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12

oliglesias a écrit:

Je suis complètement d'accord sur la nécessité d'employer une terminologie précise. Je suis le premier à insister auprès de mes étudiants sur la nécessité de connaitre certains termes pour décrire et parler correctement des choses qu'on étudie en linguistique. Mais, dans les phrases citées ici, rien n'appartient vraiment à cette terminologie utile en linguistique. Quand je parlais de langage parfois difficile à appréhender je ne parlais pas forcément de Benveniste mais d'autres linguistes qui pour décrire des choses très simples le font de manière très compliquée... et je ne parle pas de la terminologie nécessaire dans la description linguistique mais de tournures de phrases et du lexique "périphérique" (non scientifique) qui est parfois volontairement complexe. Les écrits de certains auteurs sont pour moi parfois imbuvables à cause de cela...

Après, j'admets que dans les écrits (livres, articles, etc.) on est souvent obligés de faire au plus court, et c'est beaucoup plus facile d'expliquer en ajoutant tout un tas de commentaires comme je l'ai fait.

C'est ce que je pense aussi Oliglesias.

11

Je renvoie ceux que cela intéresse au chapitre intitulé "Structuralisme et linguistique" (sous forme d'interview) dans les Problèmes de linguistique générale, de Benveniste, tome 2 , éd TEL Gallimard.

10

chrisor a écrit:
jacquesvaissier a écrit:

Oui, oliglesias, derrière infrastructure, il y a structure. On sait quelle sera la fortune du mot appliquée non seulement à la linguistique (on peut dire du reste que la linguistique synchronique est dès le début "structuraliste" avant la lettre), mais à l'ethnologie (Levi-Strauss), à la sociologie, à la littérature (Barthes, Propp).

Le préfixe infra- montre bien l'aspect caché de cette structure : pour les linguistes, le système de la langue n'arrive pas à la conscience de l'individu auquel elle n'appartient pas et qui ne peut agir sur lui.


Donc vous devriez être sensible aux submorphèmes lexicaux ou  inframorphèmes lexicaux ?

Pas forcément !

On parle de structure, pas forcément de lexique. Utiliser des mots sans être conscient de ce qu'ils signifient me parait compliqué. Faire des phrases sans être conscient de l'ordre des mots me parait on ne peut plus naturel.

Vous saisissez la différence?

9

jacquesvaissier a écrit:

La terminologie est nécessaire dans toute science :
1° C'est le moyen le plus commode pour désigner les réalités et les concepts nouveaux.
2° C'est aussi un moyen qui évite l'à peu près ou la polysémie. En linguistique textuelle, cette dernière n'est pas toujours évitée - qu'on songe aux multiples sens du mot "discours", par exemple, mais il suffit de définir ce qu'on entend par tel ou tel mot dans un contexte donné pour dissiper l'équivoque.

Je suis complètement d'accord sur la nécessité d'employer une terminologie précise. Je suis le premier à insister auprès de mes étudiants sur la nécessité de connaitre certains termes pour décrire et parler correctement des choses qu'on étudie en linguistique. Mais, dans les phrases citées ici, rien n'appartient vraiment à cette terminologie utile en linguistique. Quand je parlais de langage parfois difficile à appréhender je ne parlais pas forcément de Benveniste mais d'autres linguistes qui pour décrire des choses très simples le font de manière très compliquée... et je ne parle pas de la terminologie nécessaire dans la description linguistique mais de tournures de phrases et du lexique "périphérique" (non scientifique) qui est parfois volontairement complexe. Les écrits de certains auteurs sont pour moi parfois imbuvables à cause de cela...

Après, j'admets que dans les écrits (livres, articles, etc.) on est souvent obligés de faire au plus court, et c'est beaucoup plus facile d'expliquer en ajoutant tout un tas de commentaires comme je l'ai fait.

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jacquesvaissier a écrit:

Oui, oliglesias, derrière infrastructure, il y a structure. On sait quelle sera la fortune du mot appliquée non seulement à la linguistique (on peut dire du reste que la linguistique synchronique est dès le début "structuraliste" avant la lettre), mais à l'ethnologie (Levi-Strauss), à la sociologie, à la littérature (Barthes, Propp).

Le préfixe infra- montre bien l'aspect caché de cette structure : pour les linguistes, le système de la langue n'arrive pas à la conscience de l'individu auquel elle n'appartient pas et qui ne peut agir sur lui.


Donc vous devriez être sensible aux submorphèmes lexicaux ou  inframorphèmes lexicaux ?

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Oui, oliglesias, derrière infrastructure, il y a structure. On sait quelle sera la fortune du mot appliquée non seulement à la linguistique (on peut dire du reste que la linguistique synchronique est dès le début "structuraliste" avant la lettre), mais à l'ethnologie (Levi-Strauss), à la sociologie, à la littérature (Barthes, Propp).

Le préfixe infra- montre bien l'aspect caché de cette structure : pour les linguistes, le système de la langue n'arrive pas à la conscience de l'individu auquel elle n'appartient pas et qui ne peut agir sur lui.

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oliglesias a écrit:

Personnellement, une chose que je n'ai jamais aimée chez certains linguistes c'est cette capacité à expliquer des choses relativement simples à comprendre en utilisant des termes relativement compliqués à comprendre. Je n'ai jamais saisi l'intérêt de la chose.  (...!
Mouais... pas sûr d'avoir été plus clair que ce bon Emile !


La terminologie est nécessaire dans toute science :
1° C'est le moyen le plus commode pour désigner les réalités et les concepts nouveaux.
2° C'est aussi un moyen qui évite l'à peu près ou la polysémie. En linguistique textuelle, cette dernière n'est pas toujours évitée - qu'on songe aux multiples sens du mot "discours", par exemple, mais il suffit de définir ce qu'on entend par tel ou tel mot dans un contexte donné pour dissiper l'équivoque.

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Très clair Oliglesias. Et je suis bien d'accord avec vous : ce goût de l'hermétisme a quelque chose d'agaçant.
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. Boileau
Il faut savoir à la fin si on veut ou non être compris.

4

oliglesias a écrit:

Personnellement, une chose que je n'ai jamais aimée chez certains linguistes c'est cette capacité à expliquer des choses relativement simples à comprendre en utilisant des termes relativement compliqués à comprendre. Je n'ai jamais saisi l'intérêt de la chose.  (...!
Mouais... pas sûr d'avoir été plus clair que ce bon Emile !

Mais si oliglesias  c'est parfait, ne soyez pas si humble.

3

Personnellement, une chose que je n'ai jamais aimée chez certains linguistes c'est cette capacité à expliquer des choses relativement simples à comprendre en utilisant des termes relativement compliqués à comprendre. Je n'ai jamais saisi l'intérêt de la chose.

Pour la première phrase, "tenant" et "donné" ne me semblent pas compliquer la compréhension de ce qui est écrit. A moins que je n'aie rien compris à ce qu'il veut dire.

Benveniste a écrit:

le langage peut être considéré comme tenant entièrement dans un corps d’émissions sonores articulées qui constitueraient la matière d’une étude  strictement objective. La langue sera donc l’objet d’une description exhaustive qui procédera par segmentation du donné observable

Le langage peut être défini pour Benveniste comme étant l'ensemble des émissions sonores articulées et articulables. Ces émissions, on peut les étudier de manière strictement objective puisqu'on y a accès (ça, c'est valable pour notre époque, le langage des siècles passés n'entre pas dans cette optique d'étude objective car, objectivement, il est impossible d'étudier et analyser le langage du XVè siècle par exemple !)
La langue quant à elle, est l'objet d'une description précise complète où l'on étudie et analyse chaque partie de l'objet observable (enregistrement audio, transcription, texte, données recueillies à la volée, etc.). On n'analyse pas tout d'un coup, on segmente (certains observent le système phonologique, d'autres la morphologie, d'autres la syntaxe, d'autres le lexique, etc.)

Benveniste a écrit:

On peut au contraire tenir ce langage réalisé en énonciations enregistrables pour la manifestation contingente d’une infrastructure cachée. C’est alors la recherche et la mise au jour de ce mécanisme latent qui seront l’objet de la linguistique.

Cette phrase me parait un peu plus difficile à comprendre que la précédente (mais je pense qu'avec le contexte précédent, ça doit être plus clair).
Bref, pour moi, Benveniste rappelle tout d'abord que l'on peut enregistrer des manifestations de ce qu'est le langage. Et ce langage (qu'on peut observer -si on a des données observables, enregistrées, etc.- ou pas -toutes les productions non enregistrées, autrement dit l'immense majorité de ce qui est dit-) est la manifestation d'un système cohérent et complexe (ce qu'il appelle "infrastructure") qui est caché car n'apparaissant pas à la vue de tout le monde.
C'est donc ça l'objet de la linguistique: rechercher à comprendre les mécanismes qui régissent ce système cohérent.

Mouais... pas sûr d'avoir été plus clair que ce bon Emile !