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La dernière dictée de Bernard Pivot | 2005-01-23

« Dix-neuf ans après avoir créé ce rendez-vous télévisuel à la gloire de l'orthographe, Bernard Pivot présentera ce dimanche sur France-3 sa dernière finale des Dicos d'or. » ()

Bernard Pivot met un point final à ses dictées

PARIS (AP) -- Dix-neuf ans après avoir créé ce rendez-vous télévisuel à la gloire de l'orthographe, Bernard Pivot présentera ce dimanche sur France-3 sa dernière finale des Dicos d'or. Il le confirme dans un entretien publié par «Le Parisien/Aujourd'hui en France».
«Il faut savoir s'arrêter avant qu'on vous le demande, comme je l'ai fait avec 'Apostrophes' et 'Bouillon de culture»', explique-t-il, avouant que l'arrêt des Dicos d'or est une décision collective: «l'organisation était tellement énorme qu'il y avait comme une fatigue générale chez tous les partenaires de l'opération».
Bernard Pivot, qui considère avoir réussi le «pari» de l'orthographe à la télévision, est conscient du mécontentement que va susciter sa décision d'arrêter: «il y a des gens qui sont furieux! France-3 a déjà reçu énormément de courrier», confie l'animateur.
«C'est aussi une question d'âge», confesse-t-il. «Je vais avoir 70 ans (en mai prochain, NDLR), je n'ai pas envie de devenir le vieux pépé qui fait sa dictée...»
Pour cette dernière, enregistrée samedi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il pensera «aux téléspectateurs, aux candidats et à tous ces gens qui se sont dévoués pour organiser les Dicos d'or», ainsi qu'à cette «ferveur autour de la langue française». Mais il se réjouit déjà de la super finale prévue cet automne avec les champions des 19 dernières années.
«Et puis je continue les 'Trophées de la langue française' pour les étrangers francophones, chaque année sur TV5», ajoute-t-il, histoire de rappeler qu'il ne quitte pas tout à fait le petit écran.

AP

Bernard Pivot : «Arrêter pour se faire regretter»

Avant de lasser, et après dix-neuf ans de dictées, Bernard Pivot et ses partenaires ont décidé de mettre un terme aux «Dicos d'or» – même si une ultime édition aura lieu en automne prochain avec tous les finalistes. La dernière finale aura lieu demain, au chapiteau de l'Académie Fratellini.

LE FIGARO. – Pourquoi ce rendez-vous, devenu une institution au fil des années, s'arrête-t-il ?

Bernard PIVOT. – C'est une décision commune entre toutes les parties prenantes – France 3, le Crédit agricole, Larousse, Lire – et moi. C'était une aventure magnifique, de 19 ans, mais on est arrivé au bout. Il faut toujours savoir s'arrêter avant qu'on ne s'étiole ou qu'on ne lasse. Ce que j'ai fait avec «Apostrophes» ou «Bouillon de culture». Arrêter pour se faire regretter avant de recevoir un coup de pieds aux fesses ! Et puis, cette émission demandait une organisation et des investissements énormes. Et je vais avoir 70 ans, alors, le grand-père qui s'accroche et fait sa dictée...

Avez-vous le sentiment que cette émission était d'utilité publique ?

Je le pense, oui, et c'est ma fierté d'avoir fait, et de faire avec «Double je», des émissions d'utilité publique. Et sur le service public ! J'aime entendre des gens qui me disent : grâce à vous on a attrapé le goût de la lecture. J'espère que la dictée a permis aux gens de devenir amoureux de la langue, de feuilleter les dictionnaires et de s'amuser avec les mots.

N'y avait-il pas un côté sadique à cet exercice ?

Sadique, non ! Pervers, oui, quand on prépare le texte de la dictée et qu'on s'étonne soi-même de ce qu'on trouve ! Le plaisir des mots c'est comme celui de la nourriture et du vin, un plaisir partagé. Quand on a organisé les dicos d'or aux Hospices de Beaune (NDLR : la 13e édition en 1998), je me suis senti chez moi. J'ai beaucoup d'amis bourguignons et le décor était plutôt stimulant. C'est sûr, je suis moins à l'aise dans un cirque mais en fait, dimanche, ce sera plus un espace de jongleurs et d'acrobates qu'un vrai cirque.

Pour cette dernière édition, vous avez prévu quelque chose de particulier ? Une dictée spéciale ?

Non, car il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit avant tout d'un concours avec 187 finalistes qui sont là pour faire la dictée. Je peux juste dire que le texte sera, comme d'habitude, décalé par rapport au lieu et très joyeux. Bien sûr, il y aura sans doute une émotion supplémentaire et les remerciements plus longs...

Et peut-être une surprise de la part de votre équipe ?

Ça, je ne sais pas... mais en fait, l'ultime dictée aura lieu en automne 2005, pour le 20e anniversaire des «Dicos d'or» et ce seront tous les finalistes des 19 années précédentes qui s'affronteront. Le dernier coup de chapeau !

Votre mot préféré et celui que vous détestez ?

«Aujourd'hui», parce que je suis journaliste et que j'aime le temps présent. Et parce qu'il y a une apostrophe dans le mot ! Je déteste «concupiscent» à la fois par sa signification et parce qu'il n'est pas joli à l'oreille. Surtout quand on détache les syllabes !

Propos recueillis par Isabelle Nataf (Le Figaro, 22 janvier 2005)

    Source : http://www.lemonde.fr/
    Posté par gb