Loc. proverbiale. L'habit ne fait pas le moine. Il ne faut pas se fier aux apparences (souvent trompeuses). Cela changea toutes mes idées sur les riches commerçants ; je reconnus alors que l'habit ne fait pas le moine, et depuis je ne me suis plus trompé sur ce chapitre (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 332). (tlfi:habit)
- Une allusion littéraire est à l'origine de cette dernière expression : le poème sur « le mépris du monde » de saint Anselme de Cantorbéry, qui vécut à la fin du XIe siècle (De contemptu mundi, Patrologie Latine 158, col. 689, V. 9-12) : Ce n'est pas la tonsure qui fait le moine, ni le vêtement misérable, / Mais la force de l'âme, la rigueur perpétuelle, / L'esprit humble, le mépris du monde, la vie chaste, / La sainte sobriété, tout cela fait le moine. L'expression proverbiale est née de ces vers latins, et nous est transmise par un recueil du XIVe siècle : « Li abis ne fait pas le religieus (mais la bonne conscience) » (Morawski, 1053). Une tradition s'est ainsi créée, qui s'en prend, après saint Anselme, à ceux qui n'ont de moine que l'habit. Le Roman de la Rose les inclut, dans une longue diatribe, parmi les exemples de Faux Semblant (« La robe ne fait pas le moine », v. 11058) ; Marguerite de Navarre rappelle le proverbe (Bologne, Dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire)