MIOCHE, subst. masc.
Fam. Petit enfant. Synon. bambin, gamin, marmot (fam.), moutard (pop.). Pauvre, sale, vilain mioche ; mioche braillard ; une bande, une tribu de mioches ; avoir des mioches. Je ne vois vraiment pas à quoi bon rester fille ? (...) sapristi, un joli mari, brave garçon, et, au bout d'un an, un gros mioche blond qui vous tette gaillardement, et qui a de bons plis de graisse aux cuisses (HUGO, Misér., t.2, 1862, p. 607). Une mioche de neuf mois, Désirée, la dernière de Philomène (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1221). Une ribambelle de mioches issus de pères divers (ARNOUX, Roi, 1956, p. 49).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1567 « mie » (H. JUNIUS, Nomenclator omnium rerum propria nomina variis linguis explicata indicans, Antverpiae, p. 96) ; 1611 « fragment, parcelle d'un aliment quelconque » (COTGR.) 1660 (OUDIN Fr.-Esp.) ; 2. 1721 fam. « jeune garçon » (LEGRAND, Cartouche ou les voleurs ds SAIN. Arg. t. 1, p. 65 : Et vous, petits Mioches [c'est-à-dire garçons] allez travailler à la presse) ; 1808 avoir des mioches « avoir des enfants » (HAUTEL). Dér. de mie1* ; suff. -oche* ; a concurrencé une var. plus anc. mion « miette » 1604 (Trium ling. Dict. ds GDF.), puis 1628 « gamin, garçon » (O. CHÉREAU, Le Jargon ou lang. de l'arg. réformé, p. 15), dér. de mie1*, suff. -on* sur le modèle de croûton*. Fréq. abs. littér. : 201. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4, b) 381 ; XXe s. : a) 777, b) 178. (tlfi:mioche)
- P.-ê. métaphore du sens anc. « mie de pain » (d'où « petit bout »), XVIe ; var. anc. mion (encore dans Hugo, les Misérables, Gautier, les Grotesques, comme t. d'argot) ; de mie ; ou (Guiraud), altér. de moche «motte de terre», p.-ê. du lat. muticus, doublet de mutilus « tronqué, coupé ». (GR)
- Dér. de mie ; suff. -oche ; a concurrencé une var. plus anc. mion « miette » 1604 (Trium ling. Dict. ds GDF.), puis 1628 « gamin, garçon » (O. CHÉREAU, Le Jargon ou lang. de l'arg. réformé, p. 15), dér. de mie, suff. -on sur le modèle de croûton. (TLFi)