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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Histoire de la langue française » les doublets en français

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Messages [ 101 à 150 sur 2 090 ]

Re : les doublets en français

Pouvons-nous ajouter humeur et humour ?

102 Dernière modification par yd (31-03-2014 23:05:36)

Re : les doublets en français

On devrait encore ajouter charité et cherté, http://www.cnrtl.fr/etymologie/charit%C3%A9, http://www.cnrtl.fr/etymologie/chert%C3%A9, reliés tous deux au latin caritas, les deux formes n'ayant semble-t-il divergé vers les sens respectifs qu'on leur connaît qu'assez récemment, ce qui ne s'est pas produit pour l'adjectif cher.

Moins sûr : je ne serais pas surpris d'une origine commune entre saint et sain, mais il faudrait trouver de la documentation sur le latin sanctus avant le christianisme.

Fille légère ne peut bêcher.

103 Dernière modification par éponymie (31-03-2014 23:13:49)

Re : les doublets en français

J'ai tout ajouté. La proposition d'yd est placée parmi les [ʃ] entre cheptel et chez.

Il faudra un jour trier et bien valider tout ça.

Bonne nuit smile

Re : les doublets en français

Apparemment, nous pourrions ajouter turban et tulipe - la forme de la fleur est celle d'un turban.

Re : les doublets en français

ainsi que divan et douane.

106

Re : les doublets en français

Ainsi que douer et doter, tous deux du latin dotare selon le TLFi http://www.cnrtl.fr/etymologie/douer, http://www.cnrtl.fr/etymologie/doter.

Fille légère ne peut bêcher.

107

Re : les doublets en français

Je suppose que l'on peut aussi compter gaulois et gallois parmi les doublets (Gaule et Galles en étant).

Mais... à noter pour gaulois :

*Walha est devenu Gaule (1155, Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9905) d'où le dérivé gaulois (sens 3 : « habitant de la Gaule »).

Galois (sens 2 : « gai, joyeux »), dérivé de l'ancien français galer « s'amuser, mener joyeuse vie » (voir galant), s'est trouvé en homonymie avec le résultat de walhisk, ce qui sera la base de esprit gaulois, gauloiserie*.

Rien n'est simple entre les mots qui se séparent et ceux qui confluent. Moi qui croyait - avec Goscinnny - qu'il s'agissait seulement du stéréotype collant au Gaulois. Stéréotype il y a bien mais il y aurait eu erreur sur la poule et sur l'œuf.

S'il vous plait yd, pouvez-vous inclure les url dans les balises ?

[url=http://www.cnrtl.fr/etymologie/gaulois]gaulois[/url]

cela simplifiera la tâche quand viendra le moment de recomposer un message récap. Je me demande si je ne généraliserai pas le système proposé par swoo mais il n'en reste pas moins que je perdrais moins de temps à copier-coller.

108

Re : les doublets en français

Ce qui me rappelle, soit dit en passant, cette jeune Américaine qui disait que son copain français avait l'habitude de « fumer un gaulois » [sic] big_smile

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

109

Re : les doublets en français

trevor a écrit:

Ce qui me rappelle, soit dit en passant, cette jeune Américaine qui disait que son copain français avait l'habitude de « fumer un gaulois » [sic] big_smile

lol

Certain gaulois de Français à l'esprit mal placé aurait pu lui répondre "Fumez-en donc un autre !".

110 Dernière modification par yd (04-04-2014 22:20:47)

Re : les doublets en français

On devrait pouvoir compter pose, du latin pausare, et pause, du latin pausa, dont j'ai du mal à saisir l'historique des graphies divergentes, http://www.cnrtl.fr/etymologie/poser, http://www.cnrtl.fr/etymologie/pause. Je ne serais pas surpris que pause nous soit revenu par le NT grec, le katapausis, κατάπαυσις, du début de la Genèse étant longuement commenté dans je ne sais plus quelle épître, celle aux Hébreux peut-être bien.

Fille légère ne peut bêcher.

111

Re : les doublets en français

En tout cas encore un mot dont deux acceptions nous arrivent par des chemins différents.

Finalement par mot, il faut vraiment comprendre la forme orale ou écrite (visuelle), le signifiant donc. Et à 1 signifiant, 1 à x signifiés associés (le contraire sera possible mais ne nous intéresse pas ici).

Un dico n'est qu'un répertoire de signifiants.

Et étudier les doublets oblige à parcourir l'histoire d'un signifiant originel et de sa descendance de signifiants mais aussi à
tenter de discerner l'évolution des signifiés.

C'était certainement évident mais je ne me l'étais pas encore formulé ainsi.

Et un article de wikipedia formule simplement les choses :


Le signifié désigne le concept, c'est-à-dire la représentation mentale d'une chose.

Contrairement à une idée répandue, la langue n'est pas un répertoire de mots qui refléteraient les choses ou des concepts préexistants en y apposant des étiquettes. Si c'était le cas, les mots d'une langue, mais aussi ses catégories grammaticales auraient toujours leur correspondant exact dans une autre.

Cette observation conduit Saussure à distinguer signification et valeur  : « mouton » et « sheep » ont la même signification, mais non la même valeur, puisque l'anglais pour sa part distingue sheep, l'animal, de sa viande mutton ; il en est aussi ainsi de l'opposition passé défini (simple) / passé indéfini (composé) qui expriment une opposition d'aspect en anglais ou en castillan, une valeur d'usage (écrit/oral) en français contemporain.

Ainsi le contenu (le signifié) est un concept défini négativement du fait de l'existence ou de l'absence dans une langue d'autres concepts qui lui sont opposables.

Donc le signifié est un concept qui est aussi abstrait que celui de phonème. Ce que la deuxième partie de l'article ne met pas suffisamment en évidence (confusion phone / phonème), dommage. Le fil ABC sur les diphtongues est à relire.

Le signifiant désigne l'image acoustique d'un mot.

Ce qui importe dans un mot, ce n'est pas sa sonorité en elle-même, mais les différences phoniques qui le distinguent des autres. Sa valeur découle de ces différenciations. Chaque langue construit son lexique à partir d'un nombre limité de phonèmes, caractérisés comme les signifiés, non par leur qualité propre et positive, mais par ce qui les oppose : rouler un « r » en français est sans conséquence pour la compréhension; ne pas le faire en arabe conduit à des confusions, puisque cette langue comporte à la fois une apicale vibrante [r] (« r » roulé) et une fricative vélaire sonore [ġ] (proche du « r » grasseyé français). Les mots rasīl (messager) et ġasīl (lessive) ne se distinguent que par l'opposition r/ġ.

Je choisirai peut-être de m'attaquer à la descendance de casa.

112 Dernière modification par éponymie (06-04-2014 11:32:27)

Re : les doublets en français

Et un qui nous arrive de l'arabe (en passant éventuellement par le turc), et l'autre qui nous arrive de l'arabe par l'espagnol.

cadi / alcade

113 Dernière modification par éponymie (06-04-2014 14:24:21)

Re : les doublets en français

De l'alcade ou maire, ajoutons donc maire / majeur / major smile

114 Dernière modification par Pascal Tréguer (12-04-2014 14:49:07)

Re : les doublets en français

Du latin parabola : parole, parabole et (via l'espagnol) palabre

115

Re : les doublets en français

J'ai commencé à faire une recherche sur chez, je jette immédiatement ma maigre récolte, je ne vais pas pouvoir reprendre sérieusement tout de suite. Tout ce que l'on voudrait faire... Mais bon, le fil est là, il n'y a qu'à le reprendre.

Sources : Littré et Godefoy

XIIe s.

  • Vos voliez venir à nos e à ceaus qui sont à ches nos (Machab. II, 11)

  • Aval au bourc, ches son hoste Florent (Ronc. p. 189)

  • Chies un hoste hebergent qui moult estoit prudhom (Sax. XXII)

XIIIe s.

  • Que se venir pooie ches Symon le voier (Berte, XLVII)

  • Et vint droit au castiel où li rois estoit en prison, et se hiebrega ciés une vaine feme (Chr. de Rains, p. 53)

  • Et ele n'i met riens ne oste Que ce c'on trueve en chiés son oste (RUTEB. II, 59)

XIVe s.

  • Et de ce veulent les diz freres et seurs achater une petite chese appelée la Bufeterie du Chastellet de Chartres en notre censive (1336, Arch. JJ 70, f 6 v.)

  • Et de là suyvit tant le chevalier la pucelle qu'il la trouva cheuz une sienne cousine (Perceforest, t. VI, f° 54, dans LACURNE)

XVe s.

  • Pietre du Bois s'en vint un soir chieux ce Philippe (FROISS. II, II, 101)

  • Et de là suyvit tant le chevalier la pucelle qu'il la trouva cheuz une sienne cousine (Perceforest, t. VI, f° 54, dans LACURNE)

XVIe s.

  • Qu'il ne tarde plus à amener sa fille, car nous allons cheuz M. Deschenais, où elle pourroit bien se rendre (MARG. L. 12)

  • Comme dict ce poëte chez Plutarque (MONT. I, 23)

  • Se retirer chez soy (MONT. I, 32)

XVIIe s.


Chaise-Dieu est une graphie moderne de chieze, cheze, etc. :

Chaise nom féminin. Fin XIe s.

Variantes : Chaire, Chaix, Chaize, Chase, Chèse, Chère, Chèze, Chièse, Chièze.

Latin classique casa = chaumière, cabane, hutte ; en latin populaire, ce mot supplanta domus et signifie maison (Loi salique, titre 14). En français, casa aboutit à chiese ou chese, souvent écrit chaise ou chaize, et signifie maison, habitation (FEW, II, 449b). Comme nom commun, chese et chaise disparurent vite, sans doute à cause de l’homophonie avec chaise, latin cathedra, doublet de chaire, au sens de siège.

(Toponymie : chaise - chaizieau)

On constate dans la page en lien que les citations antérieures au XIIe siècle et quelques-unes du premier quart du XIIe (de 949 à 1123) usent de formes en casa. Les mentions du XIIIe semblent issues de textes en latin.

Variantes régionales de chez préposition : cheux (Berry), cheux, chu (Picardie), cheuz (Saintonge)

116

Re : les doublets en français

Je peux me tropmer, mais je n'ai pas encore vu passer livrer-libérer et leur dérivé délivrer-délibérer.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

117

Re : les doublets en français

Vous ne vous tropmez pas, à ajouter au prochain récap. Merci smile

118 Dernière modification par éponymie (14-04-2014 09:24:27)

Re : les doublets en français

Avec libérer / livrer vient spontanément une demande qui permet d'approcher un peu le latin :

Emprunté au latin liber, signifiant proprement « partie vivante de l'écorce »
le livre (1)

Du latin  libra (cf. aussi livre « poids », qui a pris secondairement le sens de « balance »
la livre (2)

Emprunté au latin liber « de condition libre », « qui se gouverne lui-même », « exempt de », « non occupé », « sans entrave, indépendant ».
libre

Deux mots latins distincts qui ont des formes identiques seulement au nominatif et au vocatif singulier (masculin) :

http://www.dicolatin.com/FR/LAK/0/LIBER/index.htm

Pascal Tréguer a écrit:

Du latin parabola : parole, parabole et (via l'espagnol) palabre

je viens de voir le palabre que vous avez ajouté. Un triplet de doublets de plus donc.

119 Dernière modification par yd (14-04-2014 11:11:35)

Re : les doublets en français

S'il vous plait yd, pouvez-vous inclure les url dans les balises ?

Je n'ai plus la main pour modifier, j'ai donc fait un récapitulatif :

page 1
message 3
pitié
piété

page 3
message 56

cause2
chose

gras
gros

crasse
graisse

page 4
message 96
dîme
décime

page5
message 102
charité
cherté

message 106
doter
douer

message 110
pause
pose (onglet poser, en fait)

Fille légère ne peut bêcher.

120

Re : les doublets en français

Merci yd smile

éponymie (message récap 97) a écrit:

châsse / casse / caisse

premier quartet du fait d'un anglicisme (j'ai mis les liens sur les caractères ). Record battu.

J'ai découvert au passage l'Anglo-Normand Dictionary qui pourrait aussi constituer une source d'inspiration pour nos doublets à condition de prendre le temps de l'explorer.

http://www.anglo-norman.net/gate/index.shtml

Re : les doublets en français

Je ne sais pas si vous connaissez ce lien : dicfro. Il regroupe de nombreux dictionnaires d'anglais, de français, de français ancien et de latin. On peut régler les options de façon à faire des recherches dans plusieurs dictionnaires à la fois. De plus, il renvoie au dictionnaire du moyen français de l'ATILF, qui lui-même renvoie au FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch).

122 Dernière modification par yd (16-04-2014 10:03:38)

Re : les doublets en français

On doit pouvoir encore compter bouillonnement, rattaché, via bouillonner, à bouillir,

Du lat. bullire intrans. « bouillonner »,

et ébullition,

Empr. au b. lat. ebullitio, -onis « jaillissement par ébullition ».

J'hésite à proposer duel2, substantif, terme de la grammaire,

Étymol. et Hist. 1570 (G. Hervet, Cité de Dieu, 279 ds Hug. : Les plus anciens Grecs avoient seullement deux nombres, le singulier et le plurier. Ceux qui sont venus après y ont adjousté le duel). Empr. au lat. impérial dualis, terme de gramm., dér. de duo (deux* et duo*),

et l'usage substantivé de dual, terme des mathématiques,

ATH. Qui est lié à un autre élément par une relation de correspondance réciproque. Variable duale. La distinction entre (...) vecteurs dans un espace et vecteurs dans l'espace dual (Bourbaki, Hist. math.,1960, p. 88).
− Emploi subst. masc. Élément qui est lié à un autre par une relation de correspondance réciproque. Le dual d'un ensemble dual redonne l'ensemble primitif (Gds cour. pensée math.,1948, p. 62).
Étymol. et Hist. 1948 subst. le dual d'un ensemble dual, supra. Empr. au b. lat. dualis « de deux » sous l'infl. de mots tels que dualité*, dualisme*,

les deux mots se rattachant au latin dualis. Je pensais à vrai dire à duel et dual adjectifs, mais le TLFi ne reconnaît pas duel comme adjectif, et j'ai la flemme de rechercher sur Google Livres.

Et encore un doublon, tenez, entre flemme et flegme :

FLEMME, subst. fém. et adj.
Étymol. et Hist. Fin xviiies. en appos. (Boutanquoi, Souvenirs de Marie-Victoire Monnard, 1777-1802, p. 36 ds Brunot t. 10, p. 226 : elle avait le caractère « flemme »); 1821 subst. fém. flème qualifié de ,,barbarisme`` (J.C.L.P. Desgranges, Petit dict. du peuple à l'usage des quatre cinquièmes de la France, p. 45); 1828-29 batteur de flemme « désœuvré » (Vidocq, Mém., t. 3, p. 180). Empr. à l'ital. flemma « lenteur, placidité » (dep. xvies., Tansillo ds Batt.), d'abord « l'une des quatre humeurs fondamentales de l'organisme » (dep. xiiies., Brunetto Latini, ibid.), de même orig. que flegme*.

(c'est moi qui mets en bleu, ainsi que pour ma propre ponctuation intruse dans les citations supra.

10h05 : Le Larousse donne bien l'adjectif duel, et Google Livres confirme la diffusion de l'adjectif en donnant des résultats convaincants en quantité et en qualité avec la clé duelle, qui ne peut concerner que l'adjectif.

Fille légère ne peut bêcher.

123

Re : les doublets en français

J'exclurais bouillonnement et ébullition.

J'ai essayé de faire la recherche sur plusieurs onglets avec le dicfro, ça n'a pas fonctionné. J'avais déjà croisé ce site mais ne l'avais jamais utilisé systmatiquement. Il comprend aussi le DVLF qui est lui aussi un méta-dico (qui reprend entre autres le bob abécien de gb) et il n'hésite pas à inclure le wiktionnaire, outil complet donc.

124

Re : les doublets en français

Douer et doter, du latin dotare.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

125

Re : les doublets en français

Déjà donné par yd smile

126 Dernière modification par Pascal Tréguer (16-04-2014 15:38:02)

Re : les doublets en français

éponymie a écrit:

J'ai essayé de faire la recherche sur plusieurs onglets avec le dicfro, ça n'a pas fonctionné.

Normalement ça fonctionne si, dans « Mode d'ouverture d'un dictionnaire », vous sélectionnez la seconde option : « La sélection d'un nouveau dictionnaire ouvrira ce dictionnaire dans un nouvel onglet. »

Je viens de constater que le dictionnaire anglo-normand ne fonctionne plus sur ce site. Dommage.

127

Re : les doublets en français

C'est à valider mais j'ai trouvé un autre couple candidat :

ferme / firme

128 Dernière modification par yd (22-04-2014 22:18:00)

Re : les doublets en français

Ô surprise, je découvre comme un doublet entre, justement, doubler et dupliquer, tous deux issus du latin duplare « doubler », via duplex et duplicare « doubler » pour dupliquer, lui-même n'ayant reçu ce sens de faire un double qu'autour de 1968. Jusqu'alors il n'avait eu qu'un sens juridique, « répondre à une réplique », que je viens d'apprendre.

Doit-on aussi compter double et duplex ?

Et j'apprends à duplicata le verbe duplicater :

verbe trans., industr. du disque. Reproduire en un certain nombre d'exemplaires à partir d'un original. [...]

Fille légère ne peut bêcher.

129

Re : les doublets en français

Je crois que, comme pour mon ferme/firme, votre doubler/dupliquer est une paire de mots de la même famille mais on ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit de doublets. Mais c'est intéressant. Finalement les doublets ne sont qu'un épiphénomène dans l'histoire travaillée des mots qui est passionnante en soi.

Re : les doublets en français

Peut-être pouvons-nous coupler firme au substantif ferme ? Initialement, le substantif ferme (comme le latin médiéval firma et l'anglais firm) désignait une convention, un accord.

131

Re : les doublets en français

Pascal Tréguer a écrit:

Peut-être pouvons-nous coupler firme au substantif ferme ?

Peut-être mais la démonstration sera probablement difficile : le firma italien qui a alimenté l'allemand puis l'anglais puis le français pour firme dérive-t-il du verbe italien firmare ou d'un étymon bas-latin firma ? Le ferme (2) français vient-il du verbe fermer ou de ce même firma ? Mes dicos étymologiques italiens ne m'aident pas beaucoup.

132 Dernière modification par éponymie (23-04-2014 22:02:20)

Re : les doublets en français

Et une paire qui vaudrait pour les français du Canada :

courbe / curve

Mais je ne le trouve ni dans la BLDP ni dans le dico Québécois ni dans du français au français.

Ce serait donc bien un régionalisme du Québec. Pourquoi pas, nous en avons bien recensés dans ce fil pour la France. Il faudrait seulement avoir confirmation de l'existence de ce mot dans la langue moderne (dernière mention en 1968).

Autre couple dont je ne sais trop s'il est légitime :

foehn / favonius (rencontré dans un fil glopien sur les points cardinaux)

Re : les doublets en français

Je crois que cela ne figure pas dans la liste : esquisse et sketch.

134 Dernière modification par éponymie (27-04-2014 18:53:40)

Re : les doublets en français

Non, ils n'y figurent pas. Et l'anglais frappe encore avec :

spirite / esprit

Il ne frappe qu'à moitié avec :

stage / étage

Je ferai un nouveau récap quand on sera passés à une autre page.

Re : les doublets en français

calfater et calfeutrer

Re : les doublets en français

trouveur - trouvère - troubadour

137

Re : les doublets en français

Et on découvre au passage que truffeur fait partie de la famille. Merci de persister smile

138

Re : les doublets en français

éponymie a écrit:

Jacques et Jacob * (Dictionnaire des doublets, Auguste Brachet, 1868 - note 1 page 9)

On pourrait ajouter James — pas "djèims".
Dommage qu'il soit si rare : on eût eu un triplet.

139

Re : les doublets en français

greg a écrit:
éponymie a écrit:

Jacques et Jacob * (Dictionnaire des doublets, Auguste Brachet, 1868 - note 1 page 9)

On pourrait ajouter James — pas "djèims".
Dommage qu'il soit si rare : on eût eu un triplet.

Je me demande si James ne correspond pas à Gemmes, qui se prononce de la même façon.

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

Re : les doublets en français

Oui, par exemple le quartier Saint-James à Neuilly,  que pratiquement tout le monde s'obstine à prononcer à l'anglaise. Il est vrai que prononcer autrement vous expose à n'être pas compris !

141

Re : les doublets en français

greg a écrit:

Dommage qu'il soit si rare : on eût eu un triplet.

Je me permets de renvoyer au message 53

éponymie message 53 a écrit:
Pascal Tréguer a écrit:

Il me semble que le mot même de « doublet » peut prêter à confusion. On peut avoir plus de deux mots d’origine identique.

Moi aussi, j'ai été chiffonné par cette question. Je pense qu'il faut considérer doublet comme s'appliquant à un mot par rapport à un ou plusieurs autres. Cette relation étant bien entendu réciproque.

  • Chaire est un doublet de chaise et cathèdre

  • Cathèdre est un doublet de formation savante (calqué sur l'étymon) de chaire et chaise

  • Chaire, chaise et cathèdre constituent un ensemble de doublets (tous en relation les uns avec les autres par la force des choses)

Histoire de ne pas se compliquer en introduisant des triplets.

Sinon, j'ai découvert quelque chose, merci. Une rue Saint-James à Bordeaux soulève elle aussi le problème.

http://www.sudouest.fr/2012/05/21/le-my … 2-2780.php

142

Re : les doublets en français

Alco a écrit:

Je me demande si James ne correspond pas à Gemmes, qui se prononce de la même façon.

Aucune idée.
James est masculin tandis que Gemme(s) semble concerner les deux sexes.

En tout cas James correspond à Jam Jamme(s) Jacme Jaume en occitan et catalan.

À Giacomo en italien et à Jaime en castillan.



éponymie a écrit:

Sinon, j'ai découvert quelque chose, merci. Une rue Saint-James à Bordeaux soulève elle aussi le problème.

http://www.sudouest.fr/2012/05/21/le-my … 2-2780.php

Pareil pour le célèbre restau de Bouliac qui porte le même nom.
Les Bordelais te parleront du "Saint-Djèims", ne sachant plus que ce nom est d'abord gascon, occitan, poitevin, français et normand — ensuite anglais, après 1066 and all that.

À propos de doublet, on a Guyenne / Guienne face à Aquitaine via la forme occitane Guiana, selon certains.
Bizarrerie trouvée sur routard.com : « La "Guyenne", déformation anglaise d'Aquitaine, n'a jamais été aussi riche en vendant son vin et ses armes, sans distinction de camp. »
Explication à rapprocher des phénomènes hypercorrectifs type "saint-djèims".
D'autant que le roman régional autour de la domination "anglaise" (Aliénor, 1453 and all that) accrédite l'anachronisme d'une influence médiévale de la langue anglaise. L'administration anglaise en Aquitaine communiquait en vieux français, en vieux gascon et en latin, pas en anglais.

Re : les doublets en français

greg a écrit:

En tout cas James correspond à Jam Jamme(s) Jacme Jaume en occitan et catalan.

Combien de fois la prononciation du nom du poète Francis Jammes a-t-elle été écorchée ? Au point que Wikipedia met en garde : prononcer [ʒam] et non [dʒɛms].

144

Re : les doublets en français

Canicule/Chenil roll

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : les doublets en français

glop a écrit:

Canicule/Chenil roll

Ouh la, non, certainement pas.
Mais
Canicule/Chenille
oui !

146

Re : les doublets en français

Abel Boyer a écrit:

Canicule/Chenille

Déjà dans la liste d'ailleurs.

dans le message 66 il y a écrit:

chenille / caniculecanicula - canilha
(ciniglia/canicola, -/caniculă)
l'italien ciniglia vient du français chenille (terme de passementerie)

147 Dernière modification par glop (30-06-2014 09:29:15)

Re : les doublets en français

Je savais que "Rosa canina" (l'églantier) tire son nom de l’utilisation que l’on faisait de sa racine pour soigner la rage mais j’ignorais tout du chien qui fait la chenille.

J'ai voulu évoquer le rapport entre les mots chien, chienne, chenil et le mot canicule qui sert parfois à désigner Sirius. Lorsque Sirius se trouve en conjonction avec le soleil, il est réputé en augmenter l'activité.


                     http://www.constellationsofwords.com/images/stars/sirius.JPG

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

148

Re : les doublets en français

Voici un joli couple :

chouan / chat-huant

149 Dernière modification par éponymie (29-06-2014 17:47:16)

Re : les doublets en français

Un autre plus évident :

hurler / hululer

Et ceci encore :

hibernal / hivernal / hiémal

Les deux premiers ne sont pas tout à fait synonymes malgré les apparences, le troisième - de formation savante (emprunté au latin classique) - est un quasi-synonyme du premier, le deuxième est le plus généraliste.

Re : les doublets en français

Pour moi, hiémal n'est pas un doublet des autres. Il vient d'un mot latin bien distinct, même si ces mots latins sont apparentés entre eux.

Messages [ 101 à 150 sur 2 090 ]

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