Sujet : Nouveauté et récence : synonymes ?
Nouveauté et récence peuvent-ils être synonymes ? Si oui, dans quel cas ? Merci
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Nouveauté et récence peuvent-ils être synonymes ? Si oui, dans quel cas ? Merci
À ce sujet, les plus récentes études ne nous apprennent malheureusement rien de nouveau.
Un œuf du jour est récent, mais n'est pas nouveau car cela fait des millénaires que les poules pondent.
Un oeuf du jour est un oeuf frais, et il est d'autant plus frais qu'il est tiède. Une nouvelle lune peut être récente bien que cela fasse des millénaires qu'elle se lève.
Il nous faut poursuivre les études dont parle glop (merci glop !) et surtout les rattraper.
De quelles études parles-tu ? Des études marketing ? Merci
J'ai l'impression que glop ironisait... En tout cas, récence me semble une nouveauté.
Nouveauté et récence peuvent-ils être synonymes ? Si oui, dans quel cas ? Merci
un immeuble nouveau / un immeuble récent
Il pourrait y avoir synonymie chaque fois que nouveau est utilisé sans que l'on se préoccupe de la différence par rapport à des objets analogues antérieurs, la seule diffèrence considérée portant sur la date de création/construction/fabrication.
Mais imaginons une poule à qui il prend la fantaisie de pondre deux œufs dans la même journée, l'un est nouveau par rapport à l'autre (elle a pondu un nouvel œuf) mais les deux sont récents... Mais je complique et m'embrouille.
Voilà pour les adjectifs.
Pour les substantifs je me demande si il arrive que nouveauté soit employé en ne se préoccupant que de la date auquel cas il peut parfois être synonyme de récence. J'ai toutefois l'impression que nouveauté l'est principalement pour qualifier quelque chose qui présente une différence autre que temporelle par rapport à des objets analogues.
Le cas qui vous intéresse serait le A.1 du TLFi qui me semble assez périphérique, dans les trois citations on pourrait mettre récence mais elles ne datent pas d'hier :
Caractère de ce qui est récent, neuf. La maison était bâtie (...) en pierre de Volvic, une pierre grisâtre dans sa nouveauté, puis noirâtre (Bourget,Disciple, 1889, p.66). Si l'on songe à la jeunesse du peuple russe, à la nouveauté de son effort: son épatement est celui d'un enfant (Gide,Journal, 1936, p.1251):
Des champs et des verts pourpris
La fleurante nouveauté,
Las, demain aura été.
Moréas, Pèlerin pass., 1894, p.97.
Bonsoir Éponymie, (pardonne-moi de te tutoyer d'emblée, mais c'est pour moi un prérequis heuristique et la réciproque est obligatoire)
Merci pour ta réponse. Finement analysé. Mais je cherche à aller plus loin. Et c'est ta référence au TLFi qui me pousse à te relancer.
je ne voudrais pas te piéger. Je travaille actuellement l'article nouveauté du Wiktionnaire : https://fr.wiktionary.org/wiki/nouveauté.
Comme j'opère en clair, sous mon (vrai) nom, tu peux suivre mes contributions et le débat d'idées correspondant
Pour ton information, j'ai par ailleurs 2 pages sur le mot :
http://www.innovation-creative-2.com/vo … une-).html
http://www.innovation-creative-2.com/vo … _(LA).html
et j'en suis arrivé HIER SOIR aux conclusions suivantes :
1. La nouveauté est un phénomène subjectif éphémère assez proche de la surprise, une émotion
2. En tant que phénomène subjectif, on ne peut l'appréhender qu'en tant que nouveauté perçue, au sens de Berkeley
3. Ce n'est pas un caractère, ni une qualité, mais un effet psychologique (produit par un évenement)
4. Avatar de l'adjectif nouveau, elle en a importé les nombreux sens avec elle
Maintenant, la question qui tue : puisque tu penses que nouveauté puisse être synonyme de récence, comment intégrerais-tu ce sens parmi les autres ?
Merci d'avance, Jean-Louis
Pour aider à patienter, voici comment je vois les choses :
Ce qui est récent se situe dans un passé proche par rapport au moment présent.
—Lors d’une récente visite chez le médecin, j’ai été rassuré sur mon état de santé.
Le mot nouveau peu facilement être employé dans un contexte passé ou futur.
—À la fin de l’année, j’aurai assez économisé pour m’acheter une nouvelle voiture.
—L’année dernière, les pommes de terre nouvelles étaient délicieuses.
Pour que nouveau et récent soient synonymes, le sujet traité devrait selon moi osciller entre l’abstraction et le concret.
Une loi récente/ une nouvelle loi.
Si la loi est récente, on peut supposer qu’elle apporte qu’elle apporte quelque chose de nouveau, et puisqu'elle est nouvelle, on ne peut pas nier qu’elle soit récente.
Tout ce qui et nouveau est récent, par hypothèse, mais tout ce qui est récent n'est pas forcément nouveau.
puisque tu penses que nouveauté puisse être synonyme de récence, comment intégrerais-tu ce sens parmi les autres ?
Salut. J'ai déjà répondu :
Pour les substantifs je me demande si il arrive que nouveauté soit employé en ne se préoccupant que de la date auquel cas il peut parfois être synonyme de récence. J'ai toutefois l'impression que nouveauté l'est principalement pour qualifier quelque chose qui présente une différence autre que temporelle par rapport à des objets analogues.
Plus que subjectif, je crois que la nouveauté est un phénomène très, très relatif : quelqu'un perçoit une nouveauté en fonction de ce qu'il connait (tu parles d'une évidence ). Il ne serait synonyme de récence que quand la nouveauté ne porte que sur la date d'apparition. Les exemples du TLFi sont excellents. Nouveauté est-il encore utilisé dans cette acception, je ne sais pas. Et je n'ai pas non plus le temps maintenant d'approfondir ni de lire calmement les débats à ce sujet. Que l'on ne patiente donc pas pour moi, je suis curieux de lire d'autres avis. Je mettrai mon grain de sel si je peux.
La synonymie est plus facile à trouver avec les adjectifs, c'est bien pour cela que j'ai commencé par eux.
Tout ce qui et nouveau est récent, par hypothèse, mais tout ce qui est récent n'est pas forcément nouveau.
Une nouveauté peut rester une nouveauté des siècles après avoir surpris tout le monde, elle ne perd que son caractère de récence. L'imprimerie est une nouveauté importante dans l'histoire de la communication.
Retoqué (ne tapez pas).
Merci à vous deux, mais attention ! vous vous êtes faits avoir par la langue française. {{sourire}} Ma question portait sur les substantifs « nouveauté » et « récence », employés absolument ou non (et non sur les adjectifs « nouveau » et « récent » qui, polysémiques, permettent d'innombrables variations)
Pour un immeuble, je parlerais de nouvelleté plutôt que de récence, mais le TLFi ne va pas dans mon sens.
Je viens de me livrer à une analyse approfondie de l'article du TLFi. Je juge cet article assez médiocre. Je peux m'en expliquer, sachez que j'ai été des tout premiers souscripteurs du début .
Donc, yd, je t'accorde plus de crédit qu'au TLFi pour ce mot. Tu peux développer ? Merci
Pour moi la nouveauté peut englober la récence ou la nouvelleté, mais pas toujours ; exemple en effet pour un immeuble : la nouveauté d'un immeuble, c'est le fait qu'il soit d'une architecture inédite, ou qu'auparavant il n'était pas là. La récence ou la nouvelleté d'un immeuble désigne à mon sens seulement le fait qu'il est encore récent, qu'il n'est pas vieux du tout. Mais entre récence et nouvelleté, je préfère nouvelleté, car ce mot a fini par me venir, même s'il a fallu une journée, et j'ai été heureux de le voir reconnu dans le TLFi, alors que pour récence, je n'ai même par regardé si le mot était dans le TLFi, car il me heurte, je ne veux pas l'employer.
Je pense qu'on trouverait des cas semblables à ce couple entre nouveauté et nouvelleté, avec une fonction identique du suffixe. Le dico des rimes ne m'aide pas, ne connaissant même pas nouvelleté. Mais ça me viendra.
Pour récence, il me semble qu'on inverse la logique de la langue : apparence donne apparent, décence donne décent, je crois que c'est venu dans cet ordre - je peux me tromper -, mais je ne crois pas qu'en sens inverse récent puisse donner récence. C'est un peu difficile, car mon rejet de récence vient peut-être seulement de son ton très dur.
Pour récence, il me semble qu'on inverse la logique de la langue : apparence donne apparent, décence donne décent, je crois que c'est venu dans cet ordre - je peux me tromper -, mais je ne crois pas qu'en sens inverse récent puisse donner récence.
Il n'y a pas de sens prédéterminé, et la langue française a souvent formé quasi indépendamment le nom en -ence et l'adjectif en -ent. Parfois, elle les tire directement du latin, comme dans le cas de apparence et décence qui viennent du latin apparentia et decentia, tandis que apparent et décent se sont formés indépendamment sur le latin apparens et decens (et sur le verbe apparoir pour le premier). D'autres fois, un seul des deux mots s'est formé, par exemple licence formé sur licentia sans licent correspondant, ou au contraire patent formé sur le latin patens, sans aucune patence correspondante.
Néanmoins, il est clair pour les francophones que les suffixes -ence, -ance et -ent, -ant peuvent marcher en couple et qu'on passe aisément, si nécessaire, du premier au second ou vice-versa. De bienveillant, on a fait jadis bienveillance et de déviant on fait aujourd'hui déviance.
Pour récence, le mot est correctement formé à partir de récent, même s'il ne correspond pas à un mot latin équivalent recentia indiquant la qualité de ce qui est récent. En fait, le latin recentia existe mais est le pluriel neutre formé sur l'adjectif recens, et il désigne "les faits récents".
Je laisse à d'autres le soin de distinguer les nuances des mots nouveauté, récence, jeunesse, fraîcheur et, pourquoi pas, nouvelleté, au parfum désuet.
Vous avez certainement raison, et tout bien réfléchi je n'ai pas envie d'ouvrir la porte à carent à partir de carence, ou à jouvent à partir de jouvence, encore que récence ne m'aille pas mieux que carent ou jouvent. Si tout à été repris par transposition exacte du latin, on peut clore beaucoup de sujets de discussion. Si tout n'a pas été repris automatiquement, il peut être intéressant d'essayer de comprendre pourquoi. Je n'allais pas plus loin.
Je tombe à l'instant dans un forum grand public sur aberrance : le TLFi le dit une création d'auteur sur aberrant au XXe siècle, et de là les statistiques lui ont trouvé un usage distinct d'aberration. La choquance, c'est subjectif.
pour récence, je n'ai même par regardé si le mot était dans le TLFi, car il me heurte, je ne veux pas l'employer.
Nous en avons pourtant fait tout un sujet il y a deux ans
http://www.languefrancaise.net/forum/vi … p?id=10243
sujet dans lequel je m'étais amusé à recenser les couples adjectifs/noms en ent/ence, on y constate que carent existe tandis que jouvent n'existe pas ou plus. 17 noms sans adjectif associé dans la langue moderne.
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