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La nouvelle orthographe est une grande timide | 2009-04-19

Officialisée en 1990, la nouvelle orthographe reste minoritaire ()

Nouvelle orthographe : timide dans la vie de tous les jours

(Québec) Dans les écoles du Québec, la nouvelle orthographe et ses 2000 rectifications tardent à être enseignées, faute de directives claires du ministère de l'Éducation. Mais dans la vie de tous les jours, force est de constater que cette orthographe renouvelée est bien peu présente.

Comme la très grande majorité des journaux québécois, Le Soleil que vous tenez entre vos mains - ou lisez sur Internet -, n'a pas encore intégré les modifications de la nouvelle orthographe. Au Québec, il n'y a d'ailleurs que le magazine Forum de l'Université de Montréal, la revue destinée à ses diplômés, et une revue de littérature jeunesse qui l'ont adoptée, selon une recension effectuée par le Groupe québécois pour la modernisation de la norme du français (GQMNF). « Comme ce n'est pas encore véritablement appliqué, ça crée beaucoup de confusion », constate la linguiste Marie-Éva de Villers.

En Europe, il y aurait seulement une quinzaine de revues et magazines qui s'y sont convertis. Les médias tardent aussi à emboîter le pas, mais la Belgique fait figure d'exception. En mars, des médias belges ont intégré dans leur version Web un bouton qui permet de convertir les articles en nouvelle orthographe. C'est le cas notamment du quotidien Le Soir de Bruxelles, où l'on trouve dans son site Internet un lien en haut de chaque texte qui permet de faire cette conversion.

Dans le milieu des livres, la maison d'édition Soleil de minuit serait l'une des rares au Québec à publier tous ses livres en nouvelle orthographe. Certains auteurs insistent aussi auprès de leur maison d'édition pour publier leur ouvrage en tenant compte des modifications.

Dicos et grammaires

Dans le rayon des ouvrages de référence, les changements s'implantent lentement mais sûrement. Le Bescherelle, spécialisé dans la conjugaison des verbes, a adopté toutes les mises à jour. Même scénario pour des logiciels de correction comme Antidote, ProLexis et le correcteur de Microsoft Office, renouvelé depuis 2007.

Les changements sont moins rapides du côté des dictionnaires. L'édition 2009 du Petit Robert intègre maintenant 61 % des rectifications, en comparaison de 52 % pour l'année précédente. Le Petit Larousse est plus timide, avec un taux d'intégration de 39 %, alors que le Dictionnaire Hachette intègre toutes les modifications.

Selon le GQMNF, le Multidictionnaire de la langue française n'intègre que 26 % des mises à jour. Mais son auteure Marie-Éva de Villers, qui éprouve des réserves quant à certaines modifications, évalue plutôt ce pourcentage à 60 %. « Certaines rectifications sont intéressantes, parce qu'elles simplifient la langue, mais d'autres créent de nouvelles irrégularités, ce qui crée de la confusion », dit-elle.

Chantal Contant, linguiste et cofondatrice du Groupe québécois pour la modernisation de la norme du français, affirme quant à elle qu'il ne s'agit que d'exceptions et que la nouvelle mouture de l'orthographe permet plutôt d'éliminer environ 300 anomalies de la langue française. « La langue française évolue, au même titre que les mathématiques ou la science. Il faut s'adapter, plaide Mme Contant. Que dirait-on d'un médecin qui prescrit encore des pilules inventées il y a 30 ans ? »

De son côté, Mme de Villers rappelle qu'en 1990, l'Académie française a donné son aval à la nouvelle orthographe - sans pour autant rendre fautive l'orthographe traditionnelle - « en laissant à l'usage le soin de trancher ». Avez-vous choisi votre camp?

Daphnée Dion-Viens (Le Soleil)

    Source : http://www.cyberpresse.ca/
    Posté par gb