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Les grandes écoles pour le tout anglais | 2010-03-10

Pour attirer les étudiants riches des pays émergents, les têtes pensantes des « grandes écoles » proposent simplement d'abolir la loi Toubon ()

Les grandes écoles veulent attirer trois fois plus d'étudiants étrangers

La Conférence des grandes écoles propose que les établissements d'enseignement supérieur français triplent leur nombre d'étudiants extracommunautaires. Avec, à la clef, une augmentation de leurs droits d'inscription.

Comment peser davantage sur le « marché international de l'enseignement supérieur » ? La Conférence des grandes écoles (CGE) a répondu hier à cette question en avançant une proposition choc pour l'ensemble de l'enseignement supérieur français : accueillir, d'ici à dix ans, trois fois plus d'étudiants étrangers non européens dans les grandes écoles comme dans les universités, à la fois dans l'Hexagone et dans leurs antennes à l'étranger. Ce qui reviendrait à accueillir 750.000 étudiants étrangers contre 250.000 aujourd'hui, soit accroître leur proportion à près de 30 %.

« Une alternative intéressante »

Cette idée est née du constat suivant : le nombre d'étudiants dans le monde, va passer de 100 millions en 2000 à 200 millions d'ici à 2015, dont 70 seront issus d'Asie (55 millions de Chine et d'Inde). « Devant la difficulté à répondre entièrement à cette explosion de la demande, les pays émergents ont décidé d'ouvrir largement leurs portes pour permettre à leurs étudiants d'aller se former à l'étranger. Pourquoi ne pas profiter en France de cette opportunité, à un coût moindre ? », explique Pierre Tapie, président de la CGE et directeur général du groupe Essec. « Nous pourrions représenter une alternative intéressante pour des familles qui sont prêtes à payer 45.000 dollars de scolarité annuels dans des établissements anglo-saxons », assure-t-il. A condition, précise-t-il, que les écoles accueillant ces étudiants ne baissent pas la qualité de leur enseignement et opèrent une sélection exigeante...

Pour financer cette politique, la CGE estime que 80 % de ces étudiants extracommunautaires seraient en mesure de payer leurs frais de scolarité réels, soit environ 12.000 euros. « Cela représenterait 4,8 milliards d'euros, soit une croissance de 40 % du budget de l'enseignement supérieur français. Tout cela, à un prix somme toute très compétitif et qui permettrait de proposer à 100.000 autres étudiants étrangers des bourses pour une scolarité gratuite en France », détaille Pierre Tapie. Demeure un problème juridique, ultrasensible, pour lequel le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ne semble pas vouloir évoluer : il faudrait permettre aux établissements universitaires de fixer librement les frais de scolarité pour les étudiants non européens. La CGE propose aussi que la loi Toubon sur l'emploi de la langue française soit « abolie ou amendée » dans l'enseignement supérieur afin de développer les cours en anglais. L'impact d'une telle mesure, argumente la CGE, serait considérable pour la compétitivité française. Elle contribuerait, selon elle, au développement des entreprises françaises dans le monde, qui recherchent ces profils d'étudiants étrangers diplômés d'établissements français. « Et les 5 milliards d'euros supplémentaires par an issus de ces étudiants représenteraient finalement cinq fois la ressource rendue disponible par le grand emprunt », a calculé la CGE pour donner du poids à sa proposition.

ISABELLE FICEK

    Source : http://archives.lesechos.fr/(valider les liens)
    Posté par gb