Sous le premier de ces deux liens, on trouve une explication étonnante, me semble-t-il, de Jean-Pierre COLIGNON. Il critique ainsi « privilégier quelque chose à quelque chose » :
Privilégier est un verbe transitif direct, on ne peut pas employer à : Nous privilégions la lecture ; elle privilégie les légumes frais ; privilégier la pratique sur la théorie ; ils privilégient leur carrière au détriment de la vie familiale…
• Or dans « privilégier quelque chose à quelque chose », le premier « quelque chose » illustre la transitivité directe du verbe, qui n'est pas mise à mal, indépendamment de ce que l'on pense par ailleurs du complément introduit par « à ».
• Si la seule grammaire était en cause, en vertu de quoi, « privilégier quelque chose sur quelque chose, que J.-P. COLIGNON préconise, serait-il meilleur ?
J'évite d'employer « privilégier » à la place de « préférer », en particulier si je souhaite fournir l'autre élément de la comparaison : Je préfère l'amour à l'argent. Bon, à la rigueur : Argent ou amour ? Je privilégie l'amour !
Votre citation l'avait montré, Abel, ce verbe remis récemment à la mode signifie, en principe, plutôt « favoriser » que « préférer ». Ce maire essaie toujours de privilégier sa ville.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !