Je suis allé chercher ce que je ne savais pas, histoire d'en savoir un peu plus. Si vous me dites que vous le saviez, je ne vous croirai pas.
Allons donc au XVIIe siècle et voici ce que dit Furetière dans son article fouetter :
Remarquons que dans la réédition de 1720, le page concurrence le chat dans l'expression :
Remontons plus haut en 1605 :
Curieux document dans lequel je ne vois pas d'allusion sexuelle liée à notre expression.
Ce Guillaume marchand dit maitre Guillaume est un personnage historique, bouffon et aphoticaire d'Henri IV et Louis XIII. Il pourrait ne pas être l'auteur du texte cité qui pourrait être un libelle politique rédigé sous son nom (le pdf en lien n'en parle pas même s'il cite des textes au titre approchant ou lié).
Qu'importe, nous sommes déjà au tout début du XVIIe siècle, un chat, du fouet, mais pas de sexe. Désolé Voici donc votre théorie largement battue en brèche, tout au moins bien ébranlée. Et il n'aura fallu pour ça que deux coups de google.
De 1605 également, ce “plus éveillé qu'un chat qu'on fouette”. Ce sera de là, entre autres, que le Dictionnaire des Expressions et Locutions d'Alain REY et Sophie CHANTREAU, cité par Piotr au message 2, tire l'expression.
Et il s'agit bien d'un texte galant mais l'expression me semble bien s'appliquer au monsieur. Et Antoine Oudin en 1640 dans ses Curiosités françoises, pour servir de complément aux dictionnaires, ou recueil de plusieurs belles propriétés, avec une infinité de proverbes et de quolibets pour l'explication de toutes sortes de livres l'explique ainsi :
Fort fin, fort rusé, qui prend bien garde à ses affaires (vulgaire)
Son père César Oudin avait écrit (seulement traduit ?) un recueil de sentences et proverbes castillans. Et qu'y trouve-t-on ?
L'on fouette le chat, si notre maitresse ne file
traduction littérale de ce qui correspondait au dicton français “Tel en patit qui n'en peut mais” (c'est ceux qu'ont rien fait qui trinquent).
Encore un chat fouetté et pas de sexe (avec un esprit mal tourné on pourrait en trouver mais bon...)
Et on se retrouve au XVIe siècle, avec un chat fouetté, un dicton/sentence/proverbe. L'humanisme n'est pas loin, je ne serais pas surpris que l'on retombe sur Érasme et par lui sur quelque auteur antique.
Que ponctuellement, dans quelque pays, une connotation sexuelle ait été collée à ce pauvre chat fouetté, c'est fort possible. Je suis tout prêt à parier qu'elle vient de bien plus loin et a vécu maintes aventures avant de prendre ce sens.