Spéc. Coiffure ecclésiastique. Calotte blanche, rouge, violette ; calotte de cardinal, de chanoine, d'évêque :
2. L'homme (...) est un vieillard presque octogénaire. C'est un dignitaire dans l'Église, car il a une espèce de calotte claire sur la tête (serait-ce la calotte blanche d'un pape ?) Barbey d'Aurevilly, 3e Memorandum, 1856, p. 40.
− P. méton., péj. [Uniquement au sing. coll., précédé de l'art. déf.] Le clergé, les prêtres ; les partisans du clergé ou de l'Église :
3. Cette servante était une amie de Mme Sidonie, qui donnait un peu dans la calotte ; elle aimait les prêtres, de l'amour dont elle aimait les femmes, par instinct, établissant peut-être certaines parentés nerveuses entre les soutanes et les jupes de soie. Zola, La Curée, 1872, p. 379.
a) [cette coiffure étant portée par les ecclésiastiques] 1750 désigne un membre du clergé (Raynal, Anecdotes littéraires ds Fr. mod., t. 20, 1952, pp. 223-224) ; b) 1725 ([Margon, Desfontaines, Gacon...] Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte [pièces satiriques] ds Dictionnaire des Lettres du XVIIIes. [Le Régiment de la calotte était un ordre imaginaire et burlesque qui distribuait des calottes à tous les personnages qui prêtaient le flanc à la critique]) ; 1752 Régiment de la calotte (Trév.) ; av. 1778 « pamphlet » (Volt., Lettr. vers, 87 ds Littré) ; (tlfi:calotte)
- calotte (à bas la - !) loc. interj. non conv. HIST. RÉVOL. - L, DELF, GR[85], ø d ; absent TLF.
- 1790 - «[...] cette femme lui donna un coup dessus, en lui disant qu'elle n'était pas f... pour baiser la patte d'un chien ; que cet abbé s'est retiré ; que les femmes se récrièrent toutes : A bas la calotte ; c'est tout le clergé qui fait notre mal.» Déposition de Stanislas Maillard, 4 mars, in Procédure criminelle, instruite au Châtelet de Paris, 129 (Baudoin) - P.E.
- 1815 - «Buonaparte parut extrêmement vexé lorsque Bertrand lui apprit que deux insignes scélérats (Charles Dautun et Lamothe), en allant au supplice, le 28 mars, n'avaient cessé de crier, au milieu d'une foule muette, vive l'Empereur ! à bas la calotte ! Hommage bien digne de celui qui en était l'objet !» [J. Lingay], Hist. du cabinet des Tuileries, 89 (Chanson) - P.E. (bhvf:calotte)