krokodilo a écrit:En somme, l'anglais étant peut-être sur le déclin, vous préparez le terrain pour la langue hégémonique de demain ? S'il s'avère qu'il dirigera une agence de Peugeot au Brésil, puis épousera une brésilienne, à quoi lui aura servi le stress d'un environnement chinois à la crèche ?
Le stress? Celui que je lui impose sans doute aussi en m'obstinant, à l’instar de ma femme, à lui parler en français?
Pour ce qui est des traumas, ceux que ça intéresse pourront se tourner vers "La Babel de l'inconscient" de Amati Mehler, Argentieri et Canestri. Ce n'est pas vraiment le sujet, ni les couples revenant de Suède., ni mon "traumatisme" de m'être vu refuser les langues maternelles de mes parents dans mon enfance à cause des théories que vous défendez. Nous parlons de l'enseignement précoce des langues à l'école publique.
Skirlet2, vous prétendez, comme tdP dans un autre message, que l'on peut être chercheur ou tout simplement cultivé sans parler un mot d'anglais, de même qu'on pouvait l'être jusqu'à récemment l'être sans le latin. Prenons l'exemple de Montaigne, qui reçut des cours de latin et de grec avant l'age de six ans, sur les ordres d'un père négociant anobli. Que l'on souhaite encourager et financer cette possibilité et l'offrir a ceux qui ne font pas partie des élites ne me semble pas une erreur allant a l'encontre des valeurs françaises.
Quant à nier les possibilistes ouvertes par une langue en directions des autres, soyons sérieux. Une fois allé de A à B, C n'est plus très loin. Parti du français vers l'allemand, le hollandais n'est plus qu’à un pas. Une fois la méthode d'apprentissage rôdée, l'élève n'a plus que les limites de son cerveau.
De même, apprendre tôt l'anglais – ou une autre langue -, si tel est le choix des parents et de l'enfant, cela ne laisse que plus de temps plus tard pour les autres langues.
Cela dit, je suis d'accord avec les arguments de limites de temps et de capacité de digestion. Je ne plaide pas pour une matière obligatoire, je souhaiterais juste que cette possibilité existe et qu'elle reste une option.