Arg. Homme qui filoute au jeu. Les Grecs. ,,Les tricheurs professionnels`` (Sandry-Carr. Joueurs 1963) : 5. ... (ah ! si tu le connaissais !) j'en suis bien revenu sur Mazarakis. C'est un rastaquouère comme tous les autres, un fumiste, un Grec de tripot qui a toujours dans sa manche un double jeu, comme autrefois. Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 236. b) 1578 « habile, rusé » (H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., II, 180 ds Hug.) ; en partic. 1721 « filou » (Trév. : Ils appelent Grecs, ceux qui sçavent leurs tours infames, qui les pratiquent) (tlfi:grec)
- Il faut rapprocher la morphologie du mot grèque = filou de celle du mot grec, grecque = sévère, qui reprend rudement ; le rapport de cette seconde forme à grincher, grincheux, gricher, grichu (être désagréable, acariâtre) est le même que celui de la première à grincher, grinche, agricher (voler, voleur) : le nom de grec appliqué aux aigrefins rentre ainsi dans la série argotique d'où il n'aurait pas dû sortir. (SCHW 1928, glossaire)
- Grec a d'abord signifié habile en Fr. au XVIIIe puis habile tricheur. Dans le vocabulaire des joueurs, la Grèce devint le monde des tricheurs. (Brenner, note CAN)
- Cet emploi provient vraisemblablement d'un croisement entre le sens fig. de grec « habile » (d'abord [1527] « hélléniste », puis « savant », « qui en sait autant que celui qui sait le grec ») et le calembour sur graisse « profit » et Grèce. (GR)
- Se dit par allusion à la finesse et à la rapacité notoire des habitants de la Grèce moderne. (PESCH)