BRICHETON, subst. masc.
Arg. milit. Pain :
Je me souviens d'un moment où j'avais encore crédit chez le bistro, mais plus moyen d'avoir du bricheton. Colette, L'Envers du music-hall, 1913, p. 24.
Rem. Sans doute p. allus. aux anciens pains de munition.
Orth. − Guérin 1892, Rob. et Lar. encyclop. qui attestent le mot, écrivent bricheton. Pour la forme brichton, cf. Genevoix, La Boue, 1921, p. 100 : ,, ... Tu parles que j'allais m'la laisser faucher, ma boule de brichton !``; cf. encore Id., Nuits de guerre, 1917, p. 257. Pour le fém. brichetonne, cf. Dict. des termes milit. et de l'arg. poilu, 1916, p. 50.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1867 brigeton (A. Delvau, Dict. de la lang. verte) ; 1878 bricheton (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, p. 55). Dér., avec le suff. -on* de brichet « pain d'une ou deux livres qu'on fait pour les bergers » (1842, Eure dans Esn.), lui-même dér. de l'a. fr. briche « morceau de pain », 1264 dans Gdf., de même orig. que brique*. (tlfi:bricheton)
- Mot de caserne tiré des patois : c'est le dominutif du normand : brichet = pain d'une livre ou deux, fait pour les bergers. (SAIN-TRANCH)
- De brichet « pain de deux livres », de l'anc. franç. briche « morceau de pain », même orig. que brique, avec infl. de briffer, briffeton. (GR)
- Sans doute une corruption des mots brique, briquette. (MERL1886-1888)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)