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Revue du sujet (plus récents en tête)
Marie DELAETER-RINN a écrit:
Anaïs a écrit:
La règle est simple :
LE VERBE FAIRE suivi d'un autre VERBE à L'INFINITIF ne S'ACCORDE JAMAIS !
Que ce soit à l'écrit ET ENCORE PLUS à l'oral !
Je ne comprends pas pourquoi cette règle si simple, n'est pas apprise dans toutes les classes dès le primaire.
J'aurais plutôt dit : n'est plus apprise dans toutes les classes dès le primaire.
C'est une des premières règles de grammaire que j'ai apprises en primaire. Et ça m'énerve vraiment d'entendre de plus en plus de jeunes gens dire quelque chose comme : elle s'est faite larguer par son mec !
Cela dit, le message 2 du fil disait déjà exactement (et mieux) la règle que souhaitait rappeler Marie :
Le participe fait suivi immédiatement d'un infinitif est invariable, parce qu'il fait corps avec l'infinitif et constitue avec lui une périphrase factitive.
Beau "déterrage" de topic !
Anaïs a écrit:Même si je sais qu'au passé composé avec le verbe avoir, on accorde le participe passé au COD quand il est placé avant le verbe, j'ai eu un énorme doute en l'écrivant.
N'y aurait-il pas une autre règle en rapport avec le verbe faire ?
______________
Pour répondre à votre questionnement, sachez qu'il y a une règle simple à connaître et il est regrettable je dois le dire d'entendre même les journalistes, les chroniqueurs, les animateurs des médias de toutes sortes, même des enseignants faire cette énorme faute avec le verbe FAIRE lorsque le COD est placé devant !
La règle est simple :
LE VERBE FAIRE suivi d'un autre VERBE à L'INFINITIF ne S'ACCORDE JAMAIS !
Que ce soit à l'écrit ET ENCORE PLUS à l'oral !
Je ne comprends pas pourquoi cette règle si simple, n'est pas apprise dans toutes les classes dès le primaire.
scampino a écrit:pascalmarty a écrit:Avec avoir, l'accord se fait selon que le pronom est COD du participe ou de l'infinitif :
J'ai entendu jouer les airs –> Les airs que j'ai entendu jouer
J'ai entendu jouer la pianiste (= j'ai entendu la pianiste jouer) –> La pianiste que j'ai entendue jouer
Dans le premier cas, on pourrait dire que "jouer" a un sens passif (les airs qui sont joués), tandis que dans le second, le sens est actif (la pianiste joue). Et donc accord à l'actif, mais pas au passif ici. Quel paradoxe !
Je trouve moi aussi que les notions de passif et d'actif introduites ici ne font que compliquer inutilement les choses, puisque nous avons affaire à l'auxiliaire avoir.
Les airs que j'ai entendu jouer sont des airs que j'ai entendu quelqu'un jouer, ou que j'ai entendu que l'on jouait. Airs n'est pas COD. Si l'on tient à parler de passif et d'accord, il faut écrire : Les airs que j'ai entendus joués (mais c'est assez lourdingue, stylistiquement parlant).
La pianiste que j'ai entendue jouer, c'est une pianiste que j'ai entendue jouant, que j'ai entendue alors qu'elle faisait l'action de jouer. Et pianiste est bien le COD du verbe entendre.
Finalement, tout se ramène toujours à la règle de base : accord du participe avec le COD quand celui-ci est placé avant. Cela vaut aussi pour les verbes pronominaux, dans lesquels être est employé pour avoir : Ils se sont levés (ils ont levé eux-mêmes, se est COD, accord), ils se sont donné du bon temps (ils ont donné du bon temps à eux-mêmes, se pas COD, pas d'accord).
Pierre Enckell a écrit:Ces petites phrases, prises isolément, forment d'amusantes énigmes. Mais rien d'autre. Je voudrais bien voir un texte authentique laissant subsister de telles ambigüités. C'est toujours le contexte (ou le cotexte) qui détermine le sens. Il les a laissé(s) torturer, tel quel, ne signifie rien.
Cher Pierre, c'est l'essence de mon propos. Bien d'accord avec vous : si les phrases « il les a laissés torturer » et « il les a laissé torturer », étaient placées dans un (co)texte «authentique», narratif ou informatif, nulle doute que l'ambigüité aurait été levée par l'auteur ou le re-lecteur. Instituer l'invariabilité pour le semi-auxiliaire laisser sur le modèle de faire, voilà un tout petit pas —bien utile quand même — dans le sens de la simplification du français écrit. A contrario, je maintiens que l'application de la règle subtile d'accord que prône Sylvain B, en l'absence de contexte ou cotexte, n'éclaire pas plus le lecteur. Abolir une subtilité orthographique qui ne rend pas service, est-ce déraisonnable?
Pierre Enckell a écrit:Je voudrais bien voir un texte authentique laissant subsister de telles ambigüités.
Ça, c'est un point très important. J’ai fait l’acquisition l’autre jour d’un petit bouquin dont j’attendais beaucoup : Les ambiguïtés du français. Mais en l’occurrence, à 95 %, lesdites ambigüités n’en sont que parce qu’elles sont sorties de tout contexte.
C’est sûr que c’est important de savoir s’il a laissé torturer ses copains ou s’il a laissé ses copains en torturer d’autres.
C’est même tellement important que la question de savoir s’il faut un s ou pas dans le lambeau de phrase sanguinolente et méconnaissable qui témoigne seul de l’affaire devient pour ainsi dire anecdotique.
Pas de smiley…
Bookish Prat a écrit:« il les a laissés torturer » et « il les a laissé torturer »
[...]
Je suis ravi d'être l'hôte de Tartempion
Ces petites phrases, prises isolément, forment d'amusantes énigmes. Mais rien d'autre. Je voudrais bien voir un texte authentique laissant subsister de telles ambigüités. C'est toujours le contexte (ou le cotexte) qui détermine le sens. Il les a laissé(s) torturer, tel quel, ne signifie rien.
gb a écrit:Sylvain B a écrit:Deux remarques en passant :
gb a écrit:extension bienvenue de l'invariabilité au verbe laisser
Pourquoi « bienvenue » ? Il ne devrait donc plus y avoir de différence entre « il les a laissés torturer » et « il les a laissé torturer » ? Nuance subtile, certes, mais importante, non ?
Oups, je botte en touche, c'est une citation de Bookish. Mais l'argument semble recevable.
La nuance est tellement subtile que je serais surpris que la majorité des abéciens sache d'emblée si, dans les deux phrases citées sans co-texte : «il LES a laisséS torturer» et «il LES a laissé torturer», le pronom «les» désigne les victimes ou les bourreaux.
Les rectifications de 1990 n'ont pas été proposées à la légère.
On pourrait d'ailleurs se pencher sur d'autres bizarreries du même ordre en français. Si je déclare, sans plus de précision, que Je suis ravi d'être l'hôte de Tartempion, en déduisez-vous que je suis l'invité ou celui qui invite ? N'aurait-il pas été plus simple de décréter que l'hote sans accent était celui qui était reçu et l'hôte (avec un toit ^ ), c'était l'autre ? Là encore, les puristes auraient souffert...
Pardon, m’sieu, mais il est ici question, comme l'a écrit un peu plus haut pascalmarty, de
l'accord des participes suivis d'un infinitif [c’est moi qui graisse]
qui, comme
pascalmarty encore a écrit:est une des pires vacheries du français.