LIMACE, subst. fém.
Arg. Chemise. Des diamants à sa limace et du jonc plein ses poches ! (Méténier, Lutte pour amour, 1891, p. 161). C'est à Buenos Aires que Julien aurait pris le goût des limaces de soie et des tatanes pointues (Le BretonArgot1975).
Prononc. et Orth. : [limas]. Rob. : limace; Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. : -ace ou -asse. Étymol. et Hist. 1725 limasse (Granval, Le Vice puni ou Cartouche ds Sain. Sources arg. t. 1, p. 333) ; 1821 limace (Ansiaume, Arg. bagne Brest, fo7 vo, § 131). Dér., à l'aide du suff. -ace*, de l'arg. lyme « chemise » (1527, Chevalet, Vie de saint Christophe ds Sain. op. cit., p. 278), lime « id. » (1596, Vie généreuse, ibid., p. 166), emploi fig. de lime « outil de métal, garni d'aspérités, servant à entamer et user par frottement » (v. lime1). La chemise a été ainsi nommée parce qu'elle frotte contre la peau (FEW t. 5, p. 338a, note 1). Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 361. - Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 57. (tlfi:limace)
- Nommée limace car en toile si résistante qu'elle est très dure et qu'elle râpe comme une lime. (duCP, 303)
- Suffixation -asse ; se trouve chez Grandval 1725, doublet de lime employé au XVIe. (SCHW1889)
- Dér. pop. de lime, lyme (1527) « chemise », d'orig. incert., de lime (la chemise frotte la peau), ou empr. à l'italien. (GR)
- Très vieux mot d'argot des malfaiteurs qu'on pouvait croire sorti de l'usage et qui, en tout cas, n'était pas courant parmi le peuple de Paris, on ne connaissait plus guère que son altération liquette. (Dauzat1918)
- La chemise se colle à la peau, comme cet annelé de la terre. (Pastilla1889)