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Offre d'emploi : interprète en argot à la CIA | 2011-09-20

Le renseignement américain recherche des interprètes en argot ()

Renseignement américain cherche interprètes en langues rares

Depuis dix ans que le renseignement américain se concentre sur l'Afghanistan, le Pakistan et le Moyen-Orient, les agences américaines manquent toujours d'interprètes pour parler aux habitants, traduire les conversations interceptées ou analyser des données. Les attentats du 11 septembre 2001 ont accéléré la quête de spécialistes de la région mais les agences américaines ont compris depuis qu'il fallait du temps pour apprendre ces dialectes, et davantage encore pour parler le langage de la rue, requis pour les analystes ou agents.

Le gouvernement américain cherche notamment des personnes parlant arabe, farsi, pachto, dari, ourdou, et autres dialectes rares et difficiles d'accès pour les anglophones.

"Les langues vont continuer à être une difficulté pour nous", a dit la semaine dernière au Congrès James Clapper, directeur du Renseignement national.

"C'est quelque chose sur lequel nous travaillons, et nous continuerons à le faire, mais nous ne sommes probablement pas au niveau auquel nous souhaiterions être", a-t-il ajouté.

"Souvenons-nous de l'époque de la Guerre froide: il nous était bien plus facile de monter une équipe de linguistes très qualifiés en langues russes et d'Europe de l'Est, qui sont bien plus naturelles pour notre personnel que les langues du Moyen-Orient", a souligné Clapper.

Argot

Le bureau du directeur du Renseignement national (ODNI) indique que les capacités en langues arabes ont été multipliées par trois en dix ans. Pour les dialectes afghans et pakistanais (baloutchi, dari, kirghize, pachto, panjabi, tadjik, ourdou et ouzbek), elles ont été multipliées par 30.

La difficulté relève du fait que, dans le renseignement, il ne suffit pas de pouvoir comprendre une langue et la balbutier, souligne Ellen Laipson, présidente du centre de recherche Stimson, basé à Washington.

"Certains de ceux qu'il faut traquer ne sont pas eux-mêmes très instruits, donc ils utilisent beaucoup d'argot, et c'est plus exigeant que si l'on devait surveiller ou échanger avec les diplomates de l'élite d'un pays développé", dit-elle.

Les agences cherchent des immigrés de première ou deuxième génération dont l'héritage culturel permettrait d'apprendre plus vite que d'autres. La CIA a même fait une campagne de publicité à la télévision pour recruter des Américains d'origine arabe et iranienne.

Mais concernant ces immigrés qui conservent des liens avec leur pays d'origine, les risques pour la sécurité nationale sont importants. Il leur est plus difficile de passer les processus de validation.

"Nous travaillons très dur pour mettre fin au mythe selon lequel ils ne peuvent pas obtenir une autorisation de sécurité s'ils ont passé du temps à l'étranger ou si des membres de leur famille vivent à l'étranger", explique Marie Harf, porte-parole de la CIA.

Concurrence

De plus en plus d'universités américaines se sont mises à enseigner les langues arabes, explique-t-elle, comme elles enseignaient le russe à l'époque de la Guerre froide.

Les linguistes estiment que l'une des causes de la pénurie vient de la façon dont les écoliers américains apprennent les langues étrangères. Aux Etats-Unis, l'éveil commence plus tard qu'en Europe.

Le gouvernement américain utilise une échelle de zéro à cinq pour évaluer la maîtrise d'une langue étrangère. Cinq correspond à la langue maternelle pour quelqu'un d'instruit.

"Actuellement, à peu près tout le monde se satisfait d'avoir deux, ce qui correspond aux notions de base pour communiquer. Le renseignement a plutôt besoin de trois, trois+ et quatre", dit Richard Brecht, directeur du Centre d'études supérieures du langage à l'université du Maryland.

Quelque 50 millions d'Américains parlent chez eux une autre langue que l'anglais, ce qui constitue "une ressource considérable", souligne Brecht.

Mais la concurrence est forte pour les agences de renseignement. "Ils sont réclamés par beaucoup d'organisations différentes. C'est un environnement très concurrentiel", relève Michael Birmingham, porte-parole de l'ODNI.

Reuters. Avec Warren Strobel et Mohammad Zargham ; Clément Guillou pour le service français, édité par Jean-Loup Fiévet

Source : http://www.lexpress.fr
Posté par gb