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Citations relevées dans “L'argot au théâtre (vaudeville), dans Les coups d'épée dans l'eau” (1863)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans L'argot au théâtre (vaudeville), dans Les coups d'épée dans l'eau, avec l'entrée qui y est attachée.

  • Défendre [interdire] l'argot ! une si jolie langue et qui faisait si bien son chemin au théâtre ! Moi qui espérais la voir devenir classique ! Si bien qu'un jour, – ô rêves évanouis ! – cet idiome aurait été transplanté du bagne au collège de France ! Si bien qu'on aurait fini par instituer, au lieu de l'Académie française, l'Académie des Quarante-Voleurs ! – (faire son chemin)
  • Comment présenter maintenant le petit acte, tout en argot, que nous devions lire jeudi au Palais-Royal, sous ce titre pittoresque : une Araignée dans le plafond ? – (avoir une araignée au plafond)
  • Mais si auparavant, pour nous remonter le moral, nous nous introduisions quelque chose dans le tube… je veux dire si nous mangions un morceau ? –Oui, c'est le moment de béquiller… pardon ! de déjeuner. – (manger un morceau, s'insinuer qqchose dans le tube, béquiller)
  • Le titre reste, je suppose. Une Araignée dans le plafond ! c'est un titre très-gentil, ça. –Comment ! gentil ? Mais, insensé, c'est tout ce qu'il y a de plus argot ! Commence par effacer le titre. – (avoir une araignée au plafond)
  • Il s'agit de changer tous les noms de nos personnages ; ce n'est pas de l'argot, mais ils sont… familiers ! Donc, notre épicier Crapouillard deviendra Nérestan, notre amoureux Dodolphe deviendra Corasmen, notre chemisière Ninie deviendra Laonice. Rien que des noms grecs et romains. –Mais puisque la scène se passe rue Mouffetard ? –C'est égal. Le grec, c'est toujours plus noble. – (Dodolphe, Nini)
  • Que j'ai donc été cauchemardé cette nuit ! Je m'étais inséré dans mes torchons à huit heures de relevée ; mais pas moyen de pioncer ! – (torchons, être cauchemardé)
  • Si au lieu de pioncer, nous mettions piquer un chien ? –C'est toujours de l'argot. Non, j'ai mieux ça ; écris (il dicte) : « Alors que dans mon lit j'ai cherché le repos, – exhalant en soupirs ma tristesse farouche, – de ma longue insomnie j'ai tourmenté ma couche. » –(à part) Piquer un chien était joli pourtant. – (piquer un chien)
  • Je suis vieux, il est vrai […] Ce moufflet de Dodolphe ne me fera pas renâcler. – (mouflet)
  • D'abord je m'en vas lui dire de se pousser de l'air, et plus vite que ça ! – (se pousser de l'air, et plus vite que ça !, je vas)
  • moi, j'aurais tout bonnement remplacé se pousser de l'air par se cavaler, se la casser ou se déguiser en cerf. C'est tout aussi poétique et cela aurait fait moins de remaniements. – (se pousser de l'air, se la casser, se déguiser en cerf)
  • Ces messieurs veulent-ils se passer un glacis d'eau d'aff ? – (eau d'affe, glacis, se poser un glacis)
  • Nous passons aussi : « Il a le sac, » que M. Labiche a transformé en : « Ce héros voit chez lui le Pactole rouler ; » – M. Marc-Michel proposait de dire que le héros était « rupe » ou « suif. » – (suif, rup)
  • Il y a encore « des navets ! » terme de mépris en argot, qu'on a fort amélioré. M. Marc-Michel a proposé successivement « à la balançoire ! – à l'ours ! – du flan ! – zut ! » – Mais, malgré la délicatesse et le choix de ces expressions, M. Labiche s'est arrêté à : « Ôte-toi de mes yeux ! Laisse-moi : ton aspect me devient odieux. » – (des navets !, envoyer à la balançoire, envoyer à l'ours, du flan)
  • M. Marc-Michel sonne son domestique et demande son paletot. –Voilà, mon dab. –Oh !… ce drôle doit être payé par mes ennemis pour me compromettre auprès de la censure [l'argot est dorénavant interdit]. Je ne suis plus ton dab, misérable ! –Monsieur n'est plus mon maître ? Alors monsieur me chasse ! –Je suis toujours ton maître, mais je ne suis plus ton dab. – (dabe)
  • Donne la pièce que je la porte à Dormeuil… Oh ! un instant : voyons d'abord si cela a de l'oeil. –Saperlotte !… je veux dire par Jupiter ! Mais toute la pièce est en vers, maintenant ! – (avoir de l'oeil, saperlotte !, par Jupiter !)
  • Votre petite pièce [de théâtre] est chouette : elle n'a rien de toc, seulement, – soit dit sans vouloir la débiner, – elle ne rentre pas dans le cadre de mon boui-boui. – (toc, bouibouis)
  • Vous et moi, mes bons zigues, nous ne jabottons pas la même langue ; nous ne pourrions pas nous entendre. Ainsi, du flan ! Vous avez le droit de vous asseoir. – (du flan, allez vous asseoir)
  • Le dab de l'Odéon, Signé : La Rounat [directeur du théâtre de l'Odéon de 1856 à 1867]. – (dabe)

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