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Encore un dictionnaire français-keuf | 2013-05-20

Publication, par un policier, d'un nouveau dictionnaire d'argot policier. ()

Enfin un dictionnaire français-keuf !

Un abécédaire recense les expressions employées par la police et leur traduction en bon français. Le saucisson et les morilles prennent une autre saveur...

Chaque corps de métier à son argot. Les bouchers ont inventé le Louchebem qui faisait florès aux Halles. Depuis, d'autres sabirs ont connu leur heure de gloire, devenant presque une langue à part entière. L'un des plus savoureux est celui employé par la maréchaussée. Autrement dit, les flics, les keufs, les condés. Il est en perpétuelle évolution, et croît à chaque progrès technique, fait divers ou sous la plume imaginative des auteurs de polars. San Antonio et Michel Audiard ont puissamment et abondamment contribué à enrichir cette langue. Restait à en faire le dictionnaire. C'est chose faites grâce au capitaine de police Gilles Braun, 51 ans. Il publie Parlez-vous keuf ? (éditions Vuibert), un abécédaire précieux et amusant.

Si vous avez l'habitude de ralentir sur l'autoroute pour regarder un accident, ne vous étonnez pas si un CRS vous traite tout haut de "cref" en riant sous casque. Sachez que le CRS vous a traité de "con qui regarde en face". Un "sigle utilisé", selon l'auteur, "pour désigner" un automobiliste qui, afin de satisfaire sa curiosité, a l'habitude de "créer des bouchons inutiles voire un sur-accident" en regardant l'événement "survenu en sens inverse".

Urine, angine et morilles !

À la lettre U, "faire les urines" consiste à "effectuer des recherches sur les antécédents judiciaires" d'un suspect. "Si les urines sont claires, c'est que l'intéressé est inconnu des services". L'auteur cite souvent des choses entendues dans les commissariats. Ici : "On le ramène au poste et on vérifie les urines." "Beurrer le marmot", c'est corriger un individu pour obtenir des aveux "de manières peu orthodoxes", une méthode d'avant l'ADN, tient-il à préciser. Exemple : "Comme on n'a pas toujours avancé depuis ce matin, je vais certainement beurrer le marmot." Une "amazone" est une prostituée qui "attend le chaland à bord de son véhicule". Voir aussi, dit l'abécédaire qui renvoie souvent à d'autres expressions, "aller aux asperges" (sur le lieu de travail de la prostituée), "chandelle" (être sur un haut tabouret pour appâter le client), "gagneuse", "marmite", "michetonneuse", "tapineuse".

Une "angine de comptoir" ? Une personne "sortant d'un bar en état d'ivresse". Un "Picard" ? Surnom donné à un SDF "retrouvé décédé dans la rue en hiver". "Avoiner" est "corriger une personne", dans le cas d'un différend. Voir aussi, est-il écrit, "mettre une trempe", "bomber la guérite", "chicorer" ou "chiffonner". Un "bol alimentaire" désigne l'estomac dans le cadre d'une autopsie ; le "mur des lamentations", le fastidieux tableau des permanences judiciaires dans les services de police et de gendarmerie. "Aller aux morilles", c'est se rendre au service des objets trouvés pour y apporter son écot. "Aller à la poule", déposer plainte au "poulailler", le commissariat "essentiellement fréquenté par des poulets", écrit Braun, "sobriquet de basse-cour employé pour désigner un policier".

Darry Cowl n'est pas cul-de-jatte !

Darry Cowl était le surnom d'un ministre de l'Intérieur des années 1980, Pierre Joxe ; un "saucisson" est une affaire "sans intérêt" désignant aussi une personne ficelée lors d'une agression. Le "cul-de-jatte" est ce policier qui ne fait que des procédures, ne sortant jamais de son commissariat. "Aller aux éponges" veut dire passer une visite médicale des poumons, tous les six mois pour certains agents parisiens. "Le policier, cogne, condé, flic, keuf, schmitt, bourre, lardu, poulet, dispose d'une assez large gamme de dénominations qui ont passé les siècles en se modernisant", théorise, dans la préface de l'ouvrage, le criminologue Alain Bauer. "Il était utile" de disposer "d'une pierre de Rosette du policier en action" afin de "comprendre les messages codés et les acronymes inventés par d'audacieux bureaucrates", ajoute-t-il.

Commentaires

Lola le 21/05/2013 à 07:51 Vocabulaire très imagé Le Picard c'est moche mais ça m'a fait rire. Certains commentaires (hors sujet) font un amalgame entre le verlan et le langage sms.

Fredus le 20/05/2013 à 21:38 L'argot expliqué Pourquoi dire "aller aux morilles" pour signifier qu'on se rend au service des objets trouvés ? Parce que le service en question se trouve dans la rue des Morillons à Paris, sans doute...

Vortex le 20/05/2013 à 19:39 Rejouissant Ce langage de métier, imagé et truculent, est réjouissant, à l'image de l'argot poétique de Frédéric Dard ou des répliques d'Audiard. Très bonne initiative que ce livre. Et ce vocabulaire n'a rien à voir avec le langage SMS qui lui témoigne d'une réelle régression linguistique et culturelle.

toto27 le 20/05/2013 à 19:22 Le bol alimentaire N'est pas de l'argot, mais l'expression médicale normale pour le contenu de l'estomac.

Transall le 20/05/2013 à 18:51 Mauvais vocabulaire. Les keufs et les meufs que les jeunes ou moins jeunes désignent les policiers ou forces de l ordre et les filles. Quel langage, lon comprend mieux en constatant comment ils écrivent les SMS (short message service). C est du charabia pur, et l on s étonne du vocabulaire utilisé par ses jeunes.

Le Point.fr avec AFP.


Un capitaine de police publie ce mercredi un abécédaire d'expressions et acronymes ou sigles couramment utilisés par les forces de l'ordre...

Si vous avez l'habitude de ralentir sur l'autoroute pour regarder un accident, ne vous étonnez pas si un CRS vous traite tout haut de «cref» en riant sous casque.

Pour savoir ce qu'il a bien voulu signifier, vous disposez désormais d'un abécédaire publié mercredi par le capitaine de police Gilles Braun, 51 ans: le CRS vous a traité de «con qui regarde en face».

Un «sigle utilisé», selon l'auteur, «pour désigner» un automobiliste qui, afin de satisfaire sa curiosité, a l'habitude de «créer des bouchons inutiles voire un sur-accident» en regardant l'événement «survenu en sens inverse».

Intitulé «Parlez-vous keuf ?» (Editions Vuibert) - apocope, comme il est expliqué à la lettre K, du verlan des banlieues «quefli» pour flic - le livre regorge, sur plus de 200 pages, d'expressions et acronymes ou sigles couramment utilisés par les forces de l'ordre.

«Je me suis lancé dans ce travail il y a trois ans», explique ce policier passé par la PJ, la formation et l'international. «C'est parti du constat de collègues partant en stage à l'étranger qui étaient démunis face au parler de leurs collègues, eux-mêmes étant incapables de leur expliquer le leur.»

Il a donc fait appel à sa mémoire afin de rassembler des mots que ne renieraient pas Michel Audiard, San-Antonio et auteurs de polars.

  • À la lettre U, «faire les urines» consiste à «effectuer des recherches sur les antécédents judiciaires» d'un suspect. «Si les urines sont claires, c'est que l'intéressé est inconnu des services». L'auteur cite souvent des choses entendues dans les commissariats. Ici : «On le ramène au poste et on vérifie les urines.»
  • «Beurrer le marmot» c'est corriger un individu pour obtenir des aveux «de manières peu orthodoxes», une méthode d'avant l'ADN, tient-il à préciser. Exemple: «Comme on n'a pas toujours avancé depuis ce matin je vais certainement beurrer le marmot.»
  • «Picard»: un SDF
  • Une «amazone» est une prostituée qui «attend le chaland à bord de son véhicule». Voir aussi, dit l'abcédaire qui renvoie souvent à d'autres expressions, «aller aux asperges» (sur le lieu de travail de la prostituée), «chandelle» (être sur un haut tabouret pour appâter le client), «gagneuse», «marmite», «michetonneuse», «tapineuse».
  • Une «angine de comptoir» ? Une personne «sortant d'un bar en état d'ivresse». Un «Picard» ? Surnom donné à un SDF «retrouvé décédé dans la rue en hiver».
  • «Avoiner» est «corriger une personne», dans le cas d'un différend. Voir aussi, est-il écrit, «mettre une trempe», «bomber la guérite», «chicorer» ou «chiffonner».
  • Un «bol alimentaire» désigne l'estomac dans le cadre d'une autopsie, le «mur des lamentations» le fastidieux tableau des permanences judiciaires dans les services de police et de gendarmerie.
  • «Aller aux morilles», c'est se rendre au service des objets trouvés pour y apporter son écot. «Aller à la poule» déposer plainte au «poulailler», le commissariat «essentiellement fréquenté par des poulets», écrit Braun, «sobriquet de basse-cour employé pour désigner un policier».
  • Darry Cowl était le surnom d'un ministre de l'Intérieur des années 1980, Pierre Joxe; un «saucisson» est une affaire «sans intérêt» désignant aussi une personne ficelée lors d'une agression.
  • Le «cul-de-jatte» est ce policier qui ne fait que des procédures, ne sortant jamais de son commissariat. «Aller aux éponges» veut dire passer une visite médicale des poumons, tous les six mois pour certains agents parisiens.
  • «Le policier, cogne, condé, flic, keuf, schmitt, bourre, lardu, poulet, dispose d'une assez large gamme de dénominations qui ont passé les siècles en se modernisant», théorise, dans la préface de l'ouvrage, le criminologue Alain Bauer. «Il était utile» de disposer «d'une pierre de Rosette du policier en action» afin de «comprendre les messages codés et les acronymes inventés par d'audacieux bureaucrates», ajoute-t-il.

20 minutes.fr avec AFP.

    Source : http://www.lepoint.fr ; http://www.20minutes.fr
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