Passer au contenu du forum

forum abclf

Le forum d'ABC de la langue française

Mise à jour du forum (janvier 2019)

Remise en l'état – que j'espère durable – du forum, suite aux modifications faites par l'hébergeur.

forum abclf » Pratiques linguistiques » il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

Pages 1

Répondre

Flux RSS du sujet

Messages [ 4 ]

1 Dernière modification par aitonnudieu (23-09-2018 23:42:50)

Sujet : il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

il s'agit un extrait tiré du journal Le Parisien à propos de Picasso.

Le premier âge d'or de Picasso.

Le musée d'Orsay revient à sa peinture rien que sa peinture, les périodes bleue et rose, alors que le grand peintre espagnol avait entre 19 et 25 ans. Rien ou presque de biographique ou d'anecdotique pour détourner le regard des 80 tableaux d'exception et nombreux dessins venus du monde entier.

"on ne verra jamais autant d'oeuvres de cette période rassemblées au même endroit au même moment.  C'est la première fois que la France consacre une exposition, ce premier moment d'aboutissement dans sa vie de peintre", remarque Laurence des cars, directrice du musée d'Orsay.

Pas d'épate, de paillettes, de monstre. Un jeune homme presque fou de colère. Bleu puis rose, mais noir c'est noir. Bien sûr, le bleu serait peut être le blues, la couleur de Carles Casagemas, l'ami  peintre avec Picasso est devenu à Paris, en 1900, et qui s'est suicidé peu après. Adieu Carles. Ce sont les mémoires d'outre tombe à 20 ans. Quel voyage funèbre et majestueux dans les premières salles. On n'a jamais vu ça. Ce défilé de prostituées, d'abandonnés, de handicapés, cer errants de l'absinthe qui regardent ailleurs.

Du bleu à l'âme.

"Essayez de croiser un regard dans les tableaux de Picasso vous n'y arriverez jamais", note Claire Bernardt, l'une des commissaires de l'exposition . Dans un chef d'oeuvre peu connu du musée d'Hiroshima, deux femmes perdues nous tournent même le dos. Le poids d'une vie concentré dans l'échine. Le peintre se rend souvent à la prison de Saint Lazare où les filles de mauvaise vie sont détenues. Atteintes souvent de maladies, encagées, elles n'importuneront plus personne. Picasso était client. Il les suivrait en enfer.

L'Espagnol a choisi son camp , celui de la douleur, et de la fureur, plus taureau que torero. Il charge , tant sa peinture est dynamique, en rafales. Certains historiens, y compris dans le catalogue de l'exposition, parlent de période "misérabiliste" et "doloriste" fin de siècle. Comme si ce n'était pas encore le vrai Picasso. On leur demanderait bien s'ils ont eu un  ami suicidé, s'ils ont fréquenté ou parlé à des prostituées, comme lui. Ils éviteraient le débat un peu vain  sur la différence entre compassion et dénonciation, et se prendraient en pleine tête ce mélange de dureté, de douceur, de fin du monde et de sexualité,quand même.La période bleue est sublime parce qu'elle n'est pas datée. Picasso nous a paru très contemporain il pointe du doigt, de son doigt génial, les cours des miracles d'hier et de tout temps.



L'article est très long, j'ai dû  extraire une partie seulement.



Comment interprétez vous le passage il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

J'ai déjà posté sur d'autres forums, mais pour l'instant, soit je n'ai aucune réponse sot les réponses sont différentes et me laissent dans le flou


Merci pour votre aide.

2

Re : il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

L'Espagnol a choisi son camp , celui de la douleur, et de la fureur, plus taureau que torero. Il charge , tant sa peinture est dynamique, en rafales.
On a ici une métaphore dite filée.
Picasso est assimilé à un taureau. Il peint comme le taureau charge le torero, c'est à dire puissamment, mais aussi parce qu'il y est contraint, agressé par l'extérieur. Tous deux se défendent de la souffrance par l'action violente; leur vie en dépend.
Et la métaphore se poursuit (on la dit "filée"): en rafales sont les attaques de l'animal dans l'arène, en rafales sont les œuvres du maître. On a l'idée ici d'une création instinctive, puissante, rapide, viscérale.
La métaphore est belle parce qu'elle emmène l''imaginaire encore au-delà : le monde, pour Picasso est une arène sanglante, pour y survivre il lui faut peindre, jeter couleurs et formes sur la toile.
L'image parle de l'Espagne, de la relation du peintre à ce pays.....

A vous de poursuivre.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

Re : il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

Ylou a écrit:

L'Espagnol a choisi son camp , celui de la douleur, et de la fureur, plus taureau que torero. Il charge , tant sa peinture est dynamique, en rafales.
On a ici une métaphore dite filée.
Picasso est assimilé à un taureau. Il peint comme le taureau charge le torero, c'est à dire puissamment, mais aussi parce qu'il y est contraint, agressé par l'extérieur. Tous deux se défendent de la souffrance par l'action violente; leur vie en dépend.
Et la métaphore se poursuit (on la dit "filée"): en rafales sont les attaques de l'animal dans l'arène, en rafales sont les œuvres du maître. On a l'idée ici d'une création instinctive, puissante, rapide, viscérale.
La métaphore est belle parce qu'elle emmène l''imaginaire encore au-delà : le monde, pour Picasso est une arène sanglante, pour y survivre il lui faut peindre, jeter couleurs et formes sur la toile.
L'image parle de l'Espagne, de la relation du peintre à ce pays.....

A vous de poursuivre.

Merci ylou, je pense que vous êtes vraiment talentueuse pour comprendre les métaphores, ce n'est pas à la portée de tout le monde !!!, je pense sincèrement que vous êtes géniale!!!!!!!!!!!

4

Re : il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?

Ooooh merci Aitonnudieu, mais vous me complimentez vraiment trop.
Mais heureuse si je vous suis d'une quelconque aide.

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

Messages [ 4 ]

Pages 1

Répondre

forum abclf » Pratiques linguistiques » il charge, tant sa peinture est dynamique, en rafales ?