B. − Au fig.
1. Badaud, personne qui perd son temps en s'occupant de futilités. L'air étonné des gobe-mouches de Paris (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 65).
2. Gogo, personne niaise qui se laisse abuser par tout ce qu'on lui dit. Le gobe-mouches avale tout, faits, textes et commentaires (Alain, Propos, 1928, p. 777).
En emploi adj. L'admiration gobemouche de M. Dunoyer (Stendhal, Souv. égotisme, 1832, p. 44) :
... vous eussiez supposé un caractère facile, niais et débonnaire à cet honnête vieillard essentiellement gobe-mouche, et vous en eussiez été la dupe, comme tout le café David, où jamais personne n'avait examiné le front observateur, la bouche sardonique et les yeux froids de ce vieillard dodeliné par les vices... Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 135. 1. 1547 Gobemousche nom d'un personnage bon vivant (N. du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, t. 1, p. 110) ; av. 1578 maistre gobbemouche (Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, II, 9 ds Hug.) ; 1782 « homme crédule [peut-être popularisé par le personnage nommé ainsi dans la pièce de Favart, La Soirée des Boulevards, 1759] » (Rousseau, Conf., V ds Littré) (tlfi:gobe-mouche)