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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Promotion linguistique » La promotion de la langue française au niveau politique

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Messages [ 1 à 50 sur 139 ]

Sujet : La promotion de la langue française au niveau politique

Notre président de la république actuel ne s'est pas occupé de la défense de la culture et de la langue françaises, ainsi qu'il l'avait dit dans ses promesses d'avant 2007:

«  Je stimulerai la création, et défendrai la langue française, pour que la France reste une grande nation de culture ».

N'oublions pas, naturellement:

« Je ne vous mentirai pas.
Je ne vous trahirai pas.
Je ne me déroberai pas.
Je vous demande votre confiance pour qu’ENSEMBLE, tout devienne possible ».

Même sans mettre de lien, ces phrases trouvent sûrement un écho chez certain(e)s d'entre vous. Je peux aussi vous renvoyer sur mon propre essai sur le sujet, que je modifie régulièrement, et que vous trouverez sur les 3 « w » de mon profil.
Au dernier chapitre (n°16), vous trouverez « Lettre ouverte au président de la république ».

Puisque les engagements promis ne l'ont pas été et qu'il ne reste que quelques mois à la mandature, il est à craindre qu'ils ne le soient pas du tout.

Je pense que ses adversaires traditionnels, sont plus à même de défendre la langue française. Enfin, en ce moment, les six candidats actuels sont plus occuper à s'entre-déchirer sur l'élection primaire, qu'à disserter sur la langue française ...

Laissons-les désigner leur représentant, mais il me semble que la candidate de 2007 avait elle aussi évoqué la défense de la culture et de la langue françaises.

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Ah, Aubert, la défense de la culture et de la langue française : ce n'est pas du luxe !

Puisque les engagements promis ne l'ont pas été [...]

Mais pardieu, bien sûr qu'ils l'ont été, promis, et plutôt deux fois qu'une ! Quand à savoir si ces promesses ont été tenues, c'est une autre cuisine...
Si les hommes politiques avaient pour ligne de conduite de tenir leurs engagements, ça se saurait, et je suis un peu mari de tant d’innocence.

elle est pas belle, la vie ?

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Vous avez passé la bague au doigt de l'innocence ? wink  Quel joli lapsus ! http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Anges_et_d%E9mons/3d-ange-3.gif

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Bon, on ne me répond pas sur le fond, bien sûr, donc il faut laisser faire ?

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Aubert a écrit:

Bon, on ne me répond pas sur le fond, bien sûr, donc il faut laisser faire ?

On ne peut que vous laisser dire ne sachant par où commencer. Chapitre 11 de votre livre :

La grammaire, emprunte de syntaxe à l'anglo-saxonne

La grammaire française est aussi mise à rude épreuve.

Traditionnellement, un adjectif peut se trouver devant un nom commun à condition qu’il ne soit pas composé de plus de deux syllabes. De fait, même si la langue évolue, nous dit-on, « La grammaire pour tous », de Bescherelles, aux éditions Hatier, de 1997, nous confirme bien cela. Tous les exemples qui suivent accréditent cette thèse.

Ils changent d'ailleurs bien souvent le sens le nom qu’ils qualifient :

« Un simple sifflement », par rapport à « Un sifflement simple ».

« Un grand homme », par rapport à  « Un homme grand ».

« Un curieux enfant », par rapport à « Un enfant curieux »

« Un juste retour des choses », par rapport à « Un retour des choses juste », encore que la différence de sens soit plus difficile à établir.

Par contre, lorsque l’on cite « Elle possédait une merveilleuse voix de soprano », on nous précise que le complément « de soprano » justifie l’antéposition de l’adjectif (avant le nom). C'est assez difficile à soutenir, car on pourrait tout à fait dire « Elle possédait une voix de soprano merveilleuse », sans que le sens de la phrase en soit altéré ...

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

C'est gentil de citer ce passage, mais il n'a pas grand chose à voir avec la politique de la langue française.
Je consacre tout le chapitre 9 au sujet; vous devriez aller voir ...

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Regina a écrit:

Vous avez passé la bague au doigt de l'innocence ?   Quel joli lapsus !

Ouarf ! mais ne sois pas, royale abécienne, marrie de cette erreur...

elle est pas belle, la vie ?

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Il n'y a rien à répondre, parce que notre forum est consacré à la langue française, et non à la politique.
Pour l'aspect purement politique, tout le monde sait que « les promesses n'engagent que ceux qui y croient », et qu'en conséquence il serait assez naïf de s'attendre à les voir réaliser.
Les hommes politiques n'ont pas la réputation de manier correctement la langue, depuis ce brave député qui disait « Mon dévouement est acquéri... » (« Acquis, acquis ! — A qui ? mais à la République...») jusqu'à la bravitude, en passant par ce Ministre pourtant lettré qui confond le désintérêt et le désintéressement ou cet autre qui croit que challenge est un mot anglais à proscrire...
Et ce ministre de la francophonie qui déclare :
« La langue française dont j'ai l'honneur d'appartenir... »

Ils ne sont plus, les César et les Cicéron qui joignaient à l'envergure politique le génie littéraire.

9 Dernière modification par Aubert (24-09-2011 20:32:28)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Peut-être avez-vous raison, p'tit prof, mais peut-être pas ...
Pourtant, la loi Toubon, on ne peut plus décriée sur ce site, était politique ... mais nos dirigeants l'ont tuée dans l'oeuf, en la vidant d'une bonne partie sa substance:

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex … e=20110923

Je me permets de la rappeler, car le public évolue sur ce forum, mais enfin, si une loi  ne peut pas sauver la langue française, qui s'en chargera ?

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Quelqu'un parle de politique de la langue française, remontons-vite !

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

P'tit prof hors les murs a écrit:

Il n'y a rien à répondre, parce que notre forum est consacré à la langue française, et non à la politique.

Mais s'il y avait eu une politique de défense ou d'illustration de la langue française, ou des discours glorieux, de la grâce, on aurait dû en parler sans bouder notre plaisir. Je crois qu'il n'y a rien eu. Et je suis bien heureux qu'il n'ait pas pensé à salir la langue comme il sali le reste, l'endettement, l'emploi, la sécurité, la laïcité.
On aurait aussi pu parler également, sans franchir la ligne jaune, de la bassesse du français de Sarkozy, style et élocution. On aurait aussi pu remarquer que l'argot des crapules ne s'est jamais aussi bien porté dans les ministères  (il a des biscuits, il est mouillé, elle balance vachement...).
Mais puisqu'on tire la chasse dans six mois...

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Si vaiment la langue française n'attend son salut que du législateur, c'est qu'elle est foutue, la langue française !
Jetons les dernières pelletées de terre sur son cercueil, et n'en parlons plus...

Ou plutôt, parlons-en encore et toujours, parlons-la : elle vit, faisons-la vivre.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

+ 1

14 Dernière modification par greg (03-10-2011 22:30:22)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

gb a écrit:

On aurait aussi pu parler également, sans franchir la ligne jaune, de la bassesse du français de Sarkozy, style et élocution. On aurait aussi pu remarquer que l'argot des crapules ne s'est jamais aussi bien porté dans les ministères  (il a des biscuits, il est mouillé, elle balance vachement...).
Mais puisqu'on tire la chasse dans six mois...

Ben dis donc ! Pourquoi un parti pris si outrancier ? Et la présomption d'élégance, t'en fais quoi ? Quel manque de respect pour la fonction présidentielle. On dirait presque de l'antisarközisme à la sauce Morano. big_smile



P'tit prof a écrit:

Si vaiment la langue française n'attend son salut que du législateur, c'est qu'elle est foutue, la langue française !
Jetons les dernières pelletées de terre sur son cercueil, et n'en parlons plus...

Ou plutôt, parlons-en encore et toujours, parlons-la : elle vit, faisons-la vivre.

Oui, +1 comme Sylvain. Mais quand même. Sans attendre le salut d'on ne sait quoi (d'autant que le sous-législateur siège à Bruxelles et cause globiche, le "législateur" français faisant fonction de folklore ou de verroterie), il serait temps que les Français puissent un jour directement légiférer sur la langue commune de France — ainsi que sur nos langues nationales, hexagonales ou pas. Ce serait sans doute un bon moyen de réveiller ceux qui sont censés faire vivre la langue que nous partageons.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Je trouve qu'il ne se débrouille pas si mal le français. Voici les dernières statistiques Eurostat.

Jusqu'au collège c'est la deuxième langue : en Allemagne, Espagne, Italie, au Luxembourg. Logique. Mais aussi en Grèce, Roumanie, Macédoine, à Chypre. Et on retrouve les mêmes en fin de cycle secondaire plus la Belgique où l'anglais prend la première place, l'Autriche et Malte.

C'est la première en Belgique (sauf au lycée), en Irlande et au Royaume-Uni.

Autrement dit - hors une absurde prétention à détrôner l'anglais - tous les pays qui comptent (encore) économiquement en Europe persistent à apprendre le français. Saurons-nous conserver nos positions dans les Balkans ?

Qu'il y ait mieux à faire c'est certain mais outre le désespérant manque d'imagination des gouvernements, il y a aussi les corporatismes. Essayez avec un diplome FLE de travailler en France. Absurde gachis de compétences. Révoltant surtout pour ceux qui ont su faire leurs preuves pendant des années à l'étranger.

En lisant une annonce récente sur le site FLE.fr, je vois que l’on propose un poste de professeur de français langue étrangère pour un salaire brut de 14 Euros de l’heure, pour un volume horaire allant de 15 a 22 heures de cours par semaine.
Ceci  représente dans le meilleur des cas un salaire de 1232 Euros brut par mois, soit après calcul, un salaire d’environ 948 Euros Net par mois…et  ceci à Paris, une des villes les plus chères au monde !
Comment est-il possible de survivre avec un salaire aussi ridicule à Paris ?
Le salaire minimum (SMIC selon les chiffres de l’INSEE )  était en juillet 2008, en france, d'environ 1317 Euros brut, soit 1017 Euros net, soit 70 Euros de plus que le salaire que l’on offre à notre cher futur prof de FLE. Sans commentaires…
Je suis conscient des problèmes qui sont ceux de chaque centre de langue ou école, des difficultés de gestion, de la crise économique etc.
Toutefois, comment peut-on proposer ce salaire à des gens qui ont effectué au minimum quatre à cinq années d’études supérieures et à qui, de surcroit, on demande régulièrement un à deux ans d’expérience ?
Combien gagne un professeur fonctionnaire qui fait la même quantité d’heures ? combien gagne un ingénieur par heure de travail ? combien gagne un avocat ? combien gagne un architecte ? combien gagne un journaliste ? combien gagne un mécanicien ? combien gagne un plombier ? nettement plus sans l'ombre d'un doute, car personne n'accepterait  d'être payé aussi peu...à moins d'être mal informé, d'être mal défendu ou dans l'absolue nécessité de travailler, ou à moins d'être prof de FLE évidemment !
Je trouve que quelque chose cloche réellement dans la façon dont on traite et considère les professeurs de français langue étrangère. Depuis que j’exerce cette profession je vogue d’abus en abus de ce type. Je suis fatigué de cette situation au point de songer à changer de métier (que pourtant j’aime énormément)
Je déclare que cette situation est une honte quand on sait l’argent que génère le commerce des langues...
Je ne comprends pas qu’aucune règle ne régule le salaire des professeurs de français langue étrangère et que tout le monde accepte cette situation comme si elle était parfaitement normale.
Je trouve  qu’il est honteux de continuer à pratiquer de telles politiques salariales, profitant de la difficile situation de l’emploi dans ce domaine, et de la nécessité de chacun de travailler.
Je trouve irrespectueux de proposer de tels salaires, car cela reflète ni plus ni moins un mépris et un manque de considération flagrant pour la qualité du travail que nous effectuons quotidiennement en France ou partout dans le monde.
Je trouve que l'état ne remplit pas sa mission, car tout en préchant la diffusion du français, il laisse les enseignants de FLE au mieux dans la précarité au pire dans la misère, se faisant ainsi complice de l'évolution lamentable que subit notre profession.
Voila un exemple parmi d'autres, mais je suis certain que bien des collègues vivent des situations similaires et parfois même bien pires... - extrait de FLE Attaque

Autre chose :

Pour obtenir un poste à responsabilité en FLE :

Dans le public : Que vous soyez titulaire ou non titulaire, la nomination aux fonctions de coordinateur de projet, chargé de mission, attaché linguistique etc... à l’étranger est toujours temporaire. A la qualité de votre travail ne répondra pas toujours la reconnaissance méritée (et le renouvellement de votre contrat) comme dans bien des postes de la fonction publique.
Les postes à responsabilité s’obtiennent sur demande auprès du Ministère des Affaires Etrangères et sont répertoriés dans ce qui est appelée la « Transparence » désormais accessible sur Internet. C’est au vu de la qualité de votre CV et des recommandations dont vous pourrez vous faire valoir que l’on vous jugera. Il y a cependant beaucoup de prétendants pour peu d’élus et les amitiés sont très importantes dans ce milieu.

[ ... ]

On retiendra également qu’une expérience trop longue à l’étranger peut pénaliser au retour en France. Si vous décidez de vous expatrier, veillez donc à garder des contacts solides avec le milieu professionnel en France et ne soyez pas étonné d’être reçu fraîchement lorsque vous ferez valoir votre expérience à l’étranger. La mauvaise surprise est là qui vous attend.
On ne vous fera pas confiance et on vous préférera assez systématiquement un candidat avec un CV franco-français ou un nouveau diplômé sans expérience. L’expatriation longue durée déclenche des jalousies, des doutes chez les recruteurs et les collègues qui n’en ont pas l’expérience et donne une plus-value au CV que tout le monde n’est pas prêt à financer...

Le paradoxe est que le FLE n’ayant aucun statut dans le monde du travail beaucoup de gens qui n’ont rien à y faire sont en poste, alors que d’autres très motivés sont toujours en balade. J’espère cependant qu’on n’en viendra jamais à un CAPES de FLE... horreur ! La seule valeur qu’on peut tirer du statut du FLE aujourd’hui c’est la diversité et la richesse (non pécuniaire) des personnes qui l’exercent, avec un concours on perdrait le seul point positif de ce travail.

- EDUfle

Bref, pas d'illusions à avoir sur ce que la France fait pour ceux qui promeuvent au jour le jour et souvent avec passion la langue française (certainement pas d'ailleurs en en vantant je ne sais quelles extraodinaires atouts et en la déifiant, simplement en donnant envie à des personnes d'user d'une langue vivante et de découvrir les réalités - banales et originales - exprimées à elle). L'imagination n'est pas au pouvoir. Que ceux qui en ont et veulent faire fructifier leur expérience montent leurs propres structures et rament. Hors de France.

Voilà, pas besoin d'adresser un livre-lettre-ouverte au futurs candidats à la présidentielle sad, à dire et à redire dans tous les espaces où il y a un public.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Et pourtant je m'étais relu

(certainement pas d'ailleurs en en vantant je ne sais quels extraordinaires atouts et en la déifiant, simplement en donnant envie à des personnes d'user d'une langue vivante et de découvrir les réalités - banales et originales - exprimées à travers elle)

Je m'excuse pour l'inattention et m'excuse de m'excuser.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Pas d'inquiétude, on est sauvés : France 3 vient de nous montrer aujourd'hui une école primaire qui vient d'ouvrir une classe de CP bilangue, je ne sais où, avec une "native american" qui fait bien attention à ne pas prononcer un seul mot en français ! Et qui a l'enthousiasme naïf des missionnaires. Ouverture d'une deuxième classe l'an prochain dans la même école... Au final une belle transition journalistique sur les prix Nobel de physique décernés aujourd'hui, ce qui laisse penser : apprenons l'anglais et nous aurons des Nobel.  On est d'abord esclave dans sa tête.
Fi du défaitisme d'articles comme celui-ci (Observatoire du plurilinguisme) :
http://www.swissinfo.ch/fre/detail/cont … d=31063744

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

[…] avec une "native american" qui fait bien attention à ne pas prononcer un seul mot en français ! […]

De quoi, on choisit spécialement des Amérindiennes ? S'agit-il d'enseigner aux élèves le navajo, par exemple, histoire de leur apprendre une langue particulièrement difficile à décoder (cf. le film Les Messagers du vent, ou Windtalkers en V.O.) ? wink

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Ah oui, j'ai posté trop vite. Pour la peine, je vais relire tous mes Blueberry, c'est plein de Navajos, justement  !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Krokodilo a écrit:

Fi du défaitisme d'articles comme celui-ci (Observatoire du plurilinguisme) : http://www.swissinfo.ch/fre/detail/cont … d=31063744

Quand je lis ça, je ne regrette pas que le français ait quelque peu été remis à sa place.

En 1972, la révolution estudiantine a mis le doigt sur le problème de la suprématie de la culture française. Les écoliers connaissaient sur le bout des doigts les départements français, mais ils n’avaient aucune idée de la géographie de leur pays. Toutes les relations avec l’administration devaient par ailleurs se faire en français.

Ce qui est dommage, c'est la suite (l'Algérie a eu un problème analogue) :

Le gouvernement socialiste de Ratsiraka a changé la donne avec sa politique de malgachisation de la société. Cette révolution a finalement échoué, faute de préparation et moyens suffisants.

Plutôt que pleurer sur la rélégation du français, il faudrait leur souhaiter de trouver une solution adéguate pour leur pays.

Avec les 18 ethnies que compte le pays, il est bien évidemment impossible de maîtriser tous les dialectes. Il existe toutefois grosso modo deux dialectes principaux, l’un au nord et l’autre au sud. En les maîtrisant, on peut au moins comprendre les gens quand l’on se rend dans ces régions.

Grâce à l’enseignement que j’ai acquis à l’école secondaire, au temps de la politique de malgachisation, je peux plus facilement accéder au dialecte du sud du pays. Alors que ceux qui ne parlent que le malgache officiel rencontreront des difficultés de communication dans les régions.

Le même site donne aussi de bonnes nouvelles :

Le Nigeria fait du français sa deuxième langue d’enseignement depuis deux ans et serait en train d’effectuer les démarches nécessaires pour rejoindre l’OIF. Le Ghana est déjà membre observateur de l’organisation et accorde lui aussi une place toujours plus importante au français.

Le français est langue de l’enseignement, de l’administration et des affaires internationales dans les pays francophones de la région. C’est le cas au Togo, qui compte un peu plus de 2 millions de personnes parlant correctement la langue sur 5 à 6 millions d’habitants.

«Dans une Afrique de l’Ouest marquée par les pays francophones, des pays comme le Ghana ou le Nigeria ont besoin du français pour s’intégrer. Son enseignement est très demandé, en particulier par les élites», explique Etienne Alingue, qui vient de quitter la direction du Bureau régional de l’Afrique de l’Ouest (BRAO) de l’OIF.

Quand une langue a une utilité concrète, on l'utilise lol .

C'est bien de pratiquer une langue dès le CP avec un enseignant de langue maternelle. Le hic est si le choix porte systématiquement sur l'anglais mais je pense que c'est ce que vous vouliez dire.

21 Dernière modification par Aubert (04-10-2011 20:43:43)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Le propos que je défends dans mes écrits (www), est essentiellement celui de la la langue française parlée en France. Elle est déjà bien malmenée ici par les anglicismes, il y a donc déjà du travail ...

Si elle avait été appliquée, la loi Toubon aurait pu corriger cela, mais là, ce n'est même plus d'actualité. Sur ce forum-même, la majorité des contributeurs contestent sa légitimité, c'est vous dire dans quelle m ... on est smile

A part cela, j'ai lu avec attention le message d'Eponymie sur le fle (français langue étrangère), que je remercie pour le lien de fle.fr. Cela tempère mon enthousiasme, mais enfin, j'ai relevé 9 offres d'emploi en France à des salaires qui me paraissent honorables (100 € brut par jour, 30 € brut de l'heure, ou encore 1600, jusqu'à 2200 € brut par mois. Bien sûr, c'est souvent de l'emploi précaire, mais ceci est une autre histoire. Par contre, ce qui paraît plus ennuyeux, c'est que bien souvent, les salaires ne sont pas indiqués ...

Le site me paraît assez complet, et notamment les universités qui forment au fle, et qui sont assez bien réparties sur le territoire français !

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Eponymie a écrit : C'est bien de pratiquer une langue dès le CP avec un enseignant de langue maternelle. Le hic est si le choix porte systématiquement sur l'anglais mais je pense que c'est ce que vous vouliez dire.

Nous abusons de ce mot "choix"; il faudra bien admettre une fois pour toutes qu'il n'y a pas de choix de LVE à l'école primaire, mais une obligation de l'anglais. Seules quelques exceptions (l. régionale, allemand ici ou là) permettent encore cette hypocrisie générale. La notion de pays cartésien est très surfaite, pays de diplomates conviendrait mieux.
Je ne voulais rien dire de particulier, vu que l'article n'est pas de moi, c'était juste un exemple que j'avais sous la main de plainte sur le recul du français, contradictoire avec la complaisance envers l'anglicisation de l'UE, et même son soutien actif.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Aubert a écrit : Si elle avait été appliquée, la loi Toubon aurait pu corriger cela, mais là, ce n'est même plus d'actualité.

Effectivement, sur un forum, comme je faisais remarquer que nombre d'établissements supérieurs sont, sinon dans l'illégalité, du moins en contradiction avec la constitution ( le diplôme d'ingénieur ou de Sciences-Po est désormais presque toujours conditionné à l'obtention d'un certain niveau d'anglais), il m'a été répondu que je n'avais qu'à porter plainte devant le Conseil constitutionnel ! Néanmoins, cette attitude est encourageante : malgré l'exemple donné par nos dirigeants, il y a encore des gens qui se vexent d'être traités de délinquants !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Krokodilo a écrit:

Eponymie a écrit : C'est bien de pratiquer une langue dès le CP avec un enseignant de langue maternelle. Le hic est si le choix porte systématiquement sur l'anglais mais je pense que c'est ce que vous vouliez dire.

Nous abusons de ce mot "choix"; il faudra bien admettre une fois pour toutes qu'il n'y a pas de choix de LVE à l'école primaire, mais une obligation de l'anglais. Seules quelques exceptions (l. régionale, allemand ici ou là) permettent encore cette hypocrisie générale. La notion de pays cartésien est très surfaite, pays de diplomates conviendrait mieux.
Je ne voulais rien dire de particulier, vu que l'article n'est pas de moi, c'était juste un exemple que j'avais sous la main de plainte sur le recul du français, contradictoire avec la complaisance envers l'anglicisation de l'UE, et même son soutien actif.

L'exemple que vous aviez sous la main c'était l'article sur Madagascar

Krokodilo a écrit:

On est d'abord esclave dans sa tête. Fi du défaitisme d'articles comme celui-ci (Observatoire du plurilinguisme) :
http://www.swissinfo.ch/fre/detail/cont … d=31063744

(je note que, tout à côté, il y avait un autre article qui exposait une situation où le français ne recule pas, bien au contraire).

Par contre, le début est bien de vous :

Krokodilo a écrit:

Pas d'inquiétude, on est sauvés : France 3 vient de nous montrer aujourd'hui une école primaire qui vient d'ouvrir une classe de CP bilangue, je ne sais où, avec une "native american" qui fait bien attention à ne pas prononcer un seul mot en français ! Et qui a l'enthousiasme naïf des missionnaires. Ouverture d'une deuxième classe l'an prochain dans la même école... Au final une belle transition journalistique sur les prix Nobel de physique décernés aujourd'hui, ce qui laisse penser : apprenons l'anglais et nous aurons des Nobel.

et vous vouliez donc bien dire quelque chose de précis. Était-ce ?

1) il n'est pas normal d'enseigner une LVE dès le CP
2) il n'est pas normal de faire appel à des enseignants de langue maternelle
3) il n'est pas normal de prendre systématiquement l'anglais comme LVE à enseigner dès le CP (le fameux "choix systématique" de mon message, effectivement s'il est systématique, un choix n'est plus un choix, je suis d'accord avec vous smile)

Je disais que je supposais que vous vouliez dire 3).

Je pense avoir éclairci ce que je voulais dire. Si je vous ai soupçonné à tort d'avoir voulu dire quelque chose alors que vous ne vouliez rien dire (c'est vous qui l'avez dit), je suis désolé smile

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

et vous vouliez donc bien dire quelque chose de précis. Était-ce ?
1) il n'est pas normal d'enseigner une LVE dès le CP

La normalité est une délicate notion. Si la loi nous y oblige, après débat à l'Assemblée, il faut s'y plier ; quoique il existe aussi le débat sur la légitimité de la résistance civile... mais ne compliquons pas !
A-t-on prouvé l'avantage d'enseigner une LVE dès le CP ? Non.  En a-t-on étudié les inconvénients, (perte de temps pour le français, niveau de français et d'anglais en fin de CM2, enquête auprès des orthophonistes, etc.) ? Non.
Le dogme des didacticiens le dit, rejetant les études contradictoires (les jeunes Allemands parlant turc à la maison, sans avantage scolaire) soutenus par une incroyable pression européenne en faveur de l'apprentissage précoce des langues, d'ailleurs contradictoire avec l'anglicisation, car tout un chacun se dit : ils parlent tous anglais, pourquoi je me fatiguerais à apprendre autre chose ? S'agit-il d'une LVE, ou du seul anglais ? Voilà la question centrale qui n'est jamais abordée...

2) il n'est pas normal de faire appel à des enseignants de langue maternelle

La question est réductrice. En a-t-on prouvé l'avantage ? Ils ont certes un meilleur accent, et probablement un meilleur niveau (encore que nous avons des exemples contraires sur ce forum), mais sont-ils meilleurs enseignants, surtout lorsqu'il faut expliquer quelques points délicats et qu'il ne speakent que l'english. Ils sont certainement efficaces pour un bon niveau, mais au primaire, rien n'est moins sûr, de même qu'un  agrégé n'est pas forcément meilleur enseignant.
En a-t-on les moyens ? Doit-on sélectionner les postulants selon leur accent, privilégier les étudiants de GB, les Etasuniens ou les Australiens, refuser l'indish et le South African English ?
N'est-il pas aussi efficace et plus facile d'utiliser les TICE ?

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Krokodilo a écrit:

2) il n'est pas normal de faire appel à des enseignants de langue maternelle

La question est réductrice. En a-t-on prouvé l'avantage ? Ils ont certes un meilleur accent, et probablement un meilleur niveau (encore que nous avons des exemples contraires sur ce forum), mais sont-ils meilleurs enseignants, surtout lorsqu'il faut expliquer quelques points délicats et qu'il ne speakent que l'english. Ils sont certainement efficaces pour un bon niveau, mais au primaire, rien n'est moins sûr, de même qu'un  agrégé n'est pas forcément meilleur enseignant.

Que l'on demande à un enseignant de savoir enseigner, surtout à des tout-petits, c'est bien la moindre des choses. Faisons-leur la grâce de les supposer au même niveau que leurs collègues francophones (qui sont tous au top ?). Leur plus est effectivement que les enfants parleront avec un meilleur accent et "attraperont" (parce qu'ils l'attrapent) une langue plus moderne. C'est tout.

Est-ce un bien d'apprendre une langue étrangère dès le plus jeune âge ? Je crois stupidement que oui mais je suis tout à fait disposé à admettre qu'il y ait des arguments contre. Je ne suis pas spécialiste de la question. Je trouve seulement bien qu'un enfant baignant dans un environnement bilingue puisse comprendre et parler deux langues, celle de sa famille et celle du pays d'accueil de sa famille. Je connais beaucoup de cas de ce genre mais, encore une fois, je n'ai pas vu tous les aspects du problème.

Le seul que je vois - mais nous sommes dans un cas de figure différent de celui des petits français qui apprennent l'anglais (je parle des très nombreux petits Roumains nés en Italie) - est qu'ils ne sont pas scolarisés avec la langue de leur famille comme langue d'enseignement. Ce qui entraine des séparations, de nombreux parents finissant par les scolariser - quand ils en ont les moyens -dans leur pays d'origine. C'est plus largement un problème d'intégration (je ne mets pas mon enfant dans ton école parce que je ne me reconnais pas dans la société qui est la tienne et tu dénigres ce que je suis). Heureuse France (vu d'ici smile ).

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

En quelle langue ont  tous été publiés les  travaux des récents prix Nobel de physique, de chimie et de médecine (y compris ceux du co-lauréat français Jules Hoffmann)  ?

? En suédois
? En espéranto
? En français
? En russe
? En chinois
? En hébreu
? En breton
? En anglais

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

la semaine prochaine c'est moi qui vais avoir le prix Nobel de physique et dans quinze jours c'est vous smile ?

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQcr5P8YJ7jSt-CAzbYoIxIYbeKtxqJqwoC9Ko1PK1lVSI2kDbifg

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Je trouve seulement bien qu'un enfant baignant dans un environnement bilingue puisse comprendre et parler deux langues, celle de sa famille et celle du pays d'accueil de sa famille.

J'ignorais que vous parliez de ce cas bien particulier. Moi je parlais de l'école en général.

@Bookish Prat, facile : la réponse est l'occitan mais la case manque -  comme quoi en matière de langue tout est truqué.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

"Plus tôt on commence mieux c'est" Et d'ailleurs, c'est la science qui le dit, une authentique psycholinguiste du CNRS, et qui déclare même son conflit d'intérêt avec Baby Speaking...
http://www.marieclaire.fr/,cours-bebe-a … 431968.asp
Plus tôt on commence le bizness, mieux c'est !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Krokodilo a écrit:

Je trouve seulement bien qu'un enfant baignant dans un environnement bilingue puisse comprendre et parler deux langues, celle de sa famille et celle du pays d'accueil de sa famille.

J'ignorais que vous parliez de ce cas bien particulier. Moi je parlais de l'école en général.

Je trouverais bien que l'école permette aux enfants d'accéder au bilinguisme dès leur plus jeune âge parce que l'exemple des enfants bilingues du fait des circonstances me semble constituer un modèle à imiter.

J'ajoute que je trouverais absurde d'imposer dès le CP à un enfant roumain scolarisé en Italie l'anglais comme LVE, la LVE à choisir me semble évidente même s'il ne s'agirait plus à proprement parler d'une LVE. Et que, malgré mon prix Nobel de physique la semaine prochaine, les langues qui me sont vraiment utiles en ce moment et pour un bon bout de temps sont le français, l'italien et le roumain. Les enfants roumains d'Italie et moi constituons deux cas particuliers. Le monde est plein de cas particuliers. Le problème serait donc de faire un choix judicieux de LVE à enseigner dès le CP.

J'ajoute encore que tout ceci ne signifie pas non plus que j'entends lutter contre l'actuelle prédominance de l'anglais (contre les moulins à vent quoi) même si une valorisation intelligente des savoir-faire en matière de FLE me ferait plaisir et ferait du bien à une promotion plus efficace de la langue française là où elle peut encore démontrer son utilité. Et nous voilà revenu au sujet principal. Ouf smile

32 Dernière modification par Aubert (06-10-2011 11:45:24)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Je suis à l'origine d'une discussion sur la politique de la langue française, et je la retrouve « polluée » par l'enseignement des langues.
Ce n'est pas vraiment la même chose, même si on y parle malgrè tout de langue française.
Puisque cet autre sujet à l'air de passionner certaines personnes, qu'elles n'hésitent pas à créer leur propre discussion, et à me laisser la mienne, quitte à celle-ci soit moins fournie.

Je remercie par avance les personnes concernées !

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Plus d'anglais du CP au CM2 = moins de français.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Aubert a écrit:

Je suis à l'origine d'une discussion sur la politique de la langue française, et je la retrouve « polluée » par l'enseignement des langues.

Dis-donc, Aubert, personne n'est propriétaire d'une discussion, de son contenu, de ses orientations. Il arrive que des intervenants digressent mais, tant qu'ils restent dans les limites des bonnes pratiques admises en la matière, personne ne leur mettra de la règle sur les doigts.

    Piotr, es qualité.

elle est pas belle, la vie ?

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Ayant déjà exprimé plusieurs fois ce que je pense sur l'enseignement des "langues" au CP et l'anglais imposé à tous, je me permets juste de recopier ici un message d'un francophone (québecois), diffusé sur une liste. C'est un peu long mais AMHA intéressant.


Je suis né en Ontario (Canada) et j'y ai habité pendant quelque vingt ans avant de m'installer au Québec.
La langue de ma mère et de mon père était le français.
La ville où nous habitions était une ville minière peuplée à 30% d'anglophones, à 40% de francophones et à 30% de gens venant d'Italie et  d'Europe centrale (polonais, allemands, hongrois, etc.). Toute l'activité commerciale se faisait en anglais. L'unique quotidien était de langue anglaise.

À la maison nous ne parlions que français, mais au fur et à mesure que les années passaient les interférences linguistiques s'accumulaient. Ma mère qui avait une formation en piano donnait des cours de musique. Durant ma tendre enfance une aide domestique me parlait uniquement en français.

Ma première rencontre avec la langue anglaise a eu lieu à deux ans lorsque j'ai essayé de parler en français avec la petite voisine de mon âge qui ne parlait que l'anglais. À partir de trois ans, vu que mes soeurs plus âgées m'avaient aidé un peu, j'ai pu progressivement apprendre les rudiments d'anglais typique des enfants de mon âge dans le contexte des jeux d'enfants.

À six ans j'entrais à l'école française où j'ai appris le code de la langue française. 

Comme tous les enfants de mon âge dans le quartier étaient anglophones ou allophones inscrits à l'école anglaise j'ai pu apprendre la langue anglaise parlée rapidement sans savoir l'écrire. (Il s'agissait du niveau de langue enfantin.)

J'ai  eu mon premier cours d'anglais à neuf ans, alors que je parlais déjà la langue (de mon âge). Rapidement j'ai pu lire sans difficulté. Comme les enfants du quartier s'échangeaient des livres de bandes dessinées en anglais, ces livres devinrent ma principale lecture jusqu'à l'âge de 13 ans.

En Ontario, l'école primaire durait 8 ans, suivi de quatre ans d'études secondaires, suivi de un an d'étude pré-universitaire en région éloignée.

Le gouvernement de l'Ontario ne subventionnait les études en français que pendant les 10 premières années, de sorte qu'à la fin de ces dix ans, il fallait être suffisamment compétent en anglais pour continuer en anglais.

Alors que j'étais adolescent, nous étions abonnés au quotidien anglophone de la ville où nous habitions et mes parents se sont aussi abonnés à deux quotidiens de langue française.(Le Droit publié par la minorité française de l'Ontario, et Le Devoir, principal quotidien d'idées du Québec.)


LE RÉSULTAT ou LES CONSÉQUENCES

Tout au long du primaire et du secondaire, j'avais l'impression que ma compétence en français était comparable à celle des autres enfants de l'école, alors que ma compétence en anglais était supérieure. Cela parce que j'avais vécu dans un quartier où la majorité des enfants de mon âge allaient à l'école anglaise.

Je n'ai donc pas perçu d'anomalie, d'autant plus que les enseignants consacraient beaucoup de temps à nous apprendre à ne pas confondre les deux langues.

À l'âge de 22 ans je me suis établi à Montréal pour vivre en français.

Rapidement, je me suis rendu compte qu'il n'y avait presque pas d'emplois intéressants en français. Et j'ai dû travailler en anglais. Pour vivre en français, j'ai dû fréquenter des groupes contestataires qui parlaient principalement le français. Je m'y suis fait de nouveaux amis.

Rapidement, je me suis rendu compte que ma connaissance de la langue française était déficiente, contrairement à ce que j'avais toujours pensé. Mes nouveaux amis venaient des milieux favorisés de Montréal. La structure de mes phrases était anglaise et dans la nécessité d'une production orale de niveau comparable à mes amis, les mots ne venaient pas.

Comme le disait Pierre Bourgault au sujet de la majorité des Québécois des années soixante, j'étais un cul-de-jatte linguistique, incapable d'avancer des propos articulés en français, encore moins de courir, c'est à dire de faire en français des échanges rapides du tac-au-tac qui soient articulés.

Le bilinguisme généralisé, c'est cela pour la majorité des gens. Cela crée une population de culs-de-jatte linguistiques.

Alors, à ceux qui prétendent que l'apprentissage de deux langues en bas âge fait que presque tous les enfants deviennent également compétents dans les deux langues, et que tous peuvent atteindre cette utopie qu'on appelle parfait bilingue, j'affirme avec force et vigueur que les enfants soumis à pareil régime deviennent plutôt également incompétents dans les deux langues.

Le mythe du parfait bilingue vient du fait que l'observateur non qualifié mystifie la compétence des gens qui parlent une langue que l'observateur ne connaît pas suffisamment pour exercer un esprit critique.

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Je persiste et je signe; ma discussion est polluée, et ce n'est pas la première fois ! Je pensais que les « bonnes pratiques » étaient au contraire de veiller à ne jamais faire de hors-sujet, mais j'ai dû me tromper ...

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

le francophone québécois a écrit:

Alors, à ceux qui prétendent que l'apprentissage de deux langues en bas âge fait que presque tous les enfants deviennent également compétents dans les deux langues, et que tous peuvent atteindre cette utopie qu'on appelle parfait bilingue, j'affirme avec force et vigueur que les enfants soumis à pareil régime deviennent plutôt également incompétents dans les deux langues.

Il y aurait beaucoup à dire sur le parcours de ce monsieur et sur les conclusions qu'il en tire. Je n'étais intervenu que pour parler de politique FLE et j'ai ensuite réagi à un message de Krokodilo où je voyais des incohérences et dérivé. Mais je n'ai pas particulièrement envie de me lancer dans de longues discussions. Je ne peux toutefois résister à poser une question de base :

Qu'est-ce que le bilinguisme ? Êtes-vous bilingue ? Suis-je bilingue ? Dans toutes les situations ? Et en quoi le fait d'être monolingue vous donnerait toutes les compétences imaginables dans votre langue ?

Pensez au niveaux et aux compétences du CECR. Et aux besoins auxquels répond une langue.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

P'tit prof a écrit:

Si vaiment la langue française n'attend son salut que du législateur, c'est qu'elle est foutue, la langue française !
Jetons les dernières pelletées de terre sur son cercueil, et n'en parlons plus...
Ou plutôt, parlons-en encore et toujours, parlons-la : elle vit, faisons-la vivre.

Sans législateur, c'est le renard libre dans le poulailler libre comme dit l'autre. C'est le législateur (enfin la sphère publique) qui décide de l'enseignement en France et à l'étranger ; qui décide s'il paye ou non des traductions/taducteurs, s'il exige des diplomates l'emploi de la LF ou pas, s'il protège l'édition française, s'il met la main à la poche pour leTLFi ou s'il préfère acheter des tablettes médiocres pour des étudiants gnangnans, s'il paye pour la numérisation des oeuvres françaises, pour la diffusion d'une recherche de qualité en français, pour la télévision publique, s'il accepte des publicités en anglais partout, s'il défend le français en Europe, s'il exige une connaissance du français comme préalable à l'immigration (monstrueuse tocarderie) et mille autres choses essentielles.

39 Dernière modification par skirlet (05-10-2011 22:30:47)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Qu'est-ce que le bilinguisme ?

Bonne question. Le mot est souvent utilisé, mais quelle est sa définition précise ?

Êtes-vous bilingue ?

Comment y répondre sans avoir la définition précise de ce mot ?..

Suis-je bilingue ?

Si c'est une question rhétorique, elle n'appelle pas de réponse. Si c'est une réflexion personnelle, c'est à vous d'y répondre. Et si c'est une question tout court... Il me vient à l'esprit le passage d'un roman où un type, arrivé dans un village inconnu, s'est tout bonnement perdu et a demandé à un paysan : "Pouvez-vous me dire, monsieur, où est-ce que je m'en vais ?", et le type a répondu : "Mais comment pourras-je savoir où tu t'en vas, mec ?"

Sinon j'ai connu quelques bilingues (en tant qu'étudiante et, plus tard, en tant qu'enseignante) - c'est pour cela que j'ai mis cette longue citation, parce ce qu'elle confirme ce que je pense. Je me débrouille pas mal dans quelques langues, mais je n'aurai jamais le niveau d'un natif francophone, et de l'autre côté, malgré les avantages de la Toile et mes efforts constants pour maintenir ma langue maternelle au bon niveau, je vois que certains pans du langage m'échappent un peu... Et pourtant, j'étais adulte quand j'ai quitté mon pays, avec un diplôme universitaire en plus. Non, je ne crois pas au bonheur total de l'apprentissage précoce des langues.

Le rapport avec la défense du français : plus tôt on embête les enfants à l'école avec l'anglais, moins il y aura de temps pour le français. En plus, le CP n'a rien à voir avec les familles mixtes.

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Aubert a écrit:

Ce n'est pas vraiment la même chose, même si on y parle malgrè tout de langue française.
Puisque cet autre sujet à l'air de passionner certaines personnes, quelles n'hésitent pas à créer leur propre discussion, et à me laisser la mienne, quitte à celle-ci soit moins fournie.

Ce n'est pas vraiment la même chose, même si on y parle malgré tout de langue française.
Puisque cet autre sujet a l'air de passionner certaines personnes, qu’elles n'hésitent pas à créer leur propre discussion, et à me laisser la mienne, quitte à [ce que] celle-ci soit moins fournie.

41

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

skirlet a écrit:

plus tôt on embête les enfants à l'école avec l'anglais, moins il y aura de temps pour le français.

Je ne suis pas certain qu'on embête les petiots avec l'anglais (ou n'importe quel idiome). Je crois qu'ils montrent souvent un grand enthousiasme à apprendre un nouveau code. Découvrir qu'on peut parler autrement suscite chez eux une sorte de fascination bien compréhensible. Autant en profiter, non ?

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

@ Battì
Les enfants, surtout jeunes, sont très ouverts par définition puisqu'ils découvrent le monde. On peut très bien leur faire découvrir au CM2 qu'il existe d'autres codes de communication par une initiation à la diversité des langues européennes, ou même plus largement en montrant un alphabet arabe, cyrillique, quelques idéogrammes, en apprenant à lire quelques langues européennes (prononcer correctement les noms de quelques vedettes et politiciens polonais, hongrois, etc.)
Mais ce que le gouvernement nous impose, avec la complicité tacite du ministère et de la majorité silencieuse, c'est la spécialisation précoce en anglais, pas l'ouverture d'esprit. Depuis quand l'école primaire est-elle l'âge de la spécialisation ?
Par ailleurs, le bilinguisme, c'est une compétence, mais très surestimée, quasiment sacralisée : bien d'autres compétences peuvent être profitables à l'enfant, quels que soient les critères retenus, ouverture d'esprit, culture, sociabilité, épanouissement : je ne vois pas en quoi imposer l'anglais précoce est supérieur à l'apprentissage précoce d'un instrument de musique, du jardinage, du bricolage, du chant, du dessin, etc.
Enfin, c'est une question de clarté dans les buts (et de sincérité) : l'anglais est-il une matière obligatoire, appartient-il au socle commun de connaissances ? Une question aussi importante (et finalement nouvelle) doit être débattue à l'Assemblée, pas décidée dans l'obscurité du Ministère, même par des esprits qui se croient éclairés !
Et pour revenir au fil, cette question est étroitement liée à la promotion de la langue française, ou plutôt à sa non-promotion, à son déclin dans l'UE face à l'anglais, et même à cause de l'UE.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Bon, la suite de cette discussion montre qu'il serait illusoire de penser que l'on peut être « propriétaire » des échanges que l'on initie, n'est-ce pas Piotr ?

Au passage, je voudrais remercier Sylvain B qui corrige conciencieusement mes fautes de français ou de frappe. Qu'il sache cependant que je suis loin d'être le seul à en faire, alors s'il cherche à avoir un forum parfait, je lui souhaite bon courage !

Je sais aussi que l'anglais est de plus en plus imposé dans l'enseignement par le simple fait qu'il m'a presque été imposé pour passer le DAEU (équivalent du baccalauréat).

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

44 Dernière modification par Battì (06-10-2011 12:59:43)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Krokodilo a écrit:

(...)

Je suis entièrement d'accord avec vous. Mon propos ne tenait pas compte du fait que c'est quasi-systématiquement l'anglais qui est proposé (imposé ?). J'envisageai ça uniquement sous l'angle de l'apprentissage d'une langue, n'importe quelle langue.
D'ailleurs je souscris complètement à votre précision sur l'écriture : pourquoi ne pas initier nos bouts de choux au cyrillique, au ge'ez ou au deravanagi ?

Aubert a écrit:

Bon, la suite de cette discussion montre qu'il serait illusoire de penser que l'on peut être « propriétaire » des échanges que l'on initie, n'est-ce pas Piotr ?

Détendez-vous. Grâce au système des citations, on peut suivre autant de discussions qu'on veut et digresser à volonté sans gêner personne.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Aubert a écrit : Bon, la suite de cette discussion montre qu'il serait illusoire de penser que l'on peut être « propriétaire » des échanges que l'on initie, n'est-ce pas Piotr ?

Sans compter que, même en tant que "propriétaire" d'une discussion, vous devez partager cette possession avec au minimum un commentateur, sinon c'est un monologue !
En outre, l'expérience montre qu'il y a ici un certain consensus sur le sujet de ce fil, hormis peut-être dans les rapports avec l'anglais, à l'école et dans l'UE. Mais quant aux autres mesures possibles - que nos dirigeants ne prennent pas - je crois qu'on en a parlé plusieurs fois sans désaccord notable.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Krokodilo a écrit:

Les enfants, surtout jeunes, sont très ouverts par définition puisqu'ils découvrent le monde. On peut très bien leur faire découvrir au CM2 qu'il existe d'autres codes de communication par une initiation à la diversité des langues européennes, ou même plus largement en montrant un alphabet arabe, cyrillique, quelques idéogrammes, en apprenant à lire quelques langues européennes (prononcer correctement les noms de quelques vedettes et politiciens polonais, hongrois, etc.)
Mais ce que le gouvernement nous impose, avec la complicité tacite du ministère et de la majorité silencieuse, c'est la spécialisation précoce en anglais, pas l'ouverture d'esprit. Depuis quand l'école primaire est-elle l'âge de la spécialisation ?
Par ailleurs, le bilinguisme, c'est une compétence, mais très surestimée, quasiment sacralisée : bien d'autres compétences peuvent être profitables à l'enfant, quels que soient les critères retenus, ouverture d'esprit, culture, sociabilité, épanouissement : je ne vois pas en quoi imposer l'anglais précoce est supérieur à l'apprentissage précoce d'un instrument de musique, du jardinage, du bricolage, du chant, du dessin, etc.
Enfin, c'est une question de clarté dans les buts (et de sincérité) : l'anglais est-il une matière obligatoire, appartient-il au socle commun de connaissances ? [...]

Jusqu'ici je contresigne, et ensuite je ne suis pas : ne demandons à l'Assemblée Nationale que ce que nous sommes en droit d'attendre de l'Assemblée Nationale, et il serait déjà un miracle qu'elle y satisfasse. La question de la langue et de l'enseignement des langues la dépasse, aussi bien que le gouvernement. Oui, l’État a des responsabilités qu'il ne doit pas fuir, mais qu'il se donne alors les moyens de les assumer par les voies adéquates : ce n'est ni au conseil des ministres ni au parlement qu'on peut traiter de la langue française aussi bien, la plupart du temps, que de l'enseignement des langues en particulier ou de l'enseignement en général.

Fille légère ne peut bêcher.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Battì, je n'ai pas grand-chose à ajouter à la réponse de Krokodilo. J'ai visité des sites de l'Éducation Nationale, diverses Académies etc., et j'ai constaté que tout plein de "découvertes", introduits au fil des années, ont pris leur place sur le français. C'est bien dommage, car si le français n'est pas "la langue la plus difficile au monde", comme le disent certains, il comporte néanmoins son lot de difficultés. Alors il faudrait peut-être comprendre que le temps scolaire n'est pas extensible et qu'il ne faut pas réduire une matière aussi importante que le français à sa portion congrue. Oui, une initiation aux langues serait intéressante, mais sans se faire des idées ni viser des objectifs irréalistes...

Malgranda pezo, sed granda prezo ;-)

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

Yd a écrit : La question de la langue et de l'enseignement des langues la dépasse, aussi bien que le gouvernement.

Pas si on considère qu'il s'agit de politique et non de pédagogie. Or, transformer le choix de deux LVE à l'école en anglais obligatoire intégré au socle commun est une affaire politique. Donc à débattre par l'Assemblée et dans les médias. D'un autre côté, un pays qui peut entrer en guerre par la seule volonté de son président, sans débat au Parlement, peut très bien agir ainsi ! Comment ne pas voir que c'est sous la pression de l'UE que nous en sommes là ? D'ailleurs, toutes ces histoires de certification (parfois financées par les Conseils régionaux) dérivent elles aussi en droite ligne de l'UE.

49 Dernière modification par pascalmarty (06-10-2011 15:08:30)

Re : La promotion de la langue française au niveau politique

En général je m'abstiens d'intervenir dans ce genre de discussion, mais mon sens de la justice me pousse à mettre quand même un [s]bémol [/s] dièse dans ce concert de lamentations. Alors je rappelerai que :
1. Ce n'est (généralement et heureusement) pas par voie législative que se décide le sort d'une langue, mais bien par la voix de ses (éventuels) locuteurs.
2. Le français n'a droit qu'à la portion congrue dans le monde ? Que diriez-vous si vous étiez Hollandais, ou Hongrois, ou Navajos ou que sais-je, moi ?
3. Le monde parlera principalement français quand il s'y vendra autant de bouteilles de bordeaux que de canettes de Coca. Et je doute que ça arrive jamais.
4. Avant de parler (mal) anglais, le monde (enfin une partie quand même très sélect du monde) parlait français ? Eh bien avant il parlait latin. Et grec, avant.
5. Que vous le vouliez ou non, l'anglais est la seule langue aujourd'hui avec des rudiments de laquelle vous ayez une chance d'échanger quelques mots à peu près partout sur la planète. Tenter d'apprendre ces rudiments à nos chères têtes blondes me paraît donc être une initiative des plus louables.
6. Au reste, quand les Chinois et les Indiens auront viré les USA de leur place de leader économique, ce qui ne saurait tarder, quelle langue croyez-vous que le monde parlera ? Le mandarin ? L'hindi ? Je vous le donne en mille : l'anglais. Parce que, tant qu'on en reste à un niveau courant, mis à part son orthographe peu évidente et son accent tonique difficile à placer, il s'agit d'une langue relativement simple, sans marque de genres, sans (vraies) marques de conjugaison, sans temps trop complexes. Et il y a belle lurette que Chinois et Indiens s'y sont mis (un peu contraints et forcés, les Indiens, quand même…).
7. Enfin, si jamais le français étendait son emprise internationale, je n'ose imaginer la levée de boucliers qu'il y aurait ici (en France, veux-je dire) à propos du massacre qu'on fait de notre belle langue.

Oui, oui, je sais, ça va paraître un peu (beaucoup) provoc à certains. Mais il fallait que ce fût dit.

Au-delà du lit de lait de l'Aude élue, un énorme orme étendait sa sombre ombre.

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Re : La promotion de la langue française au niveau politique

@Pascalmarty
Il fallait que ce fût dit, mais est-ce incontestable ?
1. Les locuteurs sont grandement aidés par les décisions des législateurs (ou simplement des politiciens), en vrac : les instituts type British Council et leurs subventions, Erasmus mundus, décisions (ou leur absence) de l'UE, décisions relatives à l'école, aux publications, à la langue d'expression de nos ambassades (cf message 38 de GB), and so on.
2. Je considère que la défense des avantages est un réflexe naturel, on ne va pas refaire l'histoire - laquelle ne se portera pas mieux si la francophonie se saborde officiellement.
3. Probablement. Constatons qu'on en est toujours à la guerre des langues, sans réflexion globale sur l'incompréhension entre les hommes. Celle entre les hommes et les femmes a fait couler beaucoup plus d'encre !
5. C'est ce que la propagande nous martèle. Il est évident que c'est vrai pour certaines carrières, certains milieux (sciences, éco, aviation, UE, etc.). Mais il faut relativiser : dans toute l'Amérique du sud, mieux vaut avoir des notions d'espagnol. Ailleurs, sorti des hôtels à touristes, ce ne sont vraiment que "quelques mots" échangés comme vous dites. Autre exemple, on nous répète assez que le chinois a le vent en poupe ; pourquoi, si l'anglais est si cool ? Même en Inde, les films sont sous-titrés en trois langues, car l'immense majorité des gens ne parlent pas anglais :
"Hollywood movies are dubbed for around 90 per cent of non-English-language territories, according to Variety. It has put pressure on the thriving dubbing studios especially given blockbuster films are dubbed into more than 30 languages. In India alone, a film such as Spider-Man 3 can be dubbed into as many as four languages: Hindi, Tamil, Telugu and Bhojpuri."
http://www.independent.co.uk/arts-enter … 65083.html

Refuser l'anglais au CP, demander une initiation large au CM2, suivie d'un libre choix n'est en rien un refus que nos enfants fassent de l'anglais LV1 ou 2, et ça ne les empêchera nullement d'arriver à un très bon niveau s'ils en ressentent le besoin, eux ou leurs parents. On s'imagine calquer la structure scolaire sur le cas très particulier des familles biculturelles fr-angl. Doit-on faire ça pour le petit groupe d'établissements supérieurs qui ont décidé que leurs élèves devraient bientôt sortir avec le niveau C2 (quasiment natif), au nom de l'internationalité, de l'employabilité, de la cotation à Shangaï de leur établissement, voire de leur mégalomanie. Un biologiste, même du niveau Nobel, n'a nul besoin de perfection pour écrire et lire des résumés de publication en anglais, qui plus est il pense toujours dans sa propre langue.

Ce n'est pas son orthographe qui est complexe, mais sa phonétique : une langue dont la prononciation de chaque mot doit être apprise séparément ne peut être qualifiée de simple, même sous forme d'anglais international, le joli nom pour la bouillie appelée anglais de cuisine, d'aéroport ou broken english. Quant à l'Asie, ils nous montrent surtout que l'anglais était un des plus mauvais "choix" pour une langue "internationale"
7. Je doute que ça arrive, donc je passe.
Je ne conteste pas les avantages de l'anglais "international", principalement le fait accompli, mais il faut bien voir que cette position hégémonique est le fruit d'une volonté et d'efforts constants, d'une politique pragmatique et décomplexée pour étendre son emprise, avec la pleine conscience des avantages afférents. Une volonté qui se manifeste à chaque négociation internationale. Quelqu'un a dit que chaque anglophone sait qu'il est un missionnaire de l'anglais, et c'était assez bien vu.
La question est de savoir si on accepte cette hégémonie (et les injustices économiques, politiques, humaines qui vont avec) ou si on promeut une autre solution. Perso je plaide pour la défense des avantages acquis (la francophonie) et le soutien à l'espéranto comme langue seconde commune, ce qui me semble cohérent : ça évite la gêne néo-coloniale et n'exclut nullement l'anglais dans tel ou tel métier, car l'inertie de ces phénomènes est grande.
N'oublions pas aussi que le vrai libre choix parmi une vaste liste de langues (idée que je soutiens pour le secondaire, je passe sur les détails pratiques) permettrait aussi un regain des Humanités pour ceux qui se sentent la vocation. Pourquoi faire entrer tant d'élèves dans le même moule ? On aura toujours besoin d'un Champollion, même s'il n'entrave rien à l'anglais.

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