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Citations relevées dans “Je tue les enfants français dans les jardins” (2011)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Je tue les enfants français dans les jardins, avec l'entrée qui y est attachée.

  • mes narines ont attrapé un je-ne-sais-quoi de maritime qui donne envie de s'embarquer. – (53997)
  • les gamins hurlent, Pédé enculé nique tes morts sur la Mecque, c'est la bande-son immuable de mes journées – (pédé, nique tes morts, sur la Mecque, enculé)
  • Sur sa gueule triomphante se lit la satisfaction chafouine de celui qui rumine un sale coup. – (coup)
  • –T'façon j'en ai rien à foutre de toi et de ton italien de mes couilles. Alors tu me casses pas les couilles. – (se foutre de, de mes couilles, casser les couilles)
  • Il vient en cours avec un téléphone, un stylo mâchouillé et quelques feuilles volantes pliées en deux. – (35643)
  • Ça ressemble à la rébellion des jars, se planter face à l'ennemi en étirant le cou, en roulant des yeux censés être terribles, en montrant son envergure en caquetant très fort. Au début, une fois la peur passée, j'ai essayer de raisonner, d'expliquer que ce n'était pas la peine de faire tout ce cinéma – (cinéma)
  • Qu'il y avait des règles établies dans la vie en société et que si on ne les respectait pas c'était la porte ouverte à toutes les injustices. – (la porte ouverte à)
  • ce temple de l'instruction gaspillée comme perles aux cochons – (comme perles aux cochons)
  • même si elle avait déjà quinze ans au moment du départ et que cela signifiait recommencer à zéro, s'habituer à vivre dans une société nouvelle, tirer un trait sur ce qu'elle avait toujours été, apprendre le français dont elle ne connaissait pas le moindre mot. – (71829, tirer un trait)
  • Elle lisait tout le temps, tout ce qui lui tombait sous les yeux. – (76758)
  • Je l'ai faite asseoir dans la salle des profs, seul lieu du collège qui ne soit pas d'une saleté repoussante – (prof)
  • Comme tous ces gens abrutis de sommeil et de dégoût que je frôle les autres jours dans le métro – (abruti)
  • Quand Pierre rentre du travail, parfois rompu d'avoir chargé des cartons de livres, il se sert un doigt de whisky, fume une cigarette et écoute un disque. – (rompu, un doigt)
  • Il n'a jamais appréhendé un réveil, n'a jamais eu besoin de se gaver d'Euphytose avant de se coucher ni de s'inventer des petites chansons qui donnent du coeur au ventre à se fredonner sur le chemin. – (se gaver)
  • Moi, emmitouflée au fond de la salle – malgré le froid glacial de fin novembre le bar est ouvert aux quatre vents – j'étale ma papeterie. – (62833)
  • Je me contente toujours de lire le devoir de Samira en diagonale : je sais d'avance que c'est l'immuable 20/20 qui apparaîtra en tête. – (76759)
  • La plupart des pages sont blanches, ou bien agrémentées de ces gribouillages comme il est d'usage de faire quand on a la tête vide, pour passer le temps. – (gribouillage)
  • Adrami a pompé comme un malade et a recopié la leçon sans se rendre compte que j'interrogeais sur la leçon suivante. – (pomper, comme un malade)
  • les copies de ceux qui viennent chauffer les chaises gentiment, sans éclat – (chauffer les chaises)
  • Devant mon café du matin je refais le monde, je m'interroge sur moi, sur eux, sur ce grand mur qui le sépare de la réalité et moi de la vie. – (refaire le monde)
  • Je me demande régulièrement ce qu'ils deviendront, eux qui scient jour après jour la branche sur laquelle ils sont assis – (scier la brancher sur laquelle on est assis)
  • Il m'est apparu évident, en trois mois d'observation, qu'Hervé Sarafian fait partie de ces hommes qui savent toujours tout mieux que tout le monde, mieux que les femmes en particulier, du genre à vous filer des conseils de pédagogie sur un vélo d'appartement. – (76762)
  • Moi me levant chaque matin avec les tripes nouées – (avoir les tripes nouées)
  • Au moment où je passe le portail du collège je suis hélée par le CPE. À son air en coin je me demande ce qu'il y a ENCORE, il a régulièrement des réflexions à me faire sur tout et n'importe quoi. – (air en coin, tout et n'importe quoi)
  • Cette fois-ci je ne suis pas d'humeur à me laisser marcher dessus par ce type qui remet systématiquement en question le travail des autres. Sa réflexion pue l'accusation. – (ne pas se laisser marcher dessus)
  • si vous me dites qu'il y en a un qui a trouvé très amusant de pisser dans la poubelle à ce moment-là je ne sais pas quoi vous dire. À part qu'on a affaire à des cerveaux pas bien cuits, mais ça ce n'est pas de mon ressort. – (76764)
  • –Je compte sur vous pour éclaircir l'affaire. Vous allez demander que le coupable se désigne en les menaçant d'une punition générale. –Pas question. Mais enfin, il y a des limites ! – (pas question !)
  • vous savez très bien que personne ne se dénoncera et que le coupable fera porter le chapeau à la classe entière plutôt que d'assumer. – (porter le chapeau)
  • Je me contente de réagir comme une personne lucide qui sait pertinemment qu'aucun désir de justice de les traverse jamais sauf quand il s'agit de sauver leur propre gueule. – (sa gueule)
  • Mes rapports avec lui étaient déjà tendus, mais je crois que je viens de me le mettre à dos jusqu'à la fin de l'année. – (à dos)
  • Il en rappelle certains à l'ordre, attrape des pans de blousons crasseux pour tenter de tempérer l'hystérie générale. Certains répondent par un majeur bien dressé vers lui dès qu'il tourne les yeux. – (majeur dessé)
  • et dans le cohue les filles braillent parce qu'elles ont senti du pince-fesses. – (pince-fesses)
  • Je reconnais la feuille épinglée au mur, c'est l'un des polycops que je viens de distribuer en cours. Mais au dos de la feuille de leçon, une main aux vagues connaissances anatomiques a tracé une scène porno – (polycop)
  • Deux ou trois gamins sont restés là et guettent ma réaction avec un rictus sournois. L'un dit : Aya, elle marronne. […] Quelques « aya » supplémentaires ponctuent la fuite des survêtements et des casquettes dans l'escalier. – (76767)
  • L'un dit : Aya, elle marronne. Il faut donc que je leur montre que je ne marronne pas le moins du monde, et après avoir détaché la feuille du mur je me retourne vers eux d'un air absolument indifférent. – (marronner)
  • mon pressentiment se révèle juste, ça ne pouvait être que lui, l'obsédé sexuel de service, le chat, Malik. – (X de service)
  • l'obsédé sexuel de service, […] Malik. Malik qui avait gueulé, en me voyant arriver le jour de la rentrée : Madame c'est vrai que les Italiennes elles sont bonnes ? – (bonne)
  • Depuis longtemps, il n'ose plus me dire « Échappe-toi de là », il sait que je n'aurai jamais le courage de tout plaquer et de recommencer ma vie à zéro – (plaquer)
  • il ne pensait pas à mal ; c'était une blague ; il ne comprenait pas pourquoi j'en faisais tout un fromage ; il me trouvait diablement susceptible. – (faire un fromage de)
  • C'est demain qu'aura lieu la punition générale, l'après-midi de colle. Les babines sont retroussées. La plupart des élèves me font la gueule, refusent de sortir les cahiers – (faire la gueule, heure de colle)
  • Je parle dans le vide, étant donné que même Samira aujourd'hui ne me répond pas. – (parler dans le vide)
  • Un mercredi après-midi de colle, c'est un après-midi volé à son travail d'esclave. Elle pourra étudier au lieu de repasser les vêtements des hommes. – (heure de colle)
  • elle a décidé de clamer haut et fort que je suis d'une scandaleuse partialité, que je m'en prends toujours aux mêmes, que je ne l'aime pas. Elle répète en boucle – (65350)
  • Je m'approche de la collègue d'histoire-géographie dont le nom m'est familier vu qu'il s'étale sur beaucoup de bureaux et de portes, DUMONT SALE PUTTE ON VA TE CREVER. – (pute)
  • l'idée que je m'en fais en l'entendant clamer, parangon de la discipline, quelle punition elle a flanqué à qui et comment chez elle on entend les mouches voler. – (entendre une mouche voler)
  • combien de fois j'ai entendu de la part des élèves des promesses de lui « faire la misère », de « la faire pleurer », de « lui planter le bordel ». […] Dumont, aya la misère qu'on y fait, que quand elle rentre chez elle, elle regarde toujours derrière elle. – (faire la misère à, bordel)
  • Pourtant vous Madame, sur la Mecque on vous aime bien – (sur la Mecque)
  • abusée par les pérorations pontifiantes de Dumont, je suis persuadée que ça doit fonctionner du feu de Dieu. – (du feu de dieu)
  • –Tu as des problèmes avec eux ? Avec moi, ça va très bien. Avec moi, ils marchent au pas. Avec moi ils ont compris que le premier qui bouge… – (50703)
  • Avec moi, ils marchent au pas. Avec moi, ils ont compris que le premier qui bouge… Parce que tu comprends, des élèves comme ça, il faut les visser immédiatement. – (visser)
  • J'ai cinquante ans, Lisa. J'ai eu le temps de prendre de la bouteille et les gamins me voient un peu comme une maman. – (avoir de la bouteille)
  • simplement, moi j'ai arrêté de me battre contre les moulins à vent. Je n'enseigne plus. Je n'essaye même plus d'enseigner. Je leur fais le corbeau et le renard […] et je leur fais colorier le dessin. – (se battre contre des moulins à vent)
  • Je leur fais le corbeau et le renard […] et je leur fais colorier le dessin. –Mais attends, ils ont seize ans ! –Et alors ? Si tu voyais comme ils tirent la langue pour colorier sans dépasser… – (tirer la langue)
  • Voir une gamine de seize ans se faire besogner par un vieux type entre deux voitures, dans une rue déserte – (besogner)
  • je me retrouve avec sur les bras la révélation qu'une de mes élèves se prostitue le matin avant d'aller chauffer les bancs d'une école. – (chauffer les chaises)
  • Après tout, ce que fait de son cul cette pétasse ne me fait ni chaud ni froid. – (cul, ni chaud ni froid)
  • Depuis trois mois, elle travaille à me pourrir la vie avec ses allusions grossières à mon physique, commentant à voix haute toute ce que je porte, ma façon de parler ou de marcher, jetant dès qu'elle le peut de l'huile sur le feu des provocations. – (pourrir X, jeter de l'huile sur le feu)
  • On ne peut pas laisser une gamine de seize ans faire la pute sans réagir, même si intimement on est persuadée que c'est l'unique chose qu'elle sera capable de faire dans la vie. – (pute)
  • Elle convient que Cindy est une fieffée cagole mais de là à faire le tapin il y a de la marge. – (cagole, de là à X il y a de la marge)
  • Nous sommes deux maintenant avec cette merde sur les épaules et nous prenons la décision de lui en parler avant de déclencher le psychodrame. – (sur les épaules)
  • L'assistante sociale […] depuis quelques semaines elle se consacre corps et âme au dossier de la petite Thi, chez qui on a détecté une forte odeur d'inceste et de quasi-séquestration. – (47851)
  • Alors qu'elle sue sang et eau pour baragouiner quatre mots de français, elle commence en italien à former quelques phrases déchiffrables – (suer sang et eau)
  • elle est bonne en maths. – (maths)
  • Des polars, j'en ai vus, et lus, il fut un temps aussi où je m'envoyais des traités de criminologie clinique ou judiciaire – (s'envoyer)
  • dans mes mains monte cette envie de la baffer qui dure depuis le début de l'année. – (baffer)
  • Moi je me sens très bien dans ce nouveau rôle qui me va comme un gant – (comme un gant)
  • Hélène […] a la bonne idée de sortir des tiroirs l'assistante sociale, la brigade des mineurs et le spectre du Sida, ce qui a comme résultat dans un premier temps de refermer la petite comme une huître. On attend un peu. – (se fermer comme une huître)
  • Tu sais ce que je crois ? Que tu es ce genre de fille qui adore se faire tripoter par les vieux vicieux pour pas un rond, et qui en redemande. –Non, ce n'est pas vrai, j'suis pas une salope, moi ! – (tripoter, pour pas un rond)
  • Ça vous fait chier qu'à la fin du mois je palpe plus de fric que vous ! – (faire chier, palper)
  • Enfin, tu vends ton corps, là ! –Je vends ce que je veux, je m'en bats les couilles. –Tu fais ça de ton plein gré, en plus ? Il n'y a personne derrière toi ? –Non. Je fais ce que je veux, je m'en bats les couilles, c'est tout. – (s'en battre les couilles)
  • Mais qu'est-ce qui t'obliges à faire ça ? Il y a quand même un problème à la base, pour qu'une collégienne décide en toute conscience de se prostituer… – (à la base)
  • –Chais pas, moi. Comme ça, je m'achète des trucs. Des trucs dégaine, quoi. –Des trucs dégaine ?… –Ouais, des trucs classe, quoi. Des marques. Je sais que ça vous fait chier, que moi je peux me payer des marques. – (dégaine, classe)
  • nous regarder de haut, nous, pauvres cloches mal baisées, même pas assez malignes pour faire de même et assez bêtes de nous contenter de notre dénuement en trucs dégaines. – (cloche, dégaine, mal baisée)
  • On partait ensemble au lycée et dans la voiture c'est moi qui faisais la tête, parce qu'il allait me falloir étudier toute la journée. – (faire la tête)
  • on le considérait comme un notable, il était le professeur, celui qui avait réussi à la sueur de son intelligence et qui avait le pouvoir de rendre plus intelligents les enfants qu'on lui confiait. – (à la sueur de son front)
  • Je ne suis que sa fille, petit bout de femme dont le visage n'a pas encore complètement perdu les douceurs de l'adolescence – (petit bout)
  • La précarité ? Un type comme Malik glisse ses pieds chaque matin dans des baskets qui coûtent un SMIC et Adrami a dans son sac un téléphone de ministre. – (76771)
  • je ne peux qu'espérer qu'en l'absence de ses deux acolytes il se tiendra tranquille, d'autant plus que j'ai envoyé Malik au fond, du côté du radiateur. – (76772)
  • Cindy me fait la gueule, ce qui est assez prévisible. Pas une seconde, elle ne détache de moi son oeil noir, et je ne sais pas si ce harcèlement est motivé par la crainte que je parle ou par une sourde menace. – (76773)
  • je me laisse abuser, convaincue que la logique d'autorité et de sanction a fini par porter ses fruits. Nous sommes à deux semaines de Noël : il serait temps. – (68159)
  • je me sens enfin capable de faire un cours ainsi qu'on me l'a enseigné pendant mes années de formation, découpant le temps en tranches de dix minutes – au-delà, les pauvres petits habitués à zapper ne peuvent plus se concentrer – un chouïa de grammaire, une pincée de vocabulaire, quelques mots de civilisation. – (zapper)
  • Un putain de cours que mon inspecteur, s'il n'avait pas l'habitude de se défiler devant les professeurs en détresse des Zones Sensibles, aurait trouvé du feu de Dieu. – (putain de X, du feu de dieu)
  • mais aujourd'hui j'ai l'intention de profiter de ce petit moment d'un calme miraculeux pour faire ce pour quoi je me suis crevé la peau : enseigner. – (se crever la peau)
  • et s'insèrent dans le groupe en poussant, en distribuant au passage quelques coups d'épaules et de poings, réveillant un chapelet de Nique ta mère et Va te faire enculer – (nique ta mère)
  • Il crie à Malik « T'es un gros pédé de la rue et pour la sodomie c'est gratuit », Malik répond « Ferme ta gueule, sale clando, sale noir, nique tes morts » – (clando, nique tes morts)
  • Pour certains, j'étais la prof avec des couilles qui avait été blessée en essayant de séparer deux élèves, deux tueurs de surcroît. – (avoir des couilles)
  • je parviens malgré tout à relativiser, à me dire qu'il faut être fadade pour aller séparer deux caïds qui s'écharpent. – (fada)
  • dès mon retour, la semaine prochaine, avec encore ma bugne au sourcil et l'emplâtre rosé du pansement, je les aurait devant les yeux, encore là, indéboulonnables. – (bugne)
  • j'avais choisi ma place après un fin calcul, pas au fond pour ne pas sembler faussement potache, pas devant comme une fille à papa, mais au milieu, anonyme parmi mes camarades. – (fils à papa)
  • Au coeur de l'école et de ses cafards, du bachotage ennuyeux et de certains cours qu'il nous fallait bien subir, il y avait un monde merveilleux qu'on découvrait en poussant une porte, la porte de la salle de Monsieur Genovesi – (bachotage)
  • j'y lisais l'admiration amusée, la révérence presque idolâtre, parfois même certaines paillettes ressemblant à un amourachement pour de rire. – (pour de rire)
  • C'est ça que j'attendais du monde. Il est évident que je me suis plantée sur toute la ligne. – (sur toute la ligne)
  • Accident tu parles. Ce qui s'est passé […] n'est autre que la conséquence directe […] de l'échec de notre entreprise. – (tu parles !)
  • un dessin porno te représentant épinglé sur un mur, ça n'a jamais tué personne – (ça n'a jamais tué personne)
  • me tend la lettre d'excuses pondue par Malin et Adrami. – (pondre)
  • Ils ont même poussé le zèle jusqu'à la taper à l'ordinateur, convaincus sans aucun doute qu'une jolie présentation nettoie la souillure, fait passer les pilules et dissimule l'hypocrisie criante de ses auteurs. – (avaler la pilule)
  • écrire quelques mots auxquels ils ne croient pas une seconde, histoire de faire plaisir à tout le monde – (pas une seconde)
  • Tout va divinement bien. Ma colère me donne des ailes. – (donner des ailes)
  • Entrer comme ça, avec ma figure encore tuméfiée et mes sourcils qui, de par leur blessure et le signe de ma fureur, ont perdu la douceur de leur arc, a immédiatement donné le ton. – (donner le ton)
  • Ils se regardent l'un l'autre, le menton pointé avec agressivité, entièrement enfermés dans leur petit conflit merdique, parfaitement convaincus de l'importance vitale de leur guerre. – (merdique)
  • tout le monde se regarde en chien de faïence, s'épie et se soupçonne, les gentils médiocres serrent les fesses de peur qu'une tragédie ne s'abatte sur eux – (chiens de faïence)
  • C'est l'ambiance étrange dans la salle des profs qui m'a mis la puce à l'oreille. Il y règne un silence inhabituel. – (la puce à l'oreille)
  • La salle des profs s'est mise à tourbillonner, à étinceler de paillettes. Je suis en train de tourner de l'oeil. – (tourner de l'oeil)
  • un petit événement, une petite aventure, ils allaient sûrement en parler aux copains pour se faire mousser, ça fait toujours sont petit effet de raconter qu'une fille de la classe s'est écrasée sur le trottoir. – (se mousser, pincer son petit effet)
  • C'est la première fois que, bravant la tourmente, je m'extirpe de la place forte de la salle des profs pendant la récré de dix heures pour me mêler aux élèves. – (récré)
  • les politesses habituelles, Pédé Enculé Nique ta mère Aya je cague sur tes morts. C'est édifiant ; je remarque que dans leurs bouches ce ne sont pas des insultes, ils se balancent tout ça, hilares, en se tapant sur l'épaule comme on se dit bonjour. – (76776, taper sur l'épaule)
  • Il n'y a là aucune conversation. Ce qu'ils font, je peux le nommer parce que c'est un verbe qui revient souvent dans leur langage : ils RIGOLENT. Je sais maintenant ce que signifie Rigoler que jusqu'à présent j'entendais, à tort, comme Rire. Rigoler, c'est se balancer des saloperies à la gueule, le plus souvent basées sur d'hypothétiques activités intimes des mères, et insister jusqu'à ce que l'offensé présumé se rebiffe en frappant à l'aveuglette. C'est aussi s'arracher des trucs des mains et des poches, des trousses, des téléphones, des jeux vidéo. – (rigoler)
  • Personne ne pourrait conserver une once de santé mentale en vivant dix heures par jour dans cette démence. – (sans une once de X)
  • Je n'ai pas vraiment le coeur à l'ouvrage en montant en cours avec les Quatrièmes. – (donner du coeur à l'ouvrage)
  • mon esprit est à vingt mille lieues d'ici, et je me rends compte que je plaque des mots sur la poussière dans un automatisme de poupée. – (à mille lieues de)
  • Pendant que je fais mon cirque habituel – occuper le trône crasseux du bureau, saluer, faire régner l'ordre et la discipline – (cirque)
  • les haussements d'épaules voulant me faire passer pour la chieuse de service, tout ça je ne l'ai pas oublié – (chieur, X de service)
  • car je viens d'ouvrir les yeux sur quelque chose que j'aurais préféré ignorer, la petitesse de ceux qui travaillent avec moi. – (46692)
  • il me semble évident que la salle des profs n'est fréquentée que par des êtres ratatinés, accrochés à leurs carnets de notes et à leurs revendications syndicales – (ratatiné)
  • peut-être tous ces gens si petits qui m'entourent ont été un jour comme moi, exigeants et rebelles, et que peu à peu, sous les insultes et les crachats, ils se sont résignés, ils sont rentrés dans le rang – (rentrer dans le rang)
  • Je venais de prier Noumein de se déplacer pour tempérer ses bavardages. Il a discutaillé un moment, cherchant à vendre son tapis par tous les moyens – (discutailler, vendre des tapis)
  • Chez les collègues aussi, [la mort de] Samira n'avait été qu'un feu de paille. Il y avait d'autres priorités. – (feu de paille)
  • un petit avertissement de travail et de conduite qui, vue la démission des parents, aurait autant d'effet qu'un emplâtre sur une jambe de bois. – (emplâtre sur une jambe de bois)
  • Je n'ai en général aucune envie de parler, ni de me montrer en public, ni de me faire belle. Cela fait partie des choses qui sont mortes le jour où je suis entrée dans ce collège. Autour de moi peut-être cela appelle-t-on ça un sacré coup de vieux ; mais il s'agit tout simplement du désir de refuge de celle qui passe ses journées devant les yeux des autres – (coup de vieux)
  • j'étais prof. De quoi ? D'italien. Ça s'enseigne, ça ? demande le type avec un étonnement non feint. Bien sûr que non, ai-je la présence d'esprit de répliquer, c'est une sorte de science infuse qui vous tombe toute cuite dans le bec à la première bouchée de pizza. – (tomber tout cuit dans le bec)
  • En fil rouge des différents visages que peut prendre ce concept, grand sujet de polémiques de bistrot devant l'Éternel, une immuable idée maîtresse – (fil rouge, X de comptoir, 76778)
  • Des dingues, des mal baisés, des obsessionnels, des tyrans. Des incapables, des faibles, des trouillards. Névrosés et sadiques – (mal baisée)
  • Et le prof de maths de son fils, blablabla. Et ces petits qui s'ennuient à l'école, ah là là qu'est-ce qu'ils s'ennuient. – (bla-bla-bla, ah ! là ! là !)
  • c'est vrai qu'à l'école on ne répète pas aux gosses toute la journée à quel point ils sont géniaux, on ne chante pas Star Academy à poil avec une plume dans le cul et on leur demande autre chose que RIGOLER. – (76779)
  • Je parie en mon for intérieur que dans cinq minutes, il va me sortir le doux refrain des vacances. Et paf, ça ne rate pas. – (ne pas rater)
  • Je viens de me rendre compte qu'un étron aux origines inconnues déplace bien plus d'air que la mort d'une gamine. – (déplacer de l'air)
  • Je suis persuadée que je ne vais pas tarder à apprendre que les syndicats sont montés au créneau, organisant sur le champ une cellule de crise pour enquêter – (monter au créneau)
  • Il faut que mon visage retrouve son antique douceur, se désquame de cette teinte de papier mâché qui fait que je ne suis plus moi-même. – (figure de papier mâché)
  • le dimanche soir, je me suis mise à pleurer à gros bouillons – (20057)
  • au coeur d'une meute hurlante, refusant de s'asseoir, vociférant que les Italiennes étaient BONNES et qu'elles suçaient – (bonne)
  • un lycée plus central et plus bourgeois où les gosses de riches m'avaient fait tourner en bourrique : l'un d'eux m'avait même dit que je n'avais pas d'ordres à lui donner vu que son père gagnait plus que moi – (76781, faire tourner en bourrique)
  • J'avais alors appelé Adrami à mon bureau et lui avais ciré les pompes : comme quoi il me semblait le plus mûr et le plus apprécié dans cette classe, le plus malin aussi – (cirer les chaussures de)
  • Mets-toi bien dans la tête une chose très importante : tu ne dois jamais laisser traîner quoi que ce soit. Pas un stylo, pas une paire de lunettes, pas un centime. – (se mettre dans la tête)
  • On, mais qui ? Pas la peine de chercher midi à quatorze heures. Il ne pouvait s'agir que des connards habituels, planqués derrière l'anonymat de leur forfait. – (chercher midi à quatorze heures)
  • L'envie de demander si Malik Lassouad et Adrami M'Ze faisaient partie de ceux-là m'a brûlé langue un instant mais je savais bien qu'ils ne me répondraient pas, secret professionnel oblige. – (brûler la langue)
  • j'ai bien clamé haut et fort que j'avais déposé plainte, histoire que tout le monde l'entende bien et se le tienne pour dit. – (histoire de)
  • Puis il a bien fallu que je fasse le deuil de mon beau sac en cuir florentin – (faire son deuil de)
  • il y a aussi cette perspective d'obtenir une mutation. Dans six mois peut-être, la quille. – (quille)
  • J'ai des frissons à l'idée que cette nuit, alors que je dormais comme un bébé dans un univers incontaminé, mes pires cauchemars se trouvaient séparés de moi par une simple cloison de quelques centimètres. – (s'endormir comme un bébé)
  • je détermine qui en est à l'origine. Tout le monde regarde Malik. Ça ne m'étonne qu'à moitié, il était beaucoup trop calme pour être honnête. – (ne X qu'à moitié)
  • Ce qu'il y a de pratique avec des gamins comme ça, c'est que quand ils se comportent convenablement on peut immédiatement flairer l'anguille sous la roche. – (anguille sous roche)
  • –Malik ? –C'est pas moi Madame ! La Mecque c'est pas moi. –C'est pas toi quoi ? Il s'est bien passé quelque chose pour que ça ne soit pas toi. –Allez, z'y va, toujours moi… – (sur la Mecque, zy va)
  • cherchant des yeux ce qui a bien pu faire ce bruit qui vient de foutre en l'air mon cours en l'air. – (foutre en l'air)
  • Chtok, tzoiiing. C'est ce petit bruit qui me fait me retourner […] il y a un couteau qui vient de traverser la classe et de se planter dans mon bureau en faisant Chtok tzoiiing. À un mètre de moi. – (76783)
  • Mais tu es complètement con, ma parole ! complètement con ! Mais tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? – (ma parole !)
  • je dois être complètement folle pour trouver que ce n'est pas normal. –Ah ça, complètement folle, c'est sûr. Il a répondu calmement en se vrillant l'index sur la tempe. – (index sur la tempe)
  • –Maintenant tu dégages hors de ma vue, c'est terminé, je ne veux plus jamais te revoir. – (dégager)
  • –JE-T'EN-CU-LE. –Encule qui tu veux, tu iras enculer aussi le conseil de discipline. Dehors. – (je t'encule)
  • que tu te la joues mais avec la gueule que t'as moi si j'avais ta gueule je me serais déjà flingué, allez La Mecque que tu te prends pour un top model – (se la jouer)
  • Sarafian est là, dans l'entrée, et il n'en bat pas large. C'est davantage par sens du devoir que pour voler à mon secours qu'enfin il réagit et vient s'interposer entre le dément et moi – (n'en mener pas large)
  • si ça arrivait à ses oreilles, il s'en féliciterait certainement. – (arriver aux oreilles de)
  • c'était [le couteau] celui d'Adrami, que Malik s'en était emparé en douce pour faire le guignol avec. – (faire le guignol)
  • Lui non, il n'est pas coupable. Il faut le comprendre, il est comme ça : quand on le cherche trop, il pète les plombs. Ce sont exactement les termes employés. – (chercher qqun, péter les plombs)
  • On a cependant tout remis sur le tapis : les nombreux manquements de Malik à la discipline, ses perpétuelles allusions sexuelles, le dessin porno, la bagarre qui m'a envoyée aux urgences. – (sur le tapis)
  • Malik est définitivement viré du collège. – (viré)
  • Malik me regarde droit dans les yeux en faisant glisser horizontalement son pouce contre son cou. Ce dernier geste n'a échappé à personne. On me conseille d'aller porter plainte auprès de la police pour agression verbale et menaces caractérisées. – (faire glisser horizontalement son pouce contre son cou)
  • Avec cette histoire-là j'ai repris un tant soit peu ma place de dominante dans la classe. J'ai payé le prix fort mais c'est ainsi – (au prix fort)
  • il faut que je me refasse une santé après la perte du bébé, j'ai besoin de sommeil, d'une nourriture équilibrée – (se refaire une santé)
  • Tant pis pour mes rêves de Portugal ; ça attendra l'année prochaine. – (74509)
  • il faut que je me refasse une santé après la perte du bébé, j'ai besoin de sommeil […] Il ne me reste plus alors que la perspective de glander. Pierre et moi parfois nous chamaillons tendrement à propos de ce verbe : pour lui, glander signifie s'ennuyer, tourner en rond, zapper mollement devant la télé, choses dont la seule idée lui fait horreur. Pour moi en revanche, glander comporte une foule d'activités qui ne sont pas de l'ordre de la fonction sociale et de la rémunération. Lire, aller au cinéma, griffonner sur des carnets des ébauches de nouvelles, repeindre un placard, voilà qui est glander. – (glander)
  • pour lui, glander signifie s'ennuyer, tourner en rond, zapper mollement devant la télé – (zapper)
  • griffonner sur des carnets des ébauches de nouvelles – (1697)
  • et tout cela aurait pu avoir lieu si Malik n'avait pas piqué le couteau d'Adrami pour essayer de prouver à cette bande de dégénérés que c'est lui qui avait la plus grosse. – (avoir la plus grosse)
  • Pierre un jour les pria de ne plus laisser leurs boites de Coca et leurs papiers gras sur notre porte en partant, et ils répliquèrent par le classique « Qu'ess' t'as, t'es pas content, sale raciste » avant de lui grogner de fermer sa gueule. – (t'es pas content ?)
  • Quoi qu'il en soit, la menace a fait son petit bonhomme de chemin ; et pour la toute première fois […] j'ai le désagréable réflexe de regarder derrière moi en rentrant à la maison – (aller son petit bonhomme de chemin)
  • les gars qui l'accompagnaient me rappelaient vaguement quelque chose, mais je n'aurais pas mis la main au feu qu'il s'agissait de ceux de ma porte. – (mettre sa main au feu)
  • ils étaient tous deux [Malik et Adrami] en train de se donner des coups en se lançant l'injure suprême : pédé. – (pédé)
  • Mais le conseil [de classe] prend fin, sur des conclusions peu reluisantes. Au vu des résultats, les trois quarts de la classe ne pourront jamais passer en Seconde. – (pas reluisant)
  • il me semble évident qu'il trouvera un jour la possibilité de se recycler dans la délinquance, trafiquant du shit ou des cigarettes tombées du camion pour se payer des téléphones ou des trucs dégaine. – (tombé du camion, dégaine)
  • Le reste du temps, il traînera sous des portes cochères et racontera à ses comparses, pour amuser la galerie, à quel point il faisait la misère à ses profs. – (pour la galerie, faire la misère à)
  • Hélène me glisse, philosophe : Tu comprends, deux conseils de discipline, ça la fout mal dans les statistiques du rectorat. Il ne veut pas que son collège soit le mouton noir de l'Académie. – (glisser, ça la fout mal, mouton noir)
  • –Tu m'as pris la tête, alors maintenant c'est moi qui te prends la tête. – (prendre la tête)
  • si tu as du mal à accepter que tu puisses avoir des torts, tu es mal barré dans la vie, tu sais ? – (mal barré)
  • Tu vas nous faire un flan pareil à chaque fois qu'on te mettra face à face avec tes fautes ? – (faire un flan)
  • Moi, quand y'a des gens qui me respectent pas, je les respecte pas et je leur fais la misère. – (faire la misère à)
  • J'en ai rien à foutre. Les flics, je les encule et toi aussi je t'encule. – (je t'encule)
  • un pas de tango, et vas-y que je te repousse pour mieux te vouloir ensuite. – (et vas-y que)
  • la victime était un truand à la petite semaine qui visiblement cumulait les problèmes et les ennemis. – (à la petite semaine)
  • il confessa une foule de choses, quelques vols à l'arraché et une implication dans un trafic de téléphones portables – (vol à l'arraché)
  • Adrami a donc été innocenté du meurtre de Malik mais fut placé dans un foyer pour jeunes délinquants. Bon débarras. – (bon débarras !)
  • Noumein et Marel […] continuent à chauffer les chaises au fond de la salle en s'agitant sans ferveur. – (chauffer les chaises)
  • et l'avenir brille comme un sou neuf. – (comme un sou neuf)

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