languefrancaise.net

Les citations de Bob

« Un dictionnaire sans citation est un squelette », la formule est connue. Bob compte environ cent mille citations, « puisées dans les Auteurs », quasiment toutes issues de mes lectures. Elles sont automatiquement intégrées dans les notices de Bob auxquelles elles sont attachées.
Les pages de ce répertoire /Citation permettent de les rechercher et de les afficher hors de ce cadre.

  • Note : Les recherches faites à partir de ce répertoire sont limitées aux citations. Pour faire une recherche dans Bob, il faut changer de page.
  • Note 2 : Pour une même recherche, de nombreuses citations apparaîtront en double ou en triple. La raison est que, dans un premier temps, lorsque je travaillais avec une base de données, il était ici plus simple de copier/coller plusieurs fois une même citation attachée à plusieurs entrées que de faire des relations. Depuis que je travaille directement avec PmWiki les citations sont uniques et attachées à autant de notices que nécessaire.

Aide.Citations | Rechercher une citation

Dernières citations ajoutées

DEMI-CACHEMIRE, s. m. Fille ou femme qui est encore dans les limbes de la richesse et de la galanterie, et qui attend quelque protection secourable pour briller au premier rang des drôlesses.
141197 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | demi-cachemire

DÉFRIMOUSSER, v.a. – Défigurer, gâter la figure.
141196 | 1836. Les voleurs. Physiologie de leurs moeurs et de leur langage. | défrimousser

Vendre le secret d'une affaire, révéler les ficelles d'un tour.
141195 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | vendre

Comme il saupoudrait souvent ses harangues d'une infinité de liaisons dangereuses, ses auditeurs, à cette époque, l'avait surnommé le cuirassier ou le tanneur…
141194 | 1844. Les vrais mystères de Paris [éd. Jean Savant] | cuirassier

te voilà cassé, mon vieux, il va falloir que tu rendes tes galons ce soir. […] Le capitaine est comme un crin. S'il s'agissait d'un autre, il ne mettrait pas sa mesure à exécution… Toi, tu es sûr de ton affaire.
79749 | 1880. Souvenirs d'un déporté - Étapes d'un forçat politique | crin

En Angleterre, voilà comment ça se passe. Une demoiselle Chamberlain se marie avec un fils Churchill, ils auront des gosses qui seront ministres, ambassadeurs, chanceliers, tout le gratin, quoi. Là-bas, les ministres viennent au monde ministres, et plein de sous, avec ça. L'avantage des Anglais sur nous, tu le vois : ils n'ont pas de crasseux qui passent ministres à force de lécher les bottes et qui foutent dans leur poche le fric de l'aviation.
107000 | 1965. La débâcle | gratin, plein de fric, lécher les bottes, 86156

COUPS DE MANCHE, s.m. Mendiant qui va à domicile porter des lettres-circulaires dans lesquelles il se dépeint comme zouave pontifical, ancien exilé, artiste sans commandes, homme de lettres sans éditeurs, – selon le quartier et la victime choisis.
141193 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | coups de manche

Le verre de vin que l'on boit immédiatement après le potage, dans l'argot des bourgeois, qui disent quelquefois : « Encore un écu de six francs retiré de la poche du médecin ! » Mais dans ce cas, quelque convive prudent ne manque jamais d'ajouter : « Oui… et jeté dans la poche du dentiste ! »
141192 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | après souper un verre de vin retire un écu de la poche du médecin

COUP DU LAPIN, s.m. Coup féroce que se donnent de temps en temps les ouvriers dans leurs battures. Il consiste à saisir son adversaire, d'une main par les testicules, de l'autre par la gorge, et à tirer dans les deux sens : celui qui est saisi et tiré ainsi n'a pas même le temps de recommander son âme à Dieu. (V. la Gazette des Tribunaux, mai 1864.)
141191 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | coup du lapin

j'allais rentrer chez Milie quand je rencontre Todore. UGÈNE. – Un puant ! ERNEST. – Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque (11). Il me répond qu'un casque de plus ce n'est pas ce qui nuit à la considération de l'honnête ouvrier, et il offre une tournée au café Robert. Qué que tu aurais fait à ma place ? Tu lui aurais rendu sa politesse. UGÈNE. – Plus souvent ! à un daim de ce tonneau ? Rasoir ! [(11) Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.]
123840 | 1859. Les voyous | puant, s'humecter, avoir son casque, casquette, comme ça, daim, rasoir, gaz

Mais moi qui n'suis pas aussi chicandière [qui fait des façons, du chiqué –gb], / j’ai mon vrai de vrai, un homme affranchi. / Avec lui, pas b’soin de faire des manières, / on s’a dans la peau et ça nous suffit.
2117 | 1933. C'est un mâle | chicandier

–Bon sang de malheur, il a la trouille de c'te soeur-là. Il n'a pas de moelle alors, et sa parole ? Il se fout de mon gnasse. –C'est que madame est chiquandière. –Je m'en flanque de madame. Il m'a promis qu'il rallècherait, je vais aller le démurger.
20698 | 1904. La Maison Philibert | chicandier

CLOU, s.m. La Salle de police, – dans l'argot des soldats, qui se font souvent accrocher par l'adjudant.
141190 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | accrocher

CINQUIÈME, s. m. Verre de la contenance d'un cinquième de litre, – dans l'argot des marchands de vin. Les faubouriens, amis de l'euphonie, disent volontiers cintième.
141189 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | cintième

J'ai pas mal de besogne et d'ennuis, pris que je suis entre le marteau et l'enclume.
74319 | 1915. Journal d'un poilu. août 1914-décembre 1915 | entre l'enclume et le marteau

CHOUETTE, adj. Superlatif de Beau, de Bon et de Bien, – dans l'argot des ouvriers. On dit aussi Chouettard et Chouettaud – sans augmentation de prix.
141188 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | 86061

Le mot chic, beau, peut se rattacher à chiquer. On dit d'une belle chose : †c'est tapé, †c'est touché (voir plus loin toquer), on a pu dire aussi *c'est chiqué (la chute d'é s'est produite dans linvé = †linve). […] Dans les Petits mystères de Paris (Paris, Desloges, 1844), on trouve au tome II : « C'est un tireur chiqué, c'est un zic de talent. », etc. Le Nouveau catéchisme poissard (Noblet, s. d.) contient l'« Aimable conversation de mam'selle Gotot la Mal-Chiquée ». On a donc dit « être bien ou mal chiqué » comme on dit « être bien ou mal torché ».
141187 | 1889. Étude sur l'argot français, dans Etudes sur l'argot français | chiqué

T'es là, tu poses ta chique, et tu fais le mort !… Un qui aurait reçu un coup de lingue dans la lanterne remuerait du bidon, au moins !
86239 | 1911. Le journal à Nénesse | pose ta chique et fais le mort

C'étaient des parties sournoises, dont ils parlaient le lendemain matin à mots couverts, en chipotant les pommes de terre de Gervaise.
126395 | 1877. L'Assommoir | chipoter

À Saint-Cloud, l'autre samedi, la dame-pipi m'a donné trois serviettes.
83049 | 1974. Le roman d'un turfiste | dame pipi

CHINCHILLA. Fourrure occipitale d'un Adonis quinquagénaire.
141186 | 1857. Dictionnaire de la langue bleue ou glossaire franco-parisien | chinchilla

On n'est pas chiens, on lui cuisinera quelques plats savoureux, histoire qu'elle avale pas son dentier.
102531 | 2008. Kiffer sa race | chien

Eh bien ! on leur donnerait une leçon, on leur prouverait qu'on n'était pas chien. Gervaise aurait mis sa table au travers de la rue, si elle avait pu, histoire d'inviter chaque passant. L'argent, n'est-ce pas ? n'a pas été inventé pour moisir.
126707 | 1877. L'Assommoir | chien

Je me souviens de mon malaise lors de mes premières auditions, lorsque j'avais affaire à des malfaiteurs chevronnés qui me menaient en bateau.
109457 | 2008. Flic dans le 9.3 | chevronné

Pour un chauffeur chevronné ça ne posait pas trop de problèmes, mais pour Jean c'était une autre affaire.
110391 | 1982. La vapeur | chevronné

quatre jeunes types, des petits braqueurs sans envergure, que l'on voudrait présenter comme des chevronnés…
112771 | 1979. Le désert de l'Iguane | chevronné

–Ben, c'est la première fois que j'entre dans une prison. Je demandais où je devais aller. –C'est à nous qu'il faut le demander. Mais vous ne me paraissez pas si nouveau que cela ! Vous avez tout du chevronné.
122404 | 1969. Les louchetracs | chevronné

Ces filles qui ne ménagent point leurs pas ne sont pas toutes des professionnelles chevronnées. Il y a, parmi elles, beaucoup de nouvelles qui, timidement, débutent dans le métier
104083 | 1961. L'hydre aux mille têtes | chevronné

Depuis une trentaine d'années, il possède un cordon bleu chevronné
122966 | 1865. La question des biches | chevronné

Allons ! allons ! de la patience, mes petits amis ! s'écria le vétéran chevronné en examinant la gigantesque gamelle.
78040 | 1863. Les bohèmes du drapeau. Types de l'armée d'Afrique | chevronné

Gober la chèvre. Être victime de la mauvaise humeur de quelqu'un. Signifie aussi Se laisser berner.
141185 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | 86036

UGÈNE. – Qué qui te bêche ? ERNEST. – Toi… et les autres. Si j'ai un béguin (1) pour Milie, ça ne regarde personne. Il n'y a pas besoin de patente pour avoir une inclination. Je te reproche pas Joséphine, moi. UGÈNE. – Veux-tu que je te dise ? tu as un cheveu (2). ERNEST. – Eh ben ! oui, j'ai un cheveu. Après ? UGÈNE. – Après ? Milie veut te lâcher. ERNEST. – Qui t'a dit cà ? UGÈNE. – Je le sais, v'là tout. [(1) Un caprice, un coup de soleil. (2) Une inquiétude.]
123826 | 1859. Les voyous | avoir un cheveu, et après ?, lâcher

Chelinguer des arpions. Puer des pieds. On dit plus élégamment : Chelinguer des arps.
141184 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | arps

(On entend Miserere mei Deus.) Est-ce un tuyau qui crève ? tenez, tenez, mes amis, c'est l'autre qui se réveille ; écoutez donc, il a un chat dans la gorge ; il entonnerait mieux une bouteille de Bordeaux.
141183 | 1828. Mémoires de Vidocq – Les voleurs | un chat dans la gorge

CHARRIAGE, s. m. Vol pour lequel il faut deux compères, le jardinier et l'Américain, et qui consiste à dépouiller un imbécile de son argent en l'excitant à voler un tas de fausses pièces d'or entassées au pied d'un arbre, dans une plaine de Grenelle quelconque. S'appelle aussi Vol à l'américaine.
141182 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | charriage

La garçon alla chercher la garde. Me voilà entre les quatre chandelles, la patronne de la gargote me suivait derrière
19995 | 1887. Paris qui s'efface | chandelle

C'est un joli mot : les bleuets sont ceux qui n'ont pas connu d'autre uniforme que le bleu horizon, un bleu tout neuf que la guerre n'a pas maculé de sang, ni de boue ; les bleuets sont bleus comme l'idéal, comme l'oiseau bleu couleur du temps des contes de fées et les mères les couvent encore du regard…
141181 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 18/06/1916] | bleuet

AUXI. Auxiliaire. Ne pas confondre avec occis. Les auxis ont droit à une place dans notre commisération de suite après les occis. Ces borgnes, bancals, rachitiques et autres cacochymes sont les grands méconnus de la Grande Guerre : on les emploie à des besognes qui sont souvent au-dessus de leurs forces et, supplice spécial, on leur fait passer tous les mois une visite médicale. Un auxi raconte qu'on l'a fait déshabiller vingt-sept fois pour constater qu'il avait un oeil de verre.
141180 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 14/05/1916] | auxi

Gardé par de bons guetteurs, le poilu se plie dans sa couverture et dit : Je vas en écraser.
141179 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 14/05/1916] | en écraser, 61096

comme disait un mitraillou avec un gros rire satisfait : « On commence par les asseoir… après, c'est rare s'ils en reçoivent pas encore… »
141178 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 14/05/1916] | asseoir qqun, rare

Mais un mitraillou dit […] avec amour – : ma Saint-Étienne, ou ma Hotchkiss ; car nous avons deux modèles : la Saint-Étienne 1907 et la Hotchkiss. De plus, les mitraillous, suivant l'exemple des artilleurs, donnent généralement un surnom à leur pièce : Terreur des Boches, la Revanche, ma Mie, ou des noms de femmes aimées.
141177 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 14/05/1916] | mitraillou

Moulin à café, moulin à poivre, machine à coudre. Mitrailleuse… Ces noms viennent du bruit régulier que fait la mitrailleuse : ta ta ta ta…
141176 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 14/05/1916] | rran... tac tac tac tac

Qui donc a pris dans la cuisine, sur l'étagère dans le coin… Ce qui restait de galantine, et de confitures de coing ? […] Est-ce toi ? dis ?… avoue –Non… c'est… –Qui ? –c'est le chat
39414 | xxxx. C'est le chat (duettino comique) | c'est le chat

Je ne veux pas vous les voler ! qu'il me répond. –Non, c'est le chat ! que j'y fais
45002 | 1905. Les audiences joyeuses | c'est le chat

–Encore une fois, j'ai pas volé. –C'est le chat
45016 | 1905. Les audiences joyeuses | c'est le chat

ce dernier se pliait en deux, lui tournait le dos et lui montrait son centre de gravité : Voilà le cadran solaire
20013 | 1887. Paris qui s'efface | centre de gravité, cadran solaire

On m'a coqué au pieu à la sorgue (Saisi la nuit dans le lit) ; je m'étais donné sous faussante (Sous un faux nom), mais ce coquin de Lange et ce gueux d'Hutinet (Lange et Hutinet, ex-réclusionnaires et galériens, indicateurs dans la police de sûreté) m'ont reconnoblé devant le quart-d'oeil (Reconnu devant le commissaire de police).
100795 | 1867. Les Malfaiteurs | sorgue, pieu, coquer, centre, reconobrer, quart-d'oeil

–Alors, comme ça, les enfants, j'vas vous remonter aux Islettes ? […] –Aux Islettes ! s'exclame un artilleur, non, mais, vieux, tu n'y penses plus ? ça ne serait pas à faire !
62547 | 1917. Le chass'bi. Notes de campagne en Artois et en Argonne en 1915 | c'est pas à faire

En langage poilu, les demi-fous s'appellent loufoques ; c'est une espèce assez répandue.
141173 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 07/05/1916] | poilu

La guerre, l'amour et la fièvre typhoïde ont le même résultat : on en meurt ou on devient louftingue. Il exagérait évidemment dans les trois cas ; mais il y a du vrai.
141172 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 07/05/1916] | louftingue

Le poilu qui raconte ses campagnes à sa cousine ou à sa marraine lui bourre le crâne, lui en fiche plein la vue, lui en fait un plat, une tartine ; entre poilus, c'est à qui gonflera le mou à l'autre par ses vantardises. Dans tous les temps, le soldat s'est plu à embellir par l'imagination le récit de ses exploits. Qu'importe la vérité historique, si cela plaît aux femmes !
141171 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 07/05/1916] | en faire un plat, en faire une tartine, gonfler le mou, 69394

L'esprit humain est une mécanique délicate qui se détraque facilement ; aussi n'est-il pas étonnant que cette grande catastrophe qui est la guerre prive les hommes de leur intelligence au moment même où la gravité des événements augmente les difficultés de juger sainement. D'où la nécessité d'y suppléer par des jugements tout faits que l'on fournit aux hommes de la même façon que les uniformes, le pain et le tabac : c'est ce qu'on appelle bourrer le crâne. […] Cela, c'est ce que j'appellerai le bourrage de crâne officiel ; mais on emploie aussi l'expression dans mille circonstances de la vie quotidienne. Le poilu qui raconte ses campagnes à sa cousine ou à sa marraine lui bourre le crâne, lui en fiche plein la vue, lui en fait un plat, une tartine ; entre poilus, c'est à qui gonflera le mou à l'autre par ses vantardises. Dans tous les temps, le soldat s'est plu à embellir par l'imagination le récit de ses exploits. Qu'importe la vérité historique, si cela plaît aux femmes !
141170 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 07/05/1916] | bourrer le crâne

J'ai casqué pour le roublard (je l'ai pris pour un malin).
141169 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | casquer

on le plaint. On n'a jamais vu de veine aussi malheureuse ; puis en arrière ce sont des plaisanteries : vingt voix s'élèvent pour dire qu'il a été lestement repassé ; on lui doit pourtant des égards, des ménagemens, c'est un homme à faire casquer de nouveau.
124937 | 1834. Une infirmerie de prison, dans Paris ou le livre des cent-et-un | casquer

Cette bienvenue consiste à payer cinq ou six litres de vin à l'aimable société : la quantité du vin fait juger de la ressource des moyens. Lorsque le pente fait les choses en grand, et que les voleurs ont reconnu que c'est un homme à faire casquer (aller), ils le circonviennent et le levent (le tâtent) pour savoir s'il a des tunes (pièces de cinq francs).
55241 | 1835. Les prisons, dans Nouveau tableau de Paris au XIXe siècle | casquer

et y a pas que le pinard qu'on se met dans la lampe qui a le même goût
13028 | 1925. L'Equipe | lampe

on allait s'mettre quèque chose dans la lampe, pasque t'sais, vieux, l'curé, l'était bath !
65832 | 1915. Les soldats de la guerre : Gaspard | lampe

Mais le véritable ennemi de la saucisse, c'est l'avion-canon, qui vient démolir la saucisse à domicile, avant qu'elle ait eu le temps de redescendre à terre ou d'être protégée par un avion de chasse.
141168 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 30/04/1916] | démolir

le surnom de royaux-tringlots est plus connu du public, mais royaux est plus employé en langage poilu. À noter que royaux est invariable au singulier et au pluriel ; on dit un royaux, comme on dit un toriaux.
141167 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 30/04/1916] | royaux, 85958

Il faut en prendre votre parti, chers ciblots, les poilus vous regardent sans bienveillance, surtout si vous êtes jeunes. Et si vous vous en demandez la raison, cherchez la femme, comme disent les avocats.
141166 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 30/04/1916] | 61209

De même que les vagues déferlent sur les rocades côtières, de même les obus arrosent parfois les rocades du front.
141165 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 09/04/1916] | arroser

Avec cela [chaussettes russes], vous pouvez marcher à l'aise sans « blesser », vous pouvez aller au bout du monde.
141164 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 09/04/1916] | 85957, 85881

C'est toute une recette. Pour faire une chaussette russe, découpez dans une chemise que vous balancez (jetez) – c'est la seule lessive connue dans la guerre de mouvement – deux bandes larges comme la main et longues d'environ 80 centimètres. Il y a une bande pour chaque pied. Après vous être déchaussé, vous vous entourez le pled avec cette bande en commençant par les orteils et en serrant bien l'extrémité ; vous continuez à enrouler la bande sur le pied, sur le talon, et ainsi de suite jusqu'au-dessus de la cheville. La chaussette russe est terminée.
141163 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 09/04/1916] | chaussettes russes

Et le poilu conclura : M'en parlez pas de ces gens de l'arrière, ce sont tous des embusqués qui se les roulent, pendant que je suis là à ramper dans la boue ; il n'y a que moi qui suis à l'avant.
141162 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | se les rouler

je ne connais qu'un bon filon à la guerre ; je vais vous le dire à l'oreille, mais ne le répétez pas, parce que tout le monde s'y précipiterait : c'est d'être chez soi, père de six enfants. –Farceur ! me direz-vous, ce n'est pas à la portée de tout le monde !
141161 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | 80860

Ça crève les yeux quand on visite à l'improviste les cellules et qu'on compare leurs aménagements.
178297 | 1995. La zonzon de Fleury | crever les yeux

car je pensais avoir enfin compris la genèse de cette affaire dont l'évidence aurait dû me crever les yeux.
77097 | 1973. Le Savoyard et la Vaudoise | crever les yeux

Avez-vous vu une carabine ou un fusil de cet ordre entre les mains d'un de vos administrés ? […] –Non, M. le commissaire. Un engin de cette nature m'aurait crevé l'oeil, si j'ose m'exprimer ainsi, l'ayant remarqué.
77080 | 1973. Le Savoyard et la Vaudoise | crever les yeux

ce qui crevait les yeux, c'est qu'ils avaient laissé quelque chose
26619 | 1954. Le soleil naît derrière le Louvre | crever les yeux

Car enfin cette exploitation des enfants existe, elle crève les yeux, tout le monde en est témoin, et personne ne l'inquiète
34293 | 1893. Paris qui mendie - Mal et remède | crever les yeux

On parle beaucoup de progrès par ces temps-ci, et véritablement le progrès me crève les yeux – en mécanique.
122802 | 1866. Les précieuses du jour | crever les yeux

Et puis, celui qui a un filon n'est jamais complètement satisfait ; il trouve toujours que « ce n'est pas le filon », un peu pour écarter l'envie, un peu parce que l'homme n'est jamais content de son sort. On a envie d'un meilleur filon et on combine des plans pour arriver à l'exploiter ; tel un ingénieur des mines qui perce des puits et des travers-bancs pour atteindre la zone de haute teneur. On s'écrie alors : c'est le plan, c'est la combine !
141160 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | plan

une chose de bien, quand on est au repos, c'est qu'on peut trouver du pinard à quinze, tandis que dans la tranchée, y a que le pinard de la stration baptisé par le cuistot.
141159 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | vin à douze, baptisé

–Ah ! non ! c'est pas le filon, il faut faire l'exercice et pivoter comme des bleus.
141158 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | pivoter

FILON. Bon poste. C'est le filon, c'est le bon poste où l'on est tranquille. Il y a des bons filons et des petits filons ; le civil serait parfois déconcerté par l'opinion des poilus sur la qualité des filons. Ainsi, être au repos à l'arrière paraît un filon. Eh bien, non ! demandez au soldat de 1re classe Bidon-d'eau : il vous dira –Ah ! non ! c'est pas le filon, il faut faire l'exercice et pivoter comme des bleus. Y a qu'une chose de bien, quand on est au repos, c'est qu'on peut trouver du pinard à quinze, tandis que dans la tranchée, y a que le pinard de la stration baptisé par le cuistot.
141157 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | filon

Je suis allé demander à un de mes amis – le nombre en a beaucoup augmenté à la guerre – M. Dache, perruquier des zouaves, d'où venait l'expression faire le zouave.
141156 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | 80081

Le bon sens poilu a discerné avec finesse le vrai courage de la fanfaronade. La bravoure qui s'ignore est admirable : une pointe de vanité suffit pour tout gâter. C'est à ce moment que le poilu moqueur criera : –Fais donc pas le mariole !
141155 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 02/04/1916] | mariole

ceux qui rouscaillent le plus, et qu'on appelle les forts cailloux, sont souvent les plus hardis poilus.
56999 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 26/03/1916] | fort caillou

le cuistot est roi et peut fort bien, s'il vous en veut, sournoisement, vous faire bomber de jus. C'est une terrible vengeance : le poilu ne peut vivre sans jus, pas plus que le poisson sans eau.
56997 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 26/03/1916] | se bomber

J'ai connu un rouscailleur, qui rouscaillait dès qu'il fallait creuser la terre ; il préférait aller pendant ce temps en patrouille vers les tranchées boches.
141154 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 26/03/1916] | rouscailleur

Il va aux carreaux brouillés (2), c'est son pain quotidien. [(2) De par le règlement les volets doivent être fermés, les carreaux dépolis, dans ces dépotoirs à gros numéros.]
5269 | 1870. Le sublime ou le travailleur comme il est en 1870, et ce qu'il peut être | carreaux brouillés

Mes favoris se comportent de façon navrante. Ils ont les jambes en pâté de foie, se croisent les sabots, et sautent la rivière des tribunes comme des fous dangereux se jetteraient du dernier étage de l'Empire State Building.
82958 | 1974. Le roman d'un turfiste | en pâté de foie

j'en ai les jambes en pâté de foie. Je peux me vanter d'avoir vu la mort de près
15656 | 1927. Nouvelles aventures des Pieds Nickelés (suite), dans Les Pieds-Nickelés en Amérique (1921-1927) | en pâté de foie

Mortagne essaya de se mettre debout, mais s'affaissa aussitôt. –Ah bien oui ! j'ai les jambes en « pâté de foie », ragea-t-il. Collez-moi sur un brancard et emportez-moi
38322 | 1918. Les brancardiers du Bois le Prêtre | en pâté de foie

Les voleurs et voleuses à la care, sont aussi fort habiles à effectuer des substitutions. Un bijoutier montre de l'or ou des pierreries, ils achètent une bagatelle, et laissent du chysocale ou du straz, en échange d'objets précieux.
141153 | 1828. Mémoires de Vidocq – Les voleurs | voleur à la carre

CAREUR, s. m. Voleur dont la spécialité consiste à s'établir à portée du tiroir de caisse d'un marchand, sous prétexte de pièces anciennes à échanger, et à profiter de la moindre distraction pour s'emparer du plus de pièces possible – anciennes ou nouvelles.
141152 | 1866. Dictionnaire de la langue verte | carreur

je sais ce que c'est que l'émoss quand on débute, mais réchauffe ton raisiné, et songe que, pour planquer de la vaisselle à la carre, faut pas laisser se cavaler l'occass de turbiner.
73015 | 1862. Le dernier crime de Jean Hiroux | vaisselle

Et, chaque jorne, on y allait de son bonime sur ce qu'on maquillerait avec la galette des clients, qu'on mettrait à la carre…
89049 | 1911. Le journal à Nénesse | mettre à la carre

Son intention était d'acheter avec sa carre (Épargne) le fonds du barbier de la Conciergerie, situé sur la place du Palais-de-Justice.
100849 | 1867. Les Malfaiteurs | mettre à la carre

On peut être rouspéteur et parfaitement discipliné
40076 | 1941. Ceux de l'artillerie - 1939-1940 | rouspéteur

–Alors, les Boches ont jeté leurs fusils et levé les bras. Seulement, il y en a un qui m'a dit avec l'accent de Belleville : –Fais pas de blague, espèce de courge, tu vois bien qu'on travaille pour le cinéma. Je l'ai prié d'être plus poli mais j'ai bien ri ; ils avaient eu tout de même le trac, ces Boches !
141151 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 26/03/1916] | courge, 85937, de la blague

–Ah ! et puis j'ai vu des Boches. –Prisonniers ? –Que non pas ! répliqua dignement M. Cuche
141150 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 26/03/1916] | que non pas !

En algèbre militaire, G. V. C. = R. A. T., autrement dit : les G. V. C. sont des réservistes de l'armée territoriale. Ce sont les barbes grises qui gardent avec conscience et mélancolie les voies ferrées et les ponts.
141149 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 26/03/1916] | barbe grise

l'énorme obus qui démolit les forts, les cathédrales ou les bonhommes reste à peu près impuissant devant les gaux.
141148 | 1916. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 05/03/1916] | bonhomme

T'as eu la trouille ? Luc n'est pas méchant, va. Il ne te veut pas de mal. –Possible, répondit le gosse, mais je n'veux pas l'voir. Oh ! c'est pas qu'il me fait peur, j'suis verni, tu sais…
178017 | 1929. Au Poiss' d'or | verni