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Citations relevées dans “Viande à brûler” (1935)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Viande à brûler, avec l'entrée qui y est attachée.

  • je me rendis au Service du Chômage, qui fonctionne dans une annexe de la mairie. C'est une espèce de hangar, coupé par une cloison longitudinale afin que les serviettes et les torchons, je veux dire les bureaucrates et les chômeurs, ne se mélangent point. – (ne pas mélanger les torchons et les serviettes)
  • –Tu me faisais l'effet d'un journaliste, tu sais, un reporter, un de ces schnocks qui ne connaissent rien à rien et qui bourrent le mou au public sur n'importe quoi, le bagne, les bas-fonds de Marseille, la pêche à Terre-Neuve. – (chnoque, rien de rien, bourrer le mou)
  • Je pensais que peut-être ton rédacteur en chef t'avait commandé de te documenter sur place, au lieu de prendre tes tuyaux dans le Larousse comme d'habitude. – (tuyau)
  • À vrai dire, je n'ai jamais lu aucune enquête sur le chômage, ce fourbi-là, les canards aiment mieux le laisser dans l'ombre, ça troublerait la digestion de la clientèle. Mais il faut un commencement à tout – (fourbi, il y a un commencement à tout)
  • Il avait un veston beige et un pantalon gris, la mine souffreteuse et la langue trop bien pendue. En cinq minutes, il se fit remarquer ; un agent de police vint le prier de fermer sa boîte, ajoutant : –Si tu la ramènes encore, je te vide à coups de pied dans le cul. Tes copains se foutent pas mal de tes boniments. – (avoir la langue bien pendue, fermer sa boîte, la ramener, vider)
  • J'appris ainsi qu'un chômeur ne mérite pas plus d'égards qu'un apache. – (apache)
  • –T'as des ronds ? / Il m'inspirait confiance, mais je ne voulais pas me laisser taper. –J'ai cent sous, à peu près, répondis-je. –Je vois, t'es fleur. – (rond, taper, fleur)
  • si ça te va, je t'invite à déjeuner chez la mère Poisson. Pas de chichis, mon vieux, tu me désobligerais. Je t'assure… – (chichi)
  • J'ai touché ma dernière paye avant-hier, je peux m'offrir un extra. Allons, amène ta viande. – (extra, amener sa viande)
  • deux thunes. Dix balles qu'ils nous refilent, trois cents francs par mois. On ne ruinera pas le gouvernement, nous autres. – (77344)
  • Quand on n'a qu'un ventre à remplir et qu'on est démerdard, on s'arrange, mais ceux qui ont une femme et des gosses, et qui touchent six francs en moyenne par estomac, je me demande ce qu'ils briffent, une fois leur terme payé. – (démerdard)
  • D'abord, je suis le roi des pas vernis, tel que tu me contemples. – (verni, 78696)
  • Sept ans troufion, et dans la biffe, par-dessus le marché ! – (troufion)
  • J'ai des poteaux qui ont récolté dès le début la bath blessure, une patte attigée par exemple. Ça fait bientôt vingt ans qu'ils sont des héros, sans parler des cinq mille balles de pension et des emplois en veux-tu en voilà que les patrons sont obligés de leur réserver. – (78697, attigé)
  • Oh, j'en ai eu, des blessures, des machins qui me rapportaient un mois de convalo, ensuite de quoi je remontais voir si les Fritz étaient toujours là. Ils y étaient, pour m'empoisonner l'existence – (convalo, 75008, empoisonner)
  • J'ai pourtant eu la chance de ne pas claboter, mais je me demande quelquefois s'il n'est pas préférable d'avoir son nom inscrit sur un monument aux morts que de claquer du bec avec dix balles de chômage. – (claboter, claquer du bec)
  • et débine-toi, camarade, on t'a assez vu, cherche du boulot. – (on t'a assez vu)
  • J'avais vingt-huit ans, et mon métier de typo, je m'en souvenais comme des racines cubiques. – (typo, 78698)
  • Je cherche à entrer aux chemins de fer, pas comme directeur, comme homme d'équipe. Ça biche, mais quelque temps après c'est la grève, ma grande gueule fonctionne, et on me balance. – (grande gueule, balancer)
  • J'adhère à une société d'anciens combattants, histoire de gratter qqchose. – (gratter)
  • Paraît qu'on était unis, au front, même quand ils te collaient douze balles dans la peau parce que t'avais oublié de laver ton falzar. – (douze balles)
  • Les filons, ça va aux réformés et aux rengagés ; mes sept ans de bagne, dont quatre ans de guerre, ça ne compte pas, c'est une rigolade. – (rigolade)
  • et puis je bricole : garçon de magasin, manoeuvre, triporteur, camelot, fauché vingt jours par mois. – (bricoler)
  • Je vis en hôtel, comme de bien entendu, à cause de la crise du logement. – (comme de bien entendu)
  • vu que nos ancêtres […] continuent à payer le loyer d'avant-guerre ou presque. Alors, ils se cramponnent. – (se cramponner)
  • Nous, les vaillants poilus, on loge dans des turnes infectes, plus chères qu'un appartement, et personne n'ose vider les vieux jetons pour mettre à leur place les jeunes avec des gosses. – (vieux jeton, turne)
  • personne n'ose vider les vieux jetons pour mettre à leur place les jeunes avec des gosses. Au contraire, on leur fout des prorogations jusqu'à la gauche – (jusqu'à la gauche)
  • Ah, ils peuvent se vanter de nous eus, les détritus ! – (détritus, pouvoir se vanter de)
  • Ça consistait à vendre sur les marchés un gros bouquin qui donnait les remèdes infaillibles à toutes les maladies. Pas besoin de te dire que ces remèdes étaient fabriqués par le potard-éditeur. – (78699, potard)
  • Je les payais vingt sous, mes bouquins, et je les vendais cent sous. Tu vois le boni. – (boni)
  • Pour cent sous encore, je donnais des consultations aux ménagères, dans le tuyau de l'oreille. – (dans le tuyau de l'oreille)
  • Tous les mois, mon compte en banque augmentait de cinq billets. – (billet)
  • Eh oui, moi, Chouard, j'avais un compte en banque, et un carnet de chèques, même que c'était la première fois que ça arrivait dans ma famille. – (même que)
  • Quand j'ai trente sacs, je ne me sens plus, je perds ma présence d'esprit, et je me laisse conduire à la mairie par ma poule. – (ne plus se sentir)
  • Une poule pas mal du tout, des fesses et de la poitrine, pas du raboté comme on les fabrique à présent. – (pas mal)
  • Elle, qui turbinait dans la limonade, ça lui bottait d'être la femme d'un toubib, une bourgeoise. – (turbiner, limonade, botter)
  • on reste à l'hôtel, mais un hôtel huppé, de la moquette jusqu'au sixième. – (huppé)
  • Je croyais que c'était arrivé, j'en oubliais ma poisse. Seulement ma poisse m'oubliait pas. – (croire que c'est arrivé)
  • ma poisse m'oubliait pas. Elle me fait prendre en flagrant délit d'exercice illégal de la médecine, un jour que j'expliquais à une rombière le traitement des varices par la farine de moutarde. Mes confrères de l'endroit, qui n'étaient pas foutus de guérir les varices par n'importe quel moyen, m'avaient signalé au quart. – (rombière, foutu)
  • On me coffre, on m'envoie en correctionnelle. Treizième chambre, la plus tarte. Un autre s'en serait tiré avec cinquante francs d'amende ; pour moi, ça va chercher quatre mois de tôle, et quatre mois ferme. – (tarte)
  • Il aurait mieux valu qu'elle ne me retombe jamais entre les pattes ; malheureusement, je la rencontre un jour au bras de son chouchou, et je leur file une trempe formidable. – (entre les pattes de, chouchou)
  • encore six mois de tôle pour ma pomme. – (ma pomme)
  • Seulement, ils avaient la frousse que je les descende, ma moitié et son gandin. – (gandin)
  • Je n'ai pas le caractère à ça, j'ai la poisse, mais je ne suis pas poisse, et les saligauds qui font marcher leur épouse me dégoûtent d'autant plus qu'ils ne courent pas de risques. – (poisse, saligaud)
  • j'ai continué à traîner la savate, et mes condamnations ne plaident pas en ma faveur. – (traîner la savate)
  • je viens d'être chef de publicité pendant quinze jours, je me promenais dans la rue Réaumur avec sur le dos une pancarte-réclame d'un patron de restaurant. Bonne paye, seize francs, et deux repas. Des arlequins, mais plein la lampe. – (arlequins, plein la lampe)
  • Avant-hier, on m'a sacqué, j'avais eu le tort de discuter le coup avec des copains qui faisaient la queue à la soupe populaire du 3e. – (discuter le coup)
  • Sans doute, dit-il, que tu n'as pas fréquenté beaucoup de purotins. – (purotin)
  • J'ai ma suffisance, t'inquiète pas pour moi. Quand je touche mes dix balles de chômage, il m'en reste quatre pour le cinéma et un tour à Auteuil ou au Tremblay par-ci par là. – (62540, 62757)
  • Le chômage a l'utilité de t'apprendre la patience. Tu poses pour t'inscrire, tu poses pour pointer, tu poses pour toucher. Et pas la peine de te mettre en rogne, on te répond avec juste raison que tu n'as rien de mieux à faire. – (poser)
  • –Il pourrait y avoir des bancs, dit quelqu'un. –Des bancs ? Pourquoi pas des bergères, milord ? Déjà beau qu'ils aient installé un toit à la cabane ! D'ailleurs, c'est plutôt pour les employés que pour nous. – (78700, déjà beau que X)
  • Ils auraient tort de se biler, pas de danger que la clientèle s'en aille. – (se biler, pas de danger que)
  • sa voisine, bien attifée et de visage agréable – (attifé)
  • Si vous vous sentez de taille à m'entretenir, je suis à votre disposition. Pour cinquante francs par jour, vous en verrez la farce. – (63776, en voir la farce)
  • Mais cinquante balles, ça se trouve, quand on est mignonne. Pas ici, sûr et certain. – (75095)
  • À tout prendre, j'aime mieux la carte de chômeuse que celle de tapin. – (54742)
  • Et ce beau col de manteau en vison de clapier, il représente tes économies sur ton chômage ? –Non, il date du temps où j'étais vendeuse dans la fourrure. Et d'abord, il est véritable, mon vison. – (vison de clapier, 78703)
  • Mais vous-même, monsieur, vous ressemblez au prince de Galles. – (77040)
  • Dès que vous aurez fini de vous passer de la pommade, dit Chouard, vous pourrez aller vous pagnoter. Vous avez ma bénédiction. – (passer de la pommade)
  • Je vais essayer d'emmener la petite poule. –Je m'en doutais, répondit-il. Voilà bien les copains ! Mais attends-la dans la rue, elle fera moins d'histoires qu'ici où on est espionnés. – (53708)
  • –Si nous n'étions pas chômeurs, je te proposerais de nous mettre en ménage. / J'aurais envisagé la chose d'un bon oeil. – (voir d'un bon oeil)
  • –Est-il interdit à un chômeur et à une chômeuse de s'associer ? demandai-je. –Associer nos deux misères ? Allons donc ! J'ai déjà tenté l'expérience, ç'a été lamentable. – (allons donc !)
  • J'avais les mains liées. –Les mains liées ? –Façon de parler. Je ne profitais pas des occasions, tu comprends ? Il était jaloux, mon ami, comme si on avait le droit d'être jaloux quand on apporte trois cents francs par mois ! –Je suis donc que ce que tu appelles une occasion ? –Toi, tu es un béguin. – (avoir les mains liées, béguin)
  • Ah, vous êtes barbants, les hommes, avec vos manies de propriétaires. Vous devriez vous coller dans le ciboulot que pour une femme, manger et s'habiller à moins de six cents francs, c'est impossible. – (barbant, se fourrer dans le ciboulot)
  • Au sortir de table, il me proposa une balade à Vincennes, où il comptait toucher la grosse cote. Je refusai net. –Les grosses cotes, dis-je, on ne les touche que lorsqu'on n'en a pas besoin. – (toucher la grosse cote)
  • –Faire ta cuisine toi-même, répondit-il, ça te coûtera beaucoup plus cher, et tu ne mettras rien à gauche, de tes dix balles. – (mettre à gauche)
  • tu ne mettras rien à gauche, de tes dix balles. –Peu importe, puisque je n'encourage pas l'élevage de la race chevaline. – (entretenir la race chevaline)
  • le directeur, type du grand businessman, faciès américain et lunettes d'écaille. – (74976)
  • Ce que j'avais ? Le coup de pompe, comme disent les coureurs à pied ; j'étais groggy, comme disent les boxeurs. – (coup de pompe, groggy)
  • M. le marquis du Bourrage de la Chaquonnerie préside notre conseil d'administration. C'est quelqu'un, vous savez ? Vice-amiral en retraite, et grand officier de la Légion d'honneur. – (c'est quelqu'un)
  • Comme je sortais de la cabine, j'entendis des éclats de voix et je vis la téléphoniste entourée de plusieurs individus qui l'accablaient de questions. Je ne m'en émus point, sachant que les téléphonistes ont pour besogne accessoire de calmer les mauvais coucheurs. – (mauvais coucheur)
  • –Je vous jure, dit la jeune fille, que je n'ai jamais mis M. Rapin en communication avec aucun marquis. Il avait dû truquer son appareil. – (truquer)
  • on partit en cortège pour le commissariat. Le secrétaire, courtois comme un bouledogue, fit décliner aux plaignants leur identité – (78704)
  • J'aurais dû… Tous les discours que je me tiens commencent par ces mots-là. Facile à dire, après coup. – (facile à dire)
  • Le grand malheur, ce fut la déconfiture de Coudurier et Cie, tout au début de la crise, en octobre 1930. Trois séances désastreuses à la Bourse, et Coudurier, maison fondée en 1854, s'écroula. – (déconfiture)
  • Nous fûmes sans ressources du jour au lendemain. Simone, d'abord, prit l'aventure avec philosophie. Plaie d'argent n'est pas mortelle, disait-elle, comme les millionnaires. – (plaie d'argent n'est point mortelle)
  • Je supportais patiemment ses jérémiades, sachant que le sexe dit faible l'est surtout dans l'adversité, et convaincu qu'elle redeviendrait ma gentille petite femme dès que l'avenir lui paraîtrait moins précaire. – (76873)
  • il me fallait trouver du travail, et j'en cherchais, du travail, mon Dieu ! j'en cherchais avec rage. Il y avair déjà quinze mille employés sur le pavé, à en croire les statistiques – (sur le pavé)
  • le prolétaire en faux col met à zéro son livret de caisse d'épargne avant de tendre la main. – (78705)
  • Vrai, tu es un rude crétin. – (vrai !, rude)
  • Un soir qu'elle sortait des bornes, je la calmai d'une paire de gifles. Elle eut le sifflet coupé pour quarante-huit heures – (passer les bornes, couper le sifflet)
  • –Tu sais, Paul, que je suis bien bonne de tirer le diable par la queue, moi qui n'aurais qu'un signe à faire pour avoir le confort assuré. – (tirer le diable par la queue)
  • J'avais redouté la scène n°1, attaque de nerfs et grandes eaux. Je me dis que c'était partie remise. – (78706, lâcher les grandes eaux)
  • il ne résista pas à mon offre d'un café chez le bougnat d'en face. Ce bougnat vend six sous le café vendu huit sous partout ailleurs. – (bougnat)
  • Chouard broyait du noir, à cause d'un cheval sur lequel il avait risqué cent sous la veille et qui n'avait pas existé. – (broyer du noir, ne pas exister)
  • Ce n'était pas ses cent sous que Chouard regrettait, mais les huit cents francs qu'il aurait touché par un coup de deux si le tuyau avait été bon. – (78708)
  • –Tu n'es pas un imbécile, Chouard. Comment peux-tu, à ton âge, espérer encore t'enrichir au turf ? Qu'on joue, je l'admets, c'est un vice, mais qu'on attende un bénéfice, et un bénéfice régulier, ça me suffoque. – (suffoquer)
  • Si tu savais, dit-il, ce qu'il peut en exister de types qui gagnent leur bifteck sur le plateau de Gravelle, tu serais suffoqué bien davantage. – (gagner son bifteck)
  • Je vous jure que si j'étais tombée sur un coco pareil, je l'aurais balancé en moins de deux. – (en moins de deux, balancer, tomber sur qqun)
  • Supposons que tu sois au pèze, et mariée avec un feignant qui te dégoûte. – (être au pèze)
  • C'est alors que le cafard me prend et que j'ai envie d'en finir. Oui, mes enfants, ça m'arrive d'avoir des idées de suicide. – (70701)
  • ça m'arrive d'avoir des idées de suicide. Des jours comme hier, où tout me craque dans la main, où je ne suis plus ce que que je suis. – (craquer dans la main)
  • Ça veut dire que sans l'espoir de réussir un paroli, je ne suis plus que Chouard, homme-sandwich en chômage – (faire paroli)
  • Mais si je gagne des rentes avec les canassons, je n'irai pas le crier sur les toits comme ce brave bougre de père La Cerise. – (canasson, crier sur les toits)
  • Je payai le café, laissai deux sous de pourboire, et nous allâmes croquer le marmot. – (croquer le marmot)
  • Pour tuer le temps, je lus la liste des condamnations infligées aux escrocs du chômage. On les sale, les escrocs du chômage. – (saler)
  • Fallait vous faire bousiller, et peut-être que maintenant vous seriez sous l'Arc de Triomphe, et que les ministres et que les gros et que les flics viendraient vous baver sur la carcasse. – (bousiller, gros, carcasse)
  • Et du moment que vous n'étiez pas bousillés, fallait régler les comptes à la sortie, en 19. – (bousillé)
  • je me demande de quel droit vous barbez le monde, quinze ans après, avec vos Verdun et vos boniments à la noix. – (X le monde, boniment à la noix)
  • Fermez ça, puisqu'on vous lâche dix francs. Moi, j'ai eu mes deux garçons tués, et je vous fous mon billet que c'est pas dix balles qu'on me lâche pour eux. Des haricots, qu'on me lâche, et je la ferme. – (lâcher, foutre son billet, des haricots)
  • Des haricots, qu'on me lâche, et je la ferme. –Pour quelqu'un qui la ferme, vous venez de l'ouvrir pas mal, la petite mère, répondit Chouard. – (l'ouvrir, petite mère)
  • Ils étaient mariés, vos garçons, puisque vous touchez des haricots. – (des haricots)
  • Ça prouve que nous sommes tous à mettre dans le même sac, hommes et femmes, jeunes et vieux. Nous sommes tous idiots et trouillards, c'est pas de notre faute, c'est dans notre nature. – (mettre dans le même sac)
  • Tenez, tout à l'heure les deux flicards auraient dérouillé le copain parce qu'il fumait que personne n'aurait bougé. – (dérouiller, 78710)
  • Se faire coffrer et perdre son chômage ? Tout, mais pas ça. Et quand on sera cinq millions de chômeurs, on continuera à filer doux. – (tout, mais pas ça, filer doux)
  • Inconsciemment, Chouard avait fini par élever la voix. Le même cogne [c'est un flic] accourut et apostropha l'orateur. –Dites donc, vous, on n'est pas ici à la Bourse du travail. Vos discours communistes, allez les dégoiser dehors. – (cogne, dites donc)
  • –Dites donc, vous, on n'est pas ici à la Bourse du travail. Vos discours communistes, allez les dégoiser dehors. / Chouard, ayant touché sa casquette, répondit, servile : –Pardon, Monsieur l'Agent, je suis exactement le contraire d'un communiste. – (toucher le bord de son chapeau)
  • les communistes ont beau se décarcasser, elle n'est pas encore pour demain, leur fameuse révolution – (pas pour demain)
  • le destin mit sur notre route un quidam grassouillet, cossu et binoclard – (binoclard)
  • Marthe poussa une exclamation joyeuse de surprise. Tandis qu'elle lui sautait au cou, nous nous écartâmes, les deux pauvres hères. – (sauter au cou)
  • Que veux-tu, les affaires doivent passer avant le plaisir. – (78712)
  • Ah, sacrées femelles, sont-elles veinardes de venir au monde avec un gagne-pain ! – (femelle, gagne-pain)
  • Tu as vu comme elle a hésité entre toi qui es dans la mouise et le poussah qui va raquer cent balles, plus un gueuleton ? – (mouise)
  • il faut savoir te priver sur le baisage comme sur le reste. – (baisage)
  • Depuis que le monde est monde, les jolies femmes sont pour les rupins et les mal foutues pour les fauchés. – (depuis que le monde est monde, foutu)
  • Tu admettras, conclut-il, que t'as pas été trop mal servi. T'as eu ta part de bonnes choses. – (être servi)
  • Je rentrai à l'hôtel, pris dans ma chambre trois chemises-culottes que Simone avait abandonnées chez la blanchisseuse, et les portai au Crédit Municipal. Je me souviens d'avoir payé ça cent soixante francs pièce ! Marthe aurait apprécié le cadeau, je pense. Ma Tante m'offrit vingt francs du tout. – (ma Tante)
  • Le spectacle des prolétaires encaqués me remplissait de commisération. – (être encaqué)
  • Je rencontre du beau monde, qui fainéantise sans douleur. L'oisiveté n'est pénible qu'aux miséreux. – (fainéanter)
  • pourquoi les Crésus de l'Étoile laissent-ils mourir de faim leurs très chers frères de Belleville ? – (Crésus)
  • il y a quelque chose de mal goupillé dans notre système. – (goupillé)
  • Eh, idiot, quand on homme n'a plus le sou, sa femme le plaque, ses amis le renient – (ne plus avoir le sou)
  • De 1926 à 1930, l'amitié d'un boursier fut un trésor des dieux. – (78713)
  • Que n'ai-je utilisé mes tuyaux pour mon propre compte ! Je ne voulais pas jouer, mettre un doigt dans l'engrenage. Et Simone avait en abomination le jeu et les joueurs. – (mettre le doigt dans un engrenage)
  • Si j'allais pleurer dans son giron, il m'éconduirait, la conscience tranquille. – (78714)
  • laisse tomber ton Rouchot, qui sera bougrement emmerdé de voir 120 balles lui passer devant le naze. – (passer devant le blaze)
  • Chouard me promit les faveurs gratuites d'une certaine Jeannette, sa colocataire, fille de joie immatriculée et compatissante aux chômeurs. –Une qui sait y tâter, je te le garantis, assura mon copain en clignant de l'oeil. – (y tâter, cligner de l'oeil)
  • Bien sûr, ça n'a rien du Claridge, mais t'es pas obligé de donner des pourliches aux larbins. – (pourliche)
  • Vingt ronds au portier, vingt ronds au chasseur, vingt ronds au chef de réception, vingt ronds au liftier, vingt ronds à la femme de chambre, vingt ronds au type qui cire les godasses, tu te représentes que ça arrive à cuber, les faux-frais, dans une boîte hijelif. – (cuber, le highlif)
  • Mme Desveaux parut. Une grosse mémère sur le retour, haute en couleur, mafflue et moustachue, tout l'apparence d'une fermière normande. Excellente personne, ainsi que je le compris bientôt. – (mémère, sur le retour, 59074)
  • Les mercantis qui aiment mieux laisser vacantes leurs turnes à trois cents francs que de les louer aux chômeurs raisonnent comme des tambours. – (mercanti, raisonner comme un tambour)
  • Dans ce château, Thévenin, habitent quelques chômeurs qui n'ont pas droit à l'allocation, ni au loyer par conséquent. Eh bien, ceux-là, Mme Desveaux les loge à l'oeil. Non seulement elle les loge, mais elle leur donne à croûter quand ça va trop mal. – (oeil, croûter)
  • je veux que mon copain sache qu'il est tombé dans le plus bath hôtel de Paris, malgré que la façade elle soit plutôt miteuse, pas à tortiller. – (y a pas à tortiller)
  • Gabrielle, laide à faire peur, lui lança un regard méprisant et sortit sans répondre. – (à faire peur)
  • Eh, Thévenin, tu l'as contemplée de face et de profil, Miss Europe ? Y a de l'abus dans la mocheté, hein ? – (mocheté)
  • même qu'une fois elle m'a filé quelque chose comme ramponneau – (quelque chose, ramponneau)
  • je suis le seul homme au monde à lui avoir proposé de la débarrasser de son pucelage. Elle m'a du reste envoyé paître, trop déjeté qu'elle me trouve. – (déjeté)
  • voilà un boulot pour toi qui as du sex-appeal. Tu couches avec Miss Europe, et elle cesse de nous barber quand on mouille le couloir en revenant de remplir son broc à la fontaine. Tu marches ? – (40853, marcher)
  • Dans le corridor, nous nous heurtâmes à Georges Tillier, qui nous emboîta le pas, sur l'invitation de Chouard. –Jojo, viens te taper la cloche chez la mère Poisson, j'ai touché ma paye. – (Jojo, se taper la cloche)
  • tu nous aideras à transbahuter les valises du copain, le nouveau locataire du 34. – (transbahuter)
  • Tillier, Jojo pour les dames, docteur en latin, Histoire de France, éksétéra. – (X pour les dames, 78718)
  • Bref, un type qui cause un tas de langues, qui te trouverait des fautes d'orthographe dans le dictionnaire et qui te dirait quel jour Nabuchodonosor a fait sa première communion. Mais sorti de là, bon à rien, pas démerdard pour un sou. – (sorti de là, démerdard, pas X pour un sou)
  • Tu reconnaîtras que liquider un cent d'Intrans, c'est pas la mer à boire. Ah, ouat ! Il file jusqu'à Barbès et revient deux heures après. Sais-tu combien de canards il avait vendus ? Un, seul et unique ! – (mer à boire, ouat, canard)
  • Je l'incendie, tu parles, et il me répond qu'il y a trop de concurrence dans ce rayon-là – (78720)
  • Ce qui m'embête, c'est de te voir bouffer des briques, en attendant qu'on te prenne au Métro. D'ici que tu y sois, t'as le temps de rendre le dernier soupir. – (bouffer des briques, 63900, d'ici que X, Y)
  • En d'autres temps, ma licence m'aurait ouvert les portes de l'Université ; j'aurais pu être professeur de collège, tout en préparant l'agrégation. C'était mon chemin, tracé depuis l'enfance, l'enfant du fort en thème sans famille et sans fortune. – (fort en thème)
  • J'ai été candidat à n'importe quoi, je ne rate pas un concours administratif, qu'il soit ou non réservé aux licenciés. On me blackboule, car le piston me fait défaut, ou seulement parce qu'il y a cent candidats pour un poste. – (blackbouler)
  • Oui, j'ai essayé d'être flic aussi : vous voyez où l'on peut tomber. À la préfecture de police, on est d'autant mieux classé qu'on est plus couillon, ce qui se conçoit parfaitement, d'ailleurs. Je n'ai pas su montrer le minimum réglementaire de bêtise. – (couillon)
  • –Toute ma fortune est sur mon dos. Mais j'en sais de plus mal lotis que moi. Dans notre hôtel, Robert, par exemple, n'a pas d'imperméable. –Il a un veston, dit Chouard. Vaudrait mieux que tu aies un veston qu'un cache-misère. Ça te tiendrait plus au chaud. – (cache-misère)
  • tu jetteras à la poubelle ce que tu veux lui donner, et il sautera dessus. – (15441)
  • Je posai alors une question qui me démangeait la langue : comment Jojo avait-il pu mener des études jusqu'à la licence ? – (la langue me démange)
  • comment Jojo avait-il pu mener des études jusqu'à la licence ? Il m'expliqua que, pupille de la Nation et boursier, il avait été entretenu concurremment par l'État et par sa ville natale. La peau d'âne décrochée, il entre à la caserne, tire ses douze mois d'abrutissement, sort pour tomber dans la crise. – (peau d'âne, tirer, 30163)
  • une place d'écrivain. Ça consistait à copier des adresses sur des bandes de catalogues. Quinze francs pour dix heures de travail à condition de ne pas trop lambiner. – (lambiner)
  • Je dois une fière chandelle à Chouard qui est un grand coeur, à Robert qui est exclu du chômage comme moi mais qui a de l'audace pour nous deux – (pour deux)
  • –Quel culot ! Trouver le moyen de taper l'Assistance publique, ça, c'est de la belle ouvrage ! Quand je te le dis, Jojo, qu'y a que les honteux qui perdent ! – (de la belle ouvrage, il n'y a que les plus honteux qui perdent)
  • Navigateur de son métier et las de traîner la savate autour des bassins du Havre, où rouille une flotte inutile, il est venu à Paris dans l'espoir d'y trouver de quoi se remplir le ventre. – (se remplir le ventre)
  • le navigateur fut conduit à l'Hôtel-Dieu, où il se goberge depuis quatre semaines, quoiqu'on l'ait remis sur pied en trois jours. – (34265)
  • Je vous apprends que je fiche le camp. J'en ai soupé, de votre sale boîte et de votre sale gueule. – (sale boîte)
  • Et vous n'êtes pas près de le voir, le ballot qui vous raquera cent vingt balles pour grelotter dans le 22. – (76599, raquer)
  • –Mais, monsieur Thévenin, qu'est-ce que ça signifie ? –Ça signifie qu'il faut y regarder à deux fois avant de déménager vos locataires. – (y regarder à deux fois)
  • Gabrielle-Miss Europe était dans ma chambre, en train de donner le dernier coup de fion. – (coup de fion)
  • En entendant Jojo, à la défroque minable, déclarer qu'il « s'accommoderait » de mon costume trop large, nous nous retînmes de pouffer, Chouard et moi. – (défroque)
  • Pasque maman me la faucherait, expliqua Guiguitte. – (64404)
  • Tu sais qu'elle me commandera une trottinette au Père Noël ? –Ne compte pas là-dessus, dit la Trésorière. Tu l'arrangerais, la maison, avec ta trottinette ! – (arranger)
  • –Toi, tu m'achèteras la trottinette quand t'auras palpé la grosse cote à Auteuil. – (toucher la grosse cote)
  • –Hein, crois-tu qu'elle promet, la moujingue ? Et vise-moi sa binette ! Dans quinze ou vingt ans, comment qu'il faudra que les bourgeois les lâchent, avec elle ! Des Packards et des Rolls, qu'elle leur arrachera ! – (moujingue, les lâcher)
  • c'est moi que Guiguitte aime le mieux. Je ne la saoule pas avec de la morale, moi. – (saouler)
  • Mais puisque t'as la bosse de la maternité, fais-toi z'en coller un, de loupiot. – (avoir la bosse de, loupiot)
  • Non, pas besoin que tu mettes un col, les Voulaz s'en balancent, tu ne vas pas chez des duchesses. Ce que tu peux être chichiteux ! – (chichiteux)
  • Mais Barjon, faut que tu saches que c'est pas le premier venu. […] tu contempleras dans un instant un zèbre qui a gagné 64000 balles au Bois, en deux réunions. Oui, tel que je te l'affirme. – (pas le premier venu, 64359)
  • tu contempleras dans un instant un zèbre qui a gagné 64000 balles au Bois, en deux réunions. […] Je me gardai de manifester le moindre scepticisme, et même de remarquer qu'on peut avoir gagné 64000 francs à Longchamp et faire cafetière commune. – (78723)
  • Mais saperlipopette, après la pluie vient le beau temps, après la crise de chômage vient la crise de main d'oeuvre ! – (saperlipopette !, 68292)
  • Je crois que les gouvernements s'en rendent compte, puisqu'ils nous préparent une bonne petite nouvelle dernière guerre qui ne sera pas piquée des vers. –Tu turbines du couvercle, dit Chouard. Les gouvernements savent bien qu'une nouvelle guerre, ça se terminerait par le bousillage intégral des capitalistes. – (turbiner du couvercle, pas piqué des vers, bousillage)
  • Les gouvernements savent bien qu'une nouvelle guerre, ça se terminerait par le bousillage intégral des capitalistes. –C'est une idée à toi, qui sors d'en prendre. Tu oublies qu'on est dirigé par les mêmes vieilles noix qu'en 14. – (sortir d'en prendre, vieille noix)
  • Moi, à leur place, je serais plus marle : je te fabriquerais une épidémie, quelque chose dans le genre de la grippe espagnole, en perfectionné. – (marle)
  • les microbes s'attaqueraient au gratin comme à la racaille, tandis que les obus et le gaz moutarde ont une préférence nettement marquée pour le populo. – (racaille, populo)
  • Je parlai des crises antérieures, qui ont fini par se tasser, et j'en déduisis que la crise actuelle se tasserait également. – (se tasser)
  • –Tu vois, Voulaz, dit Chouard, que Thévenin est tombé de beaucoup plus haut que toi, et qu'il n'a pas les reins cassés. Il ne demande qu'à partir, et il repartira au premier signal. – (avoir les reins cassés)
  • j'ai pris mon parti de mourir dans la peau d'un rentier à trois cents francs par mois. Heureusement pour les finances publiques, ces rentiers-là ne feront pas de vieux os ! – (ne pas faire de vieux os)
  • En juillet 26, au moment de la chute du franc, quand toute l'Angleterre rappliquait à Paris pour enlever les tacots neufs et d'occasion, je me suis fait dix sacs. – (tacot, se faire)
  • Les tacots d'occasion, on n'a plus besoin de les chercher, maintenant, les vrais garagistes en ont tous cinquante sur les bras. – (sur les bras)
  • Tu penses que les garagistes en chambre ont été les premières victimes de la crise. […] J'ai voulu changer de filon, mais rien à faire, tous les filons sont foutus, le margoulinage est mort. – (filon, margoulinage)
  • Je te dirai seulement que je ne suis pas né dans un château, loin de là – (74548)
  • Oh, ça ne date pas d'hier : 1921, juin 1921, la veille et le jour du Grand-Prix 21, pour préciser. – (ne pas dater d'hier)
  • Il savait pourtant galoper, Ksar, puisqu'il avait mis dans sa poche les principales épreuves de la saison. Pour le Grand-Prix, c'était couru : les doigts dans le nez, qu'il devait arriver. – (couru, les doigts dans le nez, 78726)
  • Moi, sûr et certain de toucher ce crack des cracks le dimanche, je vais à Longchamp le samedi, et je te colle 200 balles, au flan, sur une pouliche qui s'appelait La Finette, et qui gagne à 24 contre 1. – (crack, flan)
  • Je comptais tripler ma mise, parce que au Grand-Prix il y a un tas de nouilles qui encouragent la race chevaline une fois par an et qui jouent le toquard, de sorte que Ksar aurait fait quinze francs malgré ses performances. – (nouille, entretenir la race chevaline, tocard)
  • je risque quatre billets sur ma pouliche. Jamais je n'avais risqué un pareil paquet. La Finette dans les choux, je perdais douze billets, ceux que Ksar m'aurait rapportés. Mais si elle était là, j'en touchais quarante – (dans les choux)
  • Et la foule se met à gueuler : La Finette se balade, La Finette a gagné ! Tu sais ce que ça peut gueuler, la foule, à Longchamp, le jour du Grand-Prix. – (se balader)
  • Je regarde du côté de la guillotine, et je vois monter mon numéro. – (guillotine)
  • Un peu plus tard, j'ai regardé l'arrivée du Grand-Prix en homme qui est au-dessus de ces foutaises. Je n'avais pas mis un radis sur Ksar, et Ksar, comme de juste, n'a pas existé. – (ne pas exister)
  • Le lendemain matin, j'ai porté le magot à la banque ; je te montrerai l'extrait de compte si tu me prends pour un bourreur. – (bourreur)
  • Enfin bref, je suis de ceux qui ont profité de l'après-guerre, et maintenant je ne me plains pas. J'arrive à l'âge où il vaut mieux bouffer des briques et boire de l'eau javelisée que de s'envoyer deux ou trois gueuletons tous les jours. Ceux que je plains, c'est les pauvres jeunots qui commencent leur vie en bouffant des briques et claboteront d'une indigestion de terre cuite. – (bouffer des briques)
  • Pense que je me suis fait du lard, moi, propre à rien, sinon à donner des coups de téléphone et que des gars comme Jojo, pourri de diplômes, comme Chouard, qui a sauvé la France, à l'en croire, comme Voulaz, qui est fameux dans son métier, comme toi, qui n'as pas l'air d'un âne, comme dix autres ici dans l'hôtel, vous vivez de la charité publique. – (pourri de X)
  • Les chômeurs, tous des fainéants, des budgétivores, la lie de la populace. – (budgétivore)
  • Il en prenait son parti, l'enflé. J'aurais eu du plaisir à lui mettre mon pied au cul. – (69151)
  • quand les civils trouvaient tout naturel que les Chouard et Cie se fassent dessécher les tripes au soleil sur les barbelés – (et compagnie, sécher au soleil sur les barbelés)
  • on a beau dire, parler de morale, d'altruisme, de fraternité et tout le tremblement à la voile, les hommes sont une sale espèce, et une espèce stupide. – (tout le tremblement)
  • –T'as fini ? dit Chouard. J'allais m'impatienter. Toi aussi, t'as été vacciné avec une aiguille de phono. / La plaisanterie fit long feu : on n'avait pas le coeur à la rigolade. – (vacciné avec une aiguille de phono, faire long feu, avoir le coeur à la rigolade)
  • Aussi n'ouvrait-elle pas la bouche, de crainte de mécontenter, par quelque sottise, le Père Noël qui entend tout. Barjon et Chouard eurent beau insister, elle se refusa de chanter : Moi, j'en ai marre. Jeanette lui a dit que c'est une vilaine chanson. – (en avoir marre)
  • Chouard, descendu avec moi, voulut m'entraîner chez la mère Poisson. Sans succès. Je ne serai plus client de cette empoisonneuse, dont les frites m'ont donné des cauchemars. – (empoisonneur)
  • Jeannette est une poule de la dernière catégorie : dix francs la passe, même cent sous les jours de fauche, vingt francs quand elle lève une poire. – (poule, passe, fauche)
  • Il y a seize ans que Jeannette trafique de ses charmes. –Je suis une débutante, dit-elle. Je connais des vieilles de soixante-dix berges qui font encore la retape. – (retape)
  • elle donnerait difficilement le change sur la nature de ses occupations. Elle a la voix, la touche, la mise, le vocabulaire d'un tapin. – (touche, tapin)
  • Sans doute très jolie vers 1920, comme elle l'affirme. Esquintée, à présent. – (esquinté)
  • Un drôle de patelin, où que les femmes étaient enragées pour pondre des gosses. – (pondre, où que)
  • Ma mère à moi, elle était plutôt dans les cossardes : neuf gosses qu'elle a eus. Je te dis ça pour que tu comprennes bien ce qu'on a pu être emmouscaillés quand les Boches ont radiné, et qu'y a pus eu rien à croûter. – (emmouscaillé)
  • Avant qu'ils s'amènent, on s'en mettait plein la lampe, vu que tout le monde bossait au tissage. J'avais seize ans, et je gagnais depuis ma communion. – (plein la lampe, bosser, 51152)
  • J'avais seize ans, et je gagnais depuis ma communion. Oh, pas gras, vingt ronds, mais qu'on ajoutait à ceux du père, de la mère, des frangins et des frangines pour faire bouillir la marmite. – (gras, faire bouillir la marmite)
  • Donc, voilà la guerre et l'occupation. Sainte Vierge ! tu n'as pas idée de ce qu'on a pu claquer du bec dans les pays envahis. – (Sainte Vierge !, claquer du bec)
  • Pas besoin de te dire que moi, la plus belle môme de l'endroit, j'ai tout de suite été repérée par les Boches de la haute. – (78699, la haute)
  • D'abord, je les ai envoyés dinguer, à cause que j'avais un petit pote qui était troufion à Bar-le-Duc, et qu'on devait se marier à la classe. – (envoyer dinguer, 74644, petit pote)
  • Mais un jour ma mère me prend dans un coin, elle me fait honte, elle me dit que mon petit pote il était sûrement clamsé, et que je n'avais qu'à marcher avec les Boches pour que toute la famille ait son content. – (marcher avec)
  • ma mère [me dit] que je n'avais qu'à marcher avec les Boches pour que toute la famille ait son content. […] Je manquais de rien, mes vieux non plus, mais les voisins avaient du mal à encaisser le truc, surtout les femmes qu'étaient trop moches pour en faire autant. – (encaisser)
  • ça n'osait pas la ramener, ça me faisait des mamours. Combien que j'en ai entendu, des : T'as raison, Jeannette, on se débrouille comme on peut. – (78729, comme il peut)
  • Je pouvais pus mettre les pieds dans la rue sans en entendre de toutes les couleurs. Même mes vieux me faisaient la gueule, et une de mes soeurs m'a traitée de paillasse. – (en entendre de toutes les couleurs, paillasse)
  • j'ai filé à Paris, pas pour tapiner, pour travailler. – (tapiner)
  • Total, j'ai été virée, là et ailleurs, et finalement je me suis mise dans le bizeness. […] Et quand on est dans le bizeness, pus moyen d'en sortir. – (viré, bizenesse)
  • quand on est dans le bizeness, pus moyen d'en sortir. J'ai essayé quelquefois de prendre un travail honnête, quand les poulets me cherchaient trop de rognes. – (poulet, chercher des rognes)
  • Au bout d'une journée, le patron me demandait de coucher, parce que les hommes le sentent, le genre de femme que t'es. Si je marchais pas, il me balançait ; si je marchais, c'était du pareil au même – (coucher, du pareil au même)
  • et tant qu'à mettre les quatre fers en l'air pour avoir à becqueter, j'aime mieux le bitume. Je trouve qu'on est tout de moins esclave à faire le bizeness qu'à gratter du matin au soir et avoir son singe sur le bide du soir au matin. – (les quatre fers en l'air, bizenesse, gratter, avoir qqun sur le ventre)
  • –Dans le bizeness, on n'est pas l'esclave d'un patron, certes, mais il y a l'amant de coeur. / Elle éclate de rire. –Le maquereau, ça signifie ? Tu penses alors que dès l'instant qu'on s'explique on a forcément un maquereau ? Tais-toi donc, tu me fais marrer. Combien que j'ai de copines ? Peut-être une vingtaine, et j'en connais pas cinq qui sont en ménage. Et encore, tu peux être sûr que leur type les a pas à la retourne. […] Moi, j'ai toujours été à mon compte – (amant de coeur, maquereau, s'expliquer, les avoir à la retourne, 78729, se marrer)
  • Je parierais pas que les autres [copines prostituées] s'envoient pas un béguin, de temps en temps, mais pour raquer, c'est midi. – (béguin)
  • Y en quelques-uns, des gars qui ont essayé de me coincer, mais je leur ai fait comprendre que c'est marre avec les clients et que quand je me pieute pour de vrai, je roupille mieux toute seule. – (en avoir marre, coincer)
  • Elle a eu vite fait de prendre barres sur moi – (avoir barre sur)
  • Vous leur collez pour dix francs de camelote, et tout est pour mieux dans le meilleur des mondes. Les chiens aussi lèchent la main du maître quand ils reçoivent un morceau de sucre. – (69172)
  • L'absence de livres, dans le logis d'un licencié ès lettres, ma frappa plus encore que l'absence du lit. Bazardés, dit Jojo. – (bazardé)
  • Son Eldorado manque de femmes, à mon avis, et je ne conçois pas qu'un homme normal puisse espérer trouver le bonheur loin du beau sexe, surtout s'il prétend retourner à la nature. – (53857)
  • Ne faut-il pas prévoir que les femmes se crêperont le chignon, que Robert convoitera l'épouse blanche de Jojo, que Jojo se découvrira au goût pour le peau brune de la Tahitienne ? – (se crêper le chignon)
  • Très jalouse, elle se torture à inventer des histoires abracadabrantes où des femmes fatales se disputent l'honneur et l'avantage de subvenir à mes besoins. Tu avoueras que je n'ai pourtant rien d'un gigolo. – (abracadabrant, gigolo)
  • Jojo eût-il dit : « Ma poule », qu'Hélène m'aurait paru indigne d'intérêt. Sa fiancée, c'était différent. – (poule)
  • une domestique gagne quatre cents francs par mois tandis qu'Hélène ne gagne rien du tout. Cependant, Dieu sait que quatre cents francs par mois seraient utiles à Hélène et à Jojo ! – (73301)
  • elle entend rester au pair, ce qui signifie qu'elle remplit à la fois les fonctions d'une femme de chambre et celles d'un souillon de cuisine en échange de la nourriture et du logement. – (souillon)
  • Le commerçant de Reims a fait faillite : il en a profité pour couper les vivres à sa fille tout juste majeure. – (53187)
  • –J'ai dépensé 92 francs, dit Pouche. Nous majorerons de quinze sous l'épaule de mouton, de cinq sous les choux de Bruxelles, de cinq sous les endives et de cinq sous le jambon. Voici trente sous, Jojo, et une tranche de jambon pour ton dîner. […] –Trente sous grattés sur 92 francs, c'est raisonnable, n'est-ce pas ? me demanda-t-elle. – (gratté)
  • –Trente sous de grattés sur 92 francs, c'est raisonnable, n'est-ce pas ? me demanda-t-elle. –Elle les gagne d'ailleurs largement par ses marchandages, dit Jojo. –Vous n'y allez pas assez fort, répondis-je. Pourquoi ne prenez-vous pas le sou du franc ? –Comme une cuisinière ? dit Pouche. – (donner le sou du franc)
  • Si l'anse du panier danse quelque peu, c'est au bénéfice d'un hôtelier de la rue Cardinal-Lemoine, chez qui les tourtereaux prennent un acompte sur leur lune de miel, le dimanche après-midi – (faire danser l'anse du panier)
  • Dans ses rencontres dominicales avec Pouche, il ne doit pas faire des étincelles, le licencié. – (faire des étincelles)
  • les vieux ne veulent se souvenir que de l'époque où ils se faisaient casser la gueule. Je n'ai jamais entendu un ancien combattant dire : Quand je défendais la France, ou : Quand je luttais pour la Civilisation. Ils disent tous : Quand je me faisais casser la gueule… – (casser la gueule)
  • si je n'ai pas trouvé de boulot, je m'engage pour cinq ans à la Légion. Et après, je ferai ma demande pour la Garde Mobile. Ils en ont marre, mes boyaux. Les copains me traiteront de dégueulasse, mais je m'en fous, je veux me remplir le bide. – (se remplir le bide)
  • Quand je pense, dit Richardon, que j'étais cabot fourrier, et que je serais peut-être juteux, si j'avais eu le flair de rempiler ! – (cabot-fourrier)
  • –Bonjour, Thévenin, bonjour, ma vieille ! L'incomparable Robert est venu te saluer ! Tu es l'ami de Jojo, l'ami de Chouard, donc tu es mon ami, car les amis de mes amis sont mes amis, comme dit un proverbe arabe, à moins qu'il ne soit chinois. – (ma vieille, 78730)
  • –Robert Gibowski, puisqu'on ne doit rien te cacher. Mais ne me prends pas pour un Polak, j'ai horreur de cette engeance. – (polack)
  • Tu es de ces gens qui se portent comme le Pont-Neuf et qui mourraient d'angoisse s'ils n'avaient pas un toubib à portée de la main. – (se porter comme le Pont-Neuf)
  • Résultat : au bout de cinq ans, embouteillage total de la profession, vingt candidats pour une place vacante. – (47353)
  • il fallait débuter comme mousse laveur de vaisselle. – (mousse)
  • Je remballe mes diplômes, je renonce à passer sous les ponts, je bats le pavé pendant quelques semaines, et j'entre dans les assurances. – (battre le pavé)
  • je ne doutais pas d'écraser mes rivaux, de gagner trois mille francs par mois au début, et de prendre du galon à bref délai. – (prendre du galon)
  • Je songeais aux misérables qui bouffent des paquets de mer pour une paye de famine – (34113)
  • on s'introduit dans un immeuble et on sonne chez tous les locataires pour leur proposer de se garantir contre les risques d'une mort prématurée. La plupart du temps, on tombe sur un bec, mais on ne répond pas aux injures, et voilà pourquoi il faut avoir reçu une bonne éducation – (tomber sur un bec)
  • Les bons courtiers récoltent au moins un contrat par jour. À trois cents francs de commission, ils gagnent neuf mille francs par mois. La Bourboule me jura que j'éclipserai bientôt l'as des as, qui gagnait deux cent mille francs par an. – (as des as)
  • La bonne femme interrompait : –Vous êtes le millième à me raconter ça. Foutez-moi le camp, j'ai pas besoin de machine à coudre. / Celle-là était polie. D'autres ne prononçaient que le mot de Cambronne, et bang ! la porte claquait. – (mot de Cambronne, bang !)
  • Chaque victime apporte deux ou trois contrats, pêchés dans sa famille, et abandonne. – (pêché)
  • Ma meilleure place a été celle de baron. Ne crois pas qu'il faille avoir des parchemins pour devenir baron. J'étais au service d'un camelot, marchand de bijoux à la poignée. Quand il commençait le boniment, je me mettais devant lui afin d'agglomérer les badauds enhardis par mon exemple. Puis je me retirais en douce, pour réapparaître, brandissant un billet de cent sous, au moment délicat qu'on appelle le coup de casque. Je gagnais seize francs à baronner, et j'aimais cette profession libérale, à laquelle il m'a fallu renoncer quand mon patron est parti ébaubir la province. – (baron, coup de casque, baroner)
  • Tu t'étonnes peut-être que je n'aie pas pris la succession, que je ne me sois pas établi vendeur de bijouterie en fer doublé cuivre ? Simplement parce qu'une autorisation de la police est nécessaire pour vendre dans la rue, un condé, en langage technique, et qu'un condé ne s'obtient que contre une forte somme qui était partout, sauf dans ma poche. – (condé)
  • J'aurais pu travailler à la sauvette, mais les flics t'emballent et te sonnent si tu prétends gagner ta vie sans engraisser leurs chefs. – (à la sauvette)
  • La clientèle en avait toujours pour son argent, car le tube du Destin ne prédisait que d'heureuses conjonctures. – (en avoir pour son argent)
  • Trente kilomètres dans ma journée, mais la paye, douze francs, me donnait du coeur au ventre. Jojo gagnait quinze francs à titre d'intellectuel. Vingt-sept francs à nous deux : le Pérou. – (coeur au ventre, Pérou)
  • Nous n'avions pas prévu la faillite intempestive de notre employeur, et adieu, veau, vache, cochon, cocotiers. – (adieu veaux, vaches, cochons)
  • tout le monde veut vendre les feuilles du soir, et dans quelque temps les vendeurs seront plus nombreux que les acheteurs. Nous avons mangé plusieurs fois notre fonds de roulement, quinze francs, tant les bénéfices étaient maigres. – (34666)
  • mes patrons, qui défendaient le capital, le sabre et le goupillon, tandis que je penche fortement ves l'anarchie. – (61750)
  • Le dimanche matin, j'assurais, avec une trique, la protection d'un vendeur de journal, qui touchait trente francs également. Comme on faisait environ cinquante sous de recette, tu vois le profit. Mais notre führer s'en fichait un peu ; il avait un consortium de bailleurs de fonds qui les lâchaient sans élastiques. – (les lâcher avec un élastique)
  • Aussi ai-je refusé de marcher lorsqu'on a voulu m'envoyer en expédition punitive contre les communistes d'un patelin de banlieue. Inutile d'ajouter qu'après cette incartade, le führer m'a rayé des cadres. – (rayé des cadres)
  • Du nationalisme alimentaire, je suis passé au radicalisme rougeoyant. – (alimentaire)
  • je collais peu d'affiches, mais je n'avais pas mon pareil pour lacérer celles de l'adversaire. Ça a duré jusqu'au soir où des fantômes d'une autre obédience me sont tombés sur le poil et m'ont réduit à ma plus simple expression. – (réduit à sa plus simple expression)
  • État ganglionnaire, misère physiologique, prédisposition à la tuberculose, toute la lyre ! – (toute la lyre)
  • Vous me dites qu'elle n'a jamais été malade ? Et après, qu'est-ce que ça prouve ? Laissez venir la première maladie, et vous verrez comment ça tournera. – (et après ?)
  • nous étions encore chez elle, les associés de la cafetière, à discutailler. – (discutailler)
  • Quel idiot, ce médecin ! Il devrait se renseigner avant d'engueuler le monde. – (X le monde)
  • Insulte pas le toubib, dit Barjon. Il a fait son boulot, qui est de coller la trouille aux parents, quand il voit un gosse mal handicapé. C'est malheureusement pas rare, les parents qui s'en foutent. – (39229)
  • je propose que Voulaz déménage, qu'il prenne les deux chambres contiguës du quatrième, le 37 et le 38. Mme Desveaux marchera dans la combine, puisque ça n'a pas été loué depuis trois ans. – (combine)
  • le docteur a dit toute sa pensée. Guiguitte doit quitter Paris, sinon elle mourra. Comment faire, mon Dieu ? –Des histoires ! répondit Barjon. Guiguitte se remplumera très bien à Paris, mais faut la soigner. De l'air, de l'huile de foie de morue, et des oranges : vous la verrez grossir à vue d'oeil. – (se remplumer)
  • Mais où prendre l'argent pour acheter des oranges à deux francs la livre ? […] Robert parla avec autorité. –Faites ressemeler vos chaussures, madame Voulaz, et ne vous souciez pas du reste. Je vous apporterai des fruits plein mes poches, moi, tous les matin. Des oranges, des mandarines et des bananes. J'ai un filon. […] Robert nous avoua s'être vanté : il ne connaît pas le moyen de se procurer gratis des oranges, des mandarines et des bananes. – (filon)
  • Il osera, pour l'amour de Guiguitte, ce qu'il n'a jamais osé pour l'amour de son ventre : il grapillera aux Halles. – (grappiller)
  • Encore un peu et je l'étranglais sur-le-champ. Je voyais rouge. – (pour un peu)
  • Quoique ne me connaissant pas en peinture, il m'arrivait parfois de visiter une exposition, et j'émettais des jugements définitifs, toujours bien accueillis par Simone. Je pensais qu'un tableau n'est bon qu'autant qu'il reproduit fidèlement la nature, et que l'avis d'un gamin, en pareille matière, vaut celui du plus illisible des critiques professionnels. J'étais pompier, quoi. – (pompier)
  • Comment donc aurais-je pu regarder sans rire la toile d'Albert, où la mer, que je voyais verte, était rouge, où les roches brunes étaient violettes, où le petit bateau de pêche aux voiles blanches était un pâté bleu foncé ? Et une douzaine de tranches ou vagues bien parallèles coupaient cette mer écarlate, toutes surmontées d'une ligne jaune figurant l'écume. En vérité, pour fabriquer des marines aussi évocatrices, Albert eût pu travailler de chic dans un sous-sol. – (de chic)
  • Elle nous débita avec fougue un boniment de marchand de coricide, d'autant plus convaincant qu'il foisonnait en termes techniques, de l'hébreu pour nous. – (c'est de l'hébreu)
  • sa mémoire était pleine d'anecdotes et d'historiettes désopilantes. Nous rîmes comme des bossus, nous dinâmes de compagnie, et nous nous séparâmes très tard. – (rire comme un bossu)
  • Il était vrai que Juliette me plaisait fort, mais seulement pour son caractère enjoué, son je-m'en-fichisme total et le sel de ses propos – (je-m'en-fichisme)
  • il n'en était pas moins certain qu'Albert courait le cotillon facile des stations balnéaires – (aimer le cotillon)
  • Simone protesta que jamais, au grand jamais, elle ne se rangerait à ce point de vue, et qu'elle me flanquerait six balles dans la peau dès ma première trahison. – (douze balles)
  • Ainsi s'explique que tant d'hommes mariés à des femmes charmantes les trompent avec des chameaux ou avec des poules de trottoir. – (chameau, poule de trottoir)
  • Assouvi, il revient avec plaisir à la compagne en titre, surtout lorsqu'elle feint d'ignorer les atteintes portées à son monopole. Il éprouve la double joie de l'avoir roulée et d'avoir fait ses cochonneries. – (cochonnerie)
  • Tandis que s'il est tenu en bride, il se dégoûte du devoir conjugal […] et secoue le joug – (78733, 60472)
  • la majorité des divorces prononcés aux torts du mari doivent avoir pour origine le manque de diplomatie de la femme. Quand il s'incline, retenu par des considérations d'où la sensualité est exclue, il ne se résigne pas ; il vit dans un état d'inquiétude, de mauvaise humeur dont le crampon supporte le poids. – (crampon)
  • Depuis que nous sommes ensemble, Albert a eu trois toquades, sans parler des innombrables passades. Ça s'est calmé comme des accès de fièvre, et je n'en ai pas pâti le moins du monde. – (toquade, passade, 62547)
  • Une femme qui aime ne raisonne pas de la sorte. Que penserais-tu si je te permettais de me garnir le front ? – (orner le front)
  • elle simule l'extase devant des croûtes grotesques : elle flatte la manie de cet imbécile, elle le tient par la peinture. – (tenir qqun)
  • Je t'assure que ton juponnier et ton intrigante ne m'intéressent en aucune façon. Nous allons les laisser tomber. – (juponnier)
  • Elle est à mille lieues de me valoir ? – (à mille lieues de)
  • je montrerai à cette chipie que je ne souffre aucune atteinte à mon monopole. – (chipie)
  • –Heureux les prévoyants de l'avenir ! J'avais négligé, moi, de remplir un bas de laine. J'étais prodigue, comme nombre d'artistes. Sans ma femme, je coucherais à bord de la péniche de l'Armée du Salut. – (bas de laine)
  • Nous entrâmes aux Deux Magots. Il y avait cinq ans que je ne m'étais pas assis dans un café chic. – (chic)
  • il faudrait décupler le nombre des juges si tous les chômeurs qui s'escriment à mettre du beurre sur leur pain étaient pincés en flagrant délit de travail. Ils exagèrent, les gens à émoluments. – (mettre du beurre sur son pain)
  • Je rêve des États-Unis du Monde, je vomis le tsar Staline et ses larbins de la rue La Fayette. – (larbin)
  • J'étais un amant volage, je suis un époux fidèle ; je jetais l'argent par les fenêtres, et cinquante francs me suffisent pour mes menues dépenses. C'est ce qui s'appelle avoir dépouillé le vieil homme ! – (avoir dépouillé le vieil homme, c'est ce qui s'appelle X)
  • mais quel motif avez-vous de renier vos décorations ? Elles pourraient vous être utiles dans la recherche d'une place. –Une place de portier ? Je jetterais du jus, en effet, sous la marquise d'un hôtel. Légion d'honneur, médaille militaire, croix de guerre avec deux palmes et trois étoiles, dont une d'argent, croix du combattant, et quelque colifichets sans importance. Une belle ferblanterie. – (jeter un jus, ferblanterie)
  • Je la renie, ma ferraille, parce que je brûle tout ce que j'ai adoré. Pourtant, l'ai-je assez aimée, assez convoitée, la Légion d'honneur ! Ce bout de ruban que je ne porte pas représente dix années d'intrigues, de bassesses et de saloperies. – (78737, saloperie)
  • Comme la majorité des P.C.D.F., j'étais revenu du front avec l'idée que la France me devait des égards. – (P.C.D.F.)
  • C'est qu'ils ne nous gobent pas, les jeunes. – (gober)
  • Vous vous êtes donné bien de la peine inutilement, puisque nous allons devoir recommencer le travail que vous avez saboté. – (saboter)
  • J'hésitai une seconde. Mentir encore, quand Chédeau parlait à coeur ouvert ? Non. – (parler à coeur ouvert)
  • Ma femme se moque éperdument de la crise. Elle m'a plaqué pour un amant à grosse galette. – (à galette)
  • À ne rien vous celer, mes économies ont fichu le camp, comme ma femme. – (ficher le camp)
  • Mardi, il se réveilla tout vaseux. Il vint néanmoins prendre le jus. –Qu'est-ce que je peux bien avoir ? demanda-t-il à Mme Voulaz. Elle lui tâta le pouls. –Vous avez la grippe. Recouchez-vous tout de suite, Jojo ira vous chercher du rhum et de l'aspirine. – (vaseux)
  • –Me coucher ! Vous voulez rire ! Faut que j'aille pointer ce matin. – (vous voulez rire)
  • Robert, quand il rentra, prit le commandement. –Vous êtes fou de laisser un fiévreux dans une chambre glaciale ! Il n'y a pas de chômage qui tienne, Chouard doit être transporté à l'hosto ! – (78738)
  • Voulaz est radié du chômage. Il a trop tiré sur la corde, en restant vingt-sept mois sans travailler – (tirer sur la corde)
  • Il vient d'être grièvement blessé au cours de son travail. –Ça m'épate, ce que vous dites-là. –On peut s'étonner, en effet, qu'il se soit blessé dans un travail aussi peu dangereux… –Non, ce qui m'épate, c'est qu'un chômeur qui n'est pas sorti de chez lui depuis hier à midi ait eu un accident dehors, ce matin. – (épater)
  • L'Administration désire que les chômeurs y mettent du leur, c'est tout. – (y mettre du sien)
  • Nous commençons à nous habituer à ces cocos-là, me dit le mari. Des propres à rien qui n'ont jamais fait oeuvre de leur dix doigts et qui vous conseillent de changer de métier ! – (il ne fait oeuvre de ses dix doigts)
  • Le cinquième vient de dévider son rouleau : j'attends le sixième de pied ferme. – (dévider son rouleau, de pied ferme)
  • j'irai au bureau de placement des domestiques. Si je trouve quelque chose, je serai nourrie, et vous essayerez de vivre tous les deux avec mes gages. –Te mettre boniche ! s'exclama Voulaz. La fin des haricots, alors ! – (bonniche, la fin des haricots)
  • Nous n'espérons pourtant pas que ce coquin [conseiller municipal], ce maître inconstesté du tripatouillage, y fasse attention. – (tripatouillage)
  • Loin de sa femme, Voulaz n'a plus aucun ressort. – (ressort)
  • –Pourquoi que maman est partie ? – (78740)
  • Gabrielle monta me dire qu'une dame gentiment habillée m'attendait en bas. […] Je sortis, et vis Simone, très élégante, en effet – (gentiment)
  • Au lieu de lui flanquer la trempe si souvent savourée en imagination, je l'invitai à me suivre. – (flanquer)
  • toutes les femmes ne sont pas calquées sur ton modèle, mais chat échaudé craint l'eau froide. – (chat échaudé craint l'eau froide)
  • J'aurais dû épouser une femme pareille, au lieu de la radeuse que tu es. – (radeuse)
  • Ça y est, tu l'as, le ballot, hein ? Il a hâte, lui, de se mettre la corde au cou. Qu'il patiente, le pauvre, qu'il se contente de ta possession illégitime, car je tiens à rester ton mari. – (se mettre la corde au cou)
  • Libre à toi d'engager l'instance, mais je veux qu'on me pende si tu réussis avant cinq ans. – (je veux être pendu si)
  • je t'aurais pardonné de m'avoir trahi pour un homme que tu aurais aimé, d'avoir cédé à une vraie passion après cinq ans de pot-au-feu. – (pot-au-feu)
  • Colle-la toi quelque part, ta place – (quelque part)
  • dis à ton futur que ça m'amuse de claquer du bec, pourvu que je t'empoisonne l'existence. – (empoisonner)
  • –Paul, c'est ton dernier mot ? –L'ultime. –Tu as tort, et tu le regretteras… – (78741)
  • –Lâche-moi, car la main me démange. As-tu envie de recevoir une torgnole en public ? – (X me démange, torgnole)
  • –Sale type ! –Salope ! répliquai-je, tout haut. – (sale type)
  • Un joueur de Zanzi, le long du zinc, constat : –N'en v'là deux qui s'expliquent [couple qui se querelle]. – (zanzi, s'expliquer, 78742)
  • Elle travaille au bout du monde, à Passy, Mme Voulaz, chez des bourgeois que la crise n'affecte guère puisqu'ils ont cinq domestiques. – (au bout du monde)
  • c'est la Marine, logée dans deux longues galeries sous les combles. Il y a là des réductions de tous les flotteurs passés et présents, la barque et le paquebot, la caravelle et le cuirassé. – (78743)
  • J'ai reçu une convocation de l'Office, m'invitant à me rendre rue de l'Abbaye ce matin. […] Je n'ai pas couru, j'ai volé. – (63993)
  • Je cherchai sur le plan le chemin de chez Sirab : vingt minutes à pied, en allongeant le pas. – (allonger le pas)
  • Dis donc, vieux, je me présente comme magasinier avec une carte de l'Office, et le pipelet me vide sous prétexte que le commandant n'arrive qu'à dix heures. Qu'est-ce que c'est que ce commandant ? –Le chef du personnel. – (pipelette)
  • Le chef du personnel. Totor, qu'on l'a baptisé. Une vieille noix qui nous court au lieu de bouffer sa retraite en plantant des choux. Rien salingue, le frère. Méfie-toi, dis-y « Mon Commandant » et achète l'Ècho de Paris. Autrement t'es bon comme la romaine. – (vieille noix, bouffer sa retraite, aller planter les choux, salingue, bon comme la romaine)
  • Vous comprenez, quand vous êtes à l'heure, vous n'avez pas droit à l'indemnité de préavis, si on vous sacque. Ça calme les excités. – (saquer, excité)
  • 54 heures à 3 francs, ça vous 162 francs par semaine, environ 700 francs par mois. Une belle paye, au jour d'aujourd'hui. – (au jour d'aujourd'hui)
  • Mais si vous préférez laisser tomber, ne vous gênez pas, il y a soixante mille amateurs à l'Office. – (ne pas se gêner)
  • Vous aurez l'occasion de faire des heures supplémentaires. La loi de huit heures, on s'assoit dessus. – (s'asseoir dessus)
  • Je vis besogner mes futurs collègues ; vêtus de salopettes ils coltinaient des caisses, ou dressaient sur les rayons des colonnes de roulements à billes – (coltiner)
  • Ils ne m'auraient d'ailleurs pas répondu, car le chef, tapi dans une cage vitrée, les tenait à l'oeil. – (tenir à l'oeil)
  • –Comment que c'est que vous vous appelez, mon garçon ? – (comment que)
  • Qu'est-ce qui vous empêche de chercher une place dans votre partie, au lieu de voler le pain d'un malheureux ? –Mais, Monsieur, j'ai chômé depuis septembre, et je prends la place qu'on m'offre. Suis-je autre chose qu'un malheureux ? – (bouffer le pain de)
  • –Combien que vous gagniez, comme fondé de pouvoir ? –Six mille francs. […] –Autant dire que vous avez sûrement de la galette à gauche. – (mettre à gauche)
  • Moi, j'ai gagné quinze cents francs, le maximum, et je ne crie pas famine. – (74878)
  • Je vous rappelle qu'ici on travaille en bleu, et qu'on commence à sept heures. C'est pas sept heures cinq, c'est sept heures. Compris ? Au premier retard, vous serez balancé. – (balancé)
  • Quelle idée d'apprendre à ce balourd que j'ai occupé un poste supérieur au sien, que je pourrais être son chef ! – (balourd)
  • Saloux m'a affecté au service des expéditions ; je rassemble les roulements portés sur une même commande, les réunis par un fil de fer et les livre à l'emballage. Une besogne de manoeuvre, abrutissante. Le soir, je tiens à peine debout. – (33607)
  • le directeur a diminué tous les appointements de dix pour cent. Il avait un prétexte, le compte de profits et pertes était déficitaires, et les actionnaires se sont bombés. – (se bomber)
  • Et dire qu'au service militaire, je me répétais, après chaque humiliation : –Nom de Dieu, si j'étais civil, il ramasserait ses morceaux, le juteux ! – (ramasser ses morceaux)
  • Si encore j'avais pu flanquer une bonne tripotée à Saloux ! – (tripotée)
  • Le client se plaignit, et Saloux me passa une engueulade soignée – (engueulade)
  • Je rentre, je fais mes valises, et adieu la domesticité. – (faire la valise)
  • Juliette apprit à Pouche les rudiments du métier d'ouvreuse, et la manière d'arracher de gros pourboires à la clientèle masculine. Une roublarde, cette Juliette, qui n'en est jamais de sa poche. – (de sa poche, roublard)
  • Mais, aux échecs, Robert écrasa Chédeau, un as, cependant. – (as)
  • Le vaincu jura de prendre sa revanche, et Robert l'invita à nous accompagner aux Kermadec, où il aurait loisir de pousser les pions de l'aube au crépuscule. – (78744)
  • Je n'ai jamais vu rombière estomaquée autant que le fut la patronne de la pension de famille lorsque Pouche, sous la protection des trois mousquetaires, lui flanqua sa démission à travers la figure. – (en travers de la gueule)
  • Le plus comique, c'est qu'elle essaya de nous avoir au sentiment. –Hélène, quelle ingratitude ! Moi qui vous ai recueillie, choyée, traitée comme ma propre fille… – (le faire au sentiment)
  • nous portions le sac, nous autres, tous les matins, même qu'on ne se gênait pas pour prélever notre morceau. Et pas le plus mauvais, qu'on barbotait, je vous assure. – (ne pas se gêner, barboter)
  • Si Voulaz nous en croyait, il reprendrait sa femme, dont les gages ne valent pas que Guiguitte dépérisse. Oui, Guiguitte file un mauvais coton, malgré l'huile de foie de morue, les oranges et le glycérophosphate. Elle ne rit plus, elle ne chante plus, elle ne joue plus. – (filer un mauvais coton)
  • Je m'étonne que maints chômeurs, et même Robert l'anarchiste, qui ont une sainte horreur de la caserne, du travail à la chaîne et du métro de Paris, se laissent prendre aux bobards de ces fumistes. – (saint, fumiste)
  • Je me crus longtemps en communion d'idées avec ce râleur, qui englobait dans un même anathème le capital et les traîneurs de sabre, la guerre et le Bloc National. – (traîneur de sabre)
  • Ainsi, les communistes n'ont pas l'exécration du militarisme, que leur journal traîne chaque jour sur la claie ? – (78745)
  • Oublie ce que je t'ai confié, une indiscrétion m'empêcherait de passer doublard. – (doublard)
  • je terminai mon temps sans anicroche. J'obtins même les deux galons de laine. Et puis ce fut la classe. – (la classe)
  • du moment que les bourgeois offrent de bons emplois, bien payés, pas fatigants, avec de l'avenir et une retraite, j'en prends un et je mets mon communisme au rancart. – (au rancart)
  • je ne m'intéresse plus aux communistes que pour les tabasser. C'est la vie. – (tabasser)
  • –De quoi n'ai-je pas l'air ? –D'une secrétaire de cellule, parbleu ! –Comment me voyais-tu donc, camarade ? Avec un couteau entre les dents ? –Quadragénaire, mal équarrie et affligée de poils superflus. – (78746)
  • Camarade, je ne suis pas une oie blanche, et je ne t'interdis pas de me débiter des fadaises. Tous les hommes ont cette manie. Cependant, je t'avertis que tu perdrais ta salive à essayer de m'emberlificoter, car je suis une pure intellectuelle, une marxiste. – (oie blanche, fadaises, user sa salive, s'emberlificoter)
  • Voilà ce que donne la société bourgeoise aux intellectuelles : mille francs, le salaire d'une vulgaire piqueuse de bottines, d'une receveuse de tramways ! N'est-ce pas un scandale ? Nous sommes ravalés au niveau de la populace ! – (69008)
  • Durant trois mois, nous hantâmes le Cercle Marxiste, où une douzaine de braves types suaient sang et eau sur les premières pages du Capital – (suer sang et eau)
  • Comment vais-je arranger mon existence ? Je ne peux pas me tourner les pouces toute la journée. – (se tourner les pouces)
  • Arrestation d'un escroc au chômage. Les trois filons de Robert Gibowski. Il travaillait, touchait le chômage et chapardait aux Halles. – (filon)
  • l'attention de deux agents cyclistes que leur bonne étoile avait amenés rue de la Grande-Truanderie fut attirée par le manège d'un individu qui leur parut examiner de trop près des caisses déposées sur le trottoir. Ils l'interpellèrent, constatèrent que ses poches étaient garnies d'oranges extraites de l'une des caisses, et lui mirent la main au collet. – (manège, bonne étoile, mettre la main au collet)
  • non seulement il se « débrouillait » aux Halles, mais encore il y travaillait, ce qui le faisait tomber sous le coup d'une inculpation pour escroquerie au chômage, et il était doublement escroc, n'ayant obtenu son inscription que grâce à la production d'un faux certificat, fabriqué au moyen d'une feuille de papier à lettre dérobée chez un honorable commerçant, qui a déclaré n'avoir jamais employé le lascar. – (lascar, se débrouiller)
  • non seulement il se « débrouillait » aux Halles, mais encore il y travaillait, ce qui le faisait tomber sous le coup d'une inculpation pour escroquerie au chômage, et il était doublement escroc, n'ayant obtenu son inscription que grâce à la production d'un faux certificat […] De bonne prise, Gibowski a été envoyé au Dépôt, où il pourra méditer à l'aise sur les inconvénients d'avoir les dents trop longues. – (avoir les dents longues)
  • Ne nous bilons pas, dit-il. Pour une première condamnation, Robert aura certainement le sursis. – (se biler)
  • Si le juge d'instruction savait tout, dit Jojo, vous seriez inculpés, ta femme et toi, de complicité. Robert s'est gardé de vous mettre dans le bain. – (être dans le bain)
  • Robert est dans de vilains draps. L'escroquerie au chômage, ça ne va pas chercher plus de six mois, un an au maximum, d'accord ; mais attention, il y a autre chose qu'une escroquerie, il y a faux et usage de faux. Un crime pareil vous envoie son homme en cour d'assises, et au bagne ensuite. – (être dans de beaux draps)
  • Un as du barreau nous aurait demandé deux mille francs, comme provision, et le moindre baveux deux cents francs que nous n'avions pas. – (baveux)
  • Depuis six jours, Mme Voulaz croquait le marmot matin et soir au bureau de placement. Moins heureuse que la première fois, elle ne réussissait pas à se faire engager. – (croquer le marmot)
  • Je m'étais couché de bonne heure, après avoir conduit Pouche au cinéma. Qui dort dîne. – (qui dort dîne)
  • J'ai découvert que ces fonctionnaires n'exercent pas un sacerdoce, mais un métier qui les agace ; qu'ils se prononcent au petit bonheur, ou selon la tête du client, et qu'au surplus ils n'ont pas de temps à perdre. – (à la tête du client)
  • J'ai découvert qu'un tribunal ne cherche pas midi à quatorze heures et que peu lui importent les motifs lorsque le délit est patent. – (chercher midi à quatorze heures)
  • J'admets qu'il ne peut être question d'examiner chaque cas au microscope, puisque le président [du tribunal] travaille à la chaîne, rendant une sentence toutes les quatre minutes. – (47930)
  • À droite dans la salle, dans le box des prévenus, ou des délinquants, ou des inculpés, ou des accusés (je ne sais pas au juste comment on désigne le gibier de correctionnelle), ils étaient seize, mêlés de gardes municipaux. – (gibier de correctionnelle)
  • Barjon est à Saint-Antoine ; il avait le diabète, qui ne s'accommode pas avec le régime pâté de foie. Il sortira les pieds devant, l'ancien garagiste en chambre. – (les pieds devant)
  • Sachant la rouspétance vaine et périlleuse, je m'éloignai sans dire mot. – (rouspétance)
  • si je savais où habite Simone, j'irais abattre cette ordure. Elle pourra se vanter, la gredine, de m'avoir eu jusqu'au trognon. – (jusqu'au trognon)
  • Sans doute qu'on t'a mouchardé dans une lettre anonyme – (moucharder)
  • Huit vieux birbes, qui me considéraient sans indulgence, étaient alignés derrière une longue table. L'un de ces fossiles feuilleta mon dossier, puis me lança, comme un injure : –Êtes-vous marié, Monsieur ? – (fossile)
  • –Ah, Ah ! dit le détritus. Vous êtes marié, et vous ne l'avez pas indiqué sur votre demande de secours. Pourquoi ? – (détritus)
  • Les huit macrobes sourirent d'un air entendu. Je me demandais, moi, en quoi mes affaires intimes pouvaient intéresser la commission paritaire. – (78748)
  • je m'épargnerai le contact répugnant des flics, des chats-fourrés et des gardes-chiourme. – (chat-fourré)
  • Un chômeur dont la femme travaille, et qui a touché le secours : c'est clair, c'est net, un an de prison. – (78749)
  • Je ne me jetterai pas du haut de la colonne de Juillet. C'est trop long, cinquante mètres d'agonie, et ça vous abîme trop. J'ai vu une fois ramasser un bonhomme qui avait fait le plongeon. Il n'avait plus de squelette. – (78750)

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