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Nadine Morano n'aime pas le verlan | 2009-12-16

Nadine Morano regrette que l'Auvergnat de banlieue mette la casquette et la langue à l'envers. ()

La secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, s'est retrouvée aujourd'hui au centre d'une polémique après avoir dit vouloir du jeune musulman français "qu’il ne parle pas verlan" et "ne mette pas sa casquette à l’envers", lors d’un débat sur l’identité nationale à Charmes. A un jeune homme qui l’interrogeait lundi lors de ce débat sur la compatibilité de l’islam avec la République, Mme Morano a répondu: "On ne fait pas le procès d’un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c’est qu’il se sente français lorsqu’il est français". "Ce que je veux, c’est qu’il aime la France quand il vit dans ce pays, c’est qu’il trouve un travail, et qu’il ne parle pas le verlan. C’est qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers. C’est qu’il essaye de trouver un boulot, et qu’on l’accompagne dans sa formation".

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Le socialiste Arnaud Montebourg n'a pas mâché ses mots, estimant que Mme Morano renouait avec une "conception ethnique de la nation" qui a "donné lieu finalement à Vichy". "Après le voile et la burqa, haro sur les casquettes!", a renchéri Djamila Sonzogni au nom des Verts, évoquant un dérapage prévisible du débat sur l’identité nationale, lancé par le ministre de tutelle, l'ex socialiste Eric Besson. Le PCF a demandé la "dissolution" du ministère de l'Immigration et l'"arrêt immédiat" d'un grand débat national contesté jusque dans les rangs de la droite. "Nul dans ce pays n’est plus français qu’un autre!" se sont indignés les jeunes socialistes, exigeant la démission de Mme Morano. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a jugé les propos de Mme Morano "consternants et très graves", dénonçant "les amalgames grossiers" entre immigration, délinquance, islam et identité nationale, auxquels "se livrent les ministres du gouvernement". Son homologue de l'UMP Frédéric Lefebvre lui a retourné l'argument et a regretté "l'amalgame" fait par M. Hamon "sur les propos de Nadine Morano", "comme si elle était raciste". "Ce débat sur l'identité nationale devient n'importe quoi, entraîne des dérapages: après ceux d'un maire (UMP d'un petit village de la Meuse, ndlr), c'est ceux d'un ministre", a objecté le socialiste Pierre Moscovici.

Nadine Morano s'est défendue en reprochant à la presse d'avoir sorti la phrase du contexte. "Nous parlions de la problématique des jeunes qui viennent des banlieues dont je viens et dont je suis issue, et je disais qu'avec cette caricature, cette stigmatisation qu'il y avait, moi, je leur conseillais, non seulement de ne pas porter leur casquette de travers, de ne pas parler verlan", a-t-elle expliqué. Amed Bellal, membre du Conseil régional du culte musulman de Lorraine, présent au débat, a volé à son secours, hier, assurant que Mme Morano n'avait "absolument pas stigmatisé la religion musulmane". Reste que le lieu même du débat a contribué à la polémique: Charmes, ville natale de Maurice Barrès, avait été choisie par l’organisateur de la soirée, le député (UMP) Jean-Jacques Gaultier. Une cinquantaine de militants du NPA, Parti de gauche ou Verts ont d'ailleurs manifesté devant la mairie pour protester contre cet hommage à l’écrivain nationaliste et antidreyfusard. A propos du choix de la localité des Vosges, Mme Morano a expliqué qu'il ne s'agissait "pas de réhabiliter Maurice Barrès". "J’irai n’importe où pour parler d’identité nationale! Aucun quartier de France n’est exempté de parler d’identité nationale. Quelle que soit son histoire, quelles que soient les personnalités qui y sont nées ou qui y vivent".

    Source : http://www.vosgesmatin.fr/(valider les liens)
    Posté par gb