P'tit prof a écrit:Dans les Mots grecs et les Mots latins, l'index renvoie à la page... depuis 1941.
Et même 1937 pour les Mots grecs. J'ai une sympathie toute particulière pour ces deux ouvrages de Martin qui sont certainement à l'origine de mon goût pour l'étymologie. Au demeurant, les Mots latins de Martin ne fait que reprendre une méthode et une présentation qui étaient déjà celles du Dictionnaire étymologique latin, de Bréal et Bailly, 1886, où l'index renvoyait au numéro de page, et de ses versions abrégées scolaires, Les Mots latins (respectivement pour cours élémentaire, intermédiaire, supérieur). Idem pour les Mots grecs, de Bréal et Bailly.
Il n'y a donc rien d'impossible ni de nouveau à faire de tels renvois de page, si ce n'est que cela impose une opération supplémentaire après la composition du livre, comme je l'ai expliqué auparavant, opération d'autant plus fastidieuse que la pagination est importante : c'est le cas pour Picoche dont le nombre de pages dépasse largement celui de tous ces ouvrages.
Notons de plus que ces renvois à la page sont fort bons quand les pages sont relativement peu garnies, ce qui n'est pas le cas de Picoche où chaque page comprend deux colonnes très denses et plusieurs rubriques. Il est finalement plus précis de renvoyer directement à la rubrique.
P'tit prof a écrit:La rubrique est aisée à trouver, mais il reste à dénicher le mot, à dégotter le point IV et le point 3.
Par où l'on voit que dame Picoche ne travaille pas pour le public scolaire : « M'sieur ! Ça n'y est pas... »
Là, je vous comprends mieux. Ce n'est donc pas tant le problème de la page, puisque vous (ou vos élèves) trouvez bien la rubrique, que le problème de retrouver son petit dans la rubrique, sur une ou plusieurs colonnes de petits caractères serrés.
Vous avez raison, Jacqueline Picoche, une habituée du public universitaire, ne visait pas spécialement le public scolaire avec ce dictionnaire. J'entends bien les protestations des élèves ; mais justement, n'est-ce pas une merveilleuse invitation pour le maître à donner aux élèves le goût d'une certaine recherche, minime d'ailleurs. À ce propos, Jacqueline Picoche écrit joliment ceci dans l'introduction :
La consultation de ce dictionnaire demandera donc au lecteur quelque exercice du pouce et de l’œil, puisqu'il devra feuilleter d’abord le corps du dictionnaire où il trouvera directement les mots-entrées puis l'index, repérer ensuite dans le dictionnaire, grâce à sa numérotation, le mot cherché, remonter de l'étymon à l'introduction, prendre enfin une vue générale de cette introduction et du corps de l'article. La typographie, qu'on a voulue aussi claire que possible, l'y aidera grandement. On l'invite en somme, plutôt que de se procurer chez le détaillant le fruit qu'il cherche, à aller le cueillir lui-même, au milieu des autres de même espèce, sur un certain arbre, en un certain verger. Espérons qu'il trouvera plaisir à la cueillette, et quelque saveur à la récolte.
Ne peut-on faire sentir à des élèves le côté ludique et gratifiant d'une telle recherche ?