Neant a écrit:JEnsuite, je n'ai trouvé aucune référence sur l'utilisation syntaxique du mot. (Suivi de «de» pour signifier X, précédé de «à» dans tel autre sens...) Je crois comprendre que suivi de «de», il représente une proportion; et que précédé de «à» il indique un degré de complétion. Mais aucun dictionnaire et aucune grammaire ne me donne de piste. J'aimerais bien avoir une référence éminente puisque je dois expliquer l'usage du mot dans un travail scolaire.
L'affaire n'a pas l'air très simple.
Orientale citait un exemple tiré du Grevisse :
Un fromage à 45 % de matière grasse,
où <à> s'utilise pour véhiculer une proportion, et aussi, peut-être, un degré de complétion qu'on ne retrouve pas dans :
Un fromage à forte teneur en matière grasse,
où seule la quantité relative effective est suggérée, sans référence explicite à la quantité relative maximale (le logogramme <%> oralisé /pu?·s??/).
On trouve aussi des propositions où <à> et <de> peuvent commuter :
Avec un chômage à 15 %, le gouvernement (...)
Avec un chômage de 15 %, le gouvernement (...).
Je ne sais pas si on peut toujours parler de quantité relative dans la mesure où souvent, dans l'esprit des gens, le taux de chômage varie entre 0 % et x % (où x est tout maximum excluant une valeur égale à 100 ou s'en approchant "trop"). Normalement le taux de chômage est une proportion mais les expressions <un chômage à 15 %> et <un chômage de 15 %> pourraient paradoxalement évoquer des valeurs absolues — ou rendues absolues. D'autant que les formulations <un chômage à 3 millions (de personnes)> et <un chômage de 3 millions (de personnes)> semblent moins courantes que les deux précédentes, mais peut-être aussi moins répandues que ne le seraient, dans leur propre catégorie, <un déficit à 3 milliards (d'euros)> et <un déficit de 3 milliards (d'euros)> — ces dernières alternant plus volontiers (par comparaison avec les expressions comprenant <chômage>) avec <un déficit à 5 % (du PIB)> et <un déficit de 5 % (du PIB)>.
Mais pour revenir à ta question avec les exemples suivants :
Avec un chômage à 15 %, le gouvernement (...)
Avec un chômage de 15 %, le gouvernement (...),
j'ai le sentiment l'expression avec <à> fait penser à une position susceptible d'évolutions ultérieures, imprévisibles ou incontrôlables (un pic ou au contraire une étape vers un chiffre plus élevé), alors que cet implicite dynamisme intrinsèque paraît absent de l'énoncé avec <de>. Cette impression s'évanouit dès qu'on procède à certaines modifs :
Avec un chômage égal à 15 %, le gouvernement (...)
*[s]Avec un chômage égal de 15 %, le gouvernement (...)[/s],
mais dans ce cas c'est l'adjectif <égal> qui impose la préposition et non plus une idée de dynamisme.
Y a-t-il une idée de dynamisme immanent dans :
Un fromage à 45 % de matière grasse,
je ne le crois pas : plutôt une idée de résultat stable (propriété du fromage) suite à une décision humaine de fixer le taux de matière grasse quelque part entre 0 et 100 — cet éventail de possibilités étant peut-être le signe d'un dynamisme virtuel et extrinsèque.
Je n'ai pas répondu à ta question et j'en suis bien désolé !