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Citations relevées dans “Des dangers de la Prostitution ; par Aimée Lucas” (1841)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Des dangers de la Prostitution ; par Aimée Lucas, avec l'entrée qui y est attachée.

  • La première réforme à opérer est donc de faire rentrer immédiatement toutes les filles nomades dans les maisons de tolérance. J'entends par filles nomades, celles qui changent fréquemment de demeure, et que leurs souteneurs et les matrones désignent, dans leur étrange langage, sous le nom de grandes faiseuses, d'habiles travailleuses. – (75841, maison de tolérance, faiseuse, travailleuse)
  • L'habile travailleuse se fait un grand mérite de donner beaucoup d'argent à son souteneur, qui, en revanche, doit lui prêter main forte. – (travailleuse)
  • la fille perdue parlera de son heureuse position, étalera sa brillante toilette, ses bijoux, et elle le pourra d'autant mieux, que la grande faiseuse jouit d'un crédit illimité chez les marchands spéciaux. – (faiseuse)
  • que sa femme, comme il la nomme, soit arrêtée pour quelque infraction aux règlements de la police ; aussitôt nous le voyons à la préfecture, bravant héroïquement les rebuffades et le mépris de tous les employés, suppliant, avec toute l'éloquence d'un affamé à qui on a enlevé ses moyens d'existence. – (femme)
  • Dans le langage de ses semblables, cet individu, par cette belle action [dénonciation d'une prostituée illégale], a acquis le nom, je dirai presque le grade de recoqueur, puissante recommandation auprès de la police, qui a le tort de se servir de ces misérables-là. – (recoqueur)
  • à l'avenir il agira le code à la main, et sous la bannière des renards (mot technique) qu'il a connus dans les prisons. – (renard)
  • il aura des faiseuses habiles, lui aussi, qui lui feront chacune cinq francs par jour – (faiseuse)
  • elle y sera entièrement plongée [dans le vice] quand la faiseuse de son amant sera arrêtée ; car celui-ci est recoqueur… – (faiseuse, recoqueur)
  • Quant à toi, mauvaise marmite, je vas te f... une démêlée – (mauvaise marmite, se f. une démêlée)
  • Ah tu veux faire l'homme !… Mais tu veux donc que je te béquille la peau ? – (béquiller la peau, faire l'homme)
  • ha ! toi, outil de besoin, tu t'en mêles ?… est-ce que tu voudrais me faire emballer ?… Le souteneur alors, exaspéré par les cris de Coelina, lui appliqua un si vigoureux soufflet que la malheureuse alla tomber à l'autre bout de la chambre. – (outil de besoin)
  • Le souteneur rendu plus furieux encore par son expulsion forcée, frappait à coups de pieds dans la porte en criant dans son langage familier : qu'il allait enfoncer la lourde – (lourde)
  • Ah ! vieux pègre patenté, en m'esbrouffant tu m'as boulingué ma pelure ! ah ! – (pègre, esbrouffer, boulinguer, pelure)
  • tu soutiens les pantres, parce que ça fait mieux ton affure ; les carlos est plus franc pour toi, et tu te moques pas mal si les autres béquillent. – (pante, affure, carlo, béquiller)
  • eh bien ! qu'ils me rendent mon combrieu. – (combrieu)
  • Va, toi… fais tes postures, je te collerai un tabac à la sorgue quand tu iras au persil. – (faire des postures, tabac, aller au persil)
  • Ah ! c'était un mayer avec lequel tu faisais la noce depuis trois jours ! – (mayer, noce)
  • il est attaqué par deux de ces bandits qui, au bout d'un instant, à la vue des inspecteurs de police s'écrient : la rousse ! cavalons-nous !… – (rousse)
  • Ce pénible changement s'opéra si rapidement, que Polydore lui-même devint bientôt la terreur de la Courtille et l'un des plus grands mangeurs de chair humaine. Enfin la justice mit bon ordre à ses déréglements, et un jugement expulsa pour quelque temps de la capitale, ce dangereux croqueur de nez. – (terreur, croqueur de nez)
  • Ces hommes [souteneurs] appellent ces maîtresses des marmites ; et si parmi elles il s'en trouve qui leur donnent un minime salaire, elles sont désignées sous le nom de marmites de carton. Les marmites sont taxées à une rente journalière de 2 à 5 fr. – (marmite, marmite de carton)
  • Les marmites sont taxées à une rente journalière de 2 à 5 fr., et il n'est pas rare de voir quelques prostituées l'élever au chiffre de 10 ou 15 fr. par jour ; cette rente est appelée par les souteneurs le pré. – (prêt)
  • Les souteneurs, ont parmi les prostituées, une préférée qu'ils désignent sous le nom de légitime ; elle reste dans les garnis à tant par jour, ou bien est dans ses meubles. – Les autres maîtresses, sont commensales des maisons de tolérance. – (légitime)
  • Lorsqu'une de ces femmes tombe malade, ou qu'elle est entre les mains de la police, alors le souteneur a une de ses marmites cassée, et il lui faut user de tout son pouvoir et de tous ses avantages pour s'en procurer une autre. – (l'anse de la marmite est cassée)
  • chaudes explications, querelles et voies de fait : souvent les intéressés cherchent à s'arracher les yeux, à se dévorer la figure. – (arracher les yeux)
  • Il arrive parfois que les prostituées ont deux amants, le premier est la barbillon en pied, ou le dessus, le second se nomme le dessous. Le premier s'arroge le droit exclusif de contrôler les actions de sa maîtresse, de fixer ses jours de sortie ; et seul il perçoit l'impôt journalier auquel la prostituée est condamnée. Quant au second, elle ne le voit qu'à la dérobée et dans le plus grand mystère. – (barbillon en pied, dessus, dessous)
  • Lorsqu'elles [prostituées] sont convaincues de leur attachement, qui n'est fort souvent que le résultat des secours qu'elles leur accordent, vous les entendez dire : Mon amant a le béguin qui le rend pavois. – (pavois)
  • Lorsque, au contraire, une prostituée n'aime pas son amant, elle lui donne l'épithète de muf. – (mufle)
  • les tribades. Le nombre peut en être porté au sixième du chiffre des femmes prostituées. Ces filles sont le point de mire des railleries de leurs compagnes et se voient souvent forcées de quitter les maisons dans lesquelles elles se trouvent. Ce vice aussi dégoûtant, qu'il est hors des besoins de la nature, prend ordinairement naissance dans les hôpitaux, et se fortifie dans l'intimité des prisons. – (tribade)
  • est une espèce de contrat, qui donne des droits à la prostituée et au souteneur. Ce pacte est appelé une dette. Après cette promesse d'assemblage ignoble, le souteneur se trouve tout-à-coup investi d'un droit illimité sur la prostituée !!… Et celle-ci s'attire un fort mauvais parti lorsqu'elle vient à nier cette dette. – (75846)
  • Peu importe alors le lieu où son amant la trouve, il la frappe et comme il le dit, l'enlève d'autor… – (d'autor)
  • Si cet homme éprouve pour cette malheureuse un vif attachement, il lui demande la clef de sa chambre et court au lombard engager la redingote qu'il porte, endosse une blouse, revient aussitôt au poste consoler son amie et lui donne le montant du prêt du Mont-de-Piété. – (lombard)
  • Il arrive fréquemment que l'on est la dupe de ce genre de tripotage. J'ai moi-même été fait d'une somme de 60 fr. par un individu qui s'était chargé, moyennant cette allocation, de faire sortir une fille avec laquelle j'étais en relation d'affaires commerciales. Cette femme sortit en effet, mais seulement à l'expiration de sa peine. – (tripotage, fait)
  • selon elles, cette position sanctionne le droit et la faculté d'avoir des amants à la douzaine. – (à la douzaine)
  • Elle deviendra, elle, jeune, belle et pure, par ce voisinage, le point de mire des remarques et des regards hardis des jeunes débauchés qui, grâce à leur fortune, sont les piliers des maisons de débauche – (pilier)
  • Les endroits réputés dangereux, tant par le grand nombre d'individus qui s'y réunissent que par le commerce clandestin qu'ils y exercent impunément, sont, sans contredit, certains estaminets du boulevard du Temple et certains autres dans le voisinage du Château-d'Eau, de la place de la Bourse et de la Cité ! – (estaminet)
  • Là aussi [dans les petits théâtres du Temple] se confondent les filles de bas étage qui viennent s'y délasser de ce qu'elles appellent labourer le persil. – (aller au persil)
  • Non loin de là, est la Chaumière ; vrai lupanar où vient s'abattre un essaim d'étudiants, de commis marchands, de femmes plus ou moins entretenues et de grisettes qui se livrent à une cachucha dont le sergent de ville est souvent forcé de réprimer la licence. – (lupanar)
  • Ah ! je ne souhaiterais pas même à mon plus cruel ennemi les maux que j'ai endurés – (75847)

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