P'tit prof a écrit:Pour dire qu'une forme est inacceptable on utilise l'astérisque :
pris et non *prendu ; après qu'il a parlé, après qu'il *ait parlé...
Ou plutôt après qu'il **a parlé et après qu'il *ait parlé, puisque par exemple dans la presse 99 % des usages de après que + passé composé ne sont que des hypercorrections de après que + passé du subjonctif : ils disent tous et entendent dans leur tête après qu'il ait parlé, mais comme ils l'ont décrété une faute, ils croient pouvoir corriger en après qu'il **a parlé. S'ils voulaient se limiter à utiliser l'indicatif, la plupart du temps ils auraient dû opter non pour un passé composé mais pour un passé antérieur.
Si la principale est au passé simple, la seule forme correcte est (1i) après qu'il eut parlé si l'on accepte comme certaine la réalisation de l'action et (1s) après qu'il eût parlé si l'on veut marquer que l'action a pu ou aurait pu tout aussi bien ne pas se produire.
Quand la principale est au passé composé c'est plus difficile, car tantôt (2a) ce passé composé est quasiment l'équivalent d'un passé simple, marquant que l'action a cessé, et l’on est donc renvoyé au cas (1), tantôt il indique que (2b) l'action passée se prolonge jusqu'au présent, sachant que le passé composé suivant après que pourrait lui aussi révéler une action passée qui perdure ou ne perdure pas au présent : aujourd’hui, dix ans après que la révolution a eu lieu, rien n’a changé.
Si la principale est au présent, la seule forme correcte - habituellement, car il y a beaucoup plus de cas à étudier - est (3i) après qu'il a parlé si l'on veut marquer comme certaine la réalisation de l'action et (3s) après qu'il ait parlé si l'on veut marquer que l'action a pu ou aurait pu tout aussi bien ne pas se produire. C'est ce cas (3s) qui est très fréquent à l'oral, ce qui n'est évidemment pas le cas de *prendu, et devrait être le plus fréquent à l'écrit puisque, lorsqu'on parle au présent, dans la plupart des cas on garde en mémoire qu'auparavant la réalisation de l'action a été incertaine et qu'on a davantage tendance à marquer la fraîcheur de cette incertitude plutôt qu'une certitude à l'égard de la réalisation de l'action. La formule habituelle pour marquer sa certitude qu'une action a été réalisée n'est d'ailleurs pas après que mais une fois que ou maintenant que, que tous les locuteurs n'hésitent jamais à faire suivre de l'indicatif alors que de plus en plus de locuteurs, sauf hypercorrection, font suivre après que du subjonctif, ce que le TLFi a relevé et essaie pour sa part d'expliquer par l'influence d'avant que.
Fille légère ne peut bêcher.