire que Brun avait une fille
Dont les fiançailles étaient faites.
Pour la  noce ils avaient saigné leurs deux cochons,
Des cochons de la bonne race !

Un  oncle qui n'était pas la moitié d'un gourmand,
Dit, dit-il qu'il dit : « Les enfants,» (p.147)

Venon d'aparde, bounegen! » In amit qu'a jamais pourté neûze à persoune : » A  n'in petit d'in jor » Arait s'man pas fait tor. » Que le bon Guieu li doune » In' piace  en paradis : zou za bein marité. » Sus tieû mot i virit la teite peur coûté, I poussit in hélâ, ma fi, qu'était pa moinoe,  Et s'essugit lés euil dessus lés quate-z-oince. Lés méchante langue disan Qu'a  fuyan pas mouyé' grandman. Teurjau, ma fine, é-t-ou qu'il ajotit encoère...« Miséricorde!... avon peurdut » Le  pu bon ménagé qu'o se sège pas vut! » Cré qu'i se s'rait garé de mangé peur pas  boére. » Si peur in eil de beu dau ciel, més bon-s-amit, » I voyait qu' sés goret  venissian choumenit, » Conte tretous nous aute i s'rait bein en coulère. » Contrarion pas,  boun'gen, mon paure défin frère, » Fason lés noce tout comptan, »O! é li qu'en sera conten ! » Crérî que la petite en manquait poin d'envie; Le  jénhoume litout y preitit beu la main. Diâbe m'essarte et m'escofie, Fuyan marié  le lendemain. Le vitieire arrivit, i leû  dissit la messe Et leû fazit in biâ sarmon, Qu'était, fouquette poin, piqué dés z' haneton. De més jôr, zou confesse, En avî poin, agare, entendut in pu bon.  Houme et fumelle, o brâyait farme : A piéne palle arian, j'cré, ramassé lés larme. (p. 148 en saintongeais)

« Nous venons de perdre, hélas!,
un ami qui n'a pourtant jamais nui à personne :
Au  nouveau-né d'un jour
Il n'aurait pas fait de mal.
Que Dieu lui donne
Une  place au Paradis : il l'a bien méritée.  »
Sur ce mot, il tourna la tête de côté,
Poussa un hélas! qui, ma foi, n'était pas  mince,
Et s'essuya les yeux avec sa main.
Les méchantes langues disent
Qu'elle  ne fut guère mouillée.
Toujours est-ce, ma foi, qu'il ajouta encore...
« Miséricorde!!... nous avons perdu
Le plus économe  qu'on n'ait jamais vu !
Je crois qu'il se serait privé de manger pour ne pas boire.
Si, par une lucarne  du ciel, mes bons amis,
Il voyait que ses cochons devinssent moisis,
'Contre  nous autres tous, il serait fort en colère.
Ne contrarions pas, bonnes gens! mon pauvre défunt frère.
Faisons la noce à l' instant,
C'est lui qui en sera content ! »

Je croirais que la petite en mourait d'envie;
Le fiancé aussi y prêta bien la main.
Le diable me  déchire et me fusille, Ils furent mariés le lendemain.
Le vicaire arriva, il leur dit la  messe, 
Et leur fit un beau sermon
Qui n'était pas, sapristi,  piqué des hannetons.
Jamais, je le confesse,
Je n'en avais entendu un meilleur.
Hommes et femmes, tous pleuraient:
A pleine pelle on aurait pu, je crois,
ramasser les larmes.


Recueil de contes et fables en patois saintongeais, Jean-Henri Burgaud des Marets (1806-1873), 1859

L'extraction du texte ne fut pas piquée des hannetons non plus mais le résultat me semble suffisant pour démontrer que cet oncle qui n'est pas la moitié d'un gourmand est, dans ce cas, un gourmand sans vergogne prêt à tout pour dévorer les cochons de son frère.

L'article de wikipédia sur l'auteur confirme que la traduction date bien de 1859 et pas de 1930, date de l'édition consultable.

Le livre n'est pas sur Gallica (alors que d'autres de cet auteur le sont) et je n'ai pas le courage de chercher l'expression en saintongeais à la page 146. Ce n'est pas absolument nécessaire je crois.

P.S.: allons bon... Je me rends compte que le texte n'est pas dans l'ouvrage de 1859 (https://archive.org/stream/recueildefab … 8/mode/2up). Va falloir creuser un peu plus : je suppose qu'il fait partie de ses travaux en saintongeais publiés après sa mort (1873).

Confirmation, voici le titre complet de l'édition de 1930 :

Fables & contes en patois saintongeais : réunis pour la première fois, collationnés sur les manuscrits et sur les éditions originales, avec la traduction en regard : accompagnés d'inédits, de notes, de variantes et d'un glossaire, par Camille Beaulieu.

http://catalog.hathitrust.org/Record/009813290

13 Dernière modification par éponymie (27-12-2014 00:33:31)

Re : pas la moitié d'un con...

En cherchant les adjectifs ou noms dépréciatifs, on trouve souvent. Voici un sens 1 datant de 1942 (et non de 1743 !) :

Ils vont nier, probablement...  mais comme vous n'êtes pas la moitié d'un jobard...

(Les cent vierges: operette en deux actes et sept tableaux)

Un autre encore (très connu smile ) datant de 1908 :

Il n'est pas, non, la moitié d'un âne! Moi sans rien lui dire, et lui sans rien me dire,  nous nous entendons plus et mieux que les avocats de l'avocasserie, vu que, où  nous allons, nous le savons, nous autres.

(Maurin des maures, Jean Aicard (1848-1921))

Une forme affirmative dans La joyeuse vie de Lou de Marennes paru en feuilleton dans Gil Blas à partir du 12 mai 1913. L'extrait est du 8 juin :

Un homme qui ne sait compter que sur une table à calcul et écrire qu'avec une plume de l'instituteur. Un qui avait été à l'école pendant les courtes journées, et soit dit sans l'offenser, la moitié d'un baudet !

(http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7 … det.langFR)

Re : pas la moitié d'un con...

Piotr a écrit:

[...] « Ce mec, c'est pas la moitié d'un con. » [...]

1)  c'est un mec bien ;

2)  c'est un con fini.

Un p'tit bonjour et  mes meilleurs vœux aux Abéciens d'hier et d'aujourd'hui.

Du même tonneau mais un chouIa plus délicat à analyser :
« Ce mec,  il ne se prend  pas pour  la moitié d'un cachet d'aspirine. » Il se prend donc pour un cachet d'aspirine entier, autrement dit pour un médicament peu cher et qui figure en abondance dans toutes les armoires à pharmacie. Le sens réel donné à cette insignifiante médication est celui de rien ou peu de chose. Ce mec est un vaniteux  : « Il ne se prend pas pour rien/peu de chose ». Parfaitement dépréciative, la phrase se rattache au deuxième type.
Dans le genre (celui de la double négation dont le sens est finalement négatif) il y a aussi « C'est pas comme si on t'avait pas invité à te joindre à nous... » qui a le sens de « ... malgré nos demandes réitérées, tu n'es pas venu ».

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : pas la moitié d'un con...

Salut Book, content de te revoir !

« C'est pas comme si on t'avait pas invité à te joindre à nous... » qui a le sens de « ... malgré nos demandes réitérées, tu n'es pas venu ».

      J'utilise ce genre de tournure avec une seule négation, mais toujours le sens antiphtrastique. Par exemple, à un gamin qui vient de faire une bêtise : « C'est pas comme si je t'avais prévenu trois fois... »

elle est pas belle, la vie ?

Re : pas la moitié d'un con...

Meilleurs vœux Bookish !

Rien à dire à l'explication - le vaniteux - mais attention à ne pas mélanger les chèvres et les choux.

Bookish Prat a écrit:

Du même tonneau mais un chouIa plus délicat à analyser :
« Ce mec,  il ne se prend  pas pour  la moitié d'un cachet d'aspirine. » Il se prend donc pour un cachet d'aspirine entier, autrement dit pour un médicament peu cher et qui figure en abondance dans toutes les armoires à pharmacie. Le sens réel donné à cette insignifiante médication est celui de rien ou peu de chose. Ce mec est un vaniteux  : « Il ne se prend pas pour rien/peu de chose ». Parfaitement dépréciative, la phrase se rattache au deuxième type.

Imaginons : "Ce mec, c'est pas la moitié d'un cachet d'aspirine"

Nous sommes en plein sens 1 : "Ce mec, il est vachement intéressant"

Alors bien entendu, s'il se juge lui-même ainsi, cela donne  "Ce mec, il ne se prend  pas pour  la moitié d'un cachet d'aspirine" donc "Ce mec, il se croit vachement intéressant". Pile poil votre traduction mais le sens 1 positif d'une expression de type "C'est pas la moitié d'un" devrait toujours correspondre à un sens négatif dans les phrases associées de type "il ne se prend pas pour la moitié d'un".

J'espère ne pas vous avoir embrouillé les neurones en démêlant vos pinceaux que je ne pouvais laisser enduire d'erreur les lecteurs. De la rigueur, de la rigueur, toujours de la rigueur lol

Re : pas la moitié d'un con...

Illustration (échange sur un forum il y a 10 ans)

moinsundemi a écrit:
Fandarwen a écrit:

J'ai regardé ce matin, je vais en prendre des photos, on voit une corrosion. Et je ne pensais pas que la pompe à eau c'était un aussi gros bazar ! Tu l'as remontée tout seul moinsundemi ? t'es pas la moitié d'un cachet d'aspirine en tout cas !!!

Bah je ne vois pas pourquoi  C'est tout petit une pompe à eau. C'est le genre d'opération qui justement demande assez peu de force physique. Et d'ailleurs, je suis plutôt format gringalet, mais si je suis plutôt costaud pour mon format.


Moinsundemi n'est pas la moitié d'un cachet d'aspirine (sens 1 positif) et on ne peut pas dire de lui qu'il ne se prend pas pour la moitié d'un cachet d'aspirine (ce sera peut-être un faux modeste mais pas un vaniteux).

Re : pas la moitié d'un con...

Et on continue avec un “la moitié d'un” à la forme affirmative datant du XVIIe.

Les deux Arlequins (Acte I, scène 1, première représentation en 1691)

Et mille exemples m'ont de tout temps convaincu, qu'un jaloux est du moins la moitié d'un cocu. Il faut avoir un esprit plus traitable; être jaloux n'est plus à la mode dans Paris : et fussiez-vous la perle des maris, le défaut rend tout seul un mortel effroyable.

Et une trace encore vers le mileu du siècle, voici ce que le président Le Coigneux (1588-1651) disait de son fils François, sieur de Bachaumont (1625-1702) :

Mon fils n'est que la moitié d'un homme, et cependant ,il veut faire comme un bomme tout entier.
https://books.google.fr/books?id=1ZwHAA … mp;f=false

La constitution faible et délicate de sa moitié d'homme de fils ne l'a pas empêché de vivre immodérément jusqu'à 78 ans.

La forme affirmative – forcément péjorative - ne date donc pas d'hier. On comprend donc bien que la première interprétation de la forme négative a été le sens 1 (acception positive) qui est largement documenté.

La première attestation de la forme négative est celle de 1796 relevée par Pierre Enckell. On peut imaginer que le sens 2 a pu apparaitre quand la forme affirmative a commencé à sortir de l'usage permettant au doute de planer sur le sens de la forme négative. Quand ? Pour l'instant, une seule attestation de sens 2 au XIXe et encore une forme affirmative au début du XXe.

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