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État de la domination anglophone au Québec | 2004-01-14

« le professeur Castonguay, de l'Université d'Ottawa, relève deux situations où la prédominance de l'anglais au Québec transparaît clairement dans les données du dernier recensement fédéral. Ces deux secteurs sont la langue de travail et la langue commune dans les couples linguistiquement mixtes. » ()

L'anglais continue de menacer le français au Québec

La langue anglaise continue d'avoir une "force démesurée" dans plusieurs secteurs au Québec, estime l'universitaire Charles Castonguay.

Dans un article qui vient de paraître dans l'Annuaire Fides 2004 du Québec, le professeur Castonguay, de l'Université d'Ottawa, relève deux situations où la prédominance de l'anglais au Québec transparaît clairement dans les données du dernier recensement fédéral. Ces deux secteurs sont la langue de travail et la langue commune dans les couples linguistiquement mixtes.

"Les données du recensement de 2001 révèlent la force démesurée de l'anglais vis-à-vis du français comme langue principale de travail à Montréal", écrit l'universitaire spécialisé dans les questions d'analyse linguistique.

Ces données montrent par exemple que lorsqu'un travailleur allophone est appelé à travailler de façon égale dans les deux langues, il choisit l'anglais comme langue d'usage au foyer dans 62 pour cent des cas et le français dans seulement 38 pour cent des cas.

Parmi les allophones qui travaillent en français, une part substantielle, soit 31 pour cent, choisit quand même l'anglais comme langue d'usage au foyer.

Toujours dans la région métropolitaine de Montréal, les francophones qui travaillent principalement en anglais sont presque deux fois plus nombreux que les anglophones qui travaillent principalement en français.

Par ailleurs, même si les travailleurs francophones sont six fois plus nombreux que les anglophones, les allophones qui travaillent principalement en anglais sont presque aussi nombreux que ceux qui travaillent principalement en français.

Ces résultats sont "tous nettement favorables à l'anglais", note le professeur Castonguay.

Les couples

Ce dernier a d'autre part mis en relief les données concernant les couples linguistiquement mixtes, c'est-à-dire formés de deux conjoints n'ayant pas la même langue maternelle.

Les statistiques montrent que dans un couple formé d'un francophone et d'un anglophone, l'anglais et le français sont généralement placés sur le même pied.

Quand un francophone forme un couple avec un allophone, c'est une troisième langue, l'anglais, devient la langue commune dans 20 pour cent des cas.

Lorsque deux allophones deviennent conjoints, ils choisissent l'anglais comme langue commune dans 27 pour cent des cas, et le français dans seulement 8 pour cent des cas. Ils conservent leur langue maternelle comme langue commune 65 pour cent des fois.

La langue d'usage au foyer demeure une question privée. "Mais le recensement permet de constater avec précision que l'anglais domine toujours nettement le français comme langue commune dans les couples linguistiquement mixtes à Montréal", note M. Castonguay.

L'universitaire en arrive à la conclusion qu'il "existe un écart considérable entre la force réelle du français en situation de contact sur le terrain, et le discours officiel voulant que le français soit la langue commune de la société québécoise".

Si le français a pu faire des progrès réels au Québec depuis 1971, on le doit au fait que de nombreux immigrants venus s'installer ici étaient considérablement "francisables" avant même d'arriver au Québec, croit le démographe. Pensons à cet égard à une majorité de ressortissants venus de pays jadis sous influence française comme Haiti, l'Indochine, le Maghreb ou le Liban, ou encore de personnes provenant de pays de culture latine, comme des hispanophones ou des lusophones.

    Source : http://www.matin.qc.ca/
    Posté par gb