Bouillon de/d'onze heures. Boisson empoisonnée. (tlfi:bouillon)
- bouillon d'onze heures loc. nom. m. non conv. CRIMES "breuvage empoisonné" - FEW (4, 468a), DELF, 1808, D'Hautel ; L, DG, R, GLLF, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
- 1791 - «[...] ils auraient pu lui donner un bouillon d'onze heures pour partir à midi dans l'autre monde.» Jean Bart, numéro 130, 4 - P.E. (bhvf:bouillon)
- Formule augmentée de la locution plus ancienne : donner le bouillon à qqun, l'empoisonner (Trévoux, 1752). (gb)
- Légende populaire qui croit qu'on administre dans les hôpitaux un bouillon qui fait mourir vient d'un malade mort à midi après le bouillon de onze heures. (VIR)
- C'est de l'Hôtel-Dieu qu'est partie la légende du bouillon d'onze heures. Un malade amené un soir, vers cinq heures, fut couché, puis, suivant l'usage, l'interne de service, escorté d'un infirmier, vint pour le questionner et donner les prescriptions urgentes. [le malade avait peur, croit qu'on veut se débarasser de lui car la salle est pleine] Il répondit en tremblant aux questions de l'interne. Celui-ci, voyant un homme plein de vie, plus malade du cerveau que du corps, ordonna un bouillon et ajouta : « Vous donnerez le bouillon d'onze heures ». Dans la nuit, le malade mourut subitement. Depuis cette époque, le bouillon d'onze heures est légendaire dans les hôpitaux, et on emploie cette expression pour dire que l'on se débarrasse des gens à volonté. (VIR-PAROUB)