ARBI, subst. masc.
Argot
A. Cour., péj. Arabe :
1. ... du Gourguillon roide et pointant vers Fourvière à la place du pont, carrefour populeux des arbis, des Marseillais, des franchicots et des racailles étrangères...
A. ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 91.
Rem. Attesté ds GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop. et QUILLET 1965.
B. LING. Langue arabe. Parler arbi :
2. GEORGET, avec un souverain mépris tout militaire. Allez, oust ! Là, le gourbi ! Maaldinoummek ! ... Croyez-vous que je parle bien arbi ! ...
H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, III, 5, p. 23.
ÉTYMOL. ET HIST. 1. 1863 arg. « arabe et tirailleur algérien » (CAMUS, [Les Bohèmes du drapeau], t. 1, p. 10 ds SAIN. Lang. par., p. 154 : Eh l'Arbi, combien la viande, crie un zéphyr en belle humeur) ; 2. 1904 ling., supra ex. 2.
Empr. à l'ar. pendant la période de la colonisation française de l'Algérie.
STAT. Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. FRANCE 1907. LARCH. 1880. SAIN. Lang. par. 1920, p. 152, 154. (tlfi:arbi)
- arbi n.m. non conv. LING. "langue arabe" - TLF, 1904, Bataille.
- 1869 - «D'abord je parle l'arbi comme celui qui l'a inventé ; 2 je sais assez de russe pour me faire comprendre - militairement parlant [...]» Petit journ. pour rire, n° 2, nouv. série, 2 - M.H.
- Arbi n.m. non conv. N. PEUPLE "Arabe" - TLF, 1863, Camus ; FEW (19, 9a), 1888 ; ND2, fin 19e.
- 1869 - «Sobres les Arbis, une poignée de son, un peu d'eau, le coin de leur burnous, voilà leur repas dans les haltes.» Commentaires de Loriot, in Larchey, Dict. (1881) (bhvf:arbi)
Suffixation arabe -bi. (Esnault1919)
- Arabi : arabe, argot d'Algérie. (LAR 6e)
- Le mot a d'abord désigné les travailleurs algériens, dans le contexte colonial (cf. « Pan, pan, l'arbi, les chacals sont par ici... ») ; il était moins injurieux que ne l'est devenu bicot, terme raciste ; arabe maghrébin, arabe class. arabiyy, -i « arabe » → Bicot. (GR)
- Empr. à l'ar. pendant la période de la colonisation française de l'Algérie. (TLFi)
- Apocope de arbicot. (George, FM48)
- Abréviation de arbicot ou arabicot peu employés. Ces mots étaient employés avant la guerre en Algérie, Tunisie ; on rencontre le mot Arabicot dans la Divine chanson par Myriam Harry. (Dech1918)