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La Grèce en route vers la francophonie | 2004-11-23

« les élèves ayant choisi le français pourront-ils apprendre cette langue sur une plus longue durée, mais au total le nombre d'heures d'enseignement baissera » ()

La Grèce se prépare à entrer dans la francophonie

La Grèce marquera son entrée dans l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui doit être approuvée fin novembre au sommet de Ouagadougou, par la tenue des Etats généraux de la Francophonie du 2 au 5 décembre à Athènes, une initiative sans précédent.
En Grèce, comme ailleurs, le français subit pourtant l'hégémonie grandissante de l'anglais, surtout depuis la fin des années 80, alors qu'il avait occupé une place prédominante dans le passé notamment en raison des liens culturels historiques avec la France.
"Un très grand nombre de Grecs parlent français ou ont fait ses études dans un pays francophone. Dans le temps la langue française était la première langue obligatoire, maintenant c'est la deuxième", relève le ministre de l'Education, Mme Marietta Giannakou.
Selon l'Eurobaromètre, 9% des Grecs peuvent être considérés comme francophones. C'est plus que dans certains pays membres à part entière de l'OIF, alors que la Grèce ne doit y entrer que comme membre associé.
L'anglais est aujourd'hui la première langue obligatoire au collège, là où le français ou l'allemand ne sont enseignés qu'en deuxième langue obligatoire. "On ne peut pas travailler en Europe seulement avec l'anglais", soulignait Mme Giannakou lors d'une conférence de presse sur l'entrée du pays dans la Francophonie.
Athènes est favorable au multilinguisme, et donc à la promotion de la Francophonie. "Plus l'Europe avance vers son intégration et plus elle doit mettre en relief la diversité de la culture européenne", explique le ministre.
La Francophonie dispose de quelques bons atouts en Grèce. Selon le ministère de l'Education, 83% des collégiens apprennent le français, même si la proportion retombe à 23% (13% comme matière générale, 10% comme option) pour les lycéens.
Chaque année, 70.000 Grecs passent le Diplôme d'études en langue française (DELF), le diplôme officiel délivré par l'Éducation nationale française pour certifier les compétences des candidats étrangers, soit un quart du total mondial.
Cela fait de la Grèce le pays du monde où l'on passe le plus de certifications de français par an et ce, malgré la fermeture ces dernières années par la France de la plupart des annexes de l'Institut français d'Athènes pour des raisons budgétaires.
Pour donner une véritable force à cette entrée de la Grèce, il faut "mobiliser la société civile grecque", estime l'ambassade de France à Athènes. C'est le sens des Etats généraux organisés à Athènes, qui coïncideront avec le 5ème congrès panhellénique des professeurs de français.
L'entrée de la Grèce dans l'OIF a donné lieu à la création de toute une série d'associations francophones, journalistes, hommes d'affaires, anciens élèves des universités...
Mais c'est à l'école que la bataille pour la Francophonie sera gagnée ou perdue.
"Indirectement", l'adhésion va se traduire par une augmentation de la place du français dans l'enseignement, promet le ministre de l'Education. "C'est une des obligations en entrant dans la Francophonie".
Pourtant, sur ce terrain, le gouvernement vient de donner des signes ambigus. S'il a promis, lors des deux dernières années de primaire, d'introduire une heure obligatoire par semaine pour une deuxième langue étrangère en plus de l'anglais, il a également décidé de supprimer une heure sur le trois heures accordées à la deuxième langue obligatoire au collège (français ou allemand). Aussi, les élèves ayant choisi le français pourront-ils apprendre cette langue sur une plus longue durée, mais au total le nombre d'heures d'enseignement baissera, regrette Vasso Vatamidou, présidente de l'Association des professeurs de français en Grèce du Nord.

    Source : http://www.courrierinternational.com/AFP/
    Posté par gb