Pop. et arg.
A. − Vx. Femme de mauvaise vie, prostituée :
Que la vieille Thémis ne soit plus qu'une gouine Baisant Mandrin dans l'antre où Mongis baragouine ; (...) Ô nature profonde et calme, que t'importe ! Hugo, Châtim., 1853, p. 412.
B. − Lesbienne. Et [contrairement à toute vraisemblance,] la gouine, elle, chérissait gentiment son neveu, sans aucun appétit de cette jeune chair (Richepin, Flamboche, 1895, p. 258). C'était [une photo] Marcelle à dix-huit ans ; elle avait l'air d'une gouine, avec la bouche veule et les yeux durs (Sartre, Âge de raison, 1945, p. 157). Cf. gousse C.
REM. 1.
Gouin, subst. masc.,,Matelot d'une mauvaise tenue`` (Littré).
Prononc. et Orth. : [gwin]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1625-55 gouyne « femme de mauvaise vie » (Muse norm. t. III, p. 277 d'apr. Héron, p. 109) ; 2. av. 1867 gouine « homosexuelle » (A. Delvau, Dict. érotique mod. ds FEW t. 4, p. 189b, s.v. goï). Mot norm. formé sur le masc. gouain « salaud » (1625-55 Muse norm., t. I, p. 143 d'apr. Héron), qui représenterait l'hébr. gōyīm, plur. de gōy « non-juif, chrétien » (goy*), cf. FEW t. 4, p. 189b. Bbg. Chautard (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 376 (s.v. gougnotte). - Sain. Arg. 1972 [1907], p. 217, 227 (s.v. gougnotte). (tlfi:gouine)
- gouine n.f. arg. , non conv. ÉROT. "homosexuelle" - TLF, GR[85], av.1867, Delv. ; DArg., 1867, Delv. ; FEW (4, 189b), Delv. ; GLLF, DFNC, 1928.
- 1781 - «[...] cette petite p.... amoureuse des deux sexes, n'a jamais amassé un sol. C'est assez facile à croire ; la première gouine qui lui plaisait, elle l'entretenait comme elle avait entretenu le petit Diable, Talon, Placide, etc., etc., etc., qui l'un après l'autre lui passèrent sur le corps.» Mayeur de Saint-Paul, Le Désoeuvré, 76 (Sansot) - P.E. (bhvf:gouine)
- Ce mot dérive de Gouin = goujat au XVe et apparenté à 2 mots hébreux : goja (servante chrétienne) et goy (non juif). (DELPAL)
- v. 1650, gougne, fém. de gouain, mot normand (1625) ; gouin « garnement », XVe, p.-ê. de l'hébreu goyim, même rac. que goujat. (GR)
- De l'anglais queen, reine : nom que l'on donne par dérision en Angleterre aux femmes de mauvaise vie. (PESCH)
- Gouine : putain. Ne prendra sa signification de lesbienne qu'en 1867. (Patrick Cardon)
- contra cf. citation rapportée par Pierre Enckell : sens homosexuelle en 1781.
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