B.− Subst. et adj., fam. [En parlant d'une pers., de son caractère, etc.] Écervelé, un peu fou, fantasque. Synon. pop. cinglé, timbré :
3. Kobus, il y a en toi l'esprit de ton père : c'était un vieux braque, qui voulait connaître le talmud et les prophètes mieux que moi, et qui se moquait des choses saintes, comme un véritable païen ! Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz, 1864, p. 5.
4. Vous savez que je suis un soldat un peu léger, un peu étourdi, un peu... braque, comme vous le disiez autrefois, mais bon, vous le disiez aussi, et franc... trop franc même ; ... Pailleron, L'Âge ingrat, 1879, I, 11, p. 47.
5. ... cet humour un peu braque mais d'autant plus singulier, d'autant plus attachant, d'autant plus prenant et sympathique, inattendu, sortant en boutades les plus imprévues, les plus réjouissantes, les plus crues ; les plus baroques ; ... Péguy, L'Argent, 1913, p. 1227.
− Rare, littér. [En parlant d'un animal] :
6. Le merle, oiseau leste et braque, Bavard jamais enrhumé, Est pitre dans la baraque Toute en fleurs, du mois de mai. Hugo, Les Chansons des rues et des bois, 1865, p. 111.
PRONONC. ET ORTH. : [bʀak]. La majorité des dict. enregistre braque. Ac. 1798 cependant admet braque ou brac ; Ac. Compl. 1842, s.v. brac, renvoie à braque. Cf. aussi Nouv. Lar. ill., s.v. brac : ,,Se dit quelquefois pour braque.`` Besch. 1845, s.v. braque : ,,On a dit braccon, brachet, bracet, brachez, en vieux français.`` Pour ces formes anc. cf. aussi Littré et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1736 (Marivaux Télémaque travesti, éd. Deloffre, 197 dans Quem. : J'étois fou comme un Braque dans ce tems-là) ; d'où 2. l'emploi adj. 1736 « un peu fou » (Marivaux, loc. cit., 210, ibid. : jusqu'à quand serez-vous toujours Braque?) ; 1797 (Restif, Monsieur Nicolas, Pauvert, 4, 126, ibid. : Dupont-Lambert est braque, mais bonne). (tlfi:braque)
- À l'origine, visait l'étourderie, comparée à celle de certains chiens de chasse (?). (AYN)
- D'abord fou, étourdi comme un braque. (GR)